samedi 19 mai 2012

Pic d'Ascobes 2779 m (Ariège)

Alors que la fin de semaine s'annonçait maussade, les vallées de la Haute Ariège en ce samedi étaient baignées par un beau soleil. Raison suffisante pour aller se promener. Départ matinal de L'Hospitalet près l'Andorre (1440 m), en Haute Ariège pour aller rejoindre un copain d'enfance qui devait aller pêcher dans la vallée du Sisca qui commence à se dégager des neiges.
Photo 1 : Depuis le pla de la Vésine, à 2100 mètres. Vue sur le pic d'Ascobes au fond, au centre, dont le sommet est de forme quasi-triangulaire, avec à sa droite une combe bien enneigée. La cabane de la Vésine est au bout du pla.
 Et puis, pas de pêcheur, pas d'inscription dans la neige comme il m'avait dit pour me signifier sa position. Alors, après deux heures de marche pour arriver à l'étang du Sisca (2187 m), passant l'herbe encore desséchée sous les récentes couches de neige, évitant le cours de la rivière qui s'élargit et les zones humides, bien humides, je décide finalement d'aller vers le sommet du pic d'Ascobes (2779 m), pour deux heures (?) de plus. On ne peux pas le rater, c'est celui qui domine directement au fond de la vallée, l'étang sus-dit mentionné.
L'itinéraire de montée se fait de visu bien que j'étais déjà venu par là-haut au cours d'une sortie avec l'université, il y a fort longtemps. Il faut juste viser la vaste combe enneigée à droite du sommet. Pour s'y rendre, le chemin passera par la succession de quatre petits lacs (voir carte topo) qui s'achève avec l'étang d'Ascobes à 2410 mètres. Dès le second lac, le manteau neigeux est épais et quasiment continu, à l'exception de la partie terminale de l'ascension et d'une partie d'un versant bien ensoleillé. Pour la descente, ce sera pratique en glissade car rapide et nettement moins traumatisant pour les genoux (un peu moins pour les fesses qui seront bien sensibilisées à la cryothérapie... mais une descente en luge de plusieurs dizaines de mètres; c'est bien tentant!). La dernière partie sous le sommet est cairnée et on doit poser les mains de temps en temps mais vraiment rien de méchant. La plate forme du sommet est assez vaste. D'ailleurs, c'est même balisé jusqu'à l'étang du Sisca.
Photo 2 : Pendant l'ascension,  enlevant régulièrement la neige qui entre dans mes chaussures de trail, en se retournant, vue sur l'étang d'Ascobes, le pointu pic de Régalecio (2569m) et le le dôme du pic de Nérassol (2633m). Les bâtons de marche (ou éventuellement un piolet) sont indispensables car si la neige porte globalement, il est arrivé plusieurs fois de s'enfoncer jusqu'à la taille. Alors, il ne faudra pas s'y aventurer avec n'importe qui.
 Le panorama est très intéressant et je suis seul (et content de l'être cette fois-ci) au sommet. Ces montagnes, bien que le petit coffre de métal, au sommet, indique un certain nombre de passage, sont moins fréquentées et ont un aspect un peu plus rude.
Photo 3 : Vue sur un pot de yaourt (...) et le pic Carlit (2921m) qui dépasse tout au fond.
 De là-haut, on peut voir le refuge andorran de Juclar et l'ariégeois du Rulhe, sous le pic du même nom. Et la mer de nuage qui couvre tout le piémont alors que toute la partie est des Pyrénées semble dégagée...
L'ensemble sera parcouru en environ 6 heures. Cela laissera la soirée pour aller au festival Explos, montagne et aventure, d'Ax les Thermes.

Photo 4 : Depuis le sommet, vue générale sur la vallée du Sisca que remonte l'itinéraire. On ne voit pas à droite la face nord très bien enneigée du massif du pic de la Cabanette. Au fond, au delà du col de Puymorens, les vallées de Cerdagne. A gauche, le pic de Nérassol.

Photo 5 : En redescendant vers L'Hospitalet, après le pont des Pouzouilles (séparation des chemins vers le Sisca ou le Pédourrés). Un peu de verdure dans l'étage montagnard. Au fond, le pic d'Auriol.

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jeudi 10 mai 2012

Traversée Montseny-Matagalls 1706m-1697m (Catalogne).

Lorsqu'on se rend à Barcelone que ce soit par l'autoroute de Gerone ou par les Pyrénées et la ville de Vic, on reconnait facilement ce massif du Montseny (mont du signal), détaché au sud de la chaîne pyrénéenne. C'est normal, on est plus vraiment dans les Pyrénées mais dans les chaînes côtières catalanes. Il s'impose nettement sur les basses vallées alentours avec ses 1700 mètres d'altitude, créant un micro-climat avec une végétation spécifique. Il marque d'ailleurs la limite sud de certaines plantes d'Europe centrale comme le sapin. On s'imagine de suite que la vue de la-haut doit être intéressante, et bien sûr, on se trompe pas. Oui, on y va.

Le départ de l'itinéraire se fait du col Fornic, à 1145 mètres d'altitude, qu'on atteint par la route BV 5303 puis 5301, depuis la ville de Tona au sud de Vic, au bord de l'autoroute. La première surprise, au détour d'un virage, vient de l'église romane de l'ancienne abbaye d'El Brull.

Photo 1 : En prenant la photo et en l'agrandissant, cela peut servir de carte...
 On comprend rapidement que la première partie de l'itinéraire est un endroit très fréquenté. Le classement de la zone en réserve (depuis 1978, dans le réseau mondial des biosphère de l'UNESCO et parc naturel régional depuis 1977), et la nouvelle charte de 2009, sont là pour remédier aux problèmes d'érosion des sols liés à la fréquentation. On est à peine à 60 km de Barcelone alors...

Le sentier, et jusqu'au bout, est super bien balisé. C'est le G.R.5.2, sur une bonne partie de l'itinéraire, puis sur la fin le G.R.5.
Photo 2 : Au fond à droite, le sommet du Matagalls (1697m). C'est quand même mieux de venir au printemps avec la végétation qui s'ouvre, que ne serait-ce qu'un mois avant où, certes il n'y a pas de neige mais c'est pelé. C'est probablement la partie la plus fréquentée du massif par les marcheurs.
Jusqu'au Matagalls, en moins d'1h30, le sentier offre, à peu près, le paysage que l'on peut voir sur la photo. Au sommet, la table d'orientation, succincte, ainsi qu'une croix ou autre point géodésique, ne pourront enlever la vedette au vaste panorama, des Pyrénées catalanes (avec les grands massifs distincts, dont le Canigou), des Albères jusqu'aux confins de l'Andorre, et jusqu'à Montserrat plus au sud. On pourra rester des heures au soleil.
L'itinéraire s'oriente ensuite vers l'est sur la crête, puis plonge sur le col de San Marçal (du nom de l'ancien monastère s'y trouvant), à travers la hêtraie, puis l'étage de la chênaie, pour remonter en sens inverse vers le sommet de Les Agudes (1702m), par une rude montée pour aboutir (1h30 depuis le col peut-être) sur la crête sommitale. Cette dernière au milieu des fleurs, est parcourue par le sentier toujours aussi bien balisé, jusqu'au sommet du massif de Montseny, le Turo de l'Home à 1706 mètres.

Photo  3 : La photo est prise quelques mètres en-dessous du sommet de Les Agudes, dans les champs de narcisses (?). Au fond, à gauche du piton rocheux, on voit le point culminant du massif, le Turo de l'Home. Sur la gauche, dans la hêtraie, les sapins partent à l'assaut des versants.
 La vue du sommet des Agudes est peut-être la plus intéressante (même si paraît-il on peut voir Mallorque depuis le Turo, quand les conditions sont optimales) car elle permet d'avoir une vision d'ensemble sur les deux parties distinctes du massif et sur le versant nord de celui-ci nettement différent du méridional (en plus de la vue sur les Pyrénées). En effet, le premier semble nettement plus boisé que le second avec des stations de sapins qui viennent se perdre dans les hêtraies et offrent un visage plus montagnard que l'autre. Et c'est vrai que la première partie de la descente, à partir du Turo de l'Home commence dans une formation végétale qui propose d'abord des genêts et finit par ressembler à une sorte de garrigue, sur un dénivelé d'au moins trois cents mètres avant de pénétrer dans la forêt. Peu après avoir rattraper la route, un aire de stationnement offrait hier (puisque c'était hier) une fontaine avec un filet d'eau, bienvenu. A partir de là, on prend le G.R.5 pour revenir à l'agréable village de Montseny (à peut-être 700 mètres d'altitude) en une bonne heure de marche semble-t-il.

Photo  4 : Depuis le pic de Les Agudes, vue sur le Matagalls. De là, on se dit que c'est assez loin et on commence à penser au retour...
 Toutes les précisions, horaires notamment, sont purement indicatives et relatives car je suis parti sans carte, et mon téléphone était éteint. Mais à mon avis, il faut environ sept heures pour parcourir l'ensemble. Le sens décrit me semble être le plus intéressant car la montée depuis Montseny paraît longue. Ensuite, si vous avez laissé votre voiture au parking du col Fornic, il faudra peut-être ajouter du temps supplémentaire, histoire de tester la bienveillance des automobilistes locaux sur une route pas si fréquentée que cela à cette heure de la journée, en milieu de semaine. Il y a quand même onze kilomètres. En ce qui me concerne, j'ai ajouté une bonne heure... et repensé bien intensément au si agréable moment sur la terrasse du café au centre du village à siroter mon coca et à manger ma madeleine... (cela ne nous empêchera pas de revenir par ici!).
Photo 5 : Le centre du village de Montseny. L'église est à gauche à quelques mètres, hors cadre. Le bar-restaurant à droite était fort accueillant et le village aurait mérité d'y passer la nuit. A ce moment là, on est bien et encore optimiste pour le stop...



samedi 5 mai 2012

Tuc de l'Étang 1816m (Haute-Garonne)

Vous allez peut-être vous demander ce que j'ai bien pu aller faire à divaguer entre les remontées mécaniques en ce samedi après-midi ? Et bien, détrompez-vous, car le petit massif du tuc de l'Étang, au delà d'accueillir le domaine skiable de la station de ski du Mourtis, est un magnifique belvédère au centre des Pyrénées. Faire l'ascension de cette montagne permet d'embrasser d'un coup, une splendide vue sur le massif de la Maladeta, les hautes (et moins hautes) montagnes du Luchonnais, mais aussi celles du Couserans, du Comminges et de son piémont, sans oublier le beau Cagire au nord. Il m'est arrivé, aussi, en hiver, d'apercevoir le panache de vapeur de la centrale nucléaire de Golfech bien plus au nord. Voilà...

Photo 1 : Vue depuis le tuc de l'Étang, vers le sud (vallée de la Garonne à gauche qui remonte vers le Val d'Aran) et le massif de la Maladeta que l'on discerne vraiment pas bien aujourd'hui, dans les nuages, au centre gauche. Ah ouais, alors pourquoi tu mets la photo ?

Deuxième attrait et qui fut pour moi une surprise lorsque j'y suis venu la première fois, est le joli paysage pastoral sur le versant sud du massif. Une fois que l'on a remonté, à pied bien sûr, la piste rouge de l'étang pour aboutir à la cabine d'arrivée du télésiège de Pan, en moins d'une heure, on poursuit vers l'ouest par la crête qui passe par le tuc de l'Étang (1816m) puis par les plus modestes tuc d'Arrajou (1781m) et tuc de Pan (1740m). Entre ces deux derniers, à cent mètres en contre-bas, sur le versant sud, vient se nicher un petit étang sans nom (sur la carte IGN), en voie de comblement avancé et qui semble se transformer en mouillère (photo 2, ci-dessous). Certains diront peut-être que c'est déjà fait! Même s'il est indiqué sur la carte, voir un étang à cet endroit m'a semblé incongru. Et puis, on imagine facilement le contraste entre la fréquentation de la station et le calme d'ici.

On pourra alors y descendre par la multitude de sentes, dont certaines vous porteront à la cabane des Argut, toute proche, sous le pic de l'Auech et le col de Portet, à la lisière de la forêt. Les restes blanchis d'une carcasse de brebis viendront rappeler la fonction pastorale. Cette cabane est pratique pour une pause car une source captée et aménagée en fontaine permet d'y boire.
Photo 3 : La cabane sus-dite. La végétation n'est pas encore réellement printanière.


Si l'on se contente de regarder vers le sud, on pourrait se croire dans un endroit préservé. Après tout, c'est à nous à l'imaginer. De toute façon, les pylônes des remontées mécaniques ne sont pas très visibles. Restent le versant du pic d'Escales (1816m) et ses tâches sculptées dans le couvert végétal, qui ne sont pas si moches que ça.

Photo 4 : Vue depuis le col de Portet sur l'étang et le versant sud de la station de ski. A gauche, le tuc de l'Étang et au centre le pic d'Escales.

Avec un peu de chance, on croisera deux biches au retour qui couperont le chemin (ainsi qu'un motard, courtois cependant et pas trop bruyant), on rattrapera la crête au sommet des pistes pour voir le petit étang de Boutève, sur le versant nord, où l'ambiance, vous le constaterez, est nettement moins bucolique. Mais je ne suis pas sûr que par ici, ce soit la grande affluence.


Photo 5 : Vue depuis la crête entre le tuc de l'Étang et le pic d'Escales. En contre-bas, l'étang de Boutève et au fond le pic de Cagire.

Même si le soleil n'était pas tout à fait au rendez-vous, en moins de  trois heures de marche, on peut lancer facilement une saison. A coup sûr, on pourra revenir ici par une fin de journée. Ouf, il était temps.