dimanche 23 septembre 2012

Pic de Maupas 3109m (Haute-Garonne)

Histoire en ces journées d'hiver de se rappeler des quelques prétextes qu'il a fallut s'inventer pour  aller passer une nuit au refuge du Maupas, perché au dessus de la station de Superbagnères, dans la vallée du Lys. En cette fin de saison, le refuge n'était qu'à nous. Parfait pour le lendemain gravir le pic de Maupas. Même si on pourra regretter de ne pas pouvoir discuter avec l'agréable gardien (ajout du 01/06/2014 : mais lisez son livre Refuge vue de l'intérieur ).
Photo 1 : Le refuge du Maupas au matin.





Photo 2 : Le pic de Maupas est dans les nuages et la tusse de Maupas (2900m) pointe à droite. Il faudra passer entre les deux par un passage un petit peu en engagé, le mauvais pas, d'où le nom du sommet.


Photo 3 : Depuis le sommet, vue vers l'ouest et le pic de Boum (3006m).  Il n'y aura pas de photos montrant la Maladeta, car celle-ci était complètement bouchée. Spéciale dédicace à Aurélien pour qui c'était le premier 3000m.
Photo 4 : En redescendant vers le malpas. Le temps s'est dégagé. Le chemin se prolonge sur la gauche, proche de la crête, avant de basculer sur la droite.

dimanche 16 septembre 2012

Pic du Marboré 3248 m (Hautes-Pyrénées/Aragon).


Parfois, on peut ne pas avoir envie d'écrire de suite après une sortie et on laisse alors filer pour s'y mettre quand la saison est terminée. C'est le cas, ici. Car aussi loin que les souvenirs me portent, il en reste une très belle et longue journée de septembre en montagne avec Claire. Le Marboré et les petits pics de la Cascade étaient au programme, depuis le col des tentes par la Brêche de Roland. Il y aura quelques photos sans commentaires développés. Toutes les photos sont de Claire.

Photo 1 : Le Marboré qui domine à gauche les différents pics de la Cascade (3161, 3106 et 3095m) et l'Épaule du Marboré (3073m). Photo prise depuis la plateforme sous la brèche de Roland.
Photo 2 : Il avait fait froid les jours précédents.
Photo 3 : Depuis le pic occidental de la cascade, vue sur le Taillon au loin et le versant gelé du cirque de Gavarnie.
Photo 4 : Vue vers le sud...
Photo 5 : Au fond, à gauche, le Cylindre du Marboré (3325m) et le Mont Perdu (3355m) qui dépasse à droite, depuis le pic occidental de la Cascade (3095m).







Aujourd'hui les glaciers de la Brèche de Roland ont quasiment disparu...

samedi 8 septembre 2012

Pic de Boum 3006m (Haute-Garonne)

On prend la voiture pour s'y rendre comme on va à un rendez-vous amoureux! La vallée du Lis dans le Luchonnais offre un paysage pastoral avec ses prairies de fauche et ses bordes, sitôt l'embranchement pour Superbagnères envisagé, sous sa grande soulane.

Photo 1 : Le tout petit lac Noir (1910m), vu depuis le chemin et au fond, c'est le Mont du Lis.
 Au pied d'une sorte d'amphithéâtre boisé, le parking, près de l'auberge, avant la centrale électrique du Portillon, à 1150 mètres, est relativement peu rempli en cette fin de vendredi et les personnes que l'on croisera, descendront toutes. Alors, la météo qui devait juste laisser une fenêtre pour le samedi matin, sans que ce soit vraiment mauvais (un peu orageux quand même en fin de journée pour le lendemain), aura fait son travail de dissuasion.
Photo 2 : Le refuge, en arrivant avec une petite pluie. A l'arrière-plan, de gauche à droite, les pics des Crabioules, le pic Lézat et le grand Quayrat.
La montée pour sortir du bois du Mont du Lis ne laisse pas le temps de s'échauffer. Mais de toute façon, on se doute que pour monter au refuge du Maupas, à 2430 mètres, les mollets seront vite prévenus : mille trois cent mètres de dénivellation pour trois heures trente annoncées.  Le téléphérique -monte charge d'E.D.F., à côté des conduites forcées, est bien tentant. Mais voilà, celui-ci est encore en voie de réhabilitation. Remontant la vallée, le long du torrent de la Houradade, le sentier, peu avant la cabane de la Coume, bifurque alors sur la droite pour rejoindre à la station intermédiaire de Prat-Long, la partie médiane du versant du pic de Maupas qui accueille le refuge. A partir de là, on monte, on monte, sur un sentier en zig-zag mais sûr de lui. Les crêtes de Superbagnères sont dépassées progressivement en altitude mais la vue permet d'embrasser la totalité du versant sud pâturé. C'est la même chose pour le versant sud-ouest du Mont du Lis où les brebis, comme les pins d'ailleurs, remontent, en file indienne, le sentier qui les mènera vers leurs places pour la nuit.

Ma place pour la nuit se trouve donc au refuge du C.A.F. du Maupas. Sa capacité d'une trentaine de place en fait un refuge à l'ancienne, ce qui lui donne une chaleur et une intimité fort agréables, renforcées par la sympathie du gardien et la faible affluence du jour. Pour prolonger le plaisir, lisez son livre Refuge, vue de l'intérieur. (ajout du 20/06/2014). Nous serons six perchés là haut en vue directe sur le grand hôtel de Superbagnères et sous les grands sommets du cirque des crabioules. Certains se coucheront tôt alors j'en profiterai pour tranquillement feuilleter quelques pages du Désir d'être un volcan de M.Onfray, parmi les livres sur le rayonnage. On est vraiment bien.

Photo 3 : Il suffit donc de suivre les conseils du gardien. Le pic de Boum est celui de droite, avec le glacier au pied. Il faut viser la crête noire qui vient mourir à sa gauche pour la contourner.. A gauche, c'est le Mail Barrat et ses 2986 mètres.
Pour aller au pic de Boum, car c'est finalement l'objectif, j'écoute les conseils du gardien. Départ matinal, au lever du jour (bon, en ce moment, c'est juste sept heures...), pour aller au petit col à droite de la tusse de Prat long, puis de là, à vue, à travers les roches, éboulis, direction sud-est pour rejoindre la base du petit glacier de Maupas, au pied du pic de Boum, bien visible. L'ensemble est vaguement cairné. Là, on contourne par la gauche la ligne de crête escarpée et raide qui vient du sommet, pour remonter le versant et arriver de suite à droite sur la partie finale, en recollant sur le dessus de cette dernière crête. Les cairns nous y maintiennent proches. Jusque là rien de vraiment compliqué. La seule difficulté résidera dans les dix derniers mètres où l'on doit escalader une petite cheminée (3 mètres) très exposée sur le versant nord.
Photo 4 : Le cliché de la dernière partie n'est pas terrible car mon zoom est sans cache protecteur (hum...). Parfois, j'oublie de l'essuyer.  Il faut donc suivre la crête sur la droite! Pour arriver là...
Photo 5 : J'ai réellement pris la photo ainsi!
 Quelques acrobaties plus tard, on est au sommet où le panorama sur le massif de la Maladeta, le Luchonnais et les montagnes du Couserans... L'heure matinale et le soleil de face découpent les lignes de crêtes vers le sud-est. Le retrait du petit glacier de Maupas dégage des petits lacs qui parsèment le haut de ce versant, tout en gardant en vue au dessous les lac bleu et lac vert. Ce coin mériterait vraiment une visite plus poussée.
Photo 6 : Depuis le sommet, vue sur le Maupas à droite et le Perdiguère à gauche.
 Pour redescendre depuis le refuge, il y a plusieurs possibilités. J'opterai pour celle proposée par le gardien à savoir, le sentier qui fait le tour du cirque des Crabioules par la cabane de Prat Lasloué et les anciennes mines de Crabioules avant de plonger dans la belle forêt du bois de Lis rouge, passant au dessus du gouffre d'Enfer. Cela permet de faire une boucle.
Une bien belle promenade sur deux jours par un temps estival.
Photo 7 : Peu après la cabane de Prat Lasloué, vue sur le cirque de Crabioules, le Maupas et à gauche, le refuge. Mais là, c'est à vous de chercher.

Sommaire

samedi 1 septembre 2012

Pic d'Eriste nord 3025m (Aragon)

Il fallait terminer en beauté cet été (la saison n'est pas terminée pour autant mais c'est autre chose...). La fin août me semble déjà être en montagne le début de l'automne. Alors, j'ai réussi à faire venir Claire et Missao dans des contrées que j'aime particulièrement, à nouveau les granges de Viados, dans la vallée de Chistau, en Aragon.
Photo 1 : On commence donc par la fin, peu avant 19 heures, et l'arrivée du soir aux granges de Viados, avec les Posets en fond. Il n'y a peut-être pas besoin de se donner un prétexte pour venir ici. Il n'y a plus trop de fleurs et les agriculteurs sont en train de faucher.
 La gelée matinale était au rendez-vous et en arrivant de bonne heure, le camping de Viados voyait ses deux derniers occupants partir, le camion venir chercher les ordures. Le soir au retour, tout était fermé pour de bon. Impossible d'aller y acheter des spatules en bois. Il reste encore le refuge de Viados.

Photo 2 : Tentons de vous faire trouver le pic Eriste nord ! C'est le deuxième pic qui est directement à gauche sur la crête de l'arrière plan, à gauche de la pointe arborée (partie droite de la photo) qui avec la perspective semble dépasser la crête évoquée.... J'espère que c'est clair...
Photo 3 : Vue depuis le sommet, au-dessus de l'ibon d'els Millars. Au loin les conflits de masses d'air (!!!) autour du pic Schrader dont le sommet est dans les nuages.
Photo 4 : La partie amont du lac (Ibon d'els Millars) est nettement moins profonde que la partie proche du déversoir, donnant des allures caribéennes à l'ensemble. Comme si les glaciers dans leur phase de recul étaient arrivés à plonger directement dans le lac sans le couvrir totalement créant une moraine en repoussant les matériaux. Le niveau du lac naturel ayant été surélevé par un petit barrage, l'eau est venu recouvrir le tout, offrant cette variété. Voilà, on peut toujours essayer d'expliquer!!!
 Le pic d'Eriste nord, ou de Béraldi, ou Baguëñola norte, n'est pas le plus haut de l'endroit mais il est bien individualisable à partir de la piste qui mène aux granges de Viados. Il est en retrait dans le massif des Posets (comme ses compères Eriste central et sud), dans la partie la plus au sud. A ce titre, il permet une vision originale et intéressante sur la massif et les autres montagnes pyrénéennes. De plus, en ces temps météorologiques de conflits de masse d'air, il est suffisamment éloigné de la crête frontière pour éviter, au moins hier, d'être noyé dans les nuages. Enfin, il permet une vue intéressante sur les lacs de cette partie du massif beaucoup moins fréquentée (à l'exception de l'ibon d'els Millars peut-être.).

Photo 5 : Les cairns vous font passer à travers les éboulis et le long des parois des falaises vers le large col au dessus de la cascade qui était glacée, encore (ou déjà?). Le pic est juste à droite, après une première petite pointe.
Le chemin commence par emprunter le sentier balisé du GR 11.2 pendant environ deux heures jusqu'à l'altitude d'environ 2540 mètres. A ce moment, vous l'abandonnez pour rejoindre, au sud-ouest, une sorte de large pla, sur lequel vous êtes presque et qui est presque un col au dessus de l'ibon d'els Millars (2353m) et un itinéraire balisé de cairns qui en longeant les parois de la punta d'els Millars (2942m) vous mèneront au collado d'els Millars à 2831m. Cette voie emprunte quelques passages flirtants avec les précipices ou des champs d'éboulis (pour les éboulis, c'est plus qu'un flirt!). C'est un milieu de haute montagne dans lequel on pénètre et à ce titre, il s'agira de rester prudent et de respecter les précautions habituelles. Mais l'ensemble est bien cairné tout le long, et la partie finale grimpe le long des terrasses pour arriver sans trop de difficultés au sommet.
Photo 6 : Anticlinal ? Un géologue pourrait vous faire un commentaire sur ces formes de relief originales, rencontrées sur le GR11.2 et composées de plis avec plusieurs couches géologiques (Quelle est la plus ancienne? Cela reste un mystère.). S'il y a des volontaires?


Pic de la Rouge 2902m (Ariège)

Dans le haut Vicdessos, dans l'Ariège, voilà un beau et haut (2902m tout de même) sommet facilement accessible, en lui même, mais aussi depuis Toulouse. Il faudra moins de deux heures de route pour se rendre au bout de la retenue du barrage de Soulcem (1650m), où vous laisserez votre voiture. De toute façon, vous n'aurez pas le choix, on ne peut pas aller plus haut!
Photo 1 : Dans une petite mare, près de l'étang de Roumazet, l'année a été sèche et ça sent, en altitude, déjà l'automne.
 Le chemin est balisé de marques jaunes du début à la fin, et rend le sentier aisé, à l'exception d'une petite partie à travers les éboulis après le joli lac de Roumazet (2163m) et juste avant le port de Roumazet (2571m), à la frontière espagnole. De ce dernier, le sentier bifurque à gauche vers le sud, pour la partie finale, en une heure. Certains trouverons peut-être la montée du bas versant un peu raide, mais c'est assez court... Pour un marcheur habitué, il me semble que cinq heures de marche sont largement suffisantes. Pour les autres un peu plus, mais ce n'est pas grave, la récompense est au bout.
Photo 2 : L'étang de Roumazet, devant le pic de Cabayrou (2733m) sur la frontière andorrane.
Au delà de la satisfaction de gravir une montagne, cet itinéraire offre à mon avis plusieurs intérêts. Le premier bien sûr est le panorama qui va du pic Carlit dans les Pyrénées orientales au massif de l'Aneto à l'ouest, en passant par les montagnes andorranes et le massif du Montcalm aux premières loges, et plein de lacs...
Photo 3 : le lago pequeño de Aresi, à gauche. Plein nord, au fond (au centre de la photo), le massif du Montcalm à plus de 3000 mètres d'altitude. Le pic d'Estats, le plus haut, est entouré à droite du Montcalm et à gauche du pic du Port de Sullo. Devant, c'est la pointe de Roumazet (2842m). Photo prise non loin du sommet du pic de la Rouge.
Il me paraît intéressant de monter là haut, par un jour de temps stable, en fin de journée pour admirer les lignes de crêtes qui se découpent et que la lumière de ces moments là permet de faire surgir distinctement. Si quelques nuages viennent voiler le soleil de temps en temps, c'est peut-être encore mieux, ajoutant quelques jeux de lumières, comme dans un tableau mélange d'impressionnisme et de fauvisme. On peut lorgner du côté de la haute vallée d'Areu, en Espagne, où les prairies et les champs de fauche montent plus haut et sont bien visibles.
Photo 4 : Vue prise depuis le sommet du pic de la Rouge, sur le lac de la Soucarrare à 2292m (le grand) et, à gauche, l'étang de Roumazet (le petit) près duquel on passe pour monter. Au fond, la ligne de crête frontalière avec l'Andorre, avec les pic de malcares, de l'étang Fourcat. Au centre, qui dépasse, c'est le pic de Tristagne. Tous à plus de 2800 mètres.
 Le deuxième intérêt est la vie pastorale de ses lieux qui est très ancienne, comme le montre les divers vestiges que l'on peut observer le long de la piste que l'on doit remonter jusqu'à la cascade de Lasbinas, puis le sentier rive gauche jusqu'à l'embranchement du chemin remontant le bas-versant abrupt, ou plus haut. Il n'y a pas que des vestiges d'ailleurs et heureusement. Les chevaux de Mérens paissent tranquillement le long du ruisseau. Plus haut, peu avant le lac, les brebis viennent vous voir probablement pour quémander un peu de sel.
Photo 5 : C'est mignon! Pas d'autres commentaires!!!
 Bien plus bas, un groupe de vautours s'affaire autour d'un cadavre d'une de ces dernières. Et encore plus bas, à l'approche de la nuit, autour de la cabane du berger, près des orris du Carla et du parc de stationnement, les vaches meuglent puissamment en se regroupant. Je n'ai pas trop traîné pour les étirements...
Voilà, il n'y avait pas grand monde aujourd'hui, et j'ai profité simplement  de la montagne pastorale et du vent au sommet pour absorber ma dose d'endorphine... dans le type de montagne que finalement je préfère. On aurait franchement pas envie de redescendre, vous l'aurez compris.

samedi 25 août 2012

Pointe Ledormeur, mais où est-elle cette pointe Ledormeur, 3120m ? (Aragon)

La première chose que l'on se demande, lorsqu'on regarde les photos de la ligne de la crête, ou lorsque tout simplement, on est sur la crête, c'est :
- Mais où est-elle cette Pointe Ledormeur ?
A se demander réellement, en ce 23 Août, si c'est une vraie montagne ??? (Même avec la définition "officielle" du Guide des 3000).
Photo 1 : Vue depuis le pic Marcos Feliu (?). Au fond, la face nord du pic Schrader domine l'ensemble. Le premier pic est probablement le Petit bachimale (3061). Entre les deux, là où le terrain est nettement plus compliqué (...), en cherchant, vous trouverez la Pointe Ledormeur.
Dans le massif du Bachimala, la ligne de crête qui court du pic de L'Abeillé (3029 m) au Grand Bachimala (ou pic Schrader), est d'un réel attrait. Les difficultés ne se concentrent réellement que dans la partie finale, lorsqu'on s'approche du pic Schrader et de la Pointe Ledormeur qui le précède de très peu. On cherche, on cherche cette dernière dans la succession des pointes, et dans le doute, on monte au sommet de chacune, en pensant (mais je n'en suis pas si sûr) que la dernière est la bonne, pour aboutir au pied du sommet du Schrader. Ce dernier n'était pas prévu, mais comme le cheminement, depuis la dernière pointe, était cairné, j'y suis remonté pour la troisième fois cette année !!!
Photo 2 : Alors vous l'avez trouvé la Pointe Ledormeur devant le Schrader ? Je ne suis même pas sûr que se soit celle-ci. Sinon, allez vérifier sur place si ce n'est pas celle qui est dans le dos ou sous les pieds du photographe.
 Une fois la voiture garée au refuge de Tabernes (1740 m), on prend le sentier qui remonte tranquillement la vallée de la Pez. Vers 1800 m, lorsqu'on aperçoit le pluviomètre, on traverse le torrent pour se lancer dans l'ascension du versant rive gauche en suivant les balises couleur dentifrice (vert et bleu) qui doivent mener normalement vers le cuello de la Señal de Viados, en route vers le Grand Bachimale (version versant sud). Vers 2100 mètres, on les abandonne pour un sentier cairné qui file vers le nord (ici qui remonte directement le versant) et qui mène vers les lacs de Bachimale, dont les derniers (les petits) sont assez hauts en altitude (presque 2700m). Ainsi, il n'y a qu'à remonter la vallée jusqu'au fond vers le pic de l'Abeillé dans une ambiance assez minérale et en se disant qu'il ne vaut mieux pas être attrapé ici par l'orage tant les roches semblent être rouillées...

Photo 3 : Les lacs de Bachimala, vus depuis le pic Marcos Feliu. Au fond, à droite, dont le(s) sommet(s) dépasse le cadre, c'est le Batoua (ou Cullfreda pour les espagnols) et ses étendues pastorales à gauche.

Photo 4 : Depuis les alentours du sommet du pic Marcos Feliu, vue sur la face sud du pic de l'Abeillé. De l'autre côté, c'est la vallée du Louron.
 Je laisse la description de la crête car celle-ci est dans un milieu de haute montagne. Simplement, à titre personnel, à force d'évoluer dans ce type de milieu, je m'y sens de plus en plus à l'aise mais il a fallut faire quelques minimes acrobaties pour venir à bout des dernières pointes, à partir de la Punta del Ibon (3097m). Donc, on n'ira pas avec n'importe qui là-haut, ni n'importe comment. Mais cela permet de faire plusieurs sommets de plus de 3000 mètres : le pic de l'Abeillé donc, le pic Marcos Feliu (3057 m), d'autres secondaires et enfin donc la punta Ledormeur.

Une belle journée de sept heures de marche sur une ligne de crête frontalière à environ 3000 mètres : c'était ça finalement l'intérêt. Pour les plus intrépides et endurants, on peut également enchaîner avec la Punta del Sabre (3 ascensions en une).

Photo 5 : Bon, il y avait aussi la trempette à l'arrivée dans le torrent !

Et les rencontres...

Photo 6 : Je vous passerai celle avec un étalon raide dingue d'une jeune pouliche.

mercredi 25 juillet 2012

Pic Aragüells 3037m (Aragon)

Récit un peu tardif pour une ballade somme toute facile d'un point de vue technique mais assez longue. Ceci dit, il faut savoir ce qu'on veut ! On est quand même dans la haute montagne.
Photo 1 : Le refuge de Coronas qui offre un beau point de vue sur le massif de Vallibierna, à droite.
 Il s'agit du pic d'Aragüells, un des "petits" 3000 mètres du massif de la Maladetta dans l'Aragon. Ainsi on montera, la veille, au refuge de Coronas (1980m), depuis la zone de campement du plan de Senarta en amont de Benasque. Un peu plus de deux heures de marche pour remonter la piste sont nécessaires. N'oubliez pas les boules quies, ça vous évitera de terminer la nuit à la belle étoile. Ah, la fraternité des montagnards. On partage tout!
L'intérêt majeur de ce sommet est qu'il offre un beau belvédère sur tout le massif ainsi qu'une boucle intéressante et sportive par l'immense ibon de Cregueña. Avec Jean-Christophe, c'est ce que nous ferons.
Deux bonnes heures de plus, le matin, permettront d'atteindre le sommet. Le sentier balisé de cairn remonte la vallée de Coronas, puis bifurque sur la gauche lorsqu'on arrive au niveau des étangs (intermédiaires) de Coronas.
Photo 2 : De bon matin, depuis l'ibon intermédiaire de Coronas (2750m), vue sur le pic d'Aneto. C'est bien tentant de monter là-haut mais on n'ira pas...
 On prend alors la direction du col de Cregueña (2905m) d'où il suffit de remonter vers le sud l'amas de rochers qui constitue le sommet du pic d'Aragüells.
Photo 3 : Depuis la rive nord du lac de Creguena, donc de l'autre côté (!!!), vue sur le col de Cregueña et le pic d'Aragüells à droite. Le sentier qui en descend part sur la gauche.
Photo 4: L'immense lac de Cregueña (2640m), dont la forme ressemble quelque peu, au continent africain. Au fond, le massif du Luchonnais avec le pic de Perdiguère. Les granites de la rive nord, mais on ne le voit pas d'ici, sont roses et beaux!!!
Photo 5 : Depuis le sommet de l'Aragüells, vue sur le pic Maudit (3355m). Nous, c'est la descente interminable qu'on va un peu maudire.
 Pour rejoindre l'immense lac, on reviendra au col et on s'engagera dans le versant en prenant une direction nord, pour contourner le lac par le versant nord. Une fois, le débouché du lac atteint, il faudra encore compter deux heures, qui nous ont paru interminables pour rejoindre la vallée de Benasque et la piste qui nous ramènera au point de départ, même si dans la descente, on a essayé de se prendre pour des surfeurs et aller plus vite.

dimanche 22 juillet 2012

Punta del Sabre 3136m (Aragon)

L'autre jour, depuis le pic Schrader (voir sortie précédente), la Punta del Sabre semblait si proche. Le vent et la nuit trop courte, nous avaient fait renoncer à entreprendre le cheminement sur la crête qui semblait exposée.
Photo 1 : Encore un peu plus près de la Punta... À gauche, le pic Schrader

Alors, cette fois-ci, j'y suis retourné par le versant sud, en suivant directement la crête depuis le col du Signal de Viados. En prenant le temps, de contourner les plaques rocheuses, de prendre la bonne cheminée, on parvient sur la crête qui reste engagée (PD sur le Guide des 3000, de Luis Alejos). Il en est ainsi presque jusqu'au sommet du Schrader (re-descente par la voie normale jusqu'à Viados). Voilà, l'ensemble est cairné mais tout le monde ne s'y aventurera pas.


Photo 2 : Première barrière rocheuse avant d'arriver sur le crête finale.

Photo 3 : Sur la crête finale, vue sur le sommet de la Punta del Sabre à droite et le pic Schrader, à gauche.
Photo 4 : Un des points forts de l'ascension est qu'elle permet d'avoir une vue sur les pics Beraldi et les lacs plus intéressante que depuis le pic Schrader. Sur ce dernier, la punta del sabre cache le panorama de ce côté-ci!


Une bonne sieste de je ne sais pas combien de temps au sommet du Schrader, une deuxième longue pause, juste avant d'arriver à Viados, histoire de s'imprégner de ce mélange de paysage pastoral et de haute montagne. Et puis se dire que franchement on est vraiment bien en cette fin de journée.
Ne cherchez pas à savoir combien de temps il fallait exactement pour cette marche, je n'en sais rien et je n'ai pas eu envie de le savoir. La ballade se fait dans la journée, c'est tout.

dimanche 1 juillet 2012

Pic Schrader 3177 m (Aragon)

Le pic Schrader, du nom du célèbre pyrénéiste et cartographe du massif, ou Gran Bachimala n'est pas vraiment le plus difficile des sommets de plus de 3000 mètres dans les Pyrénées. Son accès, sur le versant espagnol, est vraiment aisé et seule l'ultime partie de la crête peut paraître un peu exposée pour quelqu'un qui n'est pas habitué. Alors on ne recherchera pas son ascension pour la difficulté mais au moins pour le panorama qui est large et probablement un des plus beaux des Pyrénées. Une très grande partie des grands sommets des deux versants est en effet visible.
Photo 1 : Depuis le sommet du Gran Bachimala. Au fond, le massif des Posets, et devant, dans le prolongement de la crète du sommet, la Punta del Sabre 3139 mètres.
En plus, et là, c'est un avis très personnel, le départ de la marche, se trouvant au refuge de Viados (1780 m), offre une des vues les plus belles des Pyrénées : en fond, on trouvera le massif des Posets qui impose son altitude conséquente (3375m) et son immense versant qui domine les granges de Viados et les près de fauche qui les entourent. Entre les deux, des forêts, des pâturages et les restes de glaciers. Bien sûr que l'idéal est de venir à la fin du printemps ou au début de l'été, pour que le blanc des névés persistants s'associe au vert rayonnant des pâturages et à la multitude de couleurs de toutes les fleurs...
Photo 2 : Toujours au fond, le massif des Posets et les granges de Viados, au pied.

Voilà, je trouve que c'est beau et ça suffit à me faire déplacer.

Pour l'ascension, proprement dite, il est indiqué 4 heures de temps, mais un bon marcheur mettra sans doute moins. Six heures aller-retour sont envisageables. Alors on bavarde avec Claire.
- Dis donc, tu ne crois pas qu'il faudrait que ce soit plus long,
- Ah bon? Pourquoi?
- Pour que... pour que tu épuises les sujets de discussion...

 La première partie sort de la forêt de pins derrière le refuge, au bout de la piste, et entre dans la zone des pâturages, jusqu'au col du signal de Viados (2538m). Après, on pénètre dans la pierraille.
Photo 3 : Tout au fond, la Punta del Sabre et le Gran Bachimala, qui paraît être le plus petit à gauche.


Vous aurez compris que l'itinéraire choisi reste longtemps dans une ambiance pastorale. On peut même imaginer, sans peine, que les bergers de la région avaient dû gravir ces cimes bien avant les premiers pyrénéistes. Le versant est exposé au sud alors on songera à ne pas partir trop tard pour éviter de griller. En plus, le matin très tôt, le massif de Cotiela, plus au sud, se laissera plus clairement regarder. (Photo 4 ci-dessous).
Photo 4 : Au premier plan, la cabane del Sarrau, sur le pla formé par la moraine latérale des anciens glaciers du quaternaire. Au fond, le lumineux et calcaire massif de Cotiela (2910 m).


samedi 23 juin 2012

Mont Perdu 3355 m (Aragon/Hautes-Pyrénées)

Effectivement pour atteindre le sommet du mont Perdu, le passage par le refuge des Sarradets et la brèche de Roland peut apparaître comme n'étant pas des plus rapides. Et puis finalement, à bien y regarder si on y intègre le temps de parcours en voiture depuis Toulouse et la marche d'approche au refuge, on pourrait peut-être nuancer et se dire que la montée par la refuge de Goriz, côté espagnol n'est pas la seule option envisageable. Surtout si le refuge est complet.

Photo 1 : Au fond le Mont Perdu! (Photo de Guillaume)

Photo 2 : Sur le chemin allant au refuge des Sarradets, en fin de journée : tout au fond le massif du pic Long,  à droite le Pimené, et à gauche le pic des tentes. Tout va bien! (Photo de Guillaume)
Donc, nous voilà partis avec Guillaume depuis le col des tentes (2208m) pour une heure et demi d'ascension à un moment plus tardif que l'usage habituel pour aller au refuge des Sarradets (2587m). Cela nous permet d'aborder le massif avec un sentier très peu fréquenté, ce qui autorise les isards à ne pas s'affoler lorsqu'ils sont à une quinzaine de mètres parfois. La mer de nuage reste en dessous et les montagnes au couchant se laissent admirer.
Le refuge n'est pas complet et on ne va pas s'en plaindre. On peut donc s'étaler pour ripailler dans la salle à manger, boire une bouteille de bière car à cette altitude, Guillaume se méfie de l'eau... (je le chambre un peu car on est là pour fêter ses 30 ans), engager la conversation en occitan avec des catalans pas du tout sectaires (eux ils nous parlent en espagnol, français et catalan), se tromper de chambre à coucher et passer la nuit chacun de son côté (ça c'est moi!).
- Bon qu'est ce qu'il fait ? Il ne vient pas ?
Deux heures plus tard dans un demi-coma, entrecoupé de ronflements, le disque est à peine rayé
- Bon qu'est ce qu'il fait ? Il ne vient pas ?
Photo 3 : Juste avant le col des isards, un passage délicat est aménagé.
 Le levé sera très matinal car le chemin est long et qu'on est pas très sûr du temps. La brèche de Roland (2807m) est là, à portée de piolet et crampons même si la neige n'est pas vraiment dure. Le pic est annoncé à environ 4h15 de marche, alors le départ à 5h50 n'est pas de trop. Une fois la brèche dépassée, il faut suivre un itinéraire cairné qui passe sous la muraille du Casque du Marboré, puis après le col des isards (2749m) monte sur un étage supérieur directement sous la tour. Le passage d'abord un peu étroit s'élargit nettement pour rejoindre l'aven du Marboré. De là, il faut aller prendre le début de l'itinéraire de la montée pour le Marboré puis le laisser en direction du Cylindre du Marboré (3325m).

Photo 4 : Nous étions pas les seuls à être un peu perdus. Donc attention, ce récit n'est pas un guide! Prenez plutôt le Guide des 3000 de Luis Alejos.
Tout ça c'est bien beau, mais à ce moment là, on ne voit qu'à cent mètres à cause du brouillard. On a hésité à s'aventurer plus loin malgré les cairns. Et puis le brouillard s'est levé d'un coup, vers 9h30, ce qui nous a permis d'avancer et de monter sur le versant sud du Cylindre et par la large corniche à mi-versant, de contourner le sommet pour aboutir directement au lac glacé. Voyant (photo 1 au début), le couloir enneigé qui débouche au sommet du Mont Perdu (3355m) et qui paraissait quelque peu en dévers, on s'est bien demandé comment on allait faire.
Et puis finalement, même si la pente est bien inclinée, la montée fut sans problème.

Photo 5 : Depuis le couloir du mont Perdu, en se retournant, vue sur le Cylindre du Marboré et l'étang glacé. L'itinéraire vient du versant à gauche de l'étang. En zoomant, vous devriez voir le sentier.

Panorama magnifique sur les canyons d'Ordesa et d'Anisclo au sud. Mais aujourd'hui le ciel n'est quand même pas tout à fait clair, partout.
Photo 6 : Le Soum de Ramond (3254m) à gauche et au fond, le canyon d'Anisclo
Photo 7 : Vue sur le canyon d'Ordesa, avec une érosion de type glaciaire, alors que celle d'Anisclo est liée à l'eau. L'ensemble est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
 Le retour sera plus facile, et rapide bien sûr. Pause goûter au refuge, surtout pour prévenir les gardiens que nous sommes bien rentrés comme il est d'usage. L'affluence n'est plus la même, mais on est samedi. 9 heures de marche en tout pratiquement ce jour-là.