samedi 19 septembre 2020

le Mont Valier (2828m) en technicolor...

On a beau être déjà venu visiter cette montagne ariégeoise, le plaisir de la découverte reste intact... Le panorama exceptionnel sur la chaîne, la vue vertigineuse sur le glacier le plus à l'est des Pyrénées, la vue enchantée depuis les Estagnous (petits étangs à côté du refuge du même nom, celui-ci à 2240 m), les étangs rond et long et le Pic des 3 Comtes derrière, et la Maladetta encore derrière, le début de l'ascension dans la forêt le long de la rivière rafraichissante sauront réveiller les plus blasés. 

Photo 1 : Depuis les Estagnous, vue sur le pic des 3 Comtes (2689m) droit au fond..., à l'aller... avec les tentes louées par le refuge

Photo 2 : Au retour...

Photo 3 : Le fameux petit mais coriace glacier du mont Valier, vu depuis le sommet. Dans le livre de Pierre René "Glaciers des Pyrénées", vous apprendrez que le géologue germano-suisse Jean de Charpentier y fait déjà allusion en 1823. Son originalité réside dans le fait qu'il est le seul à être dans un massif qui n'atteint pas les 3000 mètres d'altitude, qu'il est le plus isolé de ses congénères pyrénéens et que son itinéraire d'accès est le plus long (sauf peut-être si vous sautez directement depuis le sommet...) et que du fait de sa position en zone d'accumulation sous le versant nord du sommet, il ne fond que lentement.


Photo 4 : En redescendant, enfin un peu de fraîcheur... Les lutins sont passés par là, en basket, sarouel et poncho... Les trous souffleurs ne sont pas loin...

De toute manière, mieux vaut ne pas l'être pour monter là-haut car le sommet se mérite. Du haut de ses 2838 mètres, s'il n'a pas le prestige d'un 3000 mètres, il en vaut bien quelques uns de par la longueur de son ascension qui débute sous les 1000 mètres d'altitude (940 mètres pour être précis). Et le Mont Valier reste bien même s'il n'est pas le plus haut, le seigneur du Couserans. Vous ne serez pas les seuls sur le chemin si vous entreprenez l'ascension mais comme tout le monde va au refuge pour dormir, vous trouverez peut-être la cabane des Caussis (à 1840 m) libre comme l'air et pourrez peut-être y passer la nuit seul... N'oubliez pas non plus un peu de liquide pour pouvoir déguster le coca dont vous aviez rêvé tout le long de la descente depuis le sommet...

Photo 5 : La cabane de Caussis et au fond à droite la crête de Paloumère

dimanche 6 septembre 2020

Le Puigmal d'Err (2910m) et la station de ski fantôme...

 L'ascension de ce débonnaire mais élégant sommet (le deuxième de Cerdagne et et du département des Pyrénées-orientales par son altitude) est assez facile et rapide depuis le parking supérieur de l'ancienne station de ski de Puigmal-Err à environ 1900 mètres d'altitude. Aussi les journées ensoleillées de fin de semaine ne vous attendez pas à vous trouver seul là-haut... Mais le panorama reste magnifique sur toute la Cerdagne et la Catalogne jusqu'à Montserrat et les environs de Barcelone, avec cette multitude de crêtes qui se succèdent. 

On pourra entreprendre une boucle en redescendant par les pistes de la dite station avec environ 1000 mètres de dénivellation. Puig dans le contexte catalan signifie sommet arrondi et mal est encore usité dans les Pyrénées pour signifier mauvais, mal. Le Puigmal est en fait une ligne de crête assez désertique sur laquelle malgré sa relative facilité il faut faire attention aux orages l'été...

Photo 1: Vue sur le sommet de Puigmal depuis la Tossa del Pas dels Lladres qui marquait à 2662 mètres le point culminant de l'ancienne station (et à l'époque plus haute station des Pyrénées françaises...). L'itinéraire à l'aller remonte vers le petit col à gauche du poteau de gauche... Puis il suit la ligne de crête...

Photo 2 : Au centre le Puigmal vue depuis la piste de ski de la station. L'itinéraire remonte sur le vallon de gauche pour atteindre la crête que l'on suivra jusqu'au sommet. On pourra alors suivre l'itinéraire de crête...


Alors vous croiserez de nombreux randonneurs ( mais aussi des isards...) :

Au premier, vous lui direz :        - Bonjour!        Et il vous répondra ...   - Hola! 

Alors au second, vous direz...     - Hola!             Celui-ci vous répondra.    - Bon dia!

Bon alors...                                  - Bon dia!        - Bonyour 

Ok...                                             - Bonjour...


Ce sommet est l'aboutissement depuis l'est de la grande ligne de crête catalane dans laquelle de nombreux sommets dépassent les 2800 mètres... et en fait un beau et long itinéraire.  D'ailleurs il est écrit sur une plaque au sommet "de puig en puig pell coll de finestrelles s'enfilen del Puigmal a l'alta cima : tota la terra que el meu cor estima des d'aci es veu en serres onejar (Canigo Cant IV)" ce qui veut dire hein ce qui veut dire...  "De puig en puig par le col de Finestrelle, elles s'élèvent du Puigmal à son plus haut sommet: d'ici l'on voit onduler les massifs, c'est toute la terre que mon coeur aime... " (merci Magali pour la traduction)

Photo 3: Et bien moi j'aime bien ces vestiges de stations de ski fantômes... 


Il n'y a plus qu'à lire Canigo de Jacint Verdaguer... ou l'article Crête catalano-catalane de Daniel Rees dans la revue Pyrénées n°283, de juillet-septembre 2020

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