samedi 23 novembre 2019

Pic de Tarbesou (2364m) à ski de randonnée alpin

Le pic de Tarbesou (2364m) domine la station de ski d'Ascou-Pailhères dans l'est du département de l'Ariège, au-dessus d'Ax les Thermes. Il s'observe de loin mais surtout le panorama depuis le sommet est exceptionnel car il court du Mont Valier à l'ouest, à Toulouse et la Montagne noire au nord, jusqu'à la mer Méditerranée nettement visible dans ses pourtours à l'est. Par temps clair, je serais curieux de savoir d'ailleurs s'il ne serait pas possible de voir jusqu'à Marseille... On peut toujours rêver...  La vue au sud sur les étangs Noir et Bleu ainsi que celui de Rabassoles est très belle également.

Photo 1 : De bon matin, depuis Goulours en montant d'Ax les Thermes depuis l'ouest, vue sur le pic de Tarbesou.

Photo 2 : En haut de la piste de Mounegou. À gauche, c'est la crête qui monte au sommet et dans l'ombre du fond de la vallée, le départ de la station d'Ascou en samedi 16 novembre. (Photo de Guillaume)
Son ascension ne m'a pas paru compliquée par le versant de la station. Depuis le parking du bas (1500m), il suffit de remonter les pistes de ski, via le téléski de Mounégou, jusqu'à la crête de Mounégou au sud du picou de Mounégou et ensuite poursuivre la crête du même nom jusqu'au sommet. Nous avons choisi, comme d'autres qui étaient là aussi ce jour-là, de redescendre le versant est qui donne sur Mijanes, en rejoignant le col juste avant le pic de la Coumeille de l'Ours au sud-est avant de poursuivre la descente. Nous sommes ensuite remontés sur la crête de Mounégou pour redescendre sur la station.

Photo 3 : (Photo de Guillaume) Au fond à droite c'est le pic de Tarbesou. Voici donc le versant est que nous avons skié avant de remonter par la droite vers la crête de Mounégou. (Photo de Guillaume)
En somme, c'est un sommet facile et parfait pour débuter la saison.

vendredi 1 novembre 2019

Mont Kekes (1014m), point culminant de la Hongrie

Il est certain qu'on ne vient pas en Hongrie pour ses grands sommets. Cependant le Mont Kekes, à 80 km au nord est de Budapest, dans le massif des Monts Matra (d'origine volcanique), mérite bien une ascension. Son aspect quelque peu débonnaire n'enlèvera pas la beauté du panorama sur la plaine du Danube ou les montagnes slovaques ou environnantes tout juste derrière au nord. Malgré sa modeste altitude et ses pentes plutôt douces, une ascension d'environ 650 m est possible en partant de Matrafüred. Tout est y super bien balisé. Enfin l'aspect général en arrivant le matin par l'autoroute de Budapest lorsqu'on sort de l'échangeur peut-être beau. La vue en légère plongée sur la ville de Gyöngyös rehausse d'autant le versant de la montagne qui parait plus imposant derrière comme un rideau. Kékes signifie implicitement "bleuâtre" car son origine est tirée du mot hongrois kek qui signifie "bleu". Tout le parcours se situera en forêt...

Photo 1: Vue vers le sud-ouest, depuis le deuxième étage de la tour.  En contre-bas, l'arrivée du téléski du versant nord.

Photo 2: Depuis l'arrivée du téléski de la piste du versant ouest.
Cette montagne reste une attraction très populaire dans le pays alors ne vous attendez pas à être seul au sommet, d'autant plus qu'une route, depuis Gyöngyös, permet d'y arriver. Celui-ci est surmonté d'une tour-antenne de retransmission de télévision (donc si vous n'en avez pas assez, il est toujours possible de passer par l'escalier pour accéder au deuxième étage, d'autant plus si vous voulez le beau panorama...), lui-même entouré des pylônes des trois téléskis de la petite station de ski. Vous trouverez également les parkings, un petit mémorial, un bar et une multitude d'étals de vendeurs de souvenirs... Et j'en passe en venant de la plaine, même si la station de départ à Matrafured est plutôt agréable bien que très fréquentée.

Photo 3: C'est sûr que parfois on aura des impressions de parc d'attraction.
Photo 4: Il faudra juste choisir la bonne balise, en vérifiant sur la carte du point info ci-dessous...
Photo 5: ... sur un panneau d'information à Matrafured...
On n'oubliera pas en traversant Gyöngyös en chemin, que la totalité de son importante communauté juive a terminé à Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale.

samedi 19 octobre 2019

Pic de Cerda (2107m) et étang d'Aubé, variations sur la face est du Mont Valier.

On ne fera pas un grand exploit sportif en gravissant le modeste pic Cerda (2107m), coincé entre son voisin le pic de Séron (2489m) qui l'écrase au sud et le sommet de la station de ski de Guzet au pic de Freychet au nord, dans le Couserans ariégeois.

Photo 1: Au fond, la pointe c'est le sommet du Mont Valier. En observant le pla de Gérac (et en planant un peu), on pourra parfois avoir l'impression d'un champ de vestiges archéologiques. (Photo de Claire)

Néanmoins et en reprenant ce que pouvait dire Elysée Reclus dans son Histoire d'une montagne, sur l'intérêt d'escalader les montagnes intermédiaires qui donnent les plus beaux panoramas, ce pic offrira tout au long de la montée, une vue splendide sur la face est du Mont Valier, seigneur du Couserans. La surprise viendra de la vraiment jolie vue sur le petit lac, sans nom sur la carte IGN, coincé sur la face ouest au dessus du col de Cerda. Celui-ci est vraiment tout petit sur la carte, et le sentier revenant de l'étang d'Aubé (à 2090m), passant sous le verrou qui le retient, on ne le verra qui si l'on monte au pic. L'ensemble est harmonieux. En partant du bout de la piste du Gérac au dessus de Guzet à 1800 mètres, l'effort ne sera pas surhumain...

Photo 2: On pourra peut-être appeler ce fameux petit lac, l'étang de Cerda... En arrière plan, dominant l'ensemble, le pic de  Séron.

samedi 5 octobre 2019

Tour des lacs par le collada deth Lac de Mar (2510m) dans le parc de San Maurici...

On vient dans le parc national de San Maurici Aïgues Tortes dans les Pyrénées catalanes pour sa multitude de lacs aux eaux turquoises. En ce jour, le temps était mitigé et à l'ambiance presque tropicale a fait place à une ambiance plus nordique. L'immensité des lacs, leur contour tourmenté pour certains, dans un substrat granitique nous ont fait pensé  lorsque nous étions sur les rives des étangs à la Bretagne ou des contrées plus nordiques.


Photo 1: Depuis le Collada deth Lac de Mar, vue sur le bassin lacustre du Lac Tort d'Arrius.

L'itinéraire choisi permettait de faire une boucle d'environ 7h pour un dénivelé positif d'environ 1100 mètres. Laissant la voiture au parking  au bout de la piste venant d'Arties vers 1400 mètres, nous avons filé vers le refuge de la Restanca puis le lac de Mar. De ce dernier sous la face nord du Besiberri nord, le sentier s'est élevé de manière soudaine et raide pour franchir le collada deth Lac de Mar (2510m) pour redescendre vers le bassin lacustre du Lac Tort d'Arrius. Tout le long du parcours on aura pu admirer les modelés glaciaires particulièrement nets et beaux et en particulier au fond du lac de Mar. Pas de sommets aujourd'hui mais ce n'était pas grave... Il n'y avait pas grand monde, c'était l'essentiel.

Il suffirait de revenir une semaine plus tard, avec un temps favorable, dans une vallée voisine pour constater la beauté de l'eau.

lundi 23 septembre 2019

Vers le port d'Aula (2260m) et le Tuc de Bignau (2395m) ... vue imprenable sur le mont Valier

L'ascension du port d'Aula dans le haut Salat (Ariège), sur la frontière espagnole, permet après un court et facile itinéraire depuis le col de Pause (1510m) où on aura laissé la voiture, de bénéficier d'une vue grandiose sur la face est du Mont Valier (2838m) tout en traversant un espace pastoral vivant.

Photo 1: Vue sur la face est du Mont Valier, depuis non loin du Couret des Étangs. 
On y trouvera des troupeaux en tout genre et en suivant le sentier balisé (en partie GR10) dès que l'on pourra, plutôt que la piste, on ira visiter les deux jolis étangs d'Areau (1886m) et de Prat Matau (2136m). On pourra alors grimper, juste au dessus vers l'est, au Tuc de Bignau (2395m) pour avoir une vue panoramique circulaire. Ce dernier m'a paru être un endroit très paisible pour faire une sieste.

Photo 2: Vue sur l'étang d'Aréau.

Photo 3 : Depuis le Tuc de Bignau (2395m) sur l'étang de Prat Matau (2136m). C'était dimanche 15septembre.

samedi 14 septembre 2019

La Rhune (905m), phare de la côte basque...

La Rhune (905m), c'est cette montagne que l'on ne peut pas rater depuis la côte basque, large pâturage au dessus des campagnes, d'où son nom. Celui-ci peut varier en fonction des cartes que vous utiliserez mais ce qui reste c'est son origine puisque ce nom vient d'une coupure fautive du nom basque initial Larrun venant de Larr- signifiant pâturage ou lande et hun- endroit, donc lieu de pâture.

Photo 1: Le massif de La Rhune depuis les collines d'Urrugne.
En prenant la voie normale (celle qui monte par le GR10 depuis le gîte de Manttu Baïta, vers 100 mètres d'altitude dans la commune d'Urrugne, ce qui fait environ 800m de dénivellation) et arrivant au sommet situé sur la frontière franco-espagnole, vous aurez probablement du mal à vous trouver seul. Le sommet est alimenté en touristes par le fameux petit train qui déverse tout ce monde depuis 1924 à cet endroit prisé et les ventas et bars sont bien présents. Le cheminement n'en sera pas moins beau car à l'approche de la tourbière des 3 Fontaines, on pénètre dans une forêt de pins. Mais du sommet, malgré l'antenne relais, la vue n'en ai pas moins magnifique et large, sur toute la côte du golfe de Gascogne et les provinces basques et vous fera peut-être oublier le monde mais pas "la beauté du panorama justement célèbre" (Miguel Angulo, Pyrénées 1000 ascensions, Tome I d'Hendaye au Somport").

Photo 2: Depuis la crête sommitale de La Rhune, vue sur l'agglomération de Bayonne et au fond la côte landaise qui file vers le nord.
Alors pour redescendre, on empruntera un autre itinéraire, prenant la piste qui redescend côté espagnol et lorsqu'on arrive sous le sommet de la Rhune, au col Zizkouitz (702m), on pique à droite à travers les fougères sur un sentier qui passe d'abord sous le sommet de la Petite Rhune avant de rejoindre la ligne de crête passant sur le petit sommet du Subisia et terminant au col De Skargabandiko Lepoa.

Photo 3: On monte par la gauche (hors cadre) et on redescend par la droite. La Rhune est au centre, forcément.
On  peut alors revenir au point de départ. Vous aurez probablement la chance d'y croiser des pottoks, des brebis manech à tête rousse et d'observer le vol de vautours ou autres grands rapaces, et certainement moins de monde. Une boucle d'environ quatre heures (on va dire 5 heures).
Photo 3 : Voilà, certains confondent la gauche et la droite. On leur dit d'aller à gauche et ils partent à droite (ou inversement). Mais là, ce sera difficile de se perdre car c'est bien indiqué... et ils peuvent prendre les devants et dès le départ... Ensuite il ne faut plus que suivre les balises blanches et rouges du GR (chemin de grande randonnée, ici le 10) jusqu'à ...

Photo 4 : ... jusqu'à ce qu'à un moment, il vous faille laisser le GR, car si vous le continuez, vous ne vous arrêterez que de l'autre côté des Pyrénées  sur la côte catalane. Ça risque de faire long... À l'approche de la forêt, vous suivrez donc les pancartes. Le sentier est marqué alors par des balises jaunes (si mes souvenirs sont bons) à travers les dalles et les pâturages du versant nord et quand vous verrez beaucoup de monde et la pancarte Le Sommet (voir ci-dessus), c'est que vous êtes arrivés... Mais le sommet vous le verrez depuis longtemps déjà.
Cette si belle montagne, vous l'appellerez finalement La Rhune en fonction de votre degré de familiarité ou le Mont Larrun parce que c'est une petite montagne (par son altitude) mais qui a tout d'une grande.




mercredi 11 septembre 2019

Cuisine et concerts de jazz au restaurant La Trompette Rouge, à Toulouse.

On aime venir au restaurant La Trompette Rouge, au 254 avenue de Muret (0561428720),  à midi parce qu'on y mange bien simplement, une cuisine familiale, française avec des produits frais et de saison, de la viande de la région (canards, tripes...) mais il y a aussi du poisson, dans une ambiance où le décor nous ramène quelques années en arrière avec ses carreaux blancs et noirs au sol, ses chaises en bois, ses assiettes fleuries et ses trompettes au mur, jamais bien loin des menus et de la carte écrits à la craie sur des tableaux (desserts maison...). Le patron, aux fourneaux, viendra d'ailleurs souvent vous voir ou vous saluer en partant. Alors bien sûr de nombreux familiers du quartier ne s'y sont pas trompés.

Photo 1: Les soirées concerts sont annoncées sur le panneau vide à gauche. Il faut entrer.

On aime y venir aussi le soir, en arrivant en tram (à 50 mètres de l'arrêt Avenue de Muret), le jeudi et vendredi, notamment quand grand amateur de jazz, il organise des soirées avec un orchestre qui joue devant vous (une fois par mois). Voilà, en général, c'est affiché quelques semaines à l'avance sur la devanture, et vendredi dernier comme toujours, c'était complet et surtout chaleureux. Qui en était le plus responsable ?  La gardiane de taureau, le Toubib Jazz Band ou les interventions à la trompette du patron...

Voici donc une adresse précieuse, un peu à l'écart.

Le restaurant est aujourd'hui fermé, définitivement... C'est triste.




vendredi 9 août 2019

Même à Toulouse, exposition Lucien Briet, clichés pyrénéens à la bibliothèque d'étude et du patrimoine de Toulouse

À défaut d'aller gambader dans les montagnes pyrénéennes, on pourra que vous recommander d'aller voir la bien jolie exposition sur les clichés pyrénéens de Lucien Briet, à partir de ses livres et de ses carnets de voyage et qui est actuellement à la Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine de Toulouse et ce jusqu'au 22 septembre.

Photo 1: De Lucien Briet...
Les clichés de Lucien Briet, picard d'origine, sont remarquables pour plusieurs raisons. Tout d'abord ils sont un témoignage d'une époque puisqu'il découvre les Pyrénées en 1889 et jusqu'en 1911, date de son dernier voyage. Il les parcours pendant des campagnes photographiques estivales de plus en plus longues. Son périmètre d'action se situe surtout dans le Haut-Aragon et autour de Gavarnie.

Photo 2: À gauche, le Cylindre du Marboré et à droite le Soum de Ramougn.
Ensuite, il reste un des précurseurs de la photo de paysage. Notamment par ses cadrages, dans le canyon d'Anisclo notamment, on nous dit qu'il a "su saisir les forces qui ont torturé le paysage et leur donner une dimension artistique" (panneau expo). En même temps, il a été un témoin de la vie locale, dans une société montagnarde très hiérarchisée (cela se voit bien sur ses clichés), une société pastorale que l'on retrouve au maximum de son expansion territoriale et qui va disparaître.
Enfin, cette oeuvre nous permet de mesurer l'évolution des climats et des paysages sur une période d'un siècle, jusqu'à aujourd'hui (grâce aux prises de vues sur les glaciers...).

C'est intéressant de voir les vieux ouvrages présentés et ouverts à des pages où ressortent de magnifiques clichés prises par un homme visiblement épris... Sont présentées également des photos de Pierre Meyer, dont l'ouvrage publié en 2015, retrace l'histoire géologique du secteur du Mont Perdu. Enfin, le 21 septembre
- de 15h à 16h30 : Conférence de Claire Dalzin, auteur du livre "1902-1911 : À travers le Haut Aragon dans les pas de Lucien Briet" publié aux éditions Cairn.
- de 16h30 à 18h : Conférence de Jean Paul Métaillié, géographe et membre du conseil d'administration du Parc national des Pyrénées sur l'aspect photographies comparatives des Pyrénées.


À coup sur, cette exposition, vient nous rappeler que Lucien Briet a sa place dans le panthéon du Pyrénéisme...

dimanche 16 juin 2019

Le Kinder Scout (636m), dans les Pennines anglaises, près de Sheffield.

Le Kinder Scout, vaste plateau de forme trapézoïdale, à plus de 600 mètres d'altitude, au dessus du village d'Edale et non loin de celui de Castleton, domine nettement les vallées alentours et offrent des paysages verdoyants surprenants et spectaculaires que l'on peut parcourir à partir de longs itinéraires. Entre les villes de Manchester (que l'on aperçoit du sommet) et Sheffield, le massif des Pennines (la colonne vertébrale de l'Angleterre) qui débute ici pour se prolonger vers le nord de l'Angleterre, malgré des altitudes modestes, restent des vraies montagnes. Sa hauteur de culminance finalement est supérieure à 400 mètres.
En tout cas, cette zone est très facile d'accès car on peut rejoindre ces deux villages par la ligne de chemin de fer qui relie les deux grandes villes évoquées ci-dessus ou prendre le bus 272 depuis Sheffield pour Castleton. Scout semble signifier un genre de montagne qui présente de grandes parois horizontales sur son pourtour. Quant à Kinder, son origine pré-anglaise donne un sens incertain.


Photo 1: Les seuls animaux sauvages que vous risquez de rencontrer... Au fond, il s'agit du Lose Hill Peak, depuis Hollins Cross.
Edale est le point de départ au sud de l'itinéraire de grande randonnée (le Pennine Way) qui traverse le massif jusqu'à la frontière écossaise mais finalement j'aurais pris comme base et donc comme point de départ le magnifique village de pierre grise de Castleton (et son château médiéval qui le domine et date de l'époque normande) dans une vallée plus au sud. Il a juste fallu joindre ce dernier à pied depuis la gare d'Edale (1 heure de marche) à travers la ligne de crête le premier jour en fin d'après-midi (voir photo ci-dessus). Ainsi je reprends l'itinéraire des habitants d'Edale qui se rendaient à Castleton pour la messe jusqu'à ce qu'il y ait une église dans leur paroisse. Sur cet itinéraire, la confusion sur la définition montagnarde de cet espace peut-être entretenu par le Lose Hill Peak culminant à 476m (même si en face il y a la Win Hill...).

Alors j'ai pu finalement parcourir cet ensemble à partir d'un long itinéraire en boucle depuis la YHA Castleton Losehill Hostel où je logeais confortablement à l'entrée du village. Cette zone du Peak district est parcourue de nombreux chemins balisés. Bien que nous soyons dans des zones où l'espace est très majoritairement privé (avec des enclos et de nombreux troupeaux de bovins et ovins), les anglais (et au Pays de Galles aussi, mais d'une manière générale en Europe du nord) ont instauré un droit de passage public sur les terrains privés. Mais celui-ci n'existe que lorsqu'il est clairement désigné. Ainsi, les sentiers sont tracés, aménagés et indiqués et complétés par d'autres aménagements qui permettent de franchir les clôtures sans problèmes. C'est sur Kinder Scout que le 24 avril 1932, des promeneurs, soucieux d'établir un droit d'accès aux zones sauvages, organisèrent une grande marche. Cinq manifestants furent arrêtés mais leur marche en faveur du libre passage à travers des terres privées contribua finalement à la création des parcs nationaux. Dans l'Aubrac ou ailleurs, on pourrait s'en inspirer alors qu'on est cantonné souvent dans les itinéraires de grandes randonnées. Ainsi une multitude d'itinéraires est tracée que les anglais, chaleureux, parcourent en nombre. En 2005, le site est recensé parmi les merveilles naturelles des Midlands dans l'émission de la BBC 2 Seven Natural Wonders.


Photo 2: Normalement les chemins publics sont inscrits dans des cartes officielles dans les communes.
Photo 3: L'entrée de Winnats Head.

Photo 4: En plein effort dans la Winnats Pass, avec des rampes à 20%.
Mon itinéraire, essentiellement sur les crêtes, m'aura permis de faire donc un grand tour d'environ 6 heures de marche au départ de Castleton. Suivant d'abord un sentier longeant la route pour passer dans la spectaculaire Winnats Pass (encore plus belle au couchant depuis Castleton), on débouche à la Winnats Head Farm au sommet des collines/montagnes puis on se dirige vers le nord  pour gravir l'élégant Mal Tor (517m). Sur ce dernier était localisé un fort datant de l'âge du Bronze (en gros avant les romains). De là le panorama est vaste et charmant et permet d'embrasser tout l'itinéraire du jour ainsi que les deux villages de Castelton et Edale.

Photo 5: Depuis le sommet du Mal Tor.
L'itinéraire se poursuit sur les crêtes tout d'abord plein est sur le Ruhup Edge (545m). Tout est bien balisé et arrivé à un cairn (ils sont immenses), on prend le sentier constitué de magnifiques dalles à travers Brown Knoll (569m) qui rejoint l'itinéraire de grande randonnée au pied du Kinder Scout. Celui-ci est donc le point culminant du massif, mais aussi du Derbyshire, et de ses sommets (...), on peut donc apercevoir la ville de Manchester mais aussi par conditions idéales les sommets gallois du Snowdonia au loin (et en cette matinée du 9 juin, elles n'étaient pas loin d'être idéales).
Photo 6: Depuis la crête de Ruhup Edge, vue sur la vallée d'Edale.
Photo 7: Peu avant d'entamer la descente sur Edale, depuis le plateau sommital du Kinder Scout proprement dit.
Photo 8: Sur le plateau de Kinder Scout. Allez trouver le point culminant...
 Ce plateau est assez marécageux et tourbeux, et il sera difficile de s'en sortir, si l'on va jusqu'aux Kinder Falls (les plus grandes du Peak district) et que l'on revient sur l'itinéraire qui borde le plateau vers l'est, sans avoir les pieds quelque peu mouillés. En suivant les parois du versant nord-ouest, juste avant les chutes on percevra un petit lac à flanc Mermais's Pool qui selon la légende abriterait une sirène capable d'accorder l'immortalité à quiconque l'apercevrait la veille de Pâques. Ensuite, on longe cette bordure du plateau en direction du Grindslow Knoll (601m), qu'on laissera à sa droite (on peut quand même y faire un saut) et poursuivre sur le versant opposé du petit cirque, pour, à ce niveau-là, descendre sur Edale. La dernière partie du sentier avant l'arrivée au village est charmante, on dirait un jardin (bon on est en Angleterre ) car le chemin est aussi aménagé de dalles puis on passe devant la vieille église entourée des pierres tombales (qui paraissent toujours anciennes) plantées dans la pelouse sous les grands arbres. Ensuite, finalement, je suis remonté au Mal Tor car je trouvais l'endroit magnifique et apaisant (et j'y ai donc fait une sieste...), plutôt que de reprendre l'itinéraire de la veille, pour rejoindre ensuite Hollins Cross et redescendre sur Castleton.

Photo 9: Carte au 1/25000 dans le hall de l'hostel.
J'ai finalement adoré cet endroit que j'ai trouvé particulièrement beau et apaisant, avec des petits airs de Pays basque et des anglais agréables (d'ailleurs au fond le seul moment où je ne les aime pas trop, les anglais, c'est sur les terrains de rugby...). Évidemment je ne dois pas être le seul à apprécier le coin car des centaines de milliers d'anglais viennent dans cette région les fins de semaine d'été et de printemps, et on comprend bien pourquoi.

Photo 10: Pour terminer la soirée et le séjour au The Peak Inn, sur How Lane.
 Si à cela vous ajoutez les coquets pubs du village, vous obtenez un duo vraiment très séduisant. Sheffield n'est qu'à deux heures de train de Londres. Londres où vous trouverez aussi bien sûr toutes les cartes du Royaume-Uni au 1/25000 et 1/50000 (et même celles des Pyrénées...) à la librairie Stanfords (7 Mercer Walk, dans Covent Garden, à deux pas de la station de métro du même nom). Un petit paradis...

Photo 11: Vérifiez si elles y sont toutes. La notre "The Peak District OL1" y était. Sinon vous la trouverez à l'hostel de Castleton.






dimanche 2 juin 2019

Dans le Cantal, les panoramas exceptionnels depuis les Puy de Peyre-Arse (1806m) et Puy Griou (1690m) dans le massif du Cantal.

 Pour aller directement à l'essentiel, on pourra dire que les panoramas depuis les sommets du Cantal m'ont paru exceptionnels.


Photo 1: Depuis le sommet du Puy Griou : à gauche d'abord le Puy de Peyre-Arse puis le Puy Mary et complètement à droite le versant nord du Plomb du Cantal (1855m et point culminant du massif) sur lequel s'aventure le domaine skiable la  station de ski du Lioran...

Le Puy Griou (1690m) permet après une courte mais sérieuse ultime petite grimpette, d'avoir une vue panoramique sur l'ensemble du massif du Cantal, car il se trouve à peu près au centre, et même un peu au-delà.
Photo 2: La sur-fréquentation touristique et pastorale oblige à la restauration d'une partie du sentier de la voie normale...

Depuis le Puy de Peyre Arse (1806m), la vue est belle sur le versant nord de l'élégant Puy Mary (1785m) voisin, et sur l'ensemble du massif du Cantal, tout en étant un peu plus excentré. Mais ce qui m'a paru simplement exceptionnel c'est la vue qui s'étend vers les plateaux du Cézalier (que nous avions parcouru à ski nordique dans le brouillard pour l'essentiel cet hiver) et du massif du Sancy au nord. De plus, les massifs de la Margeride, de l'Aubrac et le plateau des Mille Vaches au nord ouest, sont également visibles. Alors pour décrire ce que l'on ressent à ce moment-là, peut-être pourrions nous reprendre les mots de Julien Gracq que Marie Hélène Lafon cite dans son joli livre Le pays d'en haut (Entretiens avec Fabrice Lardreau) de la chouette collection Versant intime « Imaginons, caracolons, échappons à la pesanteur des choses, du monde et des temps, cédons à ce que Julien Gracq appelle le vertige horizontal, celui que suscitent en lui, et selon lui, ces hauts plateaux déployés, Cézallier ou Aubrac. » Bien sûr que les repères pyrénéens sont chahutés... et heureusement...

Autrement dit, l'impression d'englober la totalité d'un massif montagneux verdoyant, élégant  mais modeste se mêle à une sensation très forte de grands espaces qui l'entoure. Je serai curieux de venir dormir au sommet d'un de ces puys.

Photo 3: Depuis le sommet du Puy de Peyre Arse, vue sur le Puy Mary. Le panorama vers le massif du Sancy et le Cézalier  ne rendait pas bien avec mes prises de vue photographiques... 

En partant plus tôt, on peut parcourir un long itinéraire qui fait le tour de la vallée de Mandailles, en poursuivant depuis le Puy de Peyre Arse vers le Puy Mary puis le Puy de Chavaroche, en ayant quelques éléments du paysage plus alpins. Le paysage est harmonieux avec la hêtraie qui monte jusqu'aux dernières moraines, où sont installés les burons et où paissent les troupeaux de vaches.

On ne viendra donc pas forcément dans le massif du Cantal pour la difficulté de ses itinéraires. On pourra même trouver qu'il y avait du monde en ce jour sur l'itinéraire venant du col du Pertus (1309m), au dessus de Saint-Jacques des Blats et qui en suivant une variante du GR400, nous mènera par le chemin des crêtes vers l'élégant Puy Griou et le plus imposant Puy de Peyre Arse. Mais les gens laissent la montagne propre et paraissent contents d'être là... Même si la végétation n'était pas complètement sortie sur l'étage alpin, le panel des verts de la végétation a laissé une impression de luminosité élégante et bienvenue. Oui, décidément, le massif du Cantal est une très belle montagne.

jeudi 11 avril 2019

À Toulouse, c'est magique...

À Toulouse, c'est magique : on nous fait croire qu'il y a du vert partout. À un an des élections municipales, on lance même des nouveaux projets urbains...

Photo 1: Bulletin d'information de la mairie de Toulouse. Reçu dans la boîte aux lettres, à lire absolument...


Il suffirait de planter des graines et la ville serait encore plus verte...


Photo 2 : Reçu également dans ma boîte aux lettres...

Oui, à Toulouse (et en particulier sur l'avenue de Muret, mais ailleurs c'est pareil), c'est vraiment magique. On plante des graines et il pousse de beaux immeubles...

Photo 3: Depuis les berges de la Garonne. L'avenue de Muret est derrière l'immeuble en construction et la belle toulousaine encerclée... (les autres sont détruites)


Mais qui s'occupe réellement de l'urbanisme à Toulouse?


dimanche 17 mars 2019

Pic de la Mine du Puymorens (2683m) à ski.

Il s'agit là d'un classique du ski de randonnée alpin dans le secteur Pyrénées-orientales/Ariège, au dessus de Porté-Puymorens ou de l'Hospitalet près l'Andorre. On y retrouvera forcément des récemment initiés ou débutants, des habitués qui se refont plaisir, des compétiteurs de ski alpinisme qui s'entretiennent, des gens à raquettes... En tout cas, vous n'y serez probablement pas seuls. Mais qu'importe, même si le sommet ressemblait à une bodega catalane, au dessus de l'arrivée du télésiège de la mine de la chouette station de ski de Porté-Puymorens, indéniablement on est en pleine nature et dans la bonne humeur partagée. Le panorama porte des confins du Puigmal dans les Pyrénées-Orientales (la crête du Carlit/pic Oriental du col rouge faisant écran) au massif de la Maladeta et la Montagne noire au nord... Rien que pour ça.

Photo 1: À gauche, le sommet du pic de Font Frède (2737m), et à droite le pic de la Mine du Puymorens...  Entre les deux, le pic de les Valletes (2814m) (Photo de G.)
Le classique est de partir du col de Puymorens (1915m) mais avec G. (pas le même), nous avons préféré partir de la croisade, un peu plus bas, pour bénéficier du versant "ariégeois" quelque peu arboré et bien enneigé et faire une ascension de 900 mètres de dénivellation, donc un peu plus longue Alors on pourra trouver son bonheur à skier au milieu des arbres ou se lancer dans des pentes de 30 ou 40° (une fois que la neige du versant a été bien purgée, et chacun prend ses responsabilités car ce qui est écrit ici n'engage que moi). On peut se dire simplement aussi en regardant la file interrompue de bagnoles qui montent au Pas de la Case, que tout le monde ne doit pas voir la même chose. En tout cas, c'est heureux, je trouve, de voir ce monde parcourir la montagne en toute liberté, et toute propreté (car les gens sont respectueux aussi...). Pourvu que ça dure.

Photo 2: Pic de Font Frede qui dépasse de bon matin... (Photo de G.)


Photo3: Vue sur le télésiège du pic de la mine de la station de Porté-Puymorens, depuis un replat sous le sommet du Pic de la Mine du Puymorens. L'itinéraire rejoint l'arrivée du télésiège par la pente ci-dessus. Puis il suit le crête assez plate avant de basculer sur l'autre versant au nord (voir photo 2)

Si on n'a pas de ski, on peut toujours en louer à Ax les Thermes en montant, au centre de la ville chez SKI sensation. Franchement ils sont agréables et moins chers qu'à Toulouse. On peut même visiblement réserver les skis par internet... www.skisensation.fr









dimanche 10 février 2019

Une traversée du Cézalier à ski de randonnée nordique, de Besse à Murat.



Photo 1: Au fond le puy de Montchal (1407m). Le lac Pavin est à droite. Et nous, nous venons de rejoindre le domaine nordique.
Il fallait bien cela (voir photo ci-dessous) pour ensuite s'envoyer sur cet itinéraire qui, avec les chutes de neige, donna par bien des moments une ambiance grand nord.

Photo 2: N'allez pas croire que nous n'avons fait que manger... Et puis puisque la thématique était le blanc et ses déclinaisons, j'ai voulu mettre un peu de chaleur...
La traversée du Cézalier en Auvergne, depuis Besse en Chandesse, dans les Monts Dore, jusqu'à Murat au pied du massif du Cantal nécessita trois jours pour environ 90 kilomètres. Grâce à l'enneigement exceptionnel, nous avons pu tout faire à ski. Même si pour le dernier jour la quantité de poudreuse fut telle, que nous avons opté à la mi-journée, devant le temps qui filait, et notre lenteur dans la neige, pour un itinéraire empruntant les routes départementales peu (très très peu) fréquentées. Et ce n'était pas la saison pour observer la ligunaire de Sibérie...

Photo 3: Le troisième jour, après le village de Vernols à l'approche du col de Montirargues (1150m)
Voilà, le massif du Cézalier, culminant à 1551m au Signal de Luguet, est coincé entre le massif du Monts Dore et celui du Cantal. Le temps n'a pas été assez dégagé pour nous permettre de les apercevoir entièrement tous les deux. Mais il est certain que la perspective de voir ces deux massifs est un des intérêts de cette magnifique traversée. Le relief n'est pas très accentué sur les hauteurs et reste idéal pour la pratique du ski de randonnée nordique. En effet, le massif du Cézalier est un plateau volcanique de type hawaïen ce qui fait que les reliefs accentués se retrouvent plutôt sur les zones périphériques là où l'érosion fluviale avait déjà travaillé pour creuser les vallées. Le plateau lui reste assez débonnaire, même si quelques formes de relief glaciaire peuvent être observées et c'est le pays des pâturages et des près. En tout cas, cela marque un contraste assez forts avec les deux autres massifs évoqués qui l'encadrent, qui eux ont connu une érosion glaciaire formant un relief de caractère nettement plus alpin. Le massif est également assez pelé. En 1926, déjà Ph.Arbos dans Le Massif du Cézalier (Étude de géographie humaine dans la montagne d'Auvergne), Revue de Géographie Alpine (14-3), indiquait un coefficient de boisement de 8%. Il a du augmenter depuis mais pas dans des proportions importantes. Il mentionne les rudesses du climat et raconte qu'à La Godivelle le manteau neigeux reste fréquemment sur le sol cinq mois de décembre à début mai et que les communications en sont fortement gênées. Sans doute y circule t-on à traineau nous dit-il...

Ainsi, lors de notre première étape, entre Besse en Chandesse et La Godivelle, cette perspective fut longtemps notre champ de vision même si nous ne voyions que les prémices des versants des massifs du Cantal et des Monts Dore. Ce que j'ai apprécié finalement fut de partir directement de la ville. Besse en Chandesse qui de part l'unité architecturale et urbanistique de son petit centre ville, avec ses nombreux édifices historiques et l'utilisation presque exclusive de la "pierre (noire) de Besse" offre une homogénéité charmante et fait penser à Salers dans le Cantal. C'est de plus une commune touristique avec sa station de ski (Super Besse) toute proche et son domaine nordique encore plus proche que nous avons rejoint rapidement. Alors, on ne s'est pas laissé démoraliser par la pluie qui nous a accueilli le soir, ni même par la réception du premier restaurant sur lequel nous avions jeté notre dévolu...
- Bonjour, on voudrait manger. On est deux. (il est 19h...)
- Ah mais ça va pas être possible tout de suite. Pas avant 19h30.
- C'est pas grave! On va prendre un verre en attendant.
- Ah mais c'est pas possible, les cuisiniers sont en train de manger.
- Bon et bien on reviendra tout à l'heure.
(...)
De retour, assis à table, dans cet intérieur un peu cosu.
- Tenez voici la carte des vins, et celle du menu.
- Nous aimerions prendre "l'idée" du jour qui était affichée devant l'entrée. "Potée auvergnate... 20 euros"...
- Ah, mais ça va pas être possible. Je n'en propose que pour ceux qui sont en pension ici. Et puis je n'en ai fait que pour huit. Donc je n'en ai plus. Alors vous prenez le menu, à 45 euros?
... Bon, effectivement ce ne fut pas possible et finalement on est parti manger une fondue de Saint-Nectaire dans un endroit nettement plus convivial, à la Souillarde. Nous étions alors loin du beffroi.

La première étape nous a conduit, depuis Besse donc, à 1035 mètres d'altitude, jusqu'à la plus haute et moins peuplée (12 habitants permanents) des communes du département du Puy de Dôme, La Godivelle à 1250 mètres d'altitude, coincée entre son lac d'en haut d'origine volcanique (44m de profondeur) et son lac d'en bas d'origine glaciaire (quelques mètres de profondeur et en voie de comblement plus avancée). Le site est est protégé (Réserve naturelle des Signes de La Godivelle) et charmant.
Nous sommes sortis du bourg (et de notre hôtel Les Charmilles) par un chemin vicinal à côté du stade qui rejoint le domaine skiable nordique de Besse-Pavin, au pied du puy de Pertuyzat (1304m), empruntant quelques temps les pistes de ski damées jusqu'au lac Pavin (1190m) d'origine volcanique puis en direction du lac de Montcineyre (1185m) lui aussi d'origine volcanique. Nous avions dans le dos, et tant que la météo nous l'a permis la grandiose perspective de la chaîne des Puys, avec plein nord la silhouette gracieuse du Puy de Dôme, et de son antenne, qui fait penser à une Montagne Pelée version enneigée. Le massif du Sancy était malheureusement pris par les nuages et nous n'avons pu voir qu'une partie autour des pistes de Super Besse. La seule difficulté jusqu'à ce deuxième lac fut de s'échapper à temps des pistes damées pour suivre les balises du GR 30. Ensuite nous nous sommes servis de la carte top25 du secteur. Elles sont suffisamment précises pour retrouver son chemin en lisant le paysage même si celui-ci se confond avec le brouillard. Franchement, merci le service public, merci l'IGN de nous offrir des documents d'une telle qualité, d'une telle précision. Pas besoin de topo guide, ni de données GPS. Nous avons ainsi poursuivi globalement plein sud passant au sommet du Teston du Joran (1322m) pour avoir un panorama splendide des contreforts du Cantal (le reste était dans les nuages) jusqu'au Puy de Dôme au nord, et tous le petits puys et leur forme caractéristique (puy de Montchal, puy de Montcineyre...) qui jalonnent l'itinéraire, et une belle descente. Nous avons eu là la partie du Cézalier la plus boisée.

Photo 4: En descendant le versant sud du Teston du Joran, vue au fond à gauche entre les petits bois vers La Godivelle.
À partir du deuxième jour, à cause d'une météo peu favorable à l'ébahissement face aux grands panoramas, nous avons récupéré nos skis laissés dehors toute la nuit face au gîte et nous sommes partis dans une visibilité d'environ 200 à 300 mètres et trente centimètres de poudreuse. Nous avions un axe globalement nord-sud à suivre que nous avons respecté avec l'aide de la boussole parfois mais surtout grâce à nos fidèles cartes IGN. Les traits noirs fins qui y sont représentés, correspondent dans la légende à "détail linéaire non identifié" mais concrètement sur le terrain, c'est aux lignes de clôture des espaces pastoraux qu'ils nous ramènent. Sinon nous avons suivi les pistes pastorales et repéré les burons. Ainsi il fut assez facile de se diriger dans un premier temps vers le col de Chamaroux (1291m) puis encore au sud le col de Fortunier (1279m) pour ensuite rejoindre par la départementale le village de Pradiers puis la si agréable chambre d'hôte de Les Prades à 1090 mètres d'altitude dans la commune de Landeyrat. Alors ce jour-là, point de grands sommets et de panoramas, mais quelle belle journée dans la neige. On l'avait tout de même attendu cette année... La seule difficulté du jour a été de ne pas perdre le fil à l'approche et à la sortie du Buron de Paillassère.

Photo 5 : En récupérant mes skis vers 8h15 ce samedi...devant le gîte des sagnes (où on était bien) de La Godivelle.

Photo 6 : Le buron de... au dessus des Preumeries Hautes, juste au dessus du lac d'en bas près de La Godivelle.

Photo 7: Là c'est pas compliqué pour suivre l'itinéraire. Mais je n'en dirai pas plus, sauf que nous étions après le buron de Paillassère. Au cas où vous ne le saviez pas, droit devant ça descend. 
Enfin, lors de l'ultime étape nous avons opté en fin de matinée pour les routes départementales (en laissant l'itinéraire que G. avait préparé à travers la pampa...) car dans la poudreuse (et les quelques montées...), la visibilité peu importante et les nombreuses clôtures à passer très régulièrement, nous ont fait avancer assez lentement. Et bon, il fallait tout de même arriver à Murat. Et en ce qui me concerne, il fallait ensuite rentrer à Toulouse... Passant près de la cascade de Veyrines, nous avons donc basculé à la sortie du village de Vernols après une pause repas. Et là, effectivement au bout de quelques minutes, on sent bien que ça caille... (ceci-dit on l'avait déjà constaté la veille...). Alors on repart et le temps se levant à peine, c'est à dire que nous avions une vue un peu plus élargie mais pas beaucoup, l'ambiance nordique fut encore plus forte et je dois dire que, bien que nous nous trouvions sur les routes départementales désormais, j'ai vraiment trouvé cet endroit austère, beau et sauvage. Nous sommes passés par le col de Montirargues (1150m) puis avons pris la direction de Fortunies. Ce dernier hameau se trouve dans un site assez remarquable, au bord du plateau. La petite église domine à la fois le village et la vallée qui s'enfonce vers le sud-ouest et offre des versants plus raides et qui contrastent. Nous n'avons rencontré qu'une moto neige sur la route, finalement "damée". Et comme nous pensions être en retard, et que nous avions encore pas mal de kilomètres à faire, nous avons mis à ce moment-là un petit peu le turbo pour rejoindre dans un premier temps Chavagnac, passant par le hameau de la Buissonnière (où j'aimerais bien revenir). La départementale 23 contourne la Roche du Pic (1261m), à travers une forêt de pins clairsemée. Nous étions seuls avec G. (Enfin avec nos sacs à dos de plus de 10 kilos aussi...). Avec l'endorphine, j'ai trouvé cette portion somptueuse (sans elle l'était tout autant sans doute!). La suite nous a conduit via Farges jusqu'à Murat mais honnêtement cela aurait pû s'arrêter à Chavagnac.
Photo 8: A l'approche du col de Montirargues en venant de Vernols. Là je me suis retourné pour prendre la photo...
Photo 9: A l'approche, enfin encore quelques kilomètres tout de même du hameau de la Buissonnière.
Alors vraiment, cette traversée du Cézalier est spectaculaire et magnifique. Cette région n'est peut-être pas aussi connue ou réputée que l'Aubrac par exemple ou d'autres, mais réellement elle mériterait qu'on y revienne et qu'on s'y attarde. Et si la météo ne nous a pas permis toujours d'admirer les panoramas de carte postale, elle nous a permis néanmoins de nous trouver dans une ambiance ouatée, souple, avec des impressions de grand nord et d'isolement bien nettes. Le thème était au grand blanc. On était venus pour ça, et les lièvres et renards croisés ne nous dirons pas le contraire. Enfin, et c'est aussi important, nous étions tous les deux simplement dans cette immensité (car si on ne voit qu'à 200 mètres, parfois moins, on la sent toutefois cette immensité, et on ne perd pas de vue son camarade...), et cela aussi renforce l'amitié. C'est important.

Bon alors G. à la prochaine???

Photo 10: Au col de Chamaroux

En attendant que la neige tombe, on pourra toujours lire le merveilleux livre (sorti en 1989) de Marc Breuil Ski nordique - France Scandinavie Grand Nord dans la collection Les plus belles randonnées aux éditions Denoël dans lequel un chapitre est réservé à la traversée du Cézallier et la Haute route des volcans d'Auvergne. Dans une version plus automnale, on pourra lire aussi Cantique de l'Infinistère de François Cassingena-Trévedy qui donnera envie de décliner l'itinéraire.

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