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mercredi 17 août 2022

Le tour des Aiguilles de Chambeyron (04) dans la haute vallée de l'Ubaye, depuis le Queyras (05)

    C’est chaque année la même histoire, alors que je laisse un peu mes chères Pyrénées pour rejoindre les Alpes. J’ai beau être très attaché aux premières, c’est toujours un choc esthétique que de parcourir les sentiers des secondes dans les Hautes-Alpes et cette fois-ci aussi les Alpes de Haute-Provence. Au départ du refuge de la Basse Rua, à quasi 1800 mètres d'altitude, dans le Guillestrois (05), l’itinéraire ici arpenté, en 4 étapes, nous ramènera dans la vallée voisine de Ceillac dans le Queyras, après avoir fait le tour des aiguilles de Chambeyron, point culminant des Alpes de Haute Provence à 3412 mètres d’altitude, plus au sud, par la haute vallée de l’Ubaye et une petite pirouette dans les vallées italiennes voisines pour y revenir (l'itinéraire est tracé sur la carte IGN adéquate) et passer la dernière nuit finalement à Maljasset.

Photo 1 : Sur le versant italien, le lac dont je ne connais pas le nom (il n'est pas sur la carte IGN) dans la Montagna di Stroppia. Le rocher à droite en cache un autre... Et les sommets de la ligne de crête en arrière plan dépassent les 3000 mètres.

          Maljasset où le chaleureux et très accueillant refuge du CAF, repris cette année par la nouvelle patronne italienne s’est avéré un formidable endroit pour terminer le périple. Et si l’on est sûr d’une chose, c’est que si on a réellement manqué d’eau au long de ce parcours en cette année 2022 de sècheresse exceptionnelle par sa sévérité, on n’a pas manqué la très bonne eau de vie de poire proposée en ce lieu. Ça n’aide certainement pas à la ré-hydratation... Mais réellement on a pu relever la baisse de niveau d’eau importante de nombreux lacs d’altitude (souvent de 4 ou 5 mètres), des sources taries, des torrents ou ruisseaux à sec ou alors passés sous les rochers et inaccessibles. De mon expérience de la montagne, jamais je n’avais connu une telle sècheresse, avec du coup si peu de fleurs (des edelweiss tout de même...) et il a fallu réellement gérer nos ressources en eau au quotidien sur les sentiers. Le seul avantage à cette bizarrerie climatique de moins en moins fréquente, c’est qu’on a pu se baigner dans les nombreux lacs et étangs d’altitude, dans des cadres réellement très beaux.

Photo 2: Dans la soirée, vue imprenable sur les aiguilles de Chambeyron et à droite au fond le Brec de Chambeyron.

        Dès le soir de la première étape, après avoir installé le bivouac, dans le vallon des Houerts, au pied du très beau lac vert (2677m), en contrebas du col des Houerts, 2823m, franchit plus tôt, à l’heure où le soleil se cachait derrière les hauts sommets du pic des Houerts, les mouflons (probablement ceux que nous avions aperçus plus haut plus tôt) ont détaché leur silhouette sur le ressaut morainique qui semblait alors dessiner comme une ligne de crête, hésitant certainement à descendre s’abreuver au ruisseau près duquel nous avions installé nos tentes. Le lendemain matin, alors que le soleil se levait après avoir fait son tour nocturne, une harde s’est mise à remonter le versant à travers les éboulis et sous les couloirs du pic de Panestret. Un des mâles dominants, majestueux, avait déjà donné sens à ce mouvement me surplombant à vingt mètres tout au plus alors que j’étais complètement à poil dans le torrent pour me laver, sans savon, dans l’eau fraîche et revigorante du matin. Ces immenses cornes m’ont fait accélérer le mouvement pour me rhabiller alors que je l’imaginais tentant de m'embrocher après avoir essayé de fuir dans la nature. Les premiers randonneurs remontent aussi le sentier vers le col des Houerts (2817m), certains râlant à voix haute en voyant notre campement en train d’être défait, « Bientôt on montera en camping-car jusqu’ici... » et d’autres nous racontant, des lumières pleins les yeux qu’ils ont vu la harde plus bas au lever du jour, mangeant dans le replat herbeux à côté du torrent près de la cabane des Houerts où ils avaient passé la nuit. Mais pas de troupeaux domestiques dans les parages. La vue depuis notre camp sur la face nord du massif des Aiguilles de Chambeyron était à proprement extraordinaire tant celles-ci, au couchant avec les contrastes de lumière liés au déclin progressif des rayons, nous sont apparues dans toute leur austérité et sauvagerie minérales, affublées de pointes toutes aussi menaçantes les unes que les autres, dans des dégradés de marron, me laissant penser à ces montagnes maudites que les populations montagnardes jusqu’à la fin de l’époque moderne côtoyaient et craignaient sans vraiment y accéder. 

Photo 3: Le fameux lac Vert (de Houerts) sous le col des Houerts. Le lac Bleu est quant à lui à gauche hors cadre.

        Pour arriver au soir du deuxième jour, il a donc fallu poursuivre la descente vers la haute vallée de l’Ubaye que j’ai trouvé beaucoup plus belle et spectaculaire que me l’avait laissé imaginer les lectures des cartes topographiques avec ses immenses forêts de pins sur les versants abrupts… En redescendant vers des lieux plus accueillants passant devant la petite chapelle de Saint Antoine, traversant le pont des gorges du Châtelet large de 27 mètres à peine, qui surplombe l’Ubaye d’une centaine de mètres (108)… depuis lequel la vue sur les derniers hameaux de Saint Paul sur Ubaye est intéressante, on remonte ensuite l’itinéraire du GR5 vers le longiligne hameau d’estive de Fouillouse (cher à l'Abbé Pierre dont la branche paternelle est originaire), ancien chemin stratégique vers la frontière italienne, et donc à ce titre surveillé par l’administration (des douanes notamment...), aujourd’hui lieu de villégiature touristique, et on se prend à programmer une descente vers le sud et la mer pour poursuivre une hypothétique traversée des Alpes. On continuera ensuite la montée par un large chemin facile vers les étangs de Chambeyron après avoir fait une pause méritée au refuge du même nom situé, face au lac Premier, entre le Brec de Chambeyron, considéré du haut de ses 3389 mètres d'altitude comme inaccessible jusqu’en 1878, et les parois des aiguilles précédemment évoquées mais cette fois-ci en version versant sud pas forcément plus accueillant mais dominant le bassin lacustre des nombreux lacs situés par là, et notamment le grand lac (de 11 hectares) des Neuf Couleurs si haut à 2841 mètres d’altitude. C’est vrai qu’on est haut! Tous les cols franchis était à quasi 2700 mètres. La deuxième nuit fut douce, quelques gouttes de pluie sur la tente, c’est tout… L'article wikipedia, bien que les informations n'y soient pas vérifiées par un comité de lecture, rappelle le lien étymologique entre le mot valéian Chambeiroun, désignant des guêtres ou des petites jambières et le toponyme du massif, sachant que ce dernier était un lieu de passage important avec le Piémont italien voisin.

Photo 4: En redescendant dans la vallée, la petite chapelle de Saint Antoine, sur les chemins anciens qui menaient aux cols alpins, a été construite à la fin du 18ème siècle. Son clocher campanile date lui de 1819. Le thème de Saint Antoine de Padoue intercédant auprès de la Vierge pour les âmes du purgatoire, déjà traité à l'intérieur, a été copié en façade en 1811 (depuis déposée et refaite en 1992)

        Troisième journée et morceau de bravoure de ce périple avec le passage côté italien, dans les hautes vallées de Chiappera, par la montagne de Stroppia, car il s’agit bien de contourner cet ensemble austère que constitue le massif des aiguilles de Chambeyron, principalement calcaire, pour arriver à Maljasset, petit hameau très harmonieux et un des plus hauts lieux d’habitat d’Europe à plus de 1900 mètres d’altitude dans la partie supérieure de la vallée de l'Ubaye. On est donc déjà haut alors le col suivant, celui de Gippiera (2948m), est atteint en à peine une petite trentaine de minutes, et comme cela ne me suffit pas car j’aime admirer les panoramas, je me permets de faire, de manière complètement euphorique, l’ascension de la Tête de la Fréma à 3151 mètres d’altitude, de laquelle descend un groupe d’adolescents italiens guillerets qui me met de bonne humeur, enfin qui l’accentue… Ce sera le deuxième des trois petits sommets (tous à plus de 3000 mètres) dont l’ascension sera possible et facile sur ce circuit et qui permettent de nuancer finalement les panoramas sur ces hauteurs, même si à aucun moment je n’ai pu voir le Mont Viso, si haut et tant recherché dans les nuages (les Écrins et Rochebrune l'ont été). Ce passage entre le col de Gippiera et le col de Marinet (2787m) ce dernier à nouveau en territoire français, permet un itinéraire sauvage, moins fréquenté, franchissant des passages aménagés un peu plus vertigineux après celui de(l) Infernetto (petit enfer...), gravissant la dernière partie sous le col(le) de Ciaslaras à 2972 mètres, sous le pic du même nom (3011m), qu’il faut dépasser après une ascension de 200 mètres de dénivellation très raide, au bout du vallone dell’infernetto, en économisant l’eau que l’on ne trouve de toute façon pas dans les torrents (car ils sont à sec) et en se détournant de celle des lacs. On évitera donc de la boire mais on ne se fera pas l’économie de se baigner dans le merveilleux lac de … (voir photo 6) et son eau laiteuse et rafraichissante. De retour en territoire "national" (les sentiers y sont forcément de suite meilleurs...), nous ne manquerons pas de nous baigner à nouveau dans le lac du Marinet plus fréquenté, de boire de l’eau (un peu) dans un torrent (enfin un vrai !), qui semble venir du glacier de Marinet, en net recul (rien d'étonnant ici ou ailleurs) mais tout de même il est le plus méridional des Alpes françaises, autour duquel de nombreuses crottes de biques parsèment les pelouses. Ça c’est pas bien, je sais… je ne le conseille à personne. Le troupeau de brebis, de chèvres est juste là en dessous avec ses chiens de garde patous qui surveillent (les Pyrénées ne sont jamais loin…) qu’on aimerait bien aller caresser et prendre dans nos bras comme des peluches (on sait bien que ce ne sont pas des peluches car ils se battent contre les loups) mais que des pancartes d’information nous rappellent bien de n’approcher ou croiser qu’après avoir pris certaines précautions : enlever ses lunettes de soleil, ne pas regarder les chiens dans les yeux (il ne faut pas les défier...), placer ses bâtons de marche le long de son corps et si possible les appeler par leurs doux noms comme c'est ici indiqué sur la pancarte, le prénommé (le seul dont je me rappelle) parmi les trois autres Didier, Didier le patou…

Photo 5 : Depuis le chemin qui monte vers la Tête de la Fréma, vue sur le lac italien le lago del Vallonas di Stroppia. Au bout du lac les plus observateurs repèreront le petit refuge/bivouac bleu Beppe Barenghi du Club Alpin Italien de la section de Cuneo (2825m). L'aménagement intérieur impeccable n'a pas été sans me rappeler ceux que l'on peut trouver en Catalogne espagnole. Notre itinéraire contournera le petit sommet dans l'ombre avant de filer... (voir image ci-dessous)


Photo 6: À peine une trentaine de minutes plus tard, alors que l'ambiance est toujours aussi minérale et asséchée, le merveilleux petit lac de ... (à vous de le chercher). Parfait pour la baignade...

        Enfin, la dernière étape nous permettra de rentrer sur Ceillac après avoir franchi le dernier col Girardin à 2699 mètres. La principale difficulté de cette ultime ascension, après une première partie assez raide, sera de ne pas marcher sur les marmottes qui sont là parfois au milieu des sentiers, mais qui ne vous regardent pas, la mâchoire remplie d’herbes fourragères, dodues prêtes à être rôties (mais non j’déconne) préférant faire des réserves pour l’hiver. On retrouve sur le versant nord, côté Queyras, les grandes affluences, près du lac Saint Anne transformé en station balnéaire (c’est un peu normal vu la chaleur), malgré ses plusieurs mètres de niveau d’eau en moins. Nous rejoignons alors les pistes de la station de ski de Ceillac et le très beau lac Miroir un peu plus bas, en voie de comblement peu avancé cependant avec de nombreux végétaux sur ses rives, déjà dans la forêt de pins à crochets, dans laquelle zigzague le beau chemin qui nous ramènera en bas vers Ceillac et le restaurant du cousin d’Agnès, dans lequel une bouteille de vin rouge des Hautes Alpes finira de m’achever !

Photo 7 : Depuis le pic de Ciaslaras (3011m), vue sur le col du même nom, qui fut le point culminant de l'itinéraire si on n'avait pas la manie de grimper sur tous les petits promontoires. Il en avait été de même le premier jour avec la pointe d'Escreins (3038m), au dessus du col des Houerts (je ne sais toujours pas ce que ça veut dire) 

Heureusement, je n'étais pas seul dans cette épopée, et retrouver les joies d'un parcours en groupe, avec des enfants et adolescents notamment, a été un moment vraiment plaisant. Chapeau à Agnès et Arnaud qui avaient préparé la logistique de manière impeccable pour l'ensemble de l'itinéraire, même si bon je me suis coltiné les boîtes de pâté Henaff (il n'y avait pas des bretons pour rien dans le groupe) presque jusqu'au bout... Le choix du parcours m'a paru remarquable (bravo Arnaud car je me suis laissé porter), surtout en peu de préparation. Merci donc aussi aux autres participants car cela m'a permis de ne pas faire trop le sauvage, enfin ce sont les autres (J, V, L, P, J, et A) qui me le diront...

Photo 8: La première rencontre...

Pour se familiariser avec la toponymie locale, on pourra toujours essayer de lire le dictionnaire Le langage de la vallée de Barcelonnette de F. Arnaud et G.Morin (1920). Et puis tant qu'il n'est pas trop tard, et que ce n'est pas loin, il faut aussi visiter l'exposition Gardien des cimes au Centre d'Art contemporain dans la vieille ville de Briançon, dans laquelle les photos de M.Eisenlohr côtoient les tableaux et dessins de C.Galleron dans une mise en scène réussie (à mon goût...).

Petit rappel des étapes:

1/ refuge de la basse Rua- étang vert des Houerts 2/ étang vert- étang long de Chambeyron. 3/ étang Long de Chambeyron- Maljasset. 4/ Maljasset- Ceillac (une carte viendra plus tard). Pour les horaires, vous les  calculerez vous-même avec les cartes topographiques (c'est le mieux).

Et si vous n'en avez pas encore marre de me lire, vous pourrez toujours enchaîner sur le petit chef d'oeuvre de Mathias Debureaux De l'art d'ennuyer en racontant ses voyages, aux éditions Cavatines.

Photo 9: L'itinéraire...

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lundi 30 août 2021

Le Grand Pinier (3110 m), dans les Hautes-Alpes, au bout de la vallée de Freissinières.


 En remontant la vallée de la Durance pour se rendre à Briançon dans les Hautes Alpes, cette vallée de Fressinières qui débouche sur la rive droite juste en amont de Mont Dauphin pourrait presque passer inaperçue. Alors la première fois que l'on m'y amena pour visiter le magnifique lac de Faravel par une fin de journée d'été, j'ai ressenti comme un véritable coup de foudre...  Sur une longue partie de la remontée de la vallée en voiture pour se rendre au parking terminal (1432m) sous le village de Dormillouse (à 1730m), le sommet du Grand Pinier, à 3117 mètres d'altitude, est constamment visible et domine la vallée complètement boisée de ces formes peu agressives qui m'ont fait parfois penser à l'Aragon. En cette fin de journée, le contraste entre le sommet et le versant supérieur bien illuminés et le fond de la vallée plus sombre et frais était assez saisissant. 

Photo 1 : Vue sur le lac Palluel sur l'itinéraire de la montée au Grand Pinier. Ainsi le lac Palluel (2472m) est un lac de surcreusement glaciaire, barré par un verrou rocheux. (Le creusement érosif dû à la glace laisse une cavité plus profonde (on parle de surcreusement) que s'il avait été causé par de l'eau liquide. Lorsqu'un verrou, constitué par des roches plus dures, plus résistantes à l'abrasion, tend à bloquer l'écoulement d'un glacier, la glace qui continue à s'accumuler en amont, creuse, affouille, érode dans les roches les plus tendres.

Photo 2: Départ matinal donc...

Photo 3: L'itinéraire pour le Grand Pinier passe sur la crête au dessus des vestiges de glaciers depuis disparus...

J'avais choisi pour la fois suivante, ce 17 août, d'aller dormir au lac Palluel à 2468 mètres d'altitude, directement sous le sommet du Grand Pinier dont l'ascension a été entreprise à une heure très matinale le lendemain pour être de retour à la tente avant 9 heures, heure fatidique de fin d'autorisation de bivouac par le parc. Nous sommes dans le périmètre du parc national des Écrins. Mais c'est ainsi parfait car la tente pourra un peu sécher en attendant, et si elle ne l'est pas totalement on pourra envisager de faire un plouf dans le lac. On aura de toute façon pas oublié la veille en montant d'être allé rendre visite en fin d'après midi à nouveau au lac Palluel un peu plus bas et distant d'une trentaine de minutes. Entre les deux vous trouverez un étonnant champ de cairns. Mais il faudra tout d'abord se sortir du parking très fréquenté et commencer la montée dans la forêt de mélèzes avant d'en sortir vers 2000 mètres d'altitude. Jusqu'aux lacs c'est balisé. La fréquentation peut être importante dans la journée mais une grande partie des visiteurs se contente d'aller visiter le village de Dormillouse (300 mètres au dessus du parking). Alors ce soir là, il n'y avait qu'une autre tente au bord du lac. On retrouvera les deux campeurs au sommet le lendemain matin. Il n'y avait d'ailleurs que nous. L'itinéraire d'ascension depuis le fond du lac est balisé de cairns et ne présente aucune difficulté technique (ça n'engage que moi). Le panorama était à proprement grandiose, notamment vers le sud, jusqu'aux massifs du Luberon, Ventoux, la Haute Provence, le Mont Viso, les montagnes du Queyras et Rochebrune en face. Vers le nord, le massif des Écrins, avec notamment le Pelvoux, imposant, cachait la suite. Et bien sûr, directement au pied l'écrin du lac Palluel. Enfin, le départ matinal aura permis de croiser la route d'un beau chamois qui est resté quelques minutes à une cinquantaine de moi tranquillement, et d'en apercevoir deux  au dessus qui regardaient le versant depuis le haut de la crête qui domine par le sud le lac de Palluel.

Photo 4: Le lac de Palluel au retour de l'ascension, avec au premier plan les champs de linaigrettes de Scheuchzen (eriphorum schenchzen). Il y en avait autant au lac de Farafel.

Photo 5 : Le lac de Farafel, vu depuis le sentier montant au lac de Palluel

On redescendra tranquillement sans manquer d'aller visiter le village de chalets de Dormillouse en arrivant aux Romans puis en descendant aux Escleyers en passant devant le temple (car ce sont des communautés vaudoises installées là depuis probablement le 13ème siècle) datant du milieu du 18ème siècle. On se sera même arrêté au gîte L'écrin de Violette, à l'accueil bien amical, pour prendre une bière locale (après avoir montré patte blanche bien sûr, ou plutôt le pass sanitaire...) et même s'il n'est que 11 heures du matin! De là, la vue plein sud, sur la vallée du torrent de Ruffy, les crêtes des Uvernaus, ou tout simplement la forêt en face sous la tête de Gramusat est admirable. On pensera plus tard en regardant les photos de l'exposition dans le temple que la forêt a bien repris de la vigueur (c'est un doux euphémisme...). Au 19ème siècle, la ressource en bois de ces communautés était devenue tellement rare (en gros il n'y avait plus de forêt), que les habitants du village faisaient cuire au four le pain une fois par an seulement. On peut voir la photo des étagères sur lesquelles étaient rangés les fameux pains. On aura bien compris simplement que ces communautés étaient devenues trop nombreuses pour vivre par rapport aux ressources possibles du secteur. C'est une problématique générale à tous les massifs montagneux européens quasiment. Parfois, les neiges précoces de septembre endommageaient ou anéantissaient les plans de seigle pas encore à maturité pour la récolte. Au maximum démographique, la population était de quasiment 300 habitants, avec son école bien sûr. Finalement à la fin de ce siècle seront organisées des migrations communautaires vers l'Algérie coloniale pour proposer une vie meilleure à tout le monde et à décharger ceux qui restent. Mais cela ne suffira pas à ces communautés, dont le village n'est pas joignable par route encore aujourd'hui. C'est le seul lieu habité du parc d'ailleurs. Il restera une trentaine d'habitants après la Seconde Guerre mondiale. Alors la visite de ce village fait partie intégrante de la ballade. On pourra même pour éviter la fréquentation indéniable de ce secteur descendre par le chemin d'hiver. Chemin qui sert bien sûr pour les randonneurs à raquettes ou ski qui viennent dormir aux gîtes l'hiver. J'avoue que je reviendrais bien avec la neige. 

Photo 6 : Devant le gîte de L'écrin des violettes...

On pourra lire pour aller plus loin de Philippe Massé, Dans les pas d'Émile Niel, La leçon de Dormillouse, aux éditions du Queyras. C'est le récit de l'expérience de cet instituteur qui resta de nombreuses années dans ce lieu.



Photo 7 : La photo de la carte de l'itinéraire à l'entrée du sentier sur le parking...

Photo 8 : Au sommet avec une vue vers le nord. Le Pelvoux est à droite...

lundi 9 août 2021

Le Mont Chaberton (3131m) et son fort dans les nuages (Hautes-Alpes)

 En arrivant à Briançon, dans les Hautes-Alpes, le Mont Chaberton est bien visible, avec son sommet particulier, au dessus de la station de ski du Montgenèvre, à deux pas de la frontière italienne. Sur la page de l'article wikipedia du Briançonnais, l'image du sommet dominant en arrière plan, la ville de Briançon est révélatrice. Cette position stratégique a bien été comprise par les autorités militaires italiennes (le sommet n'est français que depuis 1947) qui à la fin du 19ème siècle (de 1898 à 1910) ont entrepris de construire un fort au sommet avec huit tourelles de tir qui visaient les positions françaises, alors l'ennemi potentiel. La bataille qui eu lieu le 21 juin 1940, reste une des seules victoires françaises dans la débacle générale de la campagne de France avec un duel d'artillerie depuis les sommets dans le brouillard. L'ensemble encore impressionnant (il a fallu araser le sommet de 6 mètres) et un panorama exceptionnel feront de cette ascension une ballade incontournable (ça n'engage que moi...) dans le secteur malgré la fréquentation (franco-italienne) estivale. 

Photo1: Sous le sommet, les restes des installations italiennes (bâtiment d'intendance) fortement dégradées...

Photo 2 : Au sommet, les fameuses tourelles de tir... Ces ruines se visitent mais elles ne sont pas sécurisées, et surtout assez dégradées. Ce fort, du fait de sa hauteur, était surnommé le cuirassé des nuages...

Photo 3 : Le plateau sommital... Au fond c'est le nord... On peut même apercevoir le Mont Blanc qui dépasse (mais pas en ce jour, du 5 août. Ça m'aurait étonné...!)

La piste, plutôt agréable, qui amorce l'itinéraire, part du col de Montgenèvre, à gauche juste avant le poste frontière, jusqu'au pied du télésiège Rocher Rouge, en remontant la vallée du rio secco (qui semble bien porter son nom) puis on monte au col de Chaberton (2670m) dans un environnement minéral, avant de poursuivre par le large versant vers le sommet et ses chemins très larges. L'ascension se fait sans aucune difficulté technique et le sommet est annoncé à 3h55 depuis le parking du départ... On évitera de partir sans eau car la particularité géo-morphologique du massif (des calcaires et mica-shistes) fait qu'il y a peu de sources, ou eaux courantes. Pour ceux qui aiment, c'est aussi un endroit agréable à courir...

Photo 4 : Vue sur le versant italien avec en fond de décor la vallée de Sestrière. Sur la gauche, mais hors cadre, la plaine piémontaise était visible (mais pas Turin).

Photo 5: Vue sur le versant briançonnais, avec le village et le col de Montgenèvre au centre de la photo (à peu près). Au fond, la plaine de Briançon... Par temps clair, la vue sur les montagnes du massif des Écrins est évidente. Au du, on verra les premiers hauts sommets qui annoncent le Queyras (Rochebrune, Grand Glaiza...) et le Mont Viso, qui dépassera à peine du Grand Glaiza.

Photo 6:  Un peu en dessous du col de Chaberton. L'itinéraire de la montée... parfois vous vous aiderez des mains. Mais tout l'itinéraire est hyperbalisé...

Et pour ceux qui veulent aller plus loin vous pouvez lire le livre de Max Schiavon Une victoire dans la défaite.

Photo 7: La partie finale de l'ascension après le col de Chaberton. Quand je vous dis, même si cela n'engage que moi, qu'il n'y a pas de difficultés techniques. Vous trouverez dans cette dernière partie, des vestiges comme des barbelés, des petits blockhaus (enfin quelque chose qui y ressemble...)

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vendredi 6 août 2021

Le Grand Glaiza (3293m) au bout de la vallée pastorale de Cervières (Hautes-Alpes)

 Dans les Hautes-Alpes, par le versant briançonnais, au nord, depuis le hameau de Les Fonts à 2040m d’altitude, l’accès au sommet du Grand Glaiza, sur la frontière franco-italienne, est facile et ne comporte aucune difficulté technique. Il faudra remonter la vallée du torrent de la pierre rouge jusqu’au col du Malrif à 2860 m et de poursuivre ensuite la crête aux Faux Pendantes en direction du nord vers le sommet. Cette crête est facile même si elle se relève sous le sommet et que certains s'aideront des mains sous ce dernier.


Photo 1 : Les grands versants pastoraux de la vallée de la Cerveyrette, en fond une montagne accueillante

L’autre plaisir de cette balade est de remonter cette large vallée pastorale aux versants remplies de fleurs. L’ensemble pour un pyrénéen peut sembler assez dépaysant car les dimensions ne sont pas les mêmes. Et en même temps, on ne se sent pas écrasé... De l’autre côté, au loin dans le massif des Écrins, le contraste sera plus saisissant avec la puissance que dégage le relief et ses glaciers.


Photo 2 : Le Grand Glaiza au fond. Il faut donc remonter cette vallée pour aboutir sur la crête de droite, et le col de Malrif, qu'on l'on poursuivra jusqu'au sommet.

 Sa relative facilité (3h pour arriver au sommet avec un bon rythme) ne doit pas rabaisser l’intérêt de cette ascension car le panorama est exceptionnel, des montagnes du Queyras, le majestueux mont Viso aux massif des Écrins (dans les nuages ce 2 août ), et les montagnes italiennes.

Photo 3 : Depuis le col de Malrif (2860m), vue sur le versant du Queyras et le lac du Grand Laus.

 
Photo 4 : Depuis le sommet, vue sur le sommet de Rochebrune (3320m), à droite dans les nuages le massif des Ecrins.
 

 On pourra également être sensible aux vestiges pastoraux de cette vallée qui fut au 19ème siècle la deuxième vallée pastorale des Hautes-Alpes, après celle de Névache, avec 104 chalets d'altitude pour une population de la vallée d'environ 800 habitants. Les chalets des Fonts où on laissera le véhicule étaient juste un habitat d'été, avec des chalets qui datent de la fin du 18ème siècle. Aujourd'hui, c'est devenu un hameau touristique, avec un refuge sur le l'itinéraire du sentier de grande randonnée GR58 qui fait le tour du Queyras. Mais plus en aval dans la vallée de la Cerveyrette, il semble que l'habitat était permanent (hameau du Bourget principalement) et on y cultivait le seigle sur les adrets. Un dicton local attribué aux anciens n'affirmait-il pas "Ici, huit mois d'hiver, trois mois de mauvais temps...". On pourra consulter l'album de photographies de Fred Lafont-Feraud Chalets d'alpage. On pourra lire un récit de la vie d'exploitants encore en activité aux chalets des Fonts sur ce lien.

jeudi 23 juillet 2020

Quelques jours à pied, dans les Hautes-Alpes, entre le Queyras et le Briançonnais...

           Le col de l'Isoard (2362m) et le sommet de Rochebrune (3321m) séparent le Queyras et le Briançonnais par une longue ligne de crête assez élevée, d'aspect plutôt austère mais que de nombreux cols permettent de franchir et jalonnée de plusieurs lacs. De nombreux itinéraires sont possibles. Les panoramas sont ouverts et à ce moment-là de l'année, les champs de fleurs restent innombrables et véritablement merveilleusement beaux.

Photo 1: Le lac de l'Étoile au-dessus du lac des Cordes...

Photo 2: Au bord du lac des Cordes...
              Ce qui n'a cessé de m'étonner c'est justement ces champs de pelouses vertes et fleuries alors que l'aspect global reste plutôt minéral et aride, même si la forêt de conifères est bien présente à l'étage inférieur. Nous sommes dans une montagne méditerranéenne. Ceci-dit la haute vallée de Cervières qui sera notre point de départ offre de vastes versants pastoraux plutôt débonnaires et apaisants autour du pic de Rochebrune (point culminant du Briançonnais mais pas du Queyras!) énorme bastion de calcaire dolomitique, d'où le nombre relativement faible de lacs.
Nous avons donc choisi de partir du parking de Le Bourgea après le hameau d'altitude des Chalps dans la vallée de Cervières et de revenir à Briançon par le col des Ayes au dessus de Brunissard en trois jours et demi de marche. L'ensemble est hyper bien balisé sans que cela soit ostentatoire car la plupart de l'itinéraire repose sur les GR58 (Tour du Queyras) et GR5 (Traversée des Alpes) au coeur du Parc Naturel Régional du Queyras.


Photo 3 : Vue sur le pic du Béal Traversier au loin à droite depuis la proximité des lacs de Cogour...
Photo 4: En montant au col de Péas..
              En voici les étapes qui n'excédèrent jamais 6 heures de marche :
   - Le Bourgea (1965m) - lac des Cordes (2448m)
   - Lac des Cordes - Col de Péas (2629m) - Hameau de Souliers (1820m) - lac de Souliers (2492m)
   - Lac de Souliers - Brunissard (1840m)- Col du Lauzon (2576m) - lacs du Cogour (2476m)
   - Lacs du Cogour - Chalets de Clapeyto (2221m) - Col des Ayes (2477m) - Chalets des Ayes (1740m) -Briançon (1240m)

              Les merveilleux petits lacs, même s'ils m'ont paru moins nombreux que dans les Pyrénées, constituent un des attraits essentiels de cet itinéraire. Le lac de Souliers mais surtout les nombreux petits lacs autour du col de Néal le troisième jour, même si certains sont en voie de comblement avancée, sont un véritable enchantement. Ils le sont d'autant plus que le passage du col de Lauzon marque un contraste assez fort entre une montée dans un cadre assez minéral (d'autant plus dans la dernière partie) avec un lac de Lauzon dont l'étiage en aout doit le faire ressembler davantage à une mare, et un autre versant, pastoral et franchement verdoyant. La vue depuis ces lacs vers la face nord-ouest érodée du pic du Béal Traversier plus au sud est spectaculaire. L'ensemble s'inscrit dans un remarquable complexe de zones humides, avec de nombreuses tourbières en formation, qui donne son originalité et sa beauté au secteur. On pourra également grimper sur la très facile crête de Terre Blanche (2587m) pour bénéficier d'un panorama grandiose sur le pic sus-mentionné, une partie du massif des Écrins, le pic de Rochebrune et tout ce lacis de petits lacs... Le lac des Cordes (et son petit frère le lac de l'étoile plus haut à 2535m), perchés sur leur vallon suspendu au dessus de la vallée de Cervières, permettront aussi une vue intéressante sur le versant nord est de Rochebrune et sa petite soeur du charmant nom L'Escalinade (3086m).

Photo 5 : Lac de Souliers au matin après une soirée orageuse et la neige sur le pic de Rochebrune à l'arrière plan...
Photo 6: Lac de Néal             
                   Les chalets de Clapeyto et d'une manière générale les hameaux d'altitude ou villages d'estive constituent un deuxième attrait. Certains, au delà de leur architecture typique, comme celui de Clapeyto racontent une histoire originale puisqu'après la Révolution française et le retour de la liberté de culte, une répartition des habitants selon leurs croyances s’est opérée dans la vallée. Les Arvidans, les habitants du bourg d’Arvieux, majoritairement catholiques et dont les alpages se situaient sur le secteur de Furfande, se distinguaient de ceux de Brunissard, que l’on nommait familièrement les Barots, protestants depuis le milieu du XVIe siècle. La fête traditionnelle des chalets de Clapeyto, qui se déroule chaque année dès les premiers jours de juillet, respecte encore ce clivage. On retiendra aussi le gîte d'étape Le Grand Rochebrune à Souliers et l'arrêt obligatoire qui permet de déguster les plats traditionnels faits à partir de produits locaux, car il fait également auberge, et agrémentés de fleurs sauvages comestibles... Après c'est sûr que c'est un peu plus compliqué de faire l'ascension jusqu'au lac de Souliers (700m de dénivellation sans trop de répit)... On trouvera une ambiance chaleureuse également à la buvette aux chalets des Ayes avant d'aller faire peut-être une prière à la chapelle Sainte Elisabeth...

Photo 7 : Depuis la crête de Terre Blanche, au fond le pic de Rochebrune.
Photo 8 : Depuis la crête de Terre Blanche, le col de l'isoard est à droite dans l'ombre... Ce panorama est le prolongement vers le nord de la photo précédente...
          Étonnement, nous n'avons croisé que très peu de troupeaux d'animaux sur les prairies d'altitude, car à l'exception de la redescente sur les Chalets d'Ayes, nous n'avons rien vu... Seules les très nombreuses marmottes peu farouches... On nous aura tout expliqué en discutant avec les locaux dans le bar chez Marius à Brunissard. Même qu'au moins une fois par an, on peut manger une marmotte, après l'avoir bien dégraissé et fait mariner dans le vin pour lui enlever le goût de la terre...
           Les forêts de pins à crochet et de mélèze apportent de la variété dans le contexte paysager et une matière première pour les constructions traditionnelles. Les sous bois souvent constitués de pelouses grasses n'ont cessé de m'étonner et lorsqu'on arrive au lac de Souliers après une longue montée, on reste séduit par les imposantes falaises calcaires dolomitiques et les vastes zones d'éboulis (les fameuses casses comme la Casse déserte sur le versant sud du col de l'Isoard) sous les pics de Côte Belle, qui donnent un aspect minéral sur le paysage verdoyant et gracieux du lac. Lorsque vous vous réveillez de bon matin, après avoir essuyé de belles averses orageuses tout au long de la soirée précédente dans une tente (qui prend un peu l'eau... hum hum), et que vous constatez qu'il a neigé sur le sommet de Rochebrune tout près, alors le paysage prend une toute autre ampleur. Il n'y a plus qu'à se jeter à l'eau pour se revigorer un peu... ce n'était pas si froid d'ailleurs...
            Enfin une belle surprise, presque à l'arrivée, au dessus de Briançon, vient ponctuer le parcours avec la visite de l'harmonieux domaine du Lauzin et de sa petite chapelle au coeur d'une forêt de Méleze avant de plonger dans la vallée urbanisée. Ce domaine a été construit visiblement pendant la période de la révolution française et le début du 19ème siècle pour développer l'élevage suite au blocus continental anglais.


Photo 9 : L'itinéraire sur fond de carte IGN Top 100

vendredi 8 mai 2015

Sommet du Prorel 2556m, au dessus de Briançon (Haute-Alpes), petite infidélité alpine.

Ne nous y trompons pas, je ne vais pas me muer en alpiniste et faire la "conquête" des grands sommets alpins, ici dans le Briançonnais. Mais il faut convenir (ce n'est pas difficile) de la beauté de ce massif et pour en profiter choisissons un magnifique (exceptionnel?) belvédère, le sommet du Prorel, très facile d'accès, qui marque en même temps le sommet du domaine skiable de Briançon (ville, pas Serre Chevalier). Petite infidélité alpine donc...
Photo 1: Non loin de l'arrivée du télécabine, au fond le Pelvoux. (C'était le 22 avril dernier)
Ce versant a tout d'une étude de cas pour une épreuve de l'agrégation de géographie... Vous partirez du village de Puy Saint-Vincent à 1550 m d'altitude, presque la banlieue de Briançon. L'itinéraire jusqu'à la chapelle de Notre Dame des Neiges qui surveille le chemin sur son promontoire à 2290 mètres et qui est visible depuis le bas reste simple. Le sentier est balisé, sans que ce soit ostentatoire et que l'on croule sous les marques de peintures, de temps en temps une jaune. Quelques panneaux rappellent la direction et c'est tout et c'est bien ainsi. Depuis la chapelle, le sommet du Prorel semble à porté de main, à à peine 1,5 km, juste après l'arrivée du télécabine. Et du coup, on y monte tiens!

Photo 2 : La chapelle de Notre Dame des Neiges.
 L'ensemble du versant est encore pâturé, il y a une exploitation agricole juste au dessus du village. Celle-ci est voisine de la station intermédiaire du télécabine qui n'agresse pas dans le paysage. Juste en dessous de la chapelle, arrive un téléski (de serre pellat, c'est quand même des sonorités de chez nous!!!) qui lui aussi semble intégré dans le paysage. La pelouse habille les pistes de ski qui descendent dans la forêt. C'est agréable. Enfin, le chemin est jalonné de plusieurs petits oratoires, ce qui en constitue un but de visite à part entière.

Photo 3 : Le premier oratoire à Puy Saint-Pierre.
Photo 4 : Le sommet du Prorel (2556m) au fond. Si je me tourne, la chapelle est à 10 mètres.
Photo 5 : Le sommet du Mont Pelvoux (3946 m). De l'occitan Pelvo, haute montagne. Ici c'est encore le sud...


Lecture complémentaire avec le livre Ballades au fil des chapelles de la Guisane, d'André Chalandon.