lundi 28 août 2017

Le Djebel Toubkal (4167m), au sommet du Maroc.

Le Djebel Toubkal est le point culminant du massif de l'Atlas au Maroc et du pays lui-même, à 80 km au sud de Marrakech (pendant longtemps on pensait que c'était le djebel Ayachi). Son ascension ne présente aucune difficulté technique (ça n'engage que moi). Mais son altitude élevée (4167m) en fait une longue randonnée qui nécessite une nuit au refuge du même nom à 3200m. L'ensemble paraît bien plus imposant que dans nos moyennes montagnes européennes. On peut toujours aussi se lancer le défi de le faire dans la journée, pour les sportifs, mais peut-être éviter de le faire au mois d'Août et les fortes chaleurs, en sachant qu'on part d'Imlil à environ 1700 m d'altitude où on peut laisser la voiture sans problème. Le chemin est bien tracé, balisé, parsemé de points de ravitaillement réguliers, à 2200m, 2600m et donc au refuge, où l'on peut se désaltérer dans des sortes de petites buvettes. Ainsi, tout est fait pour en faire un sentier fréquenté (pas mal de monde en septembre), tant par les marcheurs étrangers que marocains. On évitera simplement de se fumer un petit join avant de monter si on veut arriver au bout... Visiblement désormais depuis 2019, il faut prendre obligatoirement les services d'un guide...

Photo 1: Le refuge du Toubkal. Au fond, dans les nuages de l'orage qui se profile, c'est le sommet de l'Oukaïmeden (la station de ski). Le refuge, géré par le CAF de Casablanca, a été nettement agrandi depuis vingt ans. A cette époque, seuls les deux premières parties au premier plan constituaient le refuge, avec 30 couchages (contre aujourd'hui 100 à 130). Cela n'empêche toutefois pas le bon accueil et de manger un tajine au repas du soir.  Il y a même un deuxième refuge derrière. On est dans une vallée où les glaciers ont laissés les formes de relief caractéristiques.
Photo 2 : Le sommet de la montagne, caractéristique. Toubkal vient du berbère/amazigh Tugg Akal qui signifie "celle qui regarde en haut la terre".
Bien sûr il est fréquenté aussi parce que c'est simplement beau et que le panorama depuis le sommet est exceptionnel, sur le versant sud qui file vers le désert et le massif de Sirouah, et le versant nord où Marrakech doit être visible (pas en ce jour, un peu couvert).
Photo 3: Vue prise d'un peu avant le sommet et qui embrasse une bonne partie du cheminement de la montée finale. le refuge est au fond en bas, dans la partie ombragée.
Photo 4 : Extrait de la carte au 1/50000è, affichée au refuge. On peut se les procurer au service de cartographie à Rabat, même si on peut y être réticent à vous les vendre. Vers 2200 m, on retrouve au lieu de pèlerinage au sanctuaire de Sidi Chamharouch, le roi des djinns "le roi des diables" m'a t-on dit dans un café du lieu. Comme il est possible de louer des ânes pour vous monter là haut ou porter vos affaires, on croise parfois des cortèges un peu originaux pour celui qui s'imagine s'engager dans un simple chemin de grande randonnée. C'est un lieu mystique, vivant, un peu à l'écart du chemin symbolisé par un gros rocher blanc de chaux qui permet de le localiser. On vient y chercher notamment des guérisons miraculeuses..
Photo 5 : En zoomant depuis le sommet, vue vers le nord et le point de départ Imlil, petit Chamonix local où vous trouverez de tout. C'est vivant, et sous un orage, attablé à une terrasse de café, c'était charmant. Le premier village que l'on voit sur la photo est celui d'Around, où une piste arrive.
Photo 6 : Tout près du départ, Imlil est au confluent de la vallée qui remonte vers le Toubkal (dans le dos du photographe) et celle qui arrive du tizi (col) n'tamatert (au fond à droite). En tout cas, ici c'est l'étage inférieur de la montagne avec ses cultures en terrasse, ses vergers de noyers, pommiers ou poiriers, avec les systèmes d'irrigation en rigole. Il est clair que l'activité économique liée à la pratique de la montagne permet à de nombreuses personnes, et jeunes, d'y vivre. Plus haut, c'est vraiment pelé même si on ne voit pas tant que ça de troupeaux ovins ou caprins. L'ancienne casbah que l'on voit tout à gauche sera transformée en lamaserie pour les besoins du tournage du film "Dunkun" de M.Scorsese, inspiré de la vie du Dalaï Lama. De vieux berbères faisant office de figurants pour des tibétains.


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Trophée de l'isard (les 30 ans) à l'Hospitalet près l'Andorre (Ariège)

Nous étions plus de 115 participants hier à L'Hospitalet près l'Andorre pour courir dans les montagnes (et se tirer un peu la bourre...) lors de cette trentième édition du trophée de l'Isard. Cette course a été la première à être organisée dans l'Ariège dans les années 80, sur un circuit de 15,6 kilomètres aujourd'hui (14 à l'époque car on traversait la RN20, aujourd'hui on passe dessous avec un petit détour et on partait de la place du village, plus proche). L'itinéraire monte par la vallée du Sisca et redescend par celle du Pédourrès, en passant par la porteille du Sisca à 2440 mètres d'altitude et en côtoyant les jolis lacs du Sisca ou Pédourrès, soit 1000 mètres de dénivelé positif et négatif, sur un circuit finalement assez éprouvant.
Je n'ai pas l'habitude de courir avec un chronomètre ou des gens, même si j'aime descendre en trottant. Je fais donc régulièrement une exception pour cet évènement qui anime le village lors du dernier week end d'août, et qui avec l'appui des bénévoles, en fait un moment particulier de mon calendrier montagnard. Le repas en suivant y est aussi un moment important, vraiment convivial, avec cette année les agneaux à la broche et la charcuterie faite à partir du cochon tué dans l'année (et le vin rouge qui accompagne, c'est qu'il ne s'agit pas de se déshydrater bêtement... ça va mieux les crampes Manu?).

Photo 1 : L'affiche, qui n'a pas été trop affichée.
C'est aussi l'occasion d'y côtoyer des gens remarquables et discrets comme Brice Delsouiller, vainqueur pour la énième fois en 1h34:36, à qui Arte a dédié un très beau documentaire, rediffusé cet été et le doyen de l'épreuve Jean Louis Rouch qui à plus de 80 ans est toujours là avec son sourire. Et puis Arnaud, ami d'enfance, maire du village, qui a repris le flambeau de son père Robert. Je me rappelle très bien du moment où ce dernier, sur la place du village, un soir d'août, il y a bien longtemps, avait parlé de ce projet. Lors de la première édition, avec Arnaud, nous étions 41 Mon temps de parcours et mon classement seront bien anecdotiques...
Enfin, on pouvait aussi acheter sur place du miel produit dans ces montagnes par Jacques Grassaud, qui un temps s'était occupé aussi de l'organisation de la course après le décès de Robert. Et qui avait permis que l'aventure se poursuive. Aujourd'hui c'est l'association de La Devessette qui s'en occupe, avec notamment Laurent Diaz, pour les photos et les résultats... Souvent des initiatives personnelles sont à l'origine de belles aventures collectives...

Alors finalement on adore revenir courir dans ces montagnes que l'on connaît bien, quitte à connaître quelques cuisantes défaillances, notamment sur la fin et l'ultime petite remontée pour passer le pont sur l'Ariège. Rien à faire en ce qui me concerne, j'y reste planté, comme je reste planté dès le départ, dès que ça grimpe vraiment et qu'on ne voit déjà plus les premiers s'envoler... On essaye alors de coller à la première féminine en espérant tenir le rythme. Et puis souvent la première féminine n'est pas celle que l'on croit, car en fait elle vous a largué dès le début (et même souvent la seconde et la troisième...), et vous ne connaitrez son visage que lors de la remise des trophées...ah ah ah... Mais tout de même, lorsqu'on a réussi à reprendre son souffle en général pour moi après le premier contrôle du pont des Pouzouilles et tant qu'on n'est pas dans le rouge, le plaisir est bien là, à courir sur les replats et que l'endorphine vous aide à grimper à la baillette (porteille du Sisca), le col. Là c'est bon, vraiment bon et on est prêt pour la descente, à fond la caisse, au moins au début car enfin hier j'ai fini comme j'ai pu, mais une minute plus tôt que l'année dernière.


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