mercredi 20 mars 2024

Vers les sources du Goul et le Puy Gros, dans le Cantal, à ski de randonnée nordique, "Ode aux Montagnes" (à l'université Toulouse Jean-Jaurès).

         En ce dimanche 10 mars, avec G., en ayant craint cette année de ne pouvoir l'accomplir, nous avons fait preuve de réactivité pour profiter ensemble des chutes de neige tombées la nuit précédente. Avec ce changement global, il faut désormais pouvoir réagir assez vite pour bénéficier de l'enneigement. On aurait presque l'impression que la poudreuse disparaît... 

Photo 1: Vue sur le puy de Bâne. Le puy Gros dépasse au fond à gauche...


Photo 2: La réelle poésie des panneaux indicateurs...

        Nous sommes donc partis assez tôt pour remonter la montagne, comme c'est indiqué sur la pancarte au niveau de l'embranchement de la piste à l'est de Pailherols qui remonte vers le nord sur le versant sud du massif du Cantal, en direction du Puy de Bâne. Ce massif est le vestige d'un immense strato-volcan, dont les dernières éruptions datent d'environ 2 millions d'années et qui  depuis, a été largement remodelé par l'érosion fluviale et glaciaire qui a creusé une vingtaine de vallées qui partent de manière presque géométrique depuis le centre du massif. Laissant alors la voiture un peu plus haut, nous avons pu profiter d'une qualité de neige que nous n'espérions plus... Faire à nouveau sa trace en remontant la vallée du Goul pour arriver sur le haut de la vallée là où la rivière prend naissance dans une succession de petites ramifications dans la montagne de Castognaïre, mais globalement à partir de deux sources. La montagne c'est les pâturages d'altitude ou estives, qui sont découpés en parcelles de 50 à 100 hectares et occupent ce grand versant sud notamment. La foulée à ski nordique peut se faire plus élancée et légère et elle nous permet d'atteindre sans problème le point culminant de la journée, le puy Gros à 1594 mètres d'altitude, juste au dessus de la croix de l'ancienne chapelle ruinée. Vers le nord, la ligne de crête qui aboutit au Plomb du Cantal est parfaitement visible et enneigée tout comme les versants plus raides et plus alpins des versants nord, le si beau puy Mary, le puy Griou et le Peyre-Arse. Le ciel déchargé de tous ses nuages et limpide permettait de voir au loin, l'Aubrac, la Margeride et le Mont Lozère dans une sorte d'amphithéâtre étalé vers le sud et le sud-est, éprouvant les vertiges verticaux de Marie-Hélène Lafon (Le pays d'en-haut chez Arthaud), et même très loin. Je suis certain qu'au loin vers le sud-sud-ouest, il s'agissait des Pyrénées dont les grands versants enneigés avec au premier plan des masses sombres étaient visibles. Sur la table d'orientation du Plomb du Cantal, les Pyrénées sont d'ailleurs indiquées... 

    La chaleur aidant, la neige d'un blanc immaculé a commencé à fondre rapidement dans les parties inférieures des versants, laissant ressortir le vert des prairies qui accentuait alors le contraste, laissant ressortir les formes de relief. Nous avons alors été rejoints par d'autres promeneurs, certains à ski de randonnée alpin et je me suis dit qu'il faudrait un jour explorer ces pentes plus raides. En attendant, nous avons entamé la descente, douce, comme on l'aime avec cette pratique du ski, se laissant glisser par le puy de Bâne vers le bas de la pente. Une ode à la montagne en ce jour, avec un peu de poésie et quatre heures d'efforts ou plutôt de réconfort.


Photo 3 : Depuis le puy Gros, vue de droite à gauche, sur le pic de la Cède (1768m), le Plomb du Cantal (1855m) et le puy Brunet (1806m)... 

Photo 4: Vers le sud... Au loin, les Pyrénées...

Photo 5: En se rapprochant du puy Gros. À gauche, on trouvera les sources du Goul...

        Cette Ode aux montagnes est aussi le thème de l'exposition d'art contemporain, arts visuels à la Fabrique à l'Université Jean-Jaurès de Toulouse, visible jusqu'au 29 mars. "Constituée d'oeuvres de la collection des Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse, ainsi que de créations de cinq artistes des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, Ode aux Montagnes est élaborée par treize étudiantes du Master Métiers de l'Art, Régie, Documentation et Médiation qui proposent une déambulation plastique et poétique des grottes jusqu'aux portes du ciel sur une proposition des Abattoirs à s'approprier la montagne." Pensée comme un sentier de randonnée, elle escalade d'abord les marches des escaliers menant au premier étage du bâtiment vers le pic de Perdiguère avant d'aboutir dans la grande salle où personnellement j'ai d'abord été séduit par la Flaque photopicturale (Impressions sur backlite et caissons lumineux) d'Hélias Hanselmann qui présente deux photographies capturées à travers une plaque de glace lors d'une randonnée au col du Soulor dans les Pyrénées (voir photo ci-dessous).

Photo 6 : "Ode aux montagnes"

Photo 7 : À l'entrée de la Fabrique sur le campus de l'université de Toulouse Jean-Jaurès


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