mardi 10 octobre 2017

Pic de Coume d'Enfer (2733m), en boucle par les lacs de Fontargente dans la vallée de l'Aston.

En Haute Ariège, le pic de Coume d'Enfer est une belle montagne, imposante par son versant nord, qui peut se visiter assez facilement en boucle en passant par le bassin lacustre des lacs de Fontargente et le col du même nom, cent mètres au dessus, sur la frontière andorrane. On redescendra alors par l'étang de la Coume de Varilhes par la crête nord ouest, franchement pas difficile (mais ça n'engage que moi) puis on poursuivra en longeant le ruisseau du même nom dans cette belle vallée pastorale. Étant donné que le point de départ de l'itinéraire est assez élevé au Plat des Peyres (des pierres) à 1696m, c'est donc un itinéraire pas trop long. Le début de la montée depuis le port de Fontargente à 2260m pour rejoindre la crête de la cabane Sourde est assez raide mais la sente est cairnée. De part cet accès facile, on trouvera forcément un peu de monde... d'autant plus que le refuge gardé du Rulhe est juste là en face des lacs.
Photo 1 : Le pic de la Coume d'Enfer est celui de droite. L'itinéraire du jour part sur la vallée qui débouche de la gauche, suit la crête que voici en face, de gauche à droite (de l'est vers l'ouest), et redescend  pour arriver par la vallée qui débouche de la droite (ouest). Là, c'est la parking du Plat des Peyres. 
L'itinéraire offre de remarquables point de vue, d'abord sur les étangs de Fontargente (le plus grand fait tout de même près de 17 hectares de surface pour 40 mètres de profondeur) mentionnés ci-dessus puis sur l'estany de l'Isla (2371m) directement sous le pic, versant andorran, avec comme son nom l'indique une île au milieu. La muraille entre le pic de Ransol et celui de la Coume d'Enfer m'a paru assez impressionnante et belle en cette fin de journée, dominant les chevaux de Mérens qui broutaient près du ruisseau. Enfin, le panorama, depuis le sommet, court du massif du Montcalm jusqu'au pic Carlit à l'est et permet un très bon aperçu des montagnes de la Haute Ariège, le massif de la Tabe et déjà la montagne Noire plus au nord. On prendrait presque le pic d'Ascobes, vue de là, pour une tête d'éléphant.
On peut alors toujours se plaindre de la fréquentation accrue de ce genre de site mais il faut bien reconnaître que globalement la montagne est propre, si ce n'est de temps à autre une bouteille plastique qui a dû s'échapper d'un sac à dos. Même les abords du parking, bien aménagé, apparaissent impeccables. Alors il me semble que cette éducation des gens et ce respect des lieux restent le meilleur garant de notre liberté de gambader tranquillement dans les montagnes sans que l'on ait l'obligation de payer un quelconque droit d'entrée dans ces espaces. J'espère que ça n'arrivera jamais.
Lorsqu'on observe depuis le port de Fontargente, la réelle proximité géographique des granges de Soldeu (et au loin la station de ski), dans le Vall d'Incles, on se dit qu'effectivement la pression pastorale et les conflits entre ariégeois et andorrans pour l'utilisation de ces beaux pâturages n'a pas dû être toujours apaisante. Sans compter que c'était (c'est toujours...) un passage connu pour les contrebandiers... Michel Chevalier dans sa monumentale thèse de géographie, La vie humaine dans les Pyrénées ariégeoises (1956), précise bien (p.612) "à étudier les cartes antérieures aux créations routières du XVIIIème siècle, on a l'impression d'un réseau extrêmement  déconcentré. Au début du XVIIIè siècle, par exemple, cinq chemins convergeaient, à haute altitude sur les montagnes de Gudanes, vers le port de Fontargente". La montagne pyrénéenne est ainsi fréquentée depuis longtemps.


Photo 2 : Les étangs de Fontargente (la fontaine argentée) depuis la crête de la cabane sourde. En face sur le versant pastoral, vous trouverez le refuge de Rulhe.
Pour tout dire, même si l'endroit n'est pas le plus imposant des Pyrénées, j'ai trouvé simplement en arrivant au parking que c'était particulièrement beau cette face nord et ces vallées pastorales qui débouchent là. On pourrait simplement rester à pique niquer et à regarder la montagne pour ceux qui n'ont pas la force d'aller plus loin. Pour ceux qui veulent s'envoyer ça m'a semblé être un bel itinéraire. Et puis le sentier de la vallée de l'étang de la Coume de Varilhes, lorsqu'il a rejoint le Plat des Peyres est vraiment particulier, en se faufilant entre les gros blocs (d'où le nom des lieux peut-être...), descendus du versant et plantés là, au milieu de l'herbe rase et des ruisseaux. A la tombée de la nuit, c'est vraiment charmant.

Photo 3 : Non loin de l'étang de la Coupe de Varilhes, regards vers le sud et la crête frontière d'avec l'Andorre que nous venions de laisser. Nous sommes descendus du pic de Coume d'Enfer par le versant ensoleillé à gauche (ouest).

Photo 4 : A l'approche du sommet du pic de Coume d'Enfer, vue sur l'Estany de l'Isla (besoin d'expliquer le sens du nom?)


Photo 5: Mon itinéraire...