dimanche 30 juin 2013

Pic de l'Albe 2764m (Ariège)

Et bien, on peut dire qu'il était temps! Avant ce samedi 29 juin 2013, la patience a été mise à rude épreuve avec ce printemps pourri. Alors, si vous étiez en Haute-Ariège et que vous avez entendu un loup hurler dans les montagnes, ce n'est pas que l'animal repeuple discrètement ces contrées, c'était juste un élément du genre homo touristicus, content de se retrouver là et qui devait exprimer son enthousiasme.

Photo 1 : Vue sur le premier étang de Regalécio (2306m). Au fond, le versant nord du Roc Mélé (2811m).
Pour les retrouvailles avec les vrais alpages, il fallait un sommet qui pouvait servir de belvédère pour observer et constater que le niveau d'enneigement est encore élevé dans les Pyrénées. Un sommet qui nécessitait un minimum d'exercice physique (à force de ronger son frein) et donc quelques heures de montée, sur la fin un peu raide. Et puis, pour moi, une dimension sentimentale avec ces montagnes de L'Hospitalet près l'Andorre.

Vue des hauteurs alentours, le sommet se remarque aisément grâce à sa large surface de faible inclinaison, issue d'un modelé pré-glaciaire, d'où peut-être le nom : Albe/alpe... En tout cas, je me rappelle bien y être aller chercher des brebis dans mon adolescence avec le berger qui nous y avait monté par une belle matinée estivale. Les traces des troupeaux d'aujourd'hui sont encore bien présentes ainsi qu'un gros cairn, peu avant le sommet. Enfin, après ce dernier "plateau", pour atteindre le sommet réel, il faut faire un bout de chemin sur la crête granitique accidentée. Et là, il faudra faire attention car il y a déjà eu des accidents mortels.

Youhouhou, je ne vous décrirai pas à nouveau le cheminement jusqu'à l'étang du Sisca (2187m) depuis L'Hospitalet (1440m), qui se fait en deux heures maximum, sauf lorsqu'on a décidé d'avancer et de doubler les quelques convois de pêcheurs-marcheurs qui semblaient être aussi impatients de retrouver ces contrées. On peut toujours engager une conversation :
- Alors ça mord en ce début de saison?
- Oh, depuis le début, j'ai rien attrapé. Mais alors rien. Et pourtant je suis monté deux fois au Pédourrès!
- Bon, et alors vous allez où comme ça?
- Ah, là, je ne peux pas vous le dire.
- Comment ça?
- C'est juste une question de correction.

Même si au passage, on ne se lasse jamais des méandres du ruisseau du Sisca au niveau du petit refuge de la Vésine (vers 2120m), qui semblent suspendus au niveau de la crête frontalière d'avec l'Andorre.

Photo 2 : Depuis la porteille de l'Albe, on voit l'étendue de ce "foutu" manteau neigeux qui empêche de faire encore verdir les pâturages : vue sur l'étang du Sisca et les étangs de Regalécio. En arrière plan, la crête du Roc Mélé et du pic de la Cabanette.
Après avoir atteint l'étang du Sisca, donc, on rejoint le premier petit étang (2246m), en voie de comblement, sous la porteille du Sisca, puis on laisse le sentier qui part en direction de cette dernière, pour suivre un cheminement quelque peu cairné qui vous mènera vers le premier (2306m) des étangs de Régalecio. De là, on peut voir la suite de l'itinéraire à prendre, en sachant que le pic de l'Albe ne domine pas directement la vallée du Sisca, et qu'on ne voit pas son sommet depuis l'endroit où l'on se trouve. Plusieurs possibilités s'offrent théoriquement à ce moment là, mais en ce jour où l'enneigement est encore important, on choisira de se diriger, presque droit devant, vers la porteille (2595m) qui donne le passage vers l'étang de l'Albe (2355m) de l'autre côté.
Photo 3 : Et hop, on se retourne et,... vue sur le grand étang d'Albe (2355m), dominé par le pic de Ruille (2783m). Evidemment, l'enneigement est encore important cette année.

Photo 4 : Depuis le pic de l'Albe, vue sur l'étang de Couart (2230m).

On fera très attention car il reste quelques névés, que le gispet y est très glissant et que la pente est raide. Une glissade pourrait y être fatale. Une fois à la porteille, on rejoindra par une sente cairnée, plein est sur le versant dominant le "plateau sommital" qui conduit au point culminant. En l'absence totale d'enneigement, depuis le 1er étang, deux alternatives supplémentaires s'offraient à travers les cheminées que l'on peut observer et qui conduisent plus ou moins au même endroit. Mais je laisse la responsabilité du choix à ce qui veulent s'y engager. Il y faut quand même une certaine habitude de la montagne.

Photo 5 : Au centre, la coulée qu'il faudra emprunter pour se rendre à la porteille de l'Albe. Une heure de plus pour l'atteindre puis une petite demi heure de plus pour atteindre le sommet, à droite (quand on regarde la photo)


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Photo 6 : Un peu de retard dans la floraison des genets. Au fond, le versant porte encore les stigmates des incendies de l'année précédente.