dimanche 26 octobre 2014

La Frondella N-E 3071m (Aragon) et l'été indien.

Avec ce bel été indien qui n'en finissait pas, il fallait bien essayer de terminer par un dernier haut sommet. Alors, le choix s'est porté en cette fin du mois d'octobre sur le massif de la Frondella, dans l'ouest du haut Aragon, au dessus de Sallent de Gallego.

Photo 1: A ce moment-là, l'itinéraire n'a pas encore bifurqué sur la gauche pour remonter la vallée d'Ariel. On est toujours sur le chemin qui va au refuge de Respomouso.
 Je pensais honnêtement pouvoir enchaîner les deux pics, le plus haut le Frondella nord-est à 3071 mètres et le Frondella sud-ouest à 3001 mètres. Et puis, en commençant par ce dernier, après avoir gravi le grand versant, sans aucune difficulté, arrivant, en fin de matinée, devant la paroi finale qui s'est redressée, et minéralisée, je n'ai pu que constater que le soleil n'avait pas encore rendu visite à cette portion et qu'une fois engagé, la roche m'a paru bien lisse, un peu gelée par endroit et la vire, qu'il fallait passer pour atteindre le cairn sur la crête de l'autre côté du couloir, bien plus engagée que ce que j'avais pu lire. Alors, j'ai finalement renoncé et me suis dirigé vers l'autre sommet dont l'accès est plus aisé, côté lui aussi pourtant F+ sur le Guide des 3000.
Photo 2: A l'arrivée sur la Frondella central (3055m), pic secondaire, vue sur la droite de la Frondella NE et du Balaïtous à gauche, qui domine l'ensemble.
 Le chemin est bien balisé depuis le départ de l'embalse de la Sarra (vers 1460 mètres) jusqu'aux ibones d'Arriel, vers 2200m. Ensuite, un sentier cairné file à droite avant de traverser le torrent. Puis, on laisse le sentier qui va vers le Balaïtous pour prendre vers la droite sur le versant, là aussi un itinéraire cairné.

Photo 3 : Depuis le premier étang d'Ariel, une vue sur le versant des Frondella (là où il y a les 3 névés) qu'il faudra donc remonter. La Nord-est est à gauche et la sud-ouest à gauche, au niveau de la pointe. le versant est juste long.
Ce jour là, je n'ai croisé qu'une seule personne. Du sommet de la Frondella, je n'ai vu personne sur celui du Balaïtous. Alors je me suis dit qu'il valait mieux être prudent. La montagne m'avait laissé un petit bonus inespéré...
Photo 4 : Au cours de la montée sur le grand versant, vue sur, au premier plan, l'ibon d'Arriel, à droite l'embalse d'Arriel alto et à gauche, l'embalse d'Arriel bajo. Et devinez le nom du pic qui domine l'ensemble, un peu à gauche, du haut de ses 2824m.

mardi 21 octobre 2014

Refuge de Tuquerouye, 2660m, et pic de Pimené, 2801m (Hautes-Pyrénées), balcon 5 étoiles.

On va finir par penser que le réchauffement climatique a du bon. Pensez-y, pouvoir aller se promener par un temps stable et franchement doux en ce jour de fin octobre dans les Hautes-Pyrénées dans un secteur proche des hauts sommets par des chemins qui se méritent. Oui, (ceci n'est pas un guide) car n'importe qui n'ira pas au refuge de Tuquerouye, surtout par le versant français et le dernier couloir, assez raide, peu stable et encore encombré de névés pour aboutir à la porteille où a été construit (il y a quelque temps déjà) et récemment rénové le fantastique et confortable petit refuge de Tuquerouye. Car le confort n'est pas un vain mot dans ce refuge du CAF, dans cet endroit qui semble si improbable, quasiment sur la frontière franco-espagnole, à une très petite centaine de mètres au dessus du lac glacé (côté espagnol), dans lequel c'est sûr, on n'aura pas envie de faire trempette. La vue sur la face nord du Mont Perdu et ses glaciers étagés est une rareté dans les Pyrénées. On est proche de l'extase là appuyé sur la balustrade.
Une petite douzaine de places et ce soir-là, 3 ex allemands de l'est (...), un espagnol gardien de refuge, et 3 français (c'était nous) en train de cuisiner un boudin aux poires avant de faire fondre le camembert, après s'être réhydratés avec un peu de cidre et de bière. Le vin rouge, c'était uniquement pour la gastronomie.
- Ahh, die franzonen...

Photo 1 : La face nord du Mont Perdu, de bon matin, et forcément de bonne humeur, après une franchement bonne nuit (il faut quand même dire que personne ne ronflait...).
Alors comme nous étions venus pour en prendre plein les yeux, sur le chemin du retour, c'est à dire ce matin, nous sommes allés voir aussi si depuis le sommet du pic de Pimené, la vue sur le cirque de Gavarnie et tous les sommets était si belle que cela. Oui, effectivement, ce qu'on dit est vrai. Là aussi c'est du cinq étoiles.
Photo 2 : Sur la crête menant au Pimené, on se dit qu'il est dommage que la lumière ne soit pas au rendez-vous. Le pic du Taillon  3145m (le plus haut à droite de la Brèche de Rolland), le casque du Marboré (3006m, à gauche de la brèche). Tous les autres sommets en filant à gauche, donc vers l'est, sont à plus de 3000m.
  Il y avait encore étonnement un troupeau de chèvres tout juste sous le sommet. L'ambiance était donc encore quelque peu pastorale et il est vrai que cette montagne schisteuse ressemble à un immense pâturage et fait face à l'ensemble calcaire des sommets des deux cirques (et même trois Gavarnie, Estaubé et plus loin Troumouse). La limite entre les deux est vraiment visible. Ici, c'est plus accessible depuis Gavarnie, même s'il y a mille cinq cents mètres de dénivellation, en passant par le refuge des Espuguettes.

Photo 3 : Depuis non loin du refuge des Espuguettes, vue au fond sur le massif du Vignemale et le glacier d'Ossoue. Ce refuge bénéficie d'une situation de belvédère, elle aussi remarquable.
Pour résumer, nous sommes partis donc de Gavarnie, où nous avons laissé la voiture (un peu au dessus du village car nous n'avions pas eu envie de payer le parking pour deux jours : on est très loin des fréquentations estivales et cela nous parait être en ce jour, en cette saison, un peu du racket...). En passant par le refuge des Espuguettes, nous avons poursuivis vers la Hourquette d'Alans (2430m), indiquée à 3h30, puis nous avons rejoint le refuge de Tuquerouye. Le lendemain, donc retour avec l'ascension du Pimené, par un sentier qui file plein nord, peu après la hourquette.

Photo 4 : Même la petite pause à l'arrivée est dans un cadre grandiose. Et pour ne rien gâcher, l'accueil dans ce bar fut agréable.
Juste pour conclure, en disant que ce refuge de Tuquerouye est une merveille : on n'oubliera pas de laisser la participation de 6 euros demandée aux usagers et de laisser l'endroit propre et en état. Car vraiment, l'ensemble est propre, confortable et assure sa mission première, la sécurité des montagnards. Et en plus, on finit par trouver que malgré la fréquentation de ces contrés, la montagne est plutôt propre.

Pour ceux qui veulent un peu plus d'informations sur le refuge de Tuquerouye, on peut lire l'ouvrage de M.Bruneau et B.Genier Passages, les Pyrénées du nord au sud et réciproquement, aux éditions Cairn, avec un chapitre le concernant.