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lundi 10 mai 2021

Dans le Cantal, un tour par l'élégant Puy Mary (1783m)

 Pour une première post-confinement 2021, je n'ai pas été le seul à penser que les montagnes du Cantal seraient le théâtre de verdure adéquat. Tout le monde connaît le Puy Mary et sa silhouette élégante, classé au titre de Grand Site de France, d'autant plus que depuis le col du Pas de Peyrol (1588m), il est très facilement accessible. L'aménagement en escalier de béton du sentier, sur la crête, suite à son érosion par la sur-fréquentation ne doit pas dissuader le promeneur à venir ici et observer depuis sa table d'orientation le fantastique panorama, notamment vers le massif du Sancy au nord. En effet, le sommet, est le centre d'un ensemble de cinq longues vallées glaciaires qui partent en étoile. Le massif du Cantal est le vestige du plus grand stratovolcan d'Europe et le relief plutôt horizontal autour du massif permet un panorama dégagé et lointain. Il sera alors facile de venir par une vallée et de redescendre par une autre et de faire partie des 500000 touristes qui montent là-haut chaque année. Évidemment ce n'est pas pour rien.

Photo 1: Au fond, le Puy Mary. Vue depuis le bas de la vallée de l'Empradine (photo d'Hélène)


Photo 2 : Il y avait du monde sur le chemin... 
- Houhou... Je suis làààà...

Au départ du hameau de la Courbatière à 1080 mètres d'altitude au nord-est, on peut remonter la vallée glaciaire de la Saintoire vers le col de Cabre à 1528 mètres par où passaient les troupeaux transhumants venants du sud Cantal, puis faire l'ascension du Puy de Peyre-Arse à 1806 mètres. En suivant alors la crête vers l'est globalement, le sentier aboutit, suite à un mur de corniche que l'on nomme les fours de Peyre-Arse, au Puy Mary par la fameuse brèche de Roland locale en référence à la Pyrénéenne. Cette ligne de crête est magnifique, surplombant le cirque d'Eylac encore assez enneigé du haut de la vallée de l'Impradine, dont le versant est ciselé par les nombreux ruisseaux et le plancher du cirque glaciaire occupé par des zones humides, aux alentours desquelles on observera de nombreuses marmottes. On bascule alors depuis le Puy puis vers le col du Pas de Peyrol. On rejoindra par la route à nouveau le refuge du buron d'Eylac, au col du même nom pour entamer la descente de cette vallée de l'Empradine. Ce que j'ai trouvé de très étonnant (et de beau), c'est de voir encore toute cette neige sur la face nord du Puy Mary, avec des congères qui viennent lécher la route qui coupe en travers le versant et qui était fermée jusqu'à la semaine dernière, ouverture tardive comme chaque année. Il s'agit là du névé de Miarou ou de l'aigle que quelques passionés s'amuseront à descendre en cette saison. On peut rappeler ici que le massif est une des montagnes les plus humides de France, avec 2500 mn de précipitation annuels.

Photo 3 : Le cirque d'Eylac avec la Brèche de Rolland au milieu. Les skieurs étaient sur ce versant...

Photo 4 : La partie supérieure de la vallée de l'Impradine. La Puy Mary est reconnaissable à droite.
 (Photo de Géraud)

Photo 4 : La dernière grange en remontant  la vallée de la Saintoire.


Si l'on retrouve des gentianes sur le fond des vallées, des forêts, l'ensemble est assez dépaysant pour un pyrénéen, car l'ambiance est plus nordique. Tout d'abord, le village de départ offre une architecture rurale originale avec ses bâtiments de pierres noires et ses immenses et majestueuses granges qu'on retrouvera dans les romans de l'écrivaine Marie Hélène Lafon. Sur la montée, peut-être aura-t-on la chance d'apercevoir des chamois, ceux que le loup, de retour dans les parages (le dernier aurait été abattu en 1930 d'après un homme avec qui j'ai discuté sur le chemin du retour), n'aura pas fait partir. Le bas de la vallée, à l'approche de l'arrivée de la boucle près de La Courbatière, au dessus de la Gravière, on observera un vieil effondrement du versant datant de la dernière période glaciaire avant de passer devant la Maison Saury, classé aux monuments historiques avec sa façade d'inspiration bourgeoise du 18ème siècle, ornée de décors inspirés de l'art populaire. On rappellera aussi que les premiers projets de station de ski alpin dans le Cantal étaient destinés à cet vallée, fort heureusement épargnée. On peut alors regretter simplement les neiges d'antan et les courses de ski de fond qui avaient aussi lieux dans la vallée. 

Photo 5 : L'itinéraire sur une pancarte à La Gravière

Pour aller plus loin, on peut toujours lire la surprenante bande dessinée d'Étienne Davodeau Le droit du sol dans lequel l'auteur et narrateur relie en marchant deux lieux des peintures rupestres de Pech Merle dans le Lot au site du projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure dans la Meuse. En passant, vous reconnaitrez quelques éléments de la photo 3 notamment...

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Voilà la montagne du Cantal est un vrai enchantement. Merci G. et H.




dimanche 2 juin 2019

Dans le Cantal, les panoramas exceptionnels depuis les Puy de Peyre-Arse (1806m) et Puy Griou (1690m) dans le massif du Cantal.

 Pour aller directement à l'essentiel, on pourra dire que les panoramas depuis les sommets du Cantal m'ont paru exceptionnels.


Photo 1: Depuis le sommet du Puy Griou : à gauche d'abord le Puy de Peyre-Arse puis le Puy Mary et complètement à droite le versant nord du Plomb du Cantal (1855m et point culminant du massif) sur lequel s'aventure le domaine skiable la  station de ski du Lioran...

Le Puy Griou (1690m) permet après une courte mais sérieuse ultime petite grimpette, d'avoir une vue panoramique sur l'ensemble du massif du Cantal, car il se trouve à peu près au centre, et même un peu au-delà.
Photo 2: La sur-fréquentation touristique et pastorale oblige à la restauration d'une partie du sentier de la voie normale...

Depuis le Puy de Peyre Arse (1806m), la vue est belle sur le versant nord de l'élégant Puy Mary (1785m) voisin, et sur l'ensemble du massif du Cantal, tout en étant un peu plus excentré. Mais ce qui m'a paru simplement exceptionnel c'est la vue qui s'étend vers les plateaux du Cézalier (que nous avions parcouru à ski nordique dans le brouillard pour l'essentiel cet hiver) et du massif du Sancy au nord. De plus, les massifs de la Margeride, de l'Aubrac et le plateau des Mille Vaches au nord ouest, sont également visibles. Alors pour décrire ce que l'on ressent à ce moment-là, peut-être pourrions nous reprendre les mots de Julien Gracq que Marie Hélène Lafon cite dans son joli livre Le pays d'en haut (Entretiens avec Fabrice Lardreau) de la chouette collection Versant intime « Imaginons, caracolons, échappons à la pesanteur des choses, du monde et des temps, cédons à ce que Julien Gracq appelle le vertige horizontal, celui que suscitent en lui, et selon lui, ces hauts plateaux déployés, Cézallier ou Aubrac. » Bien sûr que les repères pyrénéens sont chahutés... et heureusement...

Autrement dit, l'impression d'englober la totalité d'un massif montagneux verdoyant, élégant  mais modeste se mêle à une sensation très forte de grands espaces qui l'entoure. Je serai curieux de venir dormir au sommet d'un de ces puys.

Photo 3: Depuis le sommet du Puy de Peyre Arse, vue sur le Puy Mary. Le panorama vers le massif du Sancy et le Cézalier  ne rendait pas bien avec mes prises de vue photographiques... 

En partant plus tôt, on peut parcourir un long itinéraire qui fait le tour de la vallée de Mandailles, en poursuivant depuis le Puy de Peyre Arse vers le Puy Mary puis le Puy de Chavaroche, en ayant quelques éléments du paysage plus alpins. Le paysage est harmonieux avec la hêtraie qui monte jusqu'aux dernières moraines, où sont installés les burons et où paissent les troupeaux de vaches.

On ne viendra donc pas forcément dans le massif du Cantal pour la difficulté de ses itinéraires. On pourra même trouver qu'il y avait du monde en ce jour sur l'itinéraire venant du col du Pertus (1309m), au dessus de Saint-Jacques des Blats et qui en suivant une variante du GR400, nous mènera par le chemin des crêtes vers l'élégant Puy Griou et le plus imposant Puy de Peyre Arse. Mais les gens laissent la montagne propre et paraissent contents d'être là... Même si la végétation n'était pas complètement sortie sur l'étage alpin, le panel des verts de la végétation a laissé une impression de luminosité élégante et bienvenue. Oui, décidément, le massif du Cantal est une très belle montagne.

dimanche 10 février 2019

Une traversée du Cézalier à ski de randonnée nordique, de Besse à Murat.



Photo 1: Au fond le puy de Montchal (1407m). Le lac Pavin est à droite. Et nous, nous venons de rejoindre le domaine nordique.
Il fallait bien cela (voir photo ci-dessous) pour ensuite s'envoyer sur cet itinéraire qui, avec les chutes de neige, donna par bien des moments une ambiance grand nord.

Photo 2: N'allez pas croire que nous n'avons fait que manger... Et puis puisque la thématique était le blanc et ses déclinaisons, j'ai voulu mettre un peu de chaleur...
La traversée du Cézalier en Auvergne, depuis Besse en Chandesse, dans les Monts Dore, jusqu'à Murat au pied du massif du Cantal nécessita trois jours pour environ 90 kilomètres. Grâce à l'enneigement exceptionnel, nous avons pu tout faire à ski. Même si pour le dernier jour la quantité de poudreuse fut telle, que nous avons opté à la mi-journée, devant le temps qui filait, et notre lenteur dans la neige, pour un itinéraire empruntant les routes départementales peu (très très peu) fréquentées. Et ce n'était pas la saison pour observer la ligunaire de Sibérie...

Photo 3: Le troisième jour, après le village de Vernols à l'approche du col de Montirargues (1150m)
Voilà, le massif du Cézalier, culminant à 1551m au Signal de Luguet, est coincé entre le massif du Monts Dore et celui du Cantal. Le temps n'a pas été assez dégagé pour nous permettre de les apercevoir entièrement tous les deux. Mais il est certain que la perspective de voir ces deux massifs est un des intérêts de cette magnifique traversée. Le relief n'est pas très accentué sur les hauteurs et reste idéal pour la pratique du ski de randonnée nordique. En effet, le massif du Cézalier est un plateau volcanique de type hawaïen ce qui fait que les reliefs accentués se retrouvent plutôt sur les zones périphériques là où l'érosion fluviale avait déjà travaillé pour creuser les vallées. Le plateau lui reste assez débonnaire, même si quelques formes de relief glaciaire peuvent être observées et c'est le pays des pâturages et des près. En tout cas, cela marque un contraste assez forts avec les deux autres massifs évoqués qui l'encadrent, qui eux ont connu une érosion glaciaire formant un relief de caractère nettement plus alpin. Le massif est également assez pelé. En 1926, déjà Ph.Arbos dans Le Massif du Cézalier (Étude de géographie humaine dans la montagne d'Auvergne), Revue de Géographie Alpine (14-3), indiquait un coefficient de boisement de 8%. Il a du augmenter depuis mais pas dans des proportions importantes. Il mentionne les rudesses du climat et raconte qu'à La Godivelle le manteau neigeux reste fréquemment sur le sol cinq mois de décembre à début mai et que les communications en sont fortement gênées. Sans doute y circule t-on à traineau nous dit-il...

Ainsi, lors de notre première étape, entre Besse en Chandesse et La Godivelle, cette perspective fut longtemps notre champ de vision même si nous ne voyions que les prémices des versants des massifs du Cantal et des Monts Dore. Ce que j'ai apprécié finalement fut de partir directement de la ville. Besse en Chandesse qui de part l'unité architecturale et urbanistique de son petit centre ville, avec ses nombreux édifices historiques et l'utilisation presque exclusive de la "pierre (noire) de Besse" offre une homogénéité charmante et fait penser à Salers dans le Cantal. C'est de plus une commune touristique avec sa station de ski (Super Besse) toute proche et son domaine nordique encore plus proche que nous avons rejoint rapidement. Alors, on ne s'est pas laissé démoraliser par la pluie qui nous a accueilli le soir, ni même par la réception du premier restaurant sur lequel nous avions jeté notre dévolu...
- Bonjour, on voudrait manger. On est deux. (il est 19h...)
- Ah mais ça va pas être possible tout de suite. Pas avant 19h30.
- C'est pas grave! On va prendre un verre en attendant.
- Ah mais c'est pas possible, les cuisiniers sont en train de manger.
- Bon et bien on reviendra tout à l'heure.
(...)
De retour, assis à table, dans cet intérieur un peu cosu.
- Tenez voici la carte des vins, et celle du menu.
- Nous aimerions prendre "l'idée" du jour qui était affichée devant l'entrée. "Potée auvergnate... 20 euros"...
- Ah, mais ça va pas être possible. Je n'en propose que pour ceux qui sont en pension ici. Et puis je n'en ai fait que pour huit. Donc je n'en ai plus. Alors vous prenez le menu, à 45 euros?
... Bon, effectivement ce ne fut pas possible et finalement on est parti manger une fondue de Saint-Nectaire dans un endroit nettement plus convivial, à la Souillarde. Nous étions alors loin du beffroi.

La première étape nous a conduit, depuis Besse donc, à 1035 mètres d'altitude, jusqu'à la plus haute et moins peuplée (12 habitants permanents) des communes du département du Puy de Dôme, La Godivelle à 1250 mètres d'altitude, coincée entre son lac d'en haut d'origine volcanique (44m de profondeur) et son lac d'en bas d'origine glaciaire (quelques mètres de profondeur et en voie de comblement plus avancée). Le site est est protégé (Réserve naturelle des Signes de La Godivelle) et charmant.
Nous sommes sortis du bourg (et de notre hôtel Les Charmilles) par un chemin vicinal à côté du stade qui rejoint le domaine skiable nordique de Besse-Pavin, au pied du puy de Pertuyzat (1304m), empruntant quelques temps les pistes de ski damées jusqu'au lac Pavin (1190m) d'origine volcanique puis en direction du lac de Montcineyre (1185m) lui aussi d'origine volcanique. Nous avions dans le dos, et tant que la météo nous l'a permis la grandiose perspective de la chaîne des Puys, avec plein nord la silhouette gracieuse du Puy de Dôme, et de son antenne, qui fait penser à une Montagne Pelée version enneigée. Le massif du Sancy était malheureusement pris par les nuages et nous n'avons pu voir qu'une partie autour des pistes de Super Besse. La seule difficulté jusqu'à ce deuxième lac fut de s'échapper à temps des pistes damées pour suivre les balises du GR 30. Ensuite nous nous sommes servis de la carte top25 du secteur. Elles sont suffisamment précises pour retrouver son chemin en lisant le paysage même si celui-ci se confond avec le brouillard. Franchement, merci le service public, merci l'IGN de nous offrir des documents d'une telle qualité, d'une telle précision. Pas besoin de topo guide, ni de données GPS. Nous avons ainsi poursuivi globalement plein sud passant au sommet du Teston du Joran (1322m) pour avoir un panorama splendide des contreforts du Cantal (le reste était dans les nuages) jusqu'au Puy de Dôme au nord, et tous le petits puys et leur forme caractéristique (puy de Montchal, puy de Montcineyre...) qui jalonnent l'itinéraire, et une belle descente. Nous avons eu là la partie du Cézalier la plus boisée.

Photo 4: En descendant le versant sud du Teston du Joran, vue au fond à gauche entre les petits bois vers La Godivelle.
À partir du deuxième jour, à cause d'une météo peu favorable à l'ébahissement face aux grands panoramas, nous avons récupéré nos skis laissés dehors toute la nuit face au gîte et nous sommes partis dans une visibilité d'environ 200 à 300 mètres et trente centimètres de poudreuse. Nous avions un axe globalement nord-sud à suivre que nous avons respecté avec l'aide de la boussole parfois mais surtout grâce à nos fidèles cartes IGN. Les traits noirs fins qui y sont représentés, correspondent dans la légende à "détail linéaire non identifié" mais concrètement sur le terrain, c'est aux lignes de clôture des espaces pastoraux qu'ils nous ramènent. Sinon nous avons suivi les pistes pastorales et repéré les burons. Ainsi il fut assez facile de se diriger dans un premier temps vers le col de Chamaroux (1291m) puis encore au sud le col de Fortunier (1279m) pour ensuite rejoindre par la départementale le village de Pradiers puis la si agréable chambre d'hôte de Les Prades à 1090 mètres d'altitude dans la commune de Landeyrat. Alors ce jour-là, point de grands sommets et de panoramas, mais quelle belle journée dans la neige. On l'avait tout de même attendu cette année... La seule difficulté du jour a été de ne pas perdre le fil à l'approche et à la sortie du Buron de Paillassère.

Photo 5 : En récupérant mes skis vers 8h15 ce samedi...devant le gîte des sagnes (où on était bien) de La Godivelle.

Photo 6 : Le buron de... au dessus des Preumeries Hautes, juste au dessus du lac d'en bas près de La Godivelle.

Photo 7: Là c'est pas compliqué pour suivre l'itinéraire. Mais je n'en dirai pas plus, sauf que nous étions après le buron de Paillassère. Au cas où vous ne le saviez pas, droit devant ça descend. 
Enfin, lors de l'ultime étape nous avons opté en fin de matinée pour les routes départementales (en laissant l'itinéraire que G. avait préparé à travers la pampa...) car dans la poudreuse (et les quelques montées...), la visibilité peu importante et les nombreuses clôtures à passer très régulièrement, nous ont fait avancer assez lentement. Et bon, il fallait tout de même arriver à Murat. Et en ce qui me concerne, il fallait ensuite rentrer à Toulouse... Passant près de la cascade de Veyrines, nous avons donc basculé à la sortie du village de Vernols après une pause repas. Et là, effectivement au bout de quelques minutes, on sent bien que ça caille... (ceci-dit on l'avait déjà constaté la veille...). Alors on repart et le temps se levant à peine, c'est à dire que nous avions une vue un peu plus élargie mais pas beaucoup, l'ambiance nordique fut encore plus forte et je dois dire que, bien que nous nous trouvions sur les routes départementales désormais, j'ai vraiment trouvé cet endroit austère, beau et sauvage. Nous sommes passés par le col de Montirargues (1150m) puis avons pris la direction de Fortunies. Ce dernier hameau se trouve dans un site assez remarquable, au bord du plateau. La petite église domine à la fois le village et la vallée qui s'enfonce vers le sud-ouest et offre des versants plus raides et qui contrastent. Nous n'avons rencontré qu'une moto neige sur la route, finalement "damée". Et comme nous pensions être en retard, et que nous avions encore pas mal de kilomètres à faire, nous avons mis à ce moment-là un petit peu le turbo pour rejoindre dans un premier temps Chavagnac, passant par le hameau de la Buissonnière (où j'aimerais bien revenir). La départementale 23 contourne la Roche du Pic (1261m), à travers une forêt de pins clairsemée. Nous étions seuls avec G. (Enfin avec nos sacs à dos de plus de 10 kilos aussi...). Avec l'endorphine, j'ai trouvé cette portion somptueuse (sans elle l'était tout autant sans doute!). La suite nous a conduit via Farges jusqu'à Murat mais honnêtement cela aurait pû s'arrêter à Chavagnac.
Photo 8: A l'approche du col de Montirargues en venant de Vernols. Là je me suis retourné pour prendre la photo...
Photo 9: A l'approche, enfin encore quelques kilomètres tout de même du hameau de la Buissonnière.
Alors vraiment, cette traversée du Cézalier est spectaculaire et magnifique. Cette région n'est peut-être pas aussi connue ou réputée que l'Aubrac par exemple ou d'autres, mais réellement elle mériterait qu'on y revienne et qu'on s'y attarde. Et si la météo ne nous a pas permis toujours d'admirer les panoramas de carte postale, elle nous a permis néanmoins de nous trouver dans une ambiance ouatée, souple, avec des impressions de grand nord et d'isolement bien nettes. Le thème était au grand blanc. On était venus pour ça, et les lièvres et renards croisés ne nous dirons pas le contraire. Enfin, et c'est aussi important, nous étions tous les deux simplement dans cette immensité (car si on ne voit qu'à 200 mètres, parfois moins, on la sent toutefois cette immensité, et on ne perd pas de vue son camarade...), et cela aussi renforce l'amitié. C'est important.

Bon alors G. à la prochaine???

Photo 10: Au col de Chamaroux

En attendant que la neige tombe, on pourra toujours lire le merveilleux livre (sorti en 1989) de Marc Breuil Ski nordique - France Scandinavie Grand Nord dans la collection Les plus belles randonnées aux éditions Denoël dans lequel un chapitre est réservé à la traversée du Cézallier et la Haute route des volcans d'Auvergne. Dans une version plus automnale, on pourra lire aussi Cantique de l'Infinistère de François Cassingena-Trévedy qui donnera envie de décliner l'itinéraire.

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lundi 28 janvier 2019

A ski nordique, de Labro à Pailherols, déclinaisons sur le versant sud du Cantal.

On peut se promener sur un versant que l'on connaît bien déjà, d'une belle montagne. Bien sûr en fonction du temps qu'il fera, on lui trouvera un tout autre visage, tout aussi attirant. Ces jours-là pas de grands panoramas et inutile peut-être de dire qu'on n'aura pas rencontré grand monde.

Photo 1: Pause non loin des burons de la Montagne de Bâne, en redescendant sur Pailherols.

Les premières neiges cette année se sont fait désirer. Alors nous étions prêts. En deux visites, dans le Carladez, en suivant d'abord les pistes de ski de fond de Pailherols puis en remontant une piste forestière jusqu'aux burons de la montagne de Bâne, nous avons pu accéder à la crête de la dite montagne jusqu'aux sources du Goul, dépassant le Puy de Bâne (1464m), sans aller plus loin tant le vent était fort et la neige verglacée. Le retour, par une longue descente, nous aura ramené jusqu'au restaurant de l'Auberge des Montagnes, près de la cheminée.

Photo 2 : Peu après Labro.
Le lendemain, en partant du hameau de Labro, sur l'autre versant, celui du Siniq, nous avons remonté la piste sur quelques kilomètres. Nous avons ainsi rejoint sur la crête près d'un coral la piste de la veille qui nous a donc porté à nouveau jusqu'aux burons de la montagne de Bâne. La tempête de neige qui soufflait, a formé des congères qui sont devenues assez imposantes entre l'aller et le retour. Mais le manque initial de neige a fait qu'il était difficile de se perdre car nous étions quasiment en permanence cernés par les piquets des clôtures qui accompagnent la moindre piste de ce versant de la montagne presque entièrement dédié au pastoralisme. Un petit tour dans la neige poudreuse et voilà...
Une bonne mise en jambe physique et esthétique pour commencer la saison.

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lundi 26 février 2018

De Labro au Puy de la Cède (1768m) dans le massif du Cantal en ski de randonnée nordique.

L'avantage du versant sud du massif du Cantal est qu'il offre une belle variété d'itinéraires de ski de randonnée nordique. Il n'offre pas en effet un caractère alpin très marquée et les pentes jusqu'au puy de la Cède n'y sont pas très raides. On peut alors choisir de remonter sa ligne de crête et de descendre par une  autre quand il y a un bon enneigement, ou de revenir par le même itinéraire quand la neige n'est pas suffisante comme ce fut le cas hier. Mais la journée n'en a pas été moins belle.

Photo 1: Au fond, au bout de la piste, à gauche le puy Gros (1598m) et la crête qui part vers la droite est la montagne du Jacquet.
Photo 2 : Photo prise entre le col des chèvres et le puy de la Cède. Le haut de la vallée du Brezons est encore correctement enneigé.
En l'occurence, nous sommes partis d'un petit peu au dessus du hameau de Labro, en remontant la piste qui va vers le puy de Bâne (1464m) en voiture jusqu'à trouver l'enneigement suffisant. A partir de là, on poursuit la remontée, passant par les différents quartiers de la montagne appelés montagne justement... la montagne de Capta par exemple puis plus haut la montagne de Marfonds jusqu'à arriver au Puy Gros et son calvaire à 1594m. Ce sont des pâturages d'altitude ou estive. Ensuite il n'y qu'à suivre globalement la ligne de crête jusqu'au puy de la Cède, en passant par le col de la chèvre, en déchaussant un peu, car c'était plus prudent. Ici la morphologie est plus accidentée, avec une érosion glaciaire bien affirmée. Si, schéma classique, en début d'après midi la neige s'était ramollie, le matin c'était parfois bien crouté, et en cela, eu égard à la quantité de neige, on se serait cru au printemps. En tout cas, depuis le sommet de la montagne du Jacquet, (vers 1615 m), qui domine la vallée du Siniq, jusqu'à la voiture, cela nous a valu une longue et si délicieuse douce descente pour terminer la journée. Délicieuse d'autant plus que l'on a en permanence la vue plein sud sur les grands espaces poussant jusqu'à l'Aubrac. Et depuis la ligne de crête on embrassait un vaste panorama allant des monts du Forez au mont Mézenc. Devant celui-ci s'étalait la longue ligne de crête de la Margeride que nous avions emprunté l'année dernière sur trois jours. On apercevait même le mont Lozère tout au bout.
Si l'enneigement avait été suffisant, nous aurions fait une boucle jusqu'au buron de la Tuillère (aujourd'hui apparemment fermé), plus à l'ouest.

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Photo 3 : Au fond, l'Aubrac.

Vraiment ce versant sud du massif du Cantal est déconcertant (et c'est bien) pour le pyrénéiste que je suis, car les repères sont chahutés (chahuté est un terme que j'ai déjà utilisé mais j'aime bien en fait être chahuté...). C'est un massif très humide (la pluviométrie la plus élevée de France métropolitaine), rigoureux l'hiver avec d'abondantes chutes de neige et en même temps l'ensoleillement est supérieur à la région toulousaine. La douceur de ce versant pastoral (bien que clôturé) vient se joindre à l'immensité du panorama. Et on se dit qu'en condition normale d'enneigement, on peut vraiment faire une bien plus longue descente (et montée à l'aller bien sûr ah ah ah). Et puis très bien tout ça, car il fallait éliminer la raclette à base de Saint Nectaire notamment (c'est vrai G. tu as raison, il y en a un peu marre de ce fromage à raclette formaté).

Photo 4 : Petit panoramique depuis le versant du puy Gros. Au centre au fond, la ligne de crête de la Margeride est dans la direction sud est, globalement. Nous, on arrivait de la piste à droite. L'Aubrac est à droite. 

dimanche 13 mars 2016

Randonnée nordique dans le Massif du Cantal (de Malbo à Prat de Bouc)

Avec cet hiver un peu fou, voilà que la saison commence en mars par une visite en ski de randonnée nordique du massif du Cantal,  avec mon ami G. qui me guide et me fait découvrir cette pratique, en faisant notre propre trace, entre Malbo (1250 m) sur le versant sud du massif et la station de Prat de Bouc (1400 m), en passant par le col de Chèvre 1618 m (au nord du Puy Gros), le Puy de la Cède (1768m) et le col de Pourtoune (1693m). De là retour en traversée jusqu'au bas de la station par le col de la Tombe du Père.

Photo 1 : Le ski de randonnée nordique permet d'accéder à des lieux pas trop pentus et engagés mais éloignés, sans balisage, ni damage.
 Entre le ski de fond et le ski de randonnée alpin, le ski de randonnée nordique permet de faire de longues distances sur des terrains pas trop pentus, avec des chaussures qui ne ressemblent pas à celles de Robocop. Et en même temps, on peut toujours les équiper de peau de phoque ou faire de belles descentes (avec un brin de technique tout de même, genre télémark), si certains secteurs venaient à être un peu accidentés. Enfin, nous avons fait surtout une traversée à flanc mais nous avons pu observer un skieur équipé comme nous, que nous avions croisé plus tôt, et qui dans la descente faisait de bien belles courbes dans un style maîtrisé et gracieux. Par exemple, le but n'était pas de monter au sommet du Plomb du Cantal car le chemin est trop raide et engagé pour ce genre de ski... Voilà c'est dit!

Photo 2: Paysage varié sur l'itinéraire... Un itinéraire que je ne décrirai pas de manière précise, à chacun de se faire le sien.
Photo 3: En partant du village de Malbo, vers 1200m d'altitude, le but était de rejoindre Prat de Bouc.
Mais franchement, j'ai été conquis avec cette journée si particulière, et les paysages splendides du Cantal (et du Massif central probablement) se prêtent à cette pratique. Même si bien sûr, il faut une connaissance de la montagne hivernale, une bonne condition physique et un minimum de pratique du ski. Donc, on ne se lancera pas là-dedans à l'improviste et seul. Un accident peut vite arriver.

Photo 4 : En y regardant de plus près, vous pourrez observer nos traces qui viennent du col de la Pourtoune (1693m),  à droite du pic de la Cède (1768m).
 Pour les débutants, si vous ne possédez pas le matériel, ce n'est pas la peine d'essayer d'en louer sur Toulouse. A ce jour, c'est impossible, nulle part. J'ai loué les miens directement à la station de Prat de Bouc (versant sud-est de Super Lioran), au buron où on achète les forfaits de ski de fond.
Photo 5: C'est là pour la location des skis...

lundi 4 mai 2015

Même dans le Cantal...(Le Plomb du Cantal 1855m)

Photo 1: Au sommet du Plomb du Cantal 1855 mètres.



Photo 2 : Et puis, c'est devenu de suite plus compliqué...
La montée depuis le buron de la Tuillière vers le sommet du Plomb du Cantal permet par l'ancienne voie romaine d'avoir un double regard sur le massif. Au nord-ouest vers le Puy Mary, Puy Griou des lignes de crêtes avec un certain caractère alpin. Sur le versant opposé, la montagne est plus verte, calme, pastorale elle se prendrait presque pour une colline qui descend en pente douce vers des horizons qui semblent lointains. Impression très nette de grands espaces, impression que je n'avais pas envisagé si fortes...