mercredi 27 août 2014

Pic des Jumeaux Ravier 3160m (Aragon)

Lui et son compère le pic des Vétérans (3125m) ne sont pas les sommets les plus prestigieux du massif des Posets dans le haut Aragon. Vus d'en bas, des granges de Viados, ils peuvent apparaître simplement comme le prolongement nord du point culminant le pic Posets et ses 3375 mètres. Le guide des 3000m de Luis Alejos en présente l'ascension de manière abordable pour quelqu'un qui pratique la haute montagne puisqu'ils sont côtés facile +.
Photo 1 : A gauche, le pic des Vétérans (3125m) et à droite le pic des Jumeaux Ravier (3160m). Derrière, qui domine, le pic des Posets (3375m)
 Leur altitude est donc un bon prétexte pour aller explorer cette partie du massif, en remontant le Val d'Añes Cruzes depuis les granges de Viados jusqu'au puerto de Chistau à 2577 mètres par l'itinéraire balisé du Gr11. On laissera le sentier peu après pour se diriger vers la droite en suivant des cairns qui passeront à proximité du lac Rouge de Posets (Ibon royo, c'est de l'aragonais, qui cette année n'avait de rouge que le nom, tout est vert!!!) poursuivant jusqu'à la collada negra à 2878 mètres. A partir de là, on s'engage sur la crête proprement dite qui se gravit, en posant les mains parfois, passant d'abord par le pico de los Veteranos (3125m) puis le pico de los Gemelos (3160m).  De ces derniers, la vue sur le glacier de la Paul est parfaite. Pour aller plus loin, et rejoindre le pic Posets, il faudrait franchir la brecha Carrivé, et là ce n'est plus de mon domaine.

Photo 2 : Depuis la crête menant aux sommets, l'Ibon Royo de Posets. Au fond, à droite, le pic des Gourgs Blancs et la ligne de crête frontière.
 Voilà la relation de l'ascension, qu'on pourra trouver probablement dans plein d'autres sites! Alors pour essayer de faire l'original (...), revenus à la collada, on peut toujours descendre directement dans la combe, dans la barranco d'els Millars. On aura l'impression de gagner du temps (c'est pas sûr), en évitant d'y aller avec des chaussures trop lisses, car une grande partie du versant est composée de gispet. Mais on gagnera peut-être la satisfaction de croiser une multitude de brebis qui remontent en file indienne, au-dessus du troupeau de vaches qui paissent tranquillement sur le pla au confluent des deux barrancas. On pourra alors rester sur la rive gauche du val d'Añes Cruzes, traversant alternativement des zones de pâtures, où les vaches semblent être les reines, et des pinèdes. Rien n'y est balisé mais  il est bien heureux de chercher son chemin, de suivre des sentes de troupeaux, plus ou moins à l'instinct (mais n'exagérons rien, la visibilité sur l'ensemble par beau temps, est impeccable), de se demander comment franchir le grillage tout neuf, sans l'abîmer, et de regarder les fleurs si nombreuses et colorées, ces champs de lys (si tard dans la saison me paraît exceptionnel), plutôt que de chercher des balises jaunes ou rouges et blanches. Voilà, regarder la montagne et pas le Gr. Alors avec tout ça, est-il utile de vous dire combien de temps j'ai mis? En partant tôt le matin, comme il se doit (...), pour voir peut-être des dizaines d'isards au dessus des lacs, la succession de lignes de crêtes bleues en direction de l'Aneto, les estives du versant sud de la Punta del Sabre, on rentrera en début d'après-midi.
Photo 3 : Un petit embouteillage de brebis remontant el Barranco d'els Millars (le ravin des milliers?).
Enfin, vu l'accessibilité des lieux, et on se gardera du souhait d'amélioration de la route, on pourra dormir au si agréable (et simple) camping El Forcalle, à 1550 mètres d'altitude. Y acheter peut-être des ustensiles de cuisine taillés dans le bois par le patron.

Photo 4 : Au retour, les granges de Viados. Au fond, la petite maison, est le refuge de Viados.

En attendant de revenir par là, vous pourrez lire le très beau livre que Jean François Labourie consacre aux jumeaux Ravier Jean et Pierre Ravier, 60 ans de Pyrénéisme.

dimanche 3 août 2014

Par Vaccaghia (et le GR 20), pour une traversée à pied de la Corse (De l'ïle-Rousse à Conca)

On pourrait traduire cela par le champ ou le prés des vaches. Et effectivement elles sont là en contre-bas de la bergerie de Vaccaghia, quand elles ne se promènent pas au milieu du campement de tente et que le chien de Noël, l'éleveur de la bergerie (mais les vaches ne sont pas à lui), ne les fait pas partir. (liste des étapes à la fin du texte)

Photo 1: Il suffira de lire la pancarte.
Les bergeries sont installées un petit peu au dessus du pla, fameux champ, sur le versant nord. Le sentier du Gr20 y chemine, rejoignant le refuge de Manganu de l'autre côté, à quasiment la même altitude, du col de l'Acqua Ciarnente (sur la ligne de partage des eaux), le tout entre 1500 et 1600 mètres d'altitude. C'est tout près et il ne faudrait qu'à peine une demi-heure à un randonneur au long court, donc chevronné (...), pour s'y rendre, un peu plus ou un peu moins au randonneur qui a fait une pause à la bergerie, en ingurgitant un fromage et quatre pietras (bière corse à la châtaigne), en se demandant s'il ne va pas en prendre une cinquième pour se donner un prétexte et rester là un petit peu plus longtemps. Faire le chemin en zigzagant risque de lui prendre un peu plus de temps et d'énergie. Mais bon, peu importe, il aura le temps d'admirer le paysage montagneux face à lui. Car au dessus du champ des vaches, s'élève un versant d'abord doux et moutonneux constitué de pâtures, lentement colonisé par des arbustes, le long des ruisseaux, puis au dessus, il aura le loisir de rechercher parmi les sommets granitiques et escarpés le Lombarduccio ou d'autres qui constituent le fil de la crête. Imaginer le lac de Goria qu'il sait juste derrière. Et puis vraiment, si tout cela ne suffit pas, il repensera au si beau lac de Nino qu'il avait laissé une heure et demi avant son arrivée aux bergeries. En cette fin de journée, comme très souvent dans ces montagnes maritimes, les nuages, lentement amoncelés depuis le début de l'après midi, auront peut-être commencé à se dissiper et laisseront passer les rayons de soleil qui à cette heure là, donnent la si douce clarté à tous les plans et lignes de relief de la montagne.

Photo 2 : Le lac de Nino (1743m) et la Punta Artica (2327m) à gauche. Le lac est entouré, en aval comme en amont des fameuses pozzines (pozza en italien veut dire flaque).
 Alors puisqu'il n'est pas possible de dormir aux bergeries en venant du nord, il faudra reprendre le sac pour traverser le champ des vaches et aller au refuge, planter la tente au milieu de la masse des randonneurs multicolores qui dorment tous à vingt et une heure. Mais il fallait vérifier que le champ des vaches portait bien son nom alors en guise de promesse d'une cinquième pietra, après le montage de la tente, la douche, le repas, une longue discussion en anglais avec une jolie hollandaise, il prendra le chemin en sens inverse au coucher de soleil. L'accueil à la bergerie sera toujours aussi chaleureux, la pietra toujours aussi bonne et la frontale indispensable pour rentrer dormir, à travers les étoiles. Noël fait la traite de ses chèvres tôt le matin, alors bien sûr on ne fera pas la fête trop tard tous les soirs, et l'endroit pour la nuit y est paisible. Le faisceau de la lampe éclaire le chemin et la loupiote du refuge de Manganu est en permanence en point de mire. Son gardien, bienveillant lui aussi, sera de toute façon attentif et viendra prendre des nouvelles à l'arrivée. Mais les vaches, ainsi que les chevaux, sont bien là au milieu du champ. Un dernier limoncello de fabrication locale aura donné la sérénité nécessaire. Oui, les vaches sont bien là pour la nuit, dans le champ. Il faut les contourner parfois, mais leurs yeux brillent dans le faisceau de la lampe qu'on pourra alors, un peu plus tard, éteindre pour regarder les étoiles, et profiter du calme de la montagne.

Photo 3 :  Les toilettes, bien encadrées du refuge de Tighiettu. En arrière plan, la vallée que l'on doit remonter pour atteindre le Monte Cinto.
 La veille, au refuge de Ciottulu di Mori où l'accueil avait été plus distant, on venait de changer de milieu : arrivait le temps des pâturages, même si la vallée de l'Asco... et même si ici on trouve des vaches dans des endroits si inattendues... Jusque là l'ensemble était assez minéral avec des pins laricios plantés sur des rochers dans des endroits improbables, sur des dalles de granit, avec des formes de troncs invraisemblables, modelées par les vents de la Méditerranée qui les frappent directement, tout en restant en forêt, en fond de vallée, tout autour du refuge de Carrozzu, depuis Calenzana. Cela avait des airs de représentation de paysage montagnards chinois ou japonais. Le vert en moins, en imaginant davantage de bleu pour l'Asie. Ju Zia Khe, un géographe chinois du 17ème siècle, en parlant des monts Taï Shan dans son pays, a dit "Que ceux qui contemplent ces monts, n'aillent pas plus loin. Ils ne verront rien de plus beau." Mais bien sûr il ne connaissait pas la Corse... Alors peut-être qu'avant de tenir ce genre de propos, chacun devrait aller visiter les montagnes corses. L'ensemble sur ces dalles de granit était vraiment harmonieux et gracieux.
Là, face à lui, en amont d'un petit promontoire rocheux, vers l'aval, plein sud, il peut observer une belle vallée pastorale, dont les courbes du cours d'eau chaloupent harmonieusement. Le carillon d'une vache, le bêlement des mouflons dans la montagne, les ruines d'une bergerie en contre bas près du torrent, tout y est ou presque. Le vert donne des teintes fluorescentes. Puis les pâturages, ici aussi, sont colonisés par les formations arbustives qui révèlent le fort déclin de l'emprise pastorale, comme le lui a confirmé, le gardien, un peu désabusé. La vallée du Haut Asco, la veille dans l'après midi, était un peu dans cette ambiance, sauf que la forêt de pins a nettement repris, effaçant presque l'ancienne piste de ski, où trônent les pylônes rouillés du teleski. Mais apparemment, le projet de ré-ouvrir serait pour l'année prochaine, d'après quelqu'un qu'on y a rencontré. Cela semble conforté par les travaux de réfection et d'amélioration des bâtiments. Le troupeau de brebis redescend de la ligne de crête (partage des eaux). Le site du refuge est vraiment beau, aux sources du Golo, sous les grès et conglomérats de la majestueuse Paglia Orba (le rocher nu? sans couvert végétal). Son ascension est d'une grande tentation pour le lendemain matin alors on s'enquiert au gardien :
- C'est facile de grimper à la Paglia Orba?
- Oh, il faut s'aider des mains, mais c'est pas trop difficile.
- Et le chemin est cairné?
- Non, sinon, tout le monde monterait là-haut. Et les gens font n'importe quoi.
- (sur un ton faussement provocateur) Et vous pensez que je peux y aller?
- Eh...Je ne sais pas!

Tant pis, je n'irai pas et ça n'enlèvera rien à l'harmonie du lieu, d'autant plus que toute la soirée, jusqu'à la nuit, une jeune allemande en short fuchsia, immobile, fort gracieuse, est là, sur un rocher à admirer le paysage. Et moi, c'est elle que j'admire alors, oubliant la montagne corse, ou plutôt rehaussant celle-ci d'une touche sensuelle. Ahhh... Je la regarde de temps en temps pour bien comprendre, qu'elle... ne me regarde pas.
- Ah ouais, c'est ça. Tu me regardes pas et bien tu vas voir, demain je double l'étape et tu ne me reverras plus.
Photo 4 : Le lac de Capitello (1930m) et ses 42 mètres de profondeur, au fond le Lombarduccio (2251m). Le sentier passe au dessus du lac après avoir franchi la brèche du même nom en venant du refuge de Manganu.
Donc j'ai bien fait le matin d'aller au Monte Cinto et de finalement changer mon itinéraire en suivant. Je suis revenu par le refuge de Tighiettu où j'avais passé la nuit. En allant commander un coca, le gardien très agréable, m'a reconnu car je lui avais demandé la veille des renseignements sur l'itinéraire vers le sommet, et m'a demandé des nouvelles. Il était entouré de deux personnes de son âge plus ou moins un peu plus de la cinquantaine, qui tous discutaient. L'ambiance était paisible et agréable et je ne crois pas les avoir dérangés car ils m'ont parlé de pêche, de truites et même d'anguilles qui apparemment remontent jusqu'ici. A un bon rythme, en cinq heures de marche environ, on peut donc gravir le point culminant de l'île en remontant le vallon de Crucetta. D'abord en suivant le tuyau d'alimentation en eau du refuge comme me l'a dit Jean Marc le muletier  et que j'ai retrouvé avec grand plaisir à Vaccaghia (où nous avons aussi discuté de Kilian Jornet, le prodige catalan de trail dont il avait lu le dernier livre), pour arriver au col du même nom, et qui, par un sentier cairné rejoint des balises jaunes de l'itinéraire de la face nord, pour atteindre le sommet. Le panorama est peut-être le plus beau de l'île même si les points de vue le long du Gr sont nombreux et remarquables, sur les deux versants et les deux mers, ou encore depuis le refuge d'Asinao, au pied du Monte Incudine face aux aiguilles de Bavella.

Car s'il est un fait que les étapes du Gr20 m'ont paru trop courtes, et pour beaucoup d'autres aussi, même s'il y a un certain engagement, entre randonneurs cela devient parfois le seul sujet de discussion : alors vous avez doublé aujourd'hui? Cela peut être pour le moins pénible. L'absence officielle de possibilités de camper en dehors des aires de bivouac aménagés près des refuges du Parc naturel régional oblige à ce genre de comportement. Une pratique de la montagne hyper encadrée, sécurisée (car c'est vrai qu'il y a des passages engagés dont les aménagements, comme dans le cirque de la solitude, ne sont pas un luxe si on veut attirer un public large) qui, certes, amène à la montagne des personnes qui n'y auraient pas eu accès comme cela mais, en même temps, est une entorse à la pratique libre de la montagne. Et puis, face au succès, il faut bien encadrer la grande fréquentation et ne pas laisser tout ce monde faire n'importe quoi, n'importe où.
Photo 5 : La chaise du gardien du refuge de Paliri, le dernier avant Conca.
 Donc, une fois sur ce chemin, hyper-balisé, on peut être aspiré par le rythme, le confort (sept euros pour bivouaquer avec douche froide, sanitaires, et gaz pour la cuisine mais la pension complète dans les refuges est désormais possible partout), les rencontres (une fois qu'on a trouvé les affinités...). On peut même louer des tentes que le parc a plus ou moins imposé aux gardiens de refuge. Alors même si on peut penser qu'on espère que toute la montagne ne sera pas encadrée au point d'en faire uniquement un espace récréatif, lorsqu'on arrive au bout, on est tout de même content. Le sentier est un réel outil de développement économique et sa fréquentation, forte, car le chemin est notamment un défi personnel pour beaucoup de randonneurs qui s'y lancent, permettent de garder une partie de la montagne vivante, d'aider à la survie de l'élevage à travers notamment les ventes de fromages et l'hébergement dans les bergeries, et donc en conséquence une certaine ouverture du paysage. Tout est donc dans le compromis : il est vrai qu'une chose m'a surprise, c'est qu'on ne voit pas tant que cela des troupeaux dans la montagne comme dans les Pyrénées. Et pourtant que ce soit dans le paysage ou sur les cartes topographiques (même si, cumulées, c'est plus lourd qu'un topo-guide, je les préfère), les mentions de bergeries abandonnées ou pas sont nombreuses.

Photo 6 : T'inquiètes pas, je ne viendrai pas te perturber. Je suis venu chercher la sérénité ici. Sous le sommet de la Pointe de Pinzi Corbini (2021m), sur la variante venant du refuge de Petra Piana.
 Du coup, on rencontre de tout sur le chemin. L'Europe (surtout du nord, et un peu plus) et la France entière s'y retrouvent : en couple, en famille, père et fils ou beau-fils, fils accompagnant sa mère, en groupe d'amis, en groupe de filles, en trailers (le record vient d'être battu par un corse, 32 heures...), en groupe organisé par une agence et mené par un guide, en solitaire (mais on n'est jamais seul), en scouts québécois, en touriste professionnel même avec six kilos de riz dans le sac car on ne savait pas qu'il était possible de se ravitailler en cours.
- Et en plus, on ne vous l'a pas dit, mais la douche est froide au refuge de l'Onda.
- Mais c'est partout pareil.
- Ah bon! Mais on me l'a pas dit!

Comme les rencontres, qui font que lorsqu'on arrive au bout, et que toutes les personnes que l'on a côtoyées et accompagnées, à Conca, après le dernier verre, à la terrasse du café, sur lequel est adossé la pancarte mentionnant l'arrivée du sentier, se séparent, on se retrouve un peu seul tout d'un coup. Le sentier a pris le dessus sur la montagne proprement-dite même si celle-ci est toujours présente. Je n'avais pas prévu de faire le Gr en entier d'un coup, et puis... Et puis forcément, je me suis trouvé à court d'argent juste avant d'arriver à Vizzavona où, finalement un peu déçu, je devais prendre le train pour le premier distributeur dans la vallée et y passer la nuit pour reprendre le lendemain le chemin. Mais la montagne sait être généreuse. Devant gravir le Monte d'Oru (le mont d'or bien nommé) juste avant de redescendre vers la gare, un peu avant le sommet, à une heure très matinale, après avoir traversé un troupeau de chèvres, sur lequel le bouc veillait, en baissant les yeux au sol, là devant moi, que je n'ai eu qu'à ramasser, deux billets de cinquante euros, pour poursuivre. Chacun trouvera donc sa formule, en gravissant des sommets importants au passage ou pas, et je ne mentionnerai pas le nombre de journées nécessaires à ce voyage (je crois qu'il y a une quinzaine d'étapes officiellement) mais une chose est certaine, c'est la beauté des paysages du début à la fin. Dans l'idéal, tous les refuges mériteraient une pause, comme celui des bergeries de Capanelle, à la station de ski de Ghisoni, où l'accueil a été particulièrement chaleureux.  Et la dernière étape, après le massif de Bavella, et l'arrêt au col du même nom pour déguster une part de fiadonu, reste vraiment une étape. Si on n'en a pas assez, il est toujours possible de marcher directement à partir du ferry à L'Île Rousse, en passant par les beaux villages de Balagne comme San Antoninu pour se rendre à Calenzana par des chemins balisés (un peu moins après Muro) ou de poursuivre jusqu'à Santa Lucia de Porto Vecchio. Au passage, on observera les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale, et on constatera à quel point la Corse a payé un lourd tribut.

Photo 7 : Départ matinal avant six heures (comme presque tous les jours) du refuge de Prati et vue sur la plaine orientale.
 Alors plutôt que de griller sur une plage, en ce mois de juillet à l'issue de la traversée, j'ai préféré remonter au champ des vaches pour passer l'avant dernière nuit en Corse, avec Noël et ses amis, manger le soir leur charcuterie, leur fromage et aussi à l'aide d'un bocal vide et d'un litre d'huile d'olive, en ramener un. Avant de revenir bientôt j'espère dans la montagne corse qui est un enchantement.

En attendant, la lecture du livre Montagnes de la Corse, 100 itinéraires vers les sommets, de J.P.Quilici, F.Thibaudeau et S.Pennequin, chez Milan, pourra faire patienter de manière agréable.

Et spéciale dédicace à Jean-Luc et Jonathan avec qui j'ai partagé une bonne partie du parcours.

Liste des étapes :
1- L'Île Rousse (0m) - San Antonino - Muro - Zilia - Calenzana (240m).
2- Calenzana - Refuge de l'Ortu di u Piobbu (1570m) - Refuge de Carozzu (1270m).
3- Refuge de Carozzu - Cirque de la solitude (2183m) - Refuge de Tighiettu (1700m).
4- Refuge de Tighiettu - Monte Cinto (2710m) - Refuge Ciuttulu di i Mori (1991m).
5- Refuge Ciuttulu di i Mori - Station de ski de Vergio (1420m) - Bergeries de Vaccagghia (1600m).
6- Bergeries de Vaccagghia - Punta alla Porte (2313m) - Pointe de Pinzi Corbini (2021m) - Refuge de l'Onda (1430m).
7- Refuge de l'Onda - Monte d'Oro (2389m) - Vizzavona (980m) - Bergeries de Capannelle (1590m).
8- Bergeries de Capannelle - Col de Verde (1289m) - Refuge de Prati (1820m).
9- Refuge de Prati - Punta Capella (2041m) - Monte Furmicula (1981m) - Monte Incudine (2134m) - Refuge d'Asinao (1536m)
10- Refuge d'Asinao - Col de Bavella (1218m) - Conca (210m)

samedi 2 août 2014

Pique d'Endron 2472m (Ariège)

Bien sûr, on ne peut pas ne pas la manquer la pique d'Endron (d'Andero, dieu protohistorique), en remontant le val d'Ariège. Située directement au-dessus des communes de Vicdessos et Goulier, le sommet apparait central, assez massif avec une belle face nord dans laquelle se trouve une voie d'alpinisme, le créneau d'Endron.
Le panorama est majestueux sur les montagnes du Sabarthès et les lacs environnants. C'est une bonne raison pour y monter d'autant plus que le cheminement est simple (et en plus balisé) depuis le stade de neige installé à 1450 mètres. Mille mètres à gravir sur les pistes, puis des croupes herbeuses parfois raides et la crête de Sarrasi, sur laquelle il faudra peut être parfois poser les mains. Comme ça m'a été gentiment suggéré, pas le temps d'épuiser tous les sujets de discussion... hum. Mais on pourra compenser, si le temps le permet, en restant des heures au sommet sans risque.

Photo 1 : Depuis le pic du Sarrasi, droit devant la crête du même nom et la pique au bout. A gauche, l'étang de Gnioure


On pourra ajouter que cette ballade se place dans un contexte de montagne depuis toujours exploitée et vécue par l'homme, et qu'à ce titre il est bon de garder cette liberté de visiter la montagne, sans en faire forcément un sanctuaire à la mode parc naturalo-national ou sauce anglo-saxonne (ou pire les deux mélangées). Les traces, de la station de ski aux vestiges protohistoriques, sont nombreuses. Il sera donc très intéressant de s'arrêter dans le village de Goulier, vraiment bien plus peuplé par le passé, pour le visiter et notamment boire à la fontaine aménagée à l'entrée amont avec deux menhirs à cupules, qui selon la pancarte d'information, proviennent d'un site en amont sur la route de la station et qui avaient été déplacés vers un pont sur le torrent, probablement lors de la christianisation de la contrée. Pour ceux qui veulent aller plus loin, lire le Bulletin de la Société Ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts de 1972.

Photo 2 : Vue depuis le pic de Sarrasi. Au premier plan le domaine skiable et au fond, le massif du pic des 3 seigneurs.
Photo 3 : La pique d'Endron et son versant nord. Vue simple depuis le pic de Sarrasi.
Une agréable surprise que cette montagne pourtant sans cesse côtoyée.