mercredi 13 novembre 2024

Retour au Hohneck (1363m) depuis le pont de Blanchemer par le Rainkopf (1305m) et le Kastelberg (1350m)

     Depuis le Hohneck, deuxième sommet des Vosges (1360m), la vue, en ce dimanche 10 novembre, nous offrait un grand quart nord-est de la France sous les nuages. Les Vosges apparaissaient alors comme un arche de Noé sur lequel venait lécher la mer de nuages remontant les vallées périphériques jusqu'à une altitude de 700-800 mètres. Au loin, à l’ouest, clairement, la ligne de crête de la Forêt noire et au sud, plus lointaine encore celle du Jura, sont nettement visibles. Dire que l'on devinait les Alpes au-delà, serait quelque peu présomptueux. Des nuages donc, aussi sur toute la Lorraine, et comme accrochés sur la haute crête des Vosges et les principaux sommets qui la jalonnent, des grappes de marcheurs et touristes à la recherche de soleil et d'air frais, et de l'immense et exceptionnel panorama. L'affluence était vraiment très forte au sommet du Hohneck, montant presque à la queuleuleu après avoir laissé l'immense double-file de voitures garées le long de la célèbre route des crêtes. Ainsi effectivement il est facile de s'hasarder vers les sommets tout proches. Et on comprend donc d'autant plus l'affluence. 

Photo 1: Le lac de Blanchemer en fin de journée.

    

Photo 2 : Le téléski du Kastelberg qui monte au sommet du ...Kastelberg (1350m d'altitude)

    Nous sommes donc partis de plus bas, du pont de Blanchemer (860m), au bord de la route, en fonde vallée, qui monte de La Bresse vers la station de ski. Le réseau de sentiers balisés dans les Vosges étant dense et riche, il est facile de remonter en 25 minutes au lac de Blanchemer (995m) puis de là, passer en une petite heure sur la crête qui permet de faire rapidement l'ascension du Rainkopf, premier belvédère de la journée à 1305 mètres. La suite se poursuit sur la crête, vers le nord, et on atteint le Hohneck en une heure de temps, passant sur le doucement arrondi sommet du Kastelberg, point d'arrivée du téléski marquant le sommet de la station, puis le haut pâquis des fées. Le pâquis est une zone de pâturage sur des terres non labourées. La descente, alors que nous étions presque déçus de ne pas avoir pu prendre un chocolat au café du sommet du Hohneck, fermé, s'est offerte à nous de manière presque paisible, car la cohue s'était éloignée presque d’un coup. Nous avons pu avoir un aperçu des belles lumières de la fin d'après-midi sur le lac de Blanchemer, après avoir suivi dans un premier temps la route sinueuse qui se faufile dans la station de ski et ses pistes qui passent dans la forêt de feuillus, traversant la Moselotte. Elle prend sa source juste au-dessus, à la fontaine de la duchesse. Le lac de Blanchemer, profond de 18 mètres, et grand de 9 hectares amène son élégance, bien lové dans son cirque glaciaire et la moraine qui le termine et ses versants forestiers, ses tourbières flottantes (composées de sphaigne, qui peut absorber 40 fois son poids en eau et de canneberge) s’avançant lentement sur l'eau. L’eau viendrait de la glace qui la recouvre à la surface l’hiver et qui donnerait l’impression d’une mer blanche. Le lac a cependant été endigué pour pouvoir produire de l’électricité. Cette fois-ci, il y avait peu ou pas de faune, l'avancement de la saison, peut-être mais la montagne, hormis les touristes, et parmi eux les plus bruyants, les motards, restait silencieuse. J’avoue que c’est aussi cela que j’aime dans les Vosges, des lacs coincés dans des cirques glaciaires que la forêt a reconquis, comme le lac des Corbeaux dans une vallée  plus en aval.

Photo 2: Depuis le sommet du Kastelberg, vue sur le Hohneck (à gauche surmonté de son bar-restaurant et le petit Hohneck à droite 1289m d'altitude)

Photo 4 : Depuis le haut pâquis des fées, vue sur la vallée de Metzeral et plus loin la plaine d'Alsace et au loin les montagnes de la Forêt Noire

    Nous rentrons à la voiture à la tombée de la nuit, comme d'habitude. Nous ne sommes pas au courant de la légende qui conseillait alors, dans les temps anciens, de ne point trop s'approcher des rives du lac à la tombée de la nuit pour ne pas surprendre et déranger la fée du lac, appelée la dame du lac de Blanchemer, qui pouvait laver son linge et se baigner nue dans les eaux fraîches du lac. Si elle était surprise, jalouse de son intimité, elle pouvait vous jeter un sort et par exemple vous mener à la ruine. Voilà racontée quelque peu, cette légende que vous pouvez retrouver dans le livre de B. Fischbach Contes, légendes et récits du massif vosgien, "Le lac de Blanchemer", p.59 à 62.

    Ne l'ayant pas croisé, nous pouvons alors descendre à la Bresse prendre ce chocolat et acheter au passage une bouteille de Foin(g) de montagne que je découvre à l'occasion, issue d'une vinification en blanc et de la fermentation d'une infusion de foin floral sauvage ramassé dans les prairies entre 700 et 900 mètres d'altitude. En bouche, c'est aussi une explosion de saveurs.


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mardi 15 octobre 2024

Au 35ème festival international de Géographie à Saint-Dié-des-Vosges...

 Les 4, 5 et 6 octobre dernier se tenait à Saint-Dié-des-Vosges la trente cinquième édition du Festival International de Géographie dont le thème principal était "Terres" et où le territoire invité était les Alpes. On allait forcément parler de montagne. Le programme de conférences et de rencontres est dense pendant ces journées et il faut bien sûr choisir celles qui nous intéressent, situées dans quelques lieux de la ville, de la salle de réception de l'hôtel de ville au Café Thiers en passant par la Boussole (salle de la médiathèque) ou même la cathédrale. Cela permet de visiter la ville située dans la vallée de la Meurthe dans les premiers contreforts des Vosges. La ville est connue notamment parce qu'en 1507, c'est ici que le premier planisphère qui mentionnait l'Amérique (nommée America sur le document) fut publié sous la direction du cartographe Waldseemuller. Dès lors que l'on regardait au delà de la ville, la tête un peu en l'air on voyait les sapinières qui enveloppaient les petites montagnes environnantes et qui encadraient la ville, et puis, depuis la tour de la liberté, jusqu'aux crêtes du Gazon du Faing. 



    L'enthousiasme m'habitait donc peut-être autant que Xavier Bernier qui animait à 9h15, le samedi matin au café Thiers, dans la rue du même nom, la conférence, ou rencontre plutôt, intitulée Où commencent et où finissent les Alpes? Intéressante par l'approche dans l'échange avec des entrées par des verbes et une sortie pour répondre aux questions posées, mais on s'en doutait, disant que l'on ne pouvait pas donner de réponse. L'auteur, co-auteur de L'Atlas des montagnes chez Autrement mais aussi du récent numéro de la Documentation photographique sur les montagnes (n°8156) nous emmène avec lui, notamment lorsqu'il énonce le boire et manger et évoque le cas de l'eau minérale d'Evian dont la publicité est placardée sur les murs du métro parisien vantant les qualités naturelles et l'alpinité de son produit. L'eau est tirée de la source Gaveau à 800 mètres au dessus du lac Léman, tandis que sur la bouteille en plastique, l'Aiguille du Chardonnay (dans le massif du Mont Blanc) est sculptée afin de même faire l'expérience du relief. Le secteur d'activité reste un des plus gros consommateurs de plastique. Il en serait presque de même avec la fondue qui n'est pas alpine, mais qui permettrait d'affirmer son alpinité.

    La veille, Salomé Dehaut, Fahrid Benhamou, tous deux géographes et Daniel Thonon s'interrogeaient Les Alpes, terre sauvage? La première citée aborde le fait que pour elle, il reste des dynamiques sauvages, ce qui déborde, des franges mais ne parle pas de nature tandis que F.Benhamou, bien connu dans le débat pyrénéen sur la réintroduction ou le retour des grands prédateurs avec sa contribution  pour le notamment très intéressant et efficace L'ours des Pyrénées: les 4 vérités, va dans son sens et évoque en guise de réponse un gradient de naturalité. Ils rappellent tous le travail de film-documentaire de J.M. Bertrand sur le retour du loup. La peur du sauvage de D.Thonon est évoqué. Cette question du loup reste un cheval de Troie dans une logique de contestation des zones de protection, en sachant de toute façon que celui-ci ne peut pas proliférer. Une meute a besoin d'un espace vital et ne tolère aucun nouveau membre sur son territoire. Lorsqu'on parle de dynamique sauvage, il ne faut pas oublier, à force de ne parler que des grands prédateurs, des dynamiques sauvages de la flore, et du verdissement par exemple des hautes altitudes signe du changement climatique.

    En suivant, nous avions pu écouter dans un autre café de la ville, La parenthose, Alexis Metzger nous parler Sur les plans de stations de ski, illusions de neige et marketing blanc, c'était le titre. Là aussi, le personnage semblait passionné par ce qu'il nous racontait et il est bien vrai que cette illusion de la neige éternelle et abondante, des stations de ski pyrénéennes ou argentines et alpines possède un côté artistique qui me touche même si cela reste du marketing. Une très grande majorité de ces plans est signée par Pierre Novat et nous montre aussi finalement une pratique cartographique originale.

    En fin d'après-midi du deuxième jour, à l'agréable Cour des Arts, galerie d'art, le géographe et aquarelliste Simon Estrangin (Peindre, un terrain d'expérimentation pour la géographie?, La Géographie n°1572, pp.10/13) vint nous parler de ses oeuvres inspirées d'une vallée de l'Oisans mais qu'il se refuse à nommer sur ses peintures et qu'il "dégéographise" finalement, en ne leur donnant pas de titre. Ses aquarelles d'excellente facture montrent sa capacité à capter l'instant. Mais, finalement avec une certaine contradiction me semble t-il, ce qu'il apprécie, nous a-t-il confié c'est lorsque quelqu'un qui regarde le résultat de son travail reconnait le lieu qu'il est en train de peindre. J'ai réellement apprécié sur certaines de ses aquarelles, celles qui semblaient capter les fins de journée et leur lumière particulière qui finalement auraient pu être tirées d'autres montagnes. À ce titre, il a bien insisté sur une de ses principales sources d'inspiration, pyrénéenne, en l'occurrence Franz Schrader, géographe, qui a peint de manière si distinguée le cirque de Gavarnie. 

    Ce festival passionnant, et je ne développe pas les autres rencontres, en revoyant Raphaël Confiant, l'écrivain martiniquais, nous parler de la Montagne Pelée et de Saint-Pierre, s'est conclu au musée Pierre Noël par la visite de l'exposition temporaire La neige rend aveugle 7, derniers flocons. Antonio Guzman qui a signé le texte de présentation nous interroge sur le sens du sous-titre de cet épisode dont "l'énoncé semble pourtant ouvert et polyvalent, les derniers flocons d'une saison? Les derniers pour toujours du fait de l'écroulement climatique?" Dans cette logique toute blanche, qui nous brouillé la vue il est vrai, le cliché en couleur (et en argentique) du versant sud du pic du Midi d'Ossau, de T.Camus Herbuvaux, montraient les pâturages, qui semblaient usés en fin de saison... mais j'avoue de ne pas en avoir trouvé tout à fait la logique.

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samedi 12 octobre 2024

Par la Punta de Gabarro (3114m) et la pique d'Estats (3143m), une traversée de haut vol entre Soulcem et Artigue (09)

     La punta Gabarro (3114m) est cette cime secondaire de plus de 3000 mètres que l'on domine depuis la pique d'Estats en regardant vers le sud. L'itinéraire entre les deux est côté PD+ par Luis Alejos dans Pyrénées guide des 3000 mètres. Il est vrai que l'arrête est assez aérienne et que nous avons, avec N. et L., préféré nous encorder pour un itinéraire d'environ un gros quart d'heure (en fait je fais surtout ce qu'ils me conseillent...). Nous avons cherché alors celui-ci, depuis la punta, sur le versant espagnol qui semblait moins difficile, même s'il fallait bien sûr s'aider des mains, d'autant plus que le versant nord-oriental, bien plus raide, était, hier, gelé et quelque peu enneigé. Cela nous rappelait cette année les fins de saisons d'il y a encore dix ans où à cette altitude la neige était souvent présente et mettait la plupart du temps un terme à la saison estivale vers la mi-octobre. La croix au sommet marque le point culminant de l'Ariège mais aussi celui de Catalogne espagnole. La punta ou pointe Gabarro, qui est un point géodésique de l'Institut catalan de cartographie, a été nommée ainsi en hommage à Pere Gabarro i Garcia, médecin et excursionniste catalan, auteur de la voie qui porte son nom, en 1934, comme une nouvelle voie d'accès à la pique d'Estats par la crête orientale depuis la punta.

Photo 1: L'étang de Canalbone (2503m), juste au dessus du grand lac de la Gardelle.

    Je voulais aller visiter la punta Gabarro aussi parce que, malgré quelques lectures, je ne comprenais pas pourquoi celle-ci, dans la liste officielle des sommets de plus de 3000 mètres des Pyrénées, est "déclassée" par rapport au pic Verdaguer, tout près de la pique d'Estats, et considérée simplement comme un sommet secondaire tandis que le Verdaguer est considéré comme un sommet principal. Lorsqu'on est au sommet du Montcalm voisin, la pique d'Estats semble dominer de la même manière ses deux lieutenants. "Lors du recensement réalisé par "l'Equipe des 3000 des Pyrénées"," décrite dans le guide sus-mentionné, "celle-ci comptabilisa 329 côtes de plus de 3000 mètres qui furent soumises aux principes de base suivants." Tout d'abord, "ils doivent figurer dans une carte ou dans un guide de montagne". Ensuite, "ils doivent posséder un nom qui permet leur identification". Enfin, "entre la cime et la base de son arête il doit y avoir au moins dix mètres de dénivelé."  "Les 212 cotes qui ont rempli ces critères ont été classées dans le "Catalogue des 3000 " en deux catégories : 129 trois mille principaux et 83 secondaires. Ces deux niveaux sont différenciés en fonction des caractéristiques suivantes: les sommets principaux sont des cuspides de montagne ou éminence avec au moins trois arêtes, les sommets secondaires sont des antécime, tour, pointe ou aiguille sans les pré-requis antérieurs. " (Pyrénées, Guide des 3000 m, p.12 et 13). 

Photo 2: En alignement, au premier plan sous les pieds du photographe le Rodo de Canalbone (3004m), point de vue privilégié sur les 3000 du massif, puis la Punta Gabarro (3114m), puis la Pique d'Estats (3143m) et le pic Verdaguer (3131m) du nom du poète catalan Jacint Verdaguer i Santalo pour conclure.

    Enfin, et surtout je dirais, la possibilité d'une ascension par le versant sud donne une ouverture sur toutes ses vallées du val Ferrara catalan, parsemées de magnifiques lacs qui depuis les crêtes semblent innombrables. On peut alors admirer, en passant tout près, le plus haut lac des Pyrénées orientales (au sens partie ouest et non départementales), perché à 2860 mètres sous le col, le lac de la pique d'Estats (estany occidental de Canalbone pour les Espagnols), et qui avait éveillé ma curiosité depuis mon adolescence, avec cette photo prise de la rive sud du lac, dans le magnifique livre d'Alain Bourneton, Rivages pyrénéens, Mille lacs à découvrir chez Milan (1989), que mes parents m'avaient offert pour Noêl... Mais les étangs catalans d'Estats, de Sottlo, de Fonda (celui-ci en découvrant sa grande taille progressivement ...), d'Areste, sans compter les autres plus petits et discrets, avec le pic de Monteixo qui veille en face.

Photo 3: Autant pour moi et mon objectif pas très propre ou endommagé. Le lac de la pique d'Estats et au fond, le pic du Port de Sullo (Sottlo en version bilingue...). Peu avant la rencontre avec les deux lagopèdes.

Photo 4: Vue sur les lacs de la Gardelle, depuis le port de Canalbone.

    Ainsi le temps de parcours de cet itinéraire peut être long car la distance est bien supérieure à 15 km et surtout le dénivelé à la montée approche les 2000 mètres et les dépasse largement à la descente. Le départ se fait depuis les orris du Carla au bout du lac de retenue de Soulcem à 1620 mètres d'altitude et le sentier emprunte un parcours balisé, et assez raide, dans une vallée étroite et encaissée, jusqu'à s'ouvrir au grand étang de la Gardelle à 2420 m, permettant de visiter tous les autres lacs qui portent le même nom, dans un cadre assez sauvage, passant sous le pic de la Madelon, puis la pointe de Roumazet. Après le grand étang l'itinéraire se dirige vers des espaces plus escarpés et sauvage, après un dernier petit étang, pour parvenir sur la ligne de crête, aussi ligne de partage des eaux atlantique et méditerranée, au port de Canalbone vers 2720m. Il faut alors redescendre dans le val d'Arreste pour à nouveau reprendre l'ascension sur le versant en face et gravir en écharpe le versant occidental du pic de Canalbone avant de parvenir en contournant la cuvette de l'étang (le plus haut des Pyrénées orientales) au collet Franc de Riufret (2919m). La suite se passe donc sur la crête comme déjà mentionné et l'itinéraire de descente depuis la pique d'Estats est celui classiquement emprunté par les ascensionnistes qui passent par le refuge du Pinet depuis le parking d'Artigue.

    Enfin, il est clair que cet itinéraire se fait dans une ambiance sauvage et engagé, notamment à l'approche des crêtes, cette description n'est donc pas un guide et chacun prend ses responsabilités. Néanmoins, nous avons eu la chance d'observer lors de la descente une harde de bouquetins qui descendait tranquillement depuis le plateau sommital du Montcalm ainsi que deux magnifiques lagopèdes, dont le plumage était en train de prendre ses couleurs blanches d'hiver. Peut-être était-ce un couple car c'est une espèce monogame qui se met en couple au printemps. Ils ne nous avaient pas vu ni senti car le vent nous était favorable mais nous ne sommes pas restés longtemps au risque de les déranger. Le lagopède se déplace principalement en marchant et ne s'envole que face au danger.

Photo 5: Depuis la Pique d'Estats, vue sur la Punta Gabarro.

mercredi 2 octobre 2024

Retour aux Crabioules et ascension du pic des Crabioules orientales (3116m)

     Le pic des Crabioules orientales est le sommet principal de la crête du même nom qui se détache au bout d’une arête aïgue, très aérienne et vertigineuse mais en bon rocher. Depuis le pic des Crabioules occidentales de dix mètres inférieur (3106m), il faudra franchir alors une brèche à mi parcours, avec des passages où le corps est parfois (ou souvent) suspendu au dessus de l’abîme (ce qu’on appelle en bavaroise). Avant tout cela, depuis la base de l’ancien glacier sous le col inférieur de Literole, avec un petit étang à la place, il aura fallut remonter le couloir prononcé qui mène à la brèche Mamy et l’ascension se poursuivra par des couloirs et des cours murs jusqu’au pic occidental des Crabioules. On le voit donc la partie finale de cette course est engagée et Pyrénées, guide des 3000 m de Luis Alejos, lui donne une cotation PD. L’année dernière, j’avais échoué à aller plus loin après le premier pic occidental en renonçant à poursuivre mon chemin. Cette année, pour ce dimanche 15 septembre, j’ai donc redemandé à N. de me guider à nouveau, ce qu’il a fait, avec son épouse. J’étais donc bien encadré et j'ai pu achever par ce magnifique parcours d’arête ma visite des principaux grands sommets du Luchonnais. Nous n’étions pas seuls là-haut car une cordée de très jeunes alpinistes en herbe était là aussi, mais la vue sur d’autres grands sommets et surtout, au sud, sur l’ibon de Literola (2730) et son bleu azuré était magnifique. 

Photo 1: Au sommet donc... La ligne de crête des Crabioules sur la gauche, les Gourgs Blancs et le pic Jean Arlaud dans le prolongement, le pic Lézat à droite, les Spijeoles entre les deux. 

Photo 2 : Montée à la brèche Mamy. Le pic des Crabioules occidental est à droite.

    Bien sûr, pour accéder à cette partie de l’itinéraire, nous étions partis la veille du parking des Granges d’Astau, plein comme un œuf en ce samedi 14 septembre pour le premier week-end réellement ensoleillé depuis un moment. Le cheminement classique, un des plus fréquentés du massif pyrénéen, passant par le si beau et romantique lac d’Ôo, puis ceux d’Espingo, Saussat pour terminer au refuge Jean Arlaud au lac du Portillon à 2580 mètres reste toujours aussi beau avec ces étagements de végétation successifs. Il est annoncé à 4h30 de marche mais avec euphorie et enthousiasme, on y mettra certainement moins… Ce samedi soir là, les toujours aussi agréables gardiens du refuge nous diront qu’il s’agissait de la plus grosse nuitée de la saison et plus de 80 (bons) repas seront assurés avec la soupe et le riz à la bolognaise. J’aime bien du coup venir ici et la salle de repas, toute bardée de bois, avec ses fenêtres donnant sur le pic Lézat (où T. qu'on a retrouvé ce soir ira le lendemain), donne une ambiance chaleureuse et j’aime y regarder les vieilles photos du chantier du barrage qui en 1929 a surélevé de 22 mètres le lac naturel, déjà profond, qui recevait les eaux des anciens glaciers de cet écrin de sommets de plus de 3000 mètres qui l’entoure. On ne se lasse pas de cet endroit. Celui-ci est donc assez minéral et cette ambiance naturelle sera renforcée par l’exposition de photos, dans la dite salle, de Leah Bosquet intitulée Metamorfòsis est qui « est le résultat d’une exploration introspective de différentes qualités de marbres dans les Pyrénées. En brisant les repères de perspective et d’échelle, les œuvres ont été réalisées à partir des fronts de tailles de carrières abandonnées ou de blocs de marbres sortis de carrière en activité » (texte de présentation dans la salle principale). L’effet est assez troublant puisqu’effectivement on sent ses repères brouillés et on se demande bien d’où provient effectivement cette matière, qui pourtant n'est pas des versants qui nous environnent. 

Photo 3: Sous le col de Literole

Photo 4 : L'ibon de Literola. Le massif de l'Aneto est à gauche, à la limite du cadre.

Photo 5: Le lac du Portillon tout en bas... sous le pic de Seil de la Baque.

lundi 26 août 2024

Le Grand Chimgan (3308m) en Ouzbékistan.

     Le Grand Chimgan  avec ses 3308 mètres d'altitude, est la première haute montagne réellement accessible à 80 kilomètres à l'est de Tashkent, la capitale du pays et elle est visible bien avant d'y arriver car les premières montagnes autour sont bien plus basses. Ainsi, le versant oriental dans lequel passe l'itinéraire d'ascension, se présente par son aspect imposant et ses diverses barrières rocheuses de la partie supérieure qui dominent des lignes de crêtes plus basses et plus douces (mais néanmoins raides). C'est la partie supérieure qui est nettement plus accidentée et le chemin se fraye alors un itinéraire sinueux à travers les parois et les pentes raides qui mènent à la ligne de crête sommitale. Le village éponyme de Chimgan existe depuis plus de 400 ans dont le nom selon certains spécialistes possèderait des racines chinoises. D'autres lui attribuent la signification de "gazon" ou "vallée verte, pâturage abondant en eau".

Photo 1: Le sommet du Grand Chimgan vue depuis le кыэилджа (1866m) , juste en face, en fin de journée. Le petit Chimgan, haut d'à peine 2000 mètres se trouve hors cadre de la photo, à gauche.

    L'itinéraire n'est pas balisé mais lorsqu'on se trouve au pied du premier versant, au départ (vers 1600 mètres d'altitude), le sentier est nettement visible et ensuite il parait assez simple à suivre tant qu'on reste sur la ligne de crête plus ou moins pastorale sur laquelle on rencontrera des chevaux. Le seul point d'interrogation est de trouver l'amorce du sentier entre les deux départs de remonte-pente (voir photo ci-dessous). C'est vers 3000 mètres d'altitude, après une grotte sur la paroi de laquelle sont fixées des plaques commémoratives de victimes d'accidents en ces lieux, que survient la seule vraie difficulté de l'itinéraire. Il s'agit alors de franchir une sorte de vire sur une roche assez lisse et qui à la montée commence par descendre, ce qui peut sur un versant raide, qui plonge vers le fond de la vallée, être assez impressionnant, comme c'est le cas ici. Heureusement une chaîne métallique d'une dizaine de mètres est fixée à la paroi pour aider ceux qui voudront passer. Sur certains sites internet, j'ai trouvé quelques descriptions d'itinéraires qui mentionnent une cotation à 1B qui me semble quelque peu sous-évaluée. L'itinéraire se poursuit par des versants assez raides sur lequel le sentier évolue dans des terrains assez croulants, dont la direction de l'itinéraire n'est pas toujours simple à suivre, ce qui demande de l'énergie et de l'attention. Ceci dit à la descente, en ce mardi 20 août, tout cela nous a paru plus facile. Chacun jugera la difficulté par lui-même car cette description est juste une expérience et non un guide.

Photo 2 : Rencontre avec la faune locale. Cette vipère n'est pas réputée agressive...
 

    La montagne du Grand Chimgan domine le site de villégiature et la petite station de ski de Tchingan et est le point culminant du massif Tchatkal, partie occidentale du Tian Shan, grande et longue chaîne de haute montagne d'Asie centrale (culminant à plus de 7000 mètres). Elle se situe également à quelques 4 kilomètres seulement de la grande station de ski d'Ouzbekistan de Beldersay qui possède le plus long téléphérique d'Asie centrale. Le site est touristique avec quelques gros complexes mais n'est pas encore trop fréquenté. Nous avons rencontré seulement à la descente quelques randonneurs russes accompagnés de kirghizs. La région a toujours été un terrain d'exercice particulier des alpinistes soviétiques et avait été de toute façon avait déjà attiré du monde dès la période pré-révolutionnaire pendant laquelle les médecins militaires y avaient construit un sanatorium. Peut-être que cette ambiance ne va pas pas durer car le pays s'est lancé dans une politique de développement touristique important qui comprend un volet sport d'hiver. Ainsi, le lendemain de l'ascension, alors que, par une piste qui passe au milieu des vergers de pruniers et pommiers, nous avons gravi rapidement et facilement le petit sommet du кыэилджар (1866 mètres) qui lui fait face pour aller admirer le coucher de soleil, nous avons pu nous rendre compte de l'état d'avancement des travaux d'amélioration de la route de desserte et surtout du vaste projet immobilier qui l'entoure, proposant ainsi dans un avenir proche une vallée quasiment complètement urbanisée depuis la vaste retenue d'eau de Tcharvak, en amont de Chorvok en bas de vallée. C'est assez impressionnant, et on aura compris, en visitant Samarkande et autres Boucchara que le pays s'appuie sur le tourisme aussi comme levier de développement avec l'aide de l'état et des capitaux privés. Depuis le décès du président autoritaire et isolationniste Islam Karimov en 2016, le pays s'ouvre en effet, comme l'atteste la suppression du visa d'entrée dans ce pays. Et effectivement, cette randonnée permet aussi d'entrevoir ce qu'était le tourisme d'hiver à l'ancien mode soviétique avec le télésiège, du point de départ de notre itinéraire, qui ne donne pas spécialement confiance et la nouvelle station évoquée ci-dessus qui épouse les normes européennes et dont l'objectif est de dépasser la Russie. Pour aller plus loin, on peut lire l'article (2021) de Simon Usborne L'Ouzbekistan, paradis secret des skieurs dans le journal belge L'Echo. Le modèle économique choisi pour ce projet, financé en grande partie par un prêt au près de l'état français et des entreprises françaises du secteur, emprunte un modèle déjà connu chez nous avec résidence au pied des pistes, système de neige artificielle...

     Pour monter là-haut, devant l'incertitude de l'itinéraire, comme je n'étais pas seul, nous avons demandé à un jeune montagnard, rencontré la veille en cherchant l'itinéraire de départ, de nous décrire le cheminement. M'ayant répondu qu'il était déjà monté là-haut quatre fois, je lui ai proposé de nous accompagner, contre émoluments, de nous ouvrir le chemin et en quelque sorte de nous servir de guide. Peser a accepté et nous devons dire qu'il a parfaitement assumé son rôle en le prenant à cœur. Comme il nous l'a raconté dans la montée, c'est un jeune champion de ski alpin, qui s'entraîne dans les stations voisines, et qui vise une participation aux prochains jeux olympiques. Quand nous l'avions rencontré la veille, il était en train de s'entraîner en courant sur la piste qui remonte la vallée et s'est arrêté gentiment lors de ma sollicitation. 

Photo 3 : Le sentier emprunte l'itinéraire surligné en bleue. Lorsqu'on regarde le versant, dont la pente est clairement raide, lorsqu'on est en face, il faut laisser la ligne de crête à droite sur laquelle on trouve un remonte pente.

 

Photo 4: Depuis le point géodésique, vue sur le sommet au fond...

Photo 5 : La partie supérieure de l'ascension, au dessus de la grotte sus-mentionnée. Le terrain a changé et on a laissé les rhyolites et les granites rouges de la base. (Photo Catherine B.)

   
Pour être alors dans la montagne un peu sauvage, il faudra donc désormais s'élever au-dessus de tout cela. Mais le Grand Chimgan reste une magnifique montagne, encore plus en fin de journée lorsque le coucher de soleil enflamme la partie inférieure du versant occidental et que le rose de ses granites et rhyolites s'élève en un faisceau de lumière qui vient teinter le versant supérieur de la montagne composé de roches sédimentaires qui semblent être du calcaire et qui se colorent donc de rose. Du sommet, le panorama est vaste, vers l'ouest et la plaine de Tashkent, vers l'est les montagnes du Kirghizistan et vers le nord la chaîne frontalière avec le Kazakhstan. Lorsqu'on arrive sur la crête sommitale et son point géodésique dont on pense vu d'en-bas que c'est le sommet, on constate qu'il faut poursuivre vers le sud de quelques centaines de mètres pour gravir le vrai sommet par un dernier passage, sans difficulté, mais dans lequel on devra néanmoins poser parfois les mains. La deuxième surprise vue du sommet est de constater que le versant oriental est beaucoup plus doux, régulier et vert, presque un grand pâturage, qui permet de reposer l'esprit avant d'envisager le retour. Mais là-haut, lorsqu'on regarde vers l'est, l'infinité des lignes de crêtes laisse imaginer la grandeur de la chaîne de montagne et d'un monde montagnard qui débute ainsi juste là, les monts Tian Shan.

Photo 6: La partie supérieure du versant dans laquelle le sentier se fraye un itinéraire.

 
Photo 7 : Le début de l'ascension... (Photo Catherine B.)
    
"La montée s’annonçait longue et l’envie d’en découdre avec cette ascension prometteuse pouvait parfois faire oublier l’observation de la flore plus proche d’autant plus que le massif aux couleurs ravivées par l’aurore attirait le regard. Cependant, la première partie moins minérale offrait encore en cette fin août une belle palette de couleurs avec des violets plus ou moins soutenus qu’arboraient des œillets dentelés, des asters au cœur jaune ou encore des chardons, du jaune, de part la présence de nombreuses achillées notamment ou encore du rouge éclatant du fait de la présence ponctuelle de blitums. Une douce odeur nous a également surpris en début de parcours et même si ce parfum nous était familier, nous n’avons pas su l’identifier (de la camomille??) . En fin de journée les teintes rosées des roches se mariaient parfaitement avec l’orangé de grandes étendues de rumex (?) ce qui était sublimé par la lumière du soir. Entre la biodiversité et la géologie variée, cette randonnée avait vraiment de quoi ravir les naturalistes." (Catherine B.)

Photo 8 : Un aperçu des travaux en cours ...


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mercredi 31 juillet 2024

La montagne fleurie de la soulane d'Andorre et le pic de la Cabanette (2818m)

L'itinéraire choisi et déjà décrit ici ou , ou (...) nous a mené, depuis L'Hospitalet près l'Andorre (1440m), dans l'Ariège, sur les crêtes de la soulane d'Andorre à la montée, pour rejoindre les principaux sommets à plus de 2800 mètres d'altitude, notamment le pic de la Cabanette (2818m). Nous sommes redescendus par le nord et la porteille du Siscaro sur la frontière andorrane en suivant depuis le coll de clots (2150m) le fil de la crête frontière puis directement sur le pla de Maillebec et l'étang du Sisca (2187m).


Photo 1 : Parterre d'anémones, espèce spontanée qui n'est toutefois pas très commune et qui se présente qu'en petites stations et de campanules violettes des Pyrénées de l'est, plantes des pelouses et des roches,  trapue, plus étroite et dont les feuilles sont plus étroitement imbriquées. En arrière-plan, l'étang du Sisca et juste au dessus à droite, à peine visible, le premier étang de Regalecio. Vue depuis un point sur la crête au dessus du premier étang de Clotes... 

    Ce qui a fait l'originalité de la sortie en ce jeudi 16 juillet, c'est de constater un ensemble fleuri comme je ne l'avais jamais vu sur ce parcours en cette saison et notamment de voir si tardivement sur le pla de Maillebec à 2300 mètres d'altitude et plus, des champs entiers fleuris de rhododendron. Également, auparavant, alors que nous allions dépasser le Cap de la Cometa del Forn, à quasi 2700 mètres d'altitude, deux isards nous ont coupé la route d'une démarche olympique, nous permettant d'observer leur allure gracieuse et efficace. Auparavant également, une biche s'était échappée d'un bosquet alors que nous nous apprêtions à gravir le col de clots. D'après l'ouvrage Lexique et toponymes, Vie pastorale, activités, institutions et sociétés traditionnelles de l'Andorre de Joan Becat (Recerc, Ouvrages de référence-2010, Collection Andorre n°2), "un clot est un trou ou un creux, que ce soit dans un chemin, dans un champ ou, par métaphore, dans une montagne. Il s'agit alors de vallons ou d'ensellements, parfois de bassins de réception torrentiels En haute-montagne, où abondent ces lieux-dits, les clots sont alors des cirques glaciaires perchés, de petite dimension ou de taille moyenne, aux formes toujours vigoureuses, en demi-bol ou en entonnoir, ou bien de de petites cuvettes de sur-creusement dans un grand cirque ou dans une plate-forme d'érosion glaciaire"

Photo 2: Vers le pla de Maillebec avec le pic de la Cabaneta en arrière-plan.

    On peut dire que ce fut une belle et longue journée, réussie, d'autant plus qu'elle s'est terminée dans l'eau délicieuse de l'étang du Sisca. Dans cette perspective, car je ne peux y résister, j'avais à peine mis de crème solaire (un peu sur le nez, et je n'ai pas mis la tête sous l'eau). Je préfère me vêtir en me couvrant totalement et éviter de polluer ses eaux scintillantes. L'arrivée aux abords de l'étang, vers les 19 heures, fut magnifique, avec les couleurs de rigueur et surtout la clarté du ciel qui permettait d'individualiser les lignes de courbes et de profiter des jeux d'ombres et des tonalités fauves. Nous étions seuls pour finir et e'est pour cela que j'aime ces fins de journée, qui paraissent si sereines dans cette solitude.


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mardi 2 juillet 2024

En Champagne sur les collines verdoyantes, le Mont de Fourche (206m)

     Le temps était clair en cette fin d'après-midi du 22 juin. Le Mont de Fourche (208m d'altitude), tout proche de Vitry le François en Champagne, et directement au-dessus, de Vitry en Perthois, est une grosse colline que son aspect détaché et allongé, quelque peu pro-éminent, au dessus de la vallée de la Saulx, pourrait nous faire prendre pour une petite montagne. Le vieux tilleul qui en marque le point culminant, très visible, et d'assez loin, permet d'en singulariser le sommet. Le banc qui y est installé à proximité permet aussi de s'approprier en douceur le beau panorama qui par temps clair est assez vaste puisque la ville de Saint-Dizier distante d'une petite trentaine de kilomètres est bien visible, à l'ouest, et au delà les collines de la Haute-Marne. Vitry le François et le Perthois, région plate constitutive de la Champagne humide, couverte de grandes cultures, de prairies, d'étangs, de peupleraies s'étale au sud et à l'est, tandis qu'au nord se poursuit la champagne crayeuse sur laquelle s'est développé et agrandit le vignoble de Champagne. Ainsi tout le versant sud de notre Mont de Fourche est occupé par le vignoble de Champagne, développé depuis 1969 lors de son incorporation dans le domaine contrôlé de l'appellation. 

Photo 1: La vue est prise de puis Les Buttes, à 149m d'altitude, directement au sud du sommet et son fameux tilleul. La morphologie concave de l'endroit accentue l'impression de petite montagne. Au milieu, se mirent alors à courir cinq lièvres que nous pûmes observer assez longuement au milieu des champs. (Photo de Catherine B.)

    Le mont de Fourche s'appelle ainsi en raison des fourches patibulaires que les premiers comtes de Vitry y érigèrent en marque de haute justice au Moyen-Âge.  Ces fourches étaient en fait un gibet constitué de deux colonnes de pierre sur lesquelles reposait une traverse de bois horizontale, les condamnés à mort y étaient pendus à la traverse de bois et leur corps laissé à la vue des passants.

Photo : Sur la piste qui parcourt la crête sommitale, avec en arrière plan le fameux tilleul. Tout au long de cette si charmante ballade, les fleurs de ce début d'été étaient au rendez-vous, tout comme les cerises sauvages un peu plus loin dans la montée...

    En allant sur le site géoportail de l'IGN, il sera très facile de tracer son itinéraire. Et finalement, la chance d'avoir quelques petits épisodes de pluie avec nous, permettra de faire ressortir les odeurs et d'avoir un ciel limpide et quelques arcs en ciel colorés. Et on sera d'autant plus content de constater qu'un bon nombre de parcelles de ces vignobles destinées à la fabrication du Champagne, appartient à des domaines certifiés en bio.


jeudi 20 juin 2024

Le Chasseron 1608m dans le Jura vaudois. Un belvédère exceptionnel sur les Alpes et le Jura

     Le belvédère exceptionnel que constitue le Chasseron (1608m) sur les Alpes, le plateau suisse, les Vosges et le Jura a depuis longtemps attiré d'illustres et moins illustres visiteurs sur cette montagne d'altitude modeste et d'accès facile depuis la petite ville de Sainte-Croix, vers 1050 mètres d'altitude, en Suisse. Ce crêt au milieu d'une chaîne calcaire sur un axe sud-ouest nord-est, surplombe de plus de 1000 mètres le plateau suisse et le lac de Neuchâtel vers l'est, tandis qu'à l'ouest les différents plateaux et chaînons du Jura rendent la montagne plus douce et moins dominante, laissant entrevoir les différents étages du massif jusqu'au lointain Mont Poupet (en direction de Dôle). Dans la direction opposée, celle des Alpes, le panorama est encore plus clairement spectaculaire, même si en ce jour les nuages bouchaient quelque peu l'horizon. En effet, suspendus à la petite table d'orientation du sommet, ou attablés confortablement à l'hôtel du Chasseron, quelques mètres en dessous, dégustant une délicieuse part de tarte à la raisinée faite maison, nous pourrions admirer les sommets de l'Eiger au Mont Blanc, à 115 km,  (et même au loin La Meije d'après la table d'orientation) qui sont bien visibles normalement. En ce jour, on ne pouvait simplement observer que les contreforts alpins et le débouché de la vallée du Valais suisse sur l'immense lac Léman lui aussi très clairement identifiable. Enfin, vers le nord, la ligne de crête du massif des Vosges était bien visible du Ballon d'Alsace au Grand Ballon. Là aussi, d'après les textes et autres témoignages, le massif de la Forêt Noire est lui aussi visible. Au sommet, une plaque a été posée en l'honneur de Louis Jaccard-Lenoir, accordeur de clavier de pièces à musique, mais aussi passionné de montagne, qui décida en 1894 de dessiner une vue panoramique à 360° dans laquelle apparaissent plus de 1000 noms sur 2,6 mètres et dont une reproduction est présente au sommet également. Comme souvent, et comme il le dit pour un panorama plus limpide il faudra revenir en hiver ou l'automne. "Si l'ascension du Chasseron est agréable au mois de juin, c'est en automne ou en hiver qu'elle offre aux montagnards ses charmes les plus vifs. C'est le moment des ciels purs, des vues idéales." (cité dans le très intéressant Sur le Balcon du Jura, Club Alpin Suisse, 2013-03)

Photo 1 : À l'approche du sommet... Sur ce dernier, on retrouvera la station métérologique, le signal géodésique en pointe noire, l'hôtel du Chasseron, accessible été comme hiver et un bunker semi-enterré pour accueillir des antennes de communication et inutilisé depuis 1995. Tout autour, les équipements pour l'activité pastorale sont présents.

Photo 2 : À l'approche du sommet des petites Roches, en se retournant vers le sud... Au fond, on peut voir le lac Léman. (Photo de Catherine B.)

    C'est probablement ce panorama exceptionnel qui a fait de ce sommet un site religieux avec un temple gallo-romain (d'une surface de 10 mètres sur 10) qui a été mis à jour lors de fouilles archéologiques en 2005, ces recherches, relatées dans un article du quotidien Le Temps, ayant permis de mettre fin à la contre-verse. Depuis le 18ème siècle en effet, le site était connu pour cette fonction votive car de nombreuses pièces de monnaie au pied des falaises avaient été trouvées entrainant un pillage du site par les populations locales à la recherche de médailles ou autres pièces. Un article de la gazette de Lausanne de 1850 témoigne bien de ceci " Il y a quelque semaines, un jeune homme occupé à herboriser au pied du chasseron trouva une médaille romaine en arrachant une plante. Ce fut bientôt connu à Fleurier et à Sainte-Croix. Dès lors, un grand nombre de personnes de ces localités ont fait des fouilles sur les lieux et ont trouvé, jusqu'à présent, environ deux cents médailles romaines, la plupart bien conservées et portant des empreintes très variées.  On a trouvé aussi des briques, des fragments de vases, des clochettes presque intactes d'une forme particulière, des instruments en fer, etc."(http://oldlatinistes.ch/Balades-archeologiques/fouilles-du-chasseron.htm.). Vers 1850, le docteur Campiche, érudit de la région avait trouvé un torque en bronze (aujourd'hui au Musée de Lausanne). 

    Cette montagne est donc depuis longtemps parcourue et un paysage pastoral  doit être en place depuis l'Antiquité déjà. C'est un site bien connu des herboristes et botanistes depuis au moins le 18ème siècle et Jean-Jacques Rousseau qui s'y est promené le 23 et 24 juillet 1764 depuis Moutiers relate son excursion dans la 7ème promenade dans Les rêveries du promeneur solitaire. Depuis Sainte-Croix, l'itinéraire, dès le temple protestant du centre-ville, est indiqué par une pancarte sur laquelle est inscrit "Le Chasseron" de manière simple et efficace. Nous n'avons pas eu d'ailleurs besoin d'utiliser de carte finalement car tout est balisé sur place avec d'autres pancartes sur le chemin. Celui-ci se poursuit en direction des Praises, et par une piste forestière en travers rejoint le domaine skiable de la petite station pour filer vers les Avattes et le Sommet des Petites Roches (1583 mètres d'altitude), par une large ligne de crête vers le sommet final. Celui-ci domine par des falaises assez hautes le versant occidental, dans la vallée de la Dénériaz par lequel on rentrera formant un itinéraire en boucle d'environ 4 heures de marche bien heureuses.

Photo 3 : Le sommet depuis le chemin du retour sur le versant occidental. À gauche la ferme de la Merlaz et à droite le sentier qui descend du sommet est visible. (photo de Catherine B.)

Photo 4: Depuis le sommet, vue sur l'itinéraire du retour avec en contre bas la ferme de Merlaz et au fond, au bout de la piste le chalet du Sollier (1350 mètres d'altitude environ)

    "La seconde partie de la descente au milieu des pâturages fleuris que le soleil déjà couchant éclaire, s’apprécie comme une douceur. L’herbe d’un vert lumineux que la pluie récente a ravivé est parsemée d’une kyrielle de petites taches multicolores : des trolls, renoncules mais aussi des trèfles, anémones pulsatiles ou encore des campanules donnent au paysage un air pastoral des années 1900 d’autant plus que les espaces ne sont pas toujours clôturés.

Et l’on s’émeut du spectacle de ces vaches -des montbéliardes essentiellement- qui paissent tranquillement au milieu des grandes herbes, choisissant soigneusement avec gourmandise telle ombellifère plutôt qu’une autre, et de leurs petits veaux maladroits encore qui, malgré leur curiosité, n’osent pas s’approcher.

On ne peut alors s’empêcher de penser aux délicieux fromages - forcément! - qui seront produits grâce à ce bon lait (le déjeuner frugal est déjà loin) mais également au peintre Charigny dont les tableaux illustrent si bien ce genre d’environnement simple et extra ordinaire (dans le sens littéral du terme) à la fois." (Catherine B.)

Photo 5: Celle-ci, nous n'irons pas trop l'embêter... Au fond, les Auges... (Photo de Catherine B.)


Photo 6 : Voilà c'était la fin du printemps, champêtre et beau... Dans les près autour des Praises. 

    En ce 15 juin ayant quitté en début d'après-midi l'hyper-concentration de coureurs du début de parcours de la course en montagne locale car bien sûr nous avions choisi la journée qu'il fallait... nous étions enfin en fin de journée et comme d'habitude en ces heureux moments-là que tous les deux.

Pour se replonger dans l'ambiance du Jura vaudois, on pourra se procurer le très bel album photographique de Neil Villard Héritage chez Mokkö éditions

Pour suivre votre itinéraire, il est intéressant d'aller directement sur le site https://map.geo.admin.ch de l'efficace service géographique suisse (qui ne saurait être tenu responsable del'exactitude des données sur la capture d'écran ci-dessous photo 7). Les informations sont juste là à titre indicatif et les utilisateurs sont pleinement et personnellement responsables. Cette page n'est pas un guide.

Photo 7...





mercredi 12 juin 2024

Le sommet de Cornudère (1561m), en boucle depuis la fontaine de l'Ours

               En ce printemps très humide et quelque peu frais, une belle fin d'après-midi est l'occasion rêvée pour entreprendre cette boucle d'environ 3 heures qui permet de grimper sur la crête de Cornudère depuis le parking de la Fontaine de l'Ours à 1190 mètres d'altitude, au dessus d'Arbas (31). Le début de l'itinéraire est raide dans la hêtraie mais permet rapidement de se rendre sur le sommet (en 1h15 indiqué par les pancartes) par des chemins entièrement balisés. L'ambiance sera clairement verdoyante et le cheminement sur la crête permettra d'observer longuement le panorama sur les montagnes du Couserans, mais d'une manière générale sur un vaste ensemble qui court du massif de la Tabe jusqu'au pic du Midi de Bigorre, en passant par la Maladetta et les Monts du Luchonais, ainsi que le Cagire tout près. Clairement aussi ce petit massif est un belvédère étonnant et remarquable. Par temps de brouillard, par contre, l'itinéraire peut s'avérer plus aventureux, malgré l'absence de difficultés techniques.

Photo 1: Au premier plan, le fameux trou de l'Église, la cabane de Cornudère juste au dessus, au second plan les montagnes du Mourtis et tout au fond à gauche, la Maladetta.

               Pendant une petite heure ensuite, après s'être rendu au sommet de Cornudère, on suivra la ligne de crête passant par le Tuc de Tucol (1579m)  et le caps des Tèches (1564m) avant de redescendre vers la cabane de Roque Pi (1400m) et regagner le parking par la longue piste forestière. En cette fin d'après-midi du  vendredi 7 juin, je n'aurai rencontré quasiment personne aussitôt le parking délaissé, et c'est aussi ce que j'étais venu chercher sur ce parcours qui sur les belles journées de fin de semaine printanières peut être assez fréquenté. On se fera discret pour avoir peut-être la chance d'observer la faune sauvage, ici un chevreuil qui s'enfuit. Une fois sorti de la forêt, on se pense alors facilement au dessus du monde en parcourant la large ligne de crête à l'ambiance pastorale, avec la vue sur le massif pyrénéen au sud et le piémont et la vallée de la Garonne, au-delà du raide versant nord. On constatera aussi, avec une certaine surprise qu'au pied du sommet de Cornudère, à proximité de l'imposant trou de l'église, la cabane pastorale de Cornudère semble attendre tranquillement la montée des troupeaux et des patous pour l'estive annuelle. Le nom de Cornudère (de corne) pour la cabane et le sommet (un doux mamelon) semble attester de l'activité pastorale ancienne, entre Comminges et Couserans, pour les bêtes à corne. En comparant avec de vieilles photos aériennes des années 50, on se rendra aussi bien compte d'à quel point ces estives sommitales étaient bien plus étendues et les forêts clairsemées. Ce trou de l'église est une large doline c'est à dire une dépression circulaire formée dans un substrat calcaire à cause de l'érosion ou de l'effondrement d'une cavité souterraine. Le mot est d'origine slave puisqu'en polonais, croate ou russe dolina signifie vallée. Donc cette formation, si elle peut ressembler à un cratère n'est en rien volcanique.

Photo 2 : Le sommet de Cornudère, vue depuis le haut du trou de l'Église et le sentier qui file vers le Tuc de Tucoul (dans le dos du photographe). Au fond à droite, le Cap de Bouirex (vallée de Bethmale).


dimanche 26 mai 2024

De Colonno à Griante, le Greenway du lac de Côme en Italie, l'harmonie parfaite...

     Le greenway est plutôt un itinéraire vert qu'un sentier à proprement parler puisqu'il emprunte sur environ une dizaine de kilomètres majoritairement des voies de faibles circulation ou des itinéraires pédestres plus ou moins urbains le long du magnifique et harmonieux lac de Côme en Italie du nord. Cette harmonie qui se dégage de ce paysage où des fjords norvégiens sembleraient associés à une riviera méditerranéenne (avec ses eaux translucides) est encore plus évidente en fin de journée lorsque la lumière permet de jouer avec les courbes et les lignes de crêtes et que la fréquentation, qui doit être absolument terrible et insupportable plus tard dans la saison, est retombée d'un cran. On peut alors réellement profiter de ce chemin qui du sud part de quelques centaines de mètres avant le village de Colonno pour aboutir à Griante. L'itinéraire n'est aussi pas vraiment un chemin de montagne puisqu’il longe toujours plus ou moins le rivage entre les villages lacustres, à environ 200 mètres d'altitude, mais la vue sur les montagnes environnantes est permanente. Celles-ci descendent directement dans le lac et l'ensemble est souvent majestueux. Finalement le calme des ruelles est à mettre en avant malgré la proximité de la route assez fréquentée, notamment à Ossuccio où quelques ruelles descendent directement aux rives du lac, plaçant par des petites places encore désertées par la fréquentation de saison des points de vue charmants. Cela contrastera avec la tension palpable que pouvait dégager la privatisation et sécurisation avec ses nombreux personnels d'une villa (Balbiano) au bord du lac, un peu plus loin...

Photo 1: Dès le départ, tout est dit... L'ambiance dans cette partie paraît plus authentique sur ces voies dallées à l'ombre des terrasses arborées où poussent les oliviers.

    "Le début du parcours traverse des charmantes ruelles bordées de maisons plus modestes mais avec un certain charme et qui ont le mérite d'être habitées par des locaux. Comme nous étions quasi seuls, nous avions l'impression de traverser un hameau reculé, où les habitants n'étaient pas trop usés par les hordes de touristes. Une dame âgée en tablier tout droit sortie des campagnes françaises des années 80, nous a abordés avec un sourire pour parler de la pluie et du beau temps (en italien bien sûr), une autre qui cherchait son chat nous a fait comprendre que l'on pouvait attendre sur le banc placé sur le seuil de sa maison. De la verdure partout et pas un bruit de route" pourtant si proche. (C.)

    Au delà du paysage évoqué ci-dessus, un des intérêts de cet itinéraire est le patrimoine architectural qu'il permet de visiter au passage, des nombreuses petites églises aux magnifiques villas construites depuis le 16ème siècle pour certaines. L'église de San Giacomo à Spurano, mentionnée dès le 12ème siècle, coincée entre la route et le lac sur un petit promontoire rocheux, en face de l'île Comacina paraît particulièrement charmante avec ses fresques de différents âges de Saint Jérome à Saint Christophe et d'autres scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament (probablement datant du 11ème siècle) à des plus récentes faites entre le 15è et 18ème siècle. Le bâtiment est simple avec une nef et une abside semi-circulaire et n'est pas sans faire penser aux petites églises romanes des Pyrénées avec son clocher mur. Plus loin, la forme octogonale du baptistère de Saint-Jean Baptiste localisé non loin de l'église San Stefano à Lenno pourra étonner le visiteur qui osera entrer pour observer les divers réaménagements baroque de l'intérieur du bâtiment datant lui aussi du 11ème siècle. Les murs y sont faits avec des blocs de pierre irréguliers ce qui ajoute un certain charme... L'abside est décorée par une série de fresques du 18ème siècle. L'oratoire de San Giuseppe, à la structure simple avec une nef et un retable qui remonte au 16ème siècle et commandé par un marchand contient aussi une tombe familiale. Les édifices religieux sont assez nombreux sur cette rive urbanisée aux nombreux villages et ceux-ci ne sont que les exemples de ceux qui m'ont le plus touchés. On passera également au pied du Mont Sacré d'Ossucio qui fait partie des Sacri Monti du Piémont et de Lombardie Sacri Monti du Piémont et de Lombardie classés au patrimoine de l'UNESCODe nombreuses villas parsèment l'itinéraire également, des plus prestigieuses comme la villa del Balbaniello de style Renaissance (ou ont été tournées des scènes des films comme Star Wars (épisode II) ou Casino royale (James Bond) une des plus anciennes et charmantes du lac de Come à des plus modestes comme la Casa dei Presepi dans le village médiéval de Brozanigo. Beaucoup sont entourées de parcs magnifiques. La villa Mainona, construite entre 1670 et 1672, à Tremezzo accueille le musée du Paysage du lac de Come.

Photo 2 : Le fameux baptistère Saint-Jean Baptiste, à Lenno, avec à droite (mais on ne le voit pas ...), la fabbrica del gelato

    Ce qui reste d'étonnant c'est qu'au delà de ce paysage idyllique, de ce très riche patrimoine, l'itinéraire passe également à proximité, vraiment très proche de la Casa dei Presepi (quelques centaines mètres à peine) sans que cela soit indiqué pour autant, du lieu où furent fusillés Benito Mussolini, le Duce, à la villa Belmonte le 28 avril 1945, ainsi que sa maîtresse Clara Petacci venue le rejoindre, dans sa fuite des représailles des communistes et la fin du régime. Churchill était visiblement pour l'exécution et s'est rallié probablement à F.D. Roosevelt qui voulait le juger. Un lieu de mémoire qui m'aurait semblé intéressant d'indiquer... Cette absence pose tout de même des questions. Peut-être n'est-il pas indiqué pour ne pas en faire un lieu de pèlerinage des nostalgiques du régime.

Photo 3: Au bout de l'itinéraire, vue vers le nord. Ce fut l'extase.

        On pourra alors poursuivre sur la dernière partie du parcours qui se poursuit le long du rivage jusqu'à Griante, passant devant le tentant bar Roma pour finir sur une plage de galets et une baignade dans l'eau fraîche (malgré plus de 400 mètres de profondeur, les eaux du lac ont le temps de se réchauffer l'été sur les vingt premiers mètres). Les roses et violets du couchant laissent alors se dessiner au loin les montagnes des Alpes lépontines qui bien que ne culminant qu'à 2500 mètres d'altitude à peine nous laisseront une impression de haute montagne avec ses neiges persistantes, ses crêtes découpées et leur proémience vis à vis du lac.

Photo 4 : L'itinéraire... celui-ci est balisé par une signalétique faite de petites bornes métalliques incrustée dans le sol, mais aussi de manière plus classique des pancartes bleues et jaunes.

       
 D'un point de vue pratique, il existe un réseau de bus, ou le bateau qui pourront vous ramener facilement au point de départ si vous êtes venus en voiture et que vous avez trouvé une place pour vous garer gratuitement (ou pas)... Mais l'ensemble est tellement beau qu'on comprendra évidemment pourquoi il y a tant de monde. D'autres sentiers de randonnée existent également sur d'autres rives du lac. (samedi 11 mai)