mardi 7 novembre 2017

De l'Hospitalet près l'Andorre au Val d'Incles en Andorre par les étangs de l'Albe et de Juclar (et le pic de Ruf 2610m).

Partir de L'Hospitalet près l'Andorre, dans l'Ariège, dernière commune à 1440m, avant le Pas de la Casa, pour aboutir au Val d'Incles à 1850m, au dessus de Soldeu, en Andorre, en passant par le col de l'Albe, voilà un itinéraire qui ravira les amateurs d'étendues lacustres. Il existe cependant plusieurs itinéraires pour ceux qui connaissent cette région pour joindre ces deux points étapes.
Photo 1 : L'étang de l'Albe, côté ariégeois, 2355m, depuis le sentier qui monte au col du même nom. La plupart des photos sont de Jean François (merci...)
Maintenant qu'à ces hautes altitudes la neige est là, on peut se souvenir de l'arrivée près des granges de la vallée andorrane à l'heure où le soleil enflamme les derniers hauts sommets, avant de se retirer subitement. Où les accueillants versants andorrans en soulane semblent s'adoucir en fin de journée. Et puis le plus vaste étang de ce petit pays des Pyrénées, celui de Juclar (21 hectares) à 2300m d'altitude, surmonté de son beau refuge.

Photo 2: Au col de l'Albe, sur la frontière...
En remontant par la vallée du Pédourrès (et l'étang du même nom), puis par celle, plus sauvage, des étangs du Couart et de l'Albe, on arrive assez facilement au col de l'Albe (2535m), en dirons nous cinq heures. On peut de là grimper rapidement au pic de Ruf (2610m), et se dire qu'on a quand même une belle vue sur l'étang de Joclar (le côté français). Après il suffit de redescendre car on sera vite sur les étang de Juclar, puis une heure de plus (et encore...) pour arriver dans cette belle vallée pastorale d'Incles. Le cheminement était balisé tout du long en rouge et blanc, classique. Je ne suis pas sûr que les abords du refuge et du lac soient si calmes l'été. Mais le fond du premier étang, découpé de petites presqu'îles granitiques au milieu d'une eau plutôt claire pourra rappeler à certains des contrées littorales plus nordiques.
Photo 3: La partie amont de l'étang primer de Juclar. le refuge est à gauche sur la photo, sur un promontoire prêt du déversoir.
Je n'écrirai pas un roman car l'ensemble ne présente pas, hormis les précautions d'usage pour la moyenne montagne pyrénéenne, de difficultés notables.

Il fallait bien un bel itinéraire pour convaincre mes amis alpins (et bretons)... même en botte, bas et jupes pour la dernière partie (mais l'habit ne fait pas le moine, et n'empêche nullement de monter à un bon rythme...). Tiens tiens, y aurait-il du génépi dans les Pyrénées ?

Il fallait bien cela pour terminer la saison.

https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/neige-deja-de-retour-pyrenees.html


Photo 4 : L'étang du Couart, en aval de l'étang de l'Albe.


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mardi 10 octobre 2017

Pic de Coume d'Enfer (2733m), en boucle par les lacs de Fontargente dans la vallée de l'Aston.

En Haute Ariège, le pic de Coume d'Enfer est une belle montagne, imposante par son versant nord, qui peut se visiter assez facilement en boucle en passant par le bassin lacustre des lacs de Fontargente et le col du même nom, cent mètres au dessus, sur la frontière andorrane. On redescendra alors par l'étang de la Coume de Varilhes par la crête nord ouest, franchement pas difficile (mais ça n'engage que moi) puis on poursuivra en longeant le ruisseau du même nom dans cette belle vallée pastorale. Étant donné que le point de départ de l'itinéraire est assez élevé au Plat des Peyres (des pierres) à 1696m, c'est donc un itinéraire pas trop long. Le début de la montée depuis le port de Fontargente à 2260m pour rejoindre la crête de la cabane Sourde est assez raide mais la sente est cairnée. De part cet accès facile, on trouvera forcément un peu de monde... d'autant plus que le refuge gardé du Rulhe est juste là en face des lacs.
Photo 1 : Le pic de la Coume d'Enfer est celui de droite. L'itinéraire du jour part sur la vallée qui débouche de la gauche, suit la crête que voici en face, de gauche à droite (de l'est vers l'ouest), et redescend  pour arriver par la vallée qui débouche de la droite (ouest). Là, c'est la parking du Plat des Peyres. 
L'itinéraire offre de remarquables point de vue, d'abord sur les étangs de Fontargente (le plus grand fait tout de même près de 17 hectares de surface pour 40 mètres de profondeur) mentionnés ci-dessus puis sur l'estany de l'Isla (2371m) directement sous le pic, versant andorran, avec comme son nom l'indique une île au milieu. La muraille entre le pic de Ransol et celui de la Coume d'Enfer m'a paru assez impressionnante et belle en cette fin de journée, dominant les chevaux de Mérens qui broutaient près du ruisseau. Enfin, le panorama, depuis le sommet, court du massif du Montcalm jusqu'au pic Carlit à l'est et permet un très bon aperçu des montagnes de la Haute Ariège, le massif de la Tabe et déjà la montagne Noire plus au nord. On prendrait presque le pic d'Ascobes, vue de là, pour une tête d'éléphant.
On peut alors toujours se plaindre de la fréquentation accrue de ce genre de site mais il faut bien reconnaître que globalement la montagne est propre, si ce n'est de temps à autre une bouteille plastique qui a dû s'échapper d'un sac à dos. Même les abords du parking, bien aménagé, apparaissent impeccables. Alors il me semble que cette éducation des gens et ce respect des lieux restent le meilleur garant de notre liberté de gambader tranquillement dans les montagnes sans que l'on ait l'obligation de payer un quelconque droit d'entrée dans ces espaces. J'espère que ça n'arrivera jamais.
Lorsqu'on observe depuis le port de Fontargente, la réelle proximité géographique des granges de Soldeu (et au loin la station de ski), dans le Vall d'Incles, on se dit qu'effectivement la pression pastorale et les conflits entre ariégeois et andorrans pour l'utilisation de ces beaux pâturages n'a pas dû être toujours apaisante. Sans compter que c'était (c'est toujours...) un passage connu pour les contrebandiers... Michel Chevalier dans sa monumentale thèse de géographie, La vie humaine dans les Pyrénées ariégeoises (1956), précise bien (p.612) "à étudier les cartes antérieures aux créations routières du XVIIIème siècle, on a l'impression d'un réseau extrêmement  déconcentré. Au début du XVIIIè siècle, par exemple, cinq chemins convergeaient, à haute altitude sur les montagnes de Gudanes, vers le port de Fontargente". La montagne pyrénéenne est ainsi fréquentée depuis longtemps.


Photo 2 : Les étangs de Fontargente (la fontaine argentée) depuis la crête de la cabane sourde. En face sur le versant pastoral, vous trouverez le refuge de Rulhe.
Pour tout dire, même si l'endroit n'est pas le plus imposant des Pyrénées, j'ai trouvé simplement en arrivant au parking que c'était particulièrement beau cette face nord et ces vallées pastorales qui débouchent là. On pourrait simplement rester à pique niquer et à regarder la montagne pour ceux qui n'ont pas la force d'aller plus loin. Pour ceux qui veulent s'envoyer ça m'a semblé être un bel itinéraire. Et puis le sentier de la vallée de l'étang de la Coume de Varilhes, lorsqu'il a rejoint le Plat des Peyres est vraiment particulier, en se faufilant entre les gros blocs (d'où le nom des lieux peut-être...), descendus du versant et plantés là, au milieu de l'herbe rase et des ruisseaux. A la tombée de la nuit, c'est vraiment charmant.

Photo 3 : Non loin de l'étang de la Coupe de Varilhes, regards vers le sud et la crête frontière d'avec l'Andorre que nous venions de laisser. Nous sommes descendus du pic de Coume d'Enfer par le versant ensoleillé à gauche (ouest).

Photo 4 : A l'approche du sommet du pic de Coume d'Enfer, vue sur l'Estany de l'Isla (besoin d'expliquer le sens du nom?)


Photo 5: Mon itinéraire...


jeudi 28 septembre 2017

Pic de Couillac (2601m), les bouquetins et l'étang de la Hillette.

Comme souvent dans le Couserans ariégeois, pour celui qui veut atteindre la crête frontière, le chemin sera long car on part de bas. Le pic de Couillac (2601m) ne déroge pas à la règle depuis le parking de la Peyre à 1050m. Mais cette très belle vallée du cirque de Cagateille, celle des premiers montreurs d'ours, ravira tout le monde en offrant plusieurs points vraiment remarquables, à chaque étage de la montagne.  Le cirque de Cagateille, et ses nombreuses cascades, est un des grands cirques glaciaires des Pyrénées et est classé, avec les vallées qui le surplombent, au titre des sites protégés français. Il fallait donc vraiment être blasé pour ne pas trouver son bonheur ici en cette magnifique journée d'automne. Et puis, on pourra probablement croiser le peu farouche bouquetin... Et si vous n'arriviez pas à en apercevoir, vous pouvez toujours vous arrêter au château de Seix et visiter le musée qui est installé, avec l'étage qui lui est dédié.

Photo 1: Bouquetins, juste en dessous de l'étang de la Hillette.
La montée reste rude, le sentier dans la forêt du cirque de Cagateille est aménagé. Lorsqu'on sort de la forêt, on trouve des affleurements granitiques qui permettent d'avancer vite pour se retrouver à l'étang de la Hillette et sa forme si originale qui fait penser soit à la triple pointe de fourche, soit à l'idéogramme qui signifie montagne en japonais ou chinois ... (enfin ça dépend dans quel sens on le regarde, mais avec un peu d'imagination...). Il est indiqué 3 heures pour le lac et son refuge. En fait, son nom proviendrait de la presqu'île qui couperait l'étang en deux (enfin presque). Et celui du pic, comme couillade, signifierait col large en herbe.

Photo 2 : vue sur l'étang depuis le chemin qui monte au col.
Photo 3: Pratiquement depuis le sommet du pic de Couillac, vue sur l'étang de la Hillette.
Et si on veut aller plus haut, jusqu'au port de Couillac, autre passage traditionnel vers le Palais Noguera catalan, puis au pic du même nom, comptez deux heures et trente minutes de plus. Le panorama est vaste, mais vers l'ouest le massif de la Maladeta sera caché  par l'imposant pic de Certescans et sa retenue au pied d'un kilomètre de long. Le massif du Montcalm à l'est est lui bien visible.

Photo 4 : Le pic de Couillac, vue depuis non loin du col du même nom.

Photo 5 : Voilà, un dernier regard au cirque de Cagateille, à l'heure de regagner la voiture.

jeudi 14 septembre 2017

Pic de Tristagne (2878m) par l'étang Fourcat et les myrtilles


Photo 1 : Au sommet du pic de Tristagne (Tristaina en catalan) à 2878m. Au fond, derrière le massif du Montcalm (de droite à gauche, le Montcalm, Verdaguer, la pique d'Etats et la Punta Gabarro, tous à plus de 3000m)


Voilà, un sommet (Tristaina en catalan d'Andorre du latin tria stagna trois étangs, d'après le Diccionari catalans-valencià-baléar de l'Institut d'Estudis Catalans), qui par son accès ariégeois au nord, le parking de la centrale électrique de Pradière, à 1150m, dans la vallée d'Artiès, en amont d'Auzat, nécessitera une longue montée. Mais le visiteur sera récompensé par le grand nombre de plans d'eau, naturels ou pas, qu'il pourra visiter et le vaste panorama du pic Carlit à l'est, à l'Aneto à l'ouest. Alors même si l'itinéraire comporte quelques sévères raidillons (entre l'étang d'Izourt et le refuge de l'étang Fourcat), on sera content car il m'a semblé que cet étang Fourcat était imposant de par sa superficie et sa profondeur supposée et le bleu profond de ses eaux. Le Petit Etang Fourcat, juste au dessous, n'était pas en reste avec son bleu tropical ce jour-ci. Le pic de Tristagne les domine au sud, et depuis la crête qui mène à ce dernier, la vue sur le versant andorran au sud et les lacs de Tristaina (on ne voit que les deux plus hauts, l'étang de Tristaina, et celui du milieu, et la station de ski d'Arcalis en face) est un enchantement. Mais pour cela il faudra d'abord grimper à la porteille sur la ligne de crête frontalière à 2680m par une sente balisée bien raide et souvent un peu croulante, puis suivre cette ligne de crête vers l'ouest. Ligne de crête sur laquelle on posera parfois les mains.

Photo 2: le gispet a dû avoir un peu "frais" pendant le dernier week end neigeux.




Photo 3 : L'étang Fourcat, à 2410 m. Au fond, le refuge gardé qui doit fermer ce vendredi. Vue depuis la pointe sud du lac. Dans le dos du photographe, le chemin qui part vers la porteille menant au sommet.
Alors même si le chemin est long, en cette saison, avec une météo stable on pourra passer la journée complète dans la montagne. On aura peut-être l'occasion ainsi de voir en fin de journée alors que l'ombre a déjà gagné le fond de la vallée, à deux pas au dessus de l'orry de la Caudière, quelques isards mangeant paisiblement dans les champs de myrtilliers (et il y en a encore).  Enfin le passage au barrage de l'étang d'Izourt permettra de se rappeler de la tragédie ayant entraînée la mort de 31 personnes (dont 29 italiens) en 1939 lors de la construction du barrage.
Peut-être faudra-il compter quatre heures pour le refuge, puis 3h A/R pour le pic (horaire donné au refuge), et donc vous calculez pour redescendre, ah ah ah ... Mais du coup, sur ce versant vous serez quand même probablement plus tranquille que sur l'andorran où il faut à peine une heure pour monter à l'étang de Tristaina depuis le parking de la station.

Photo 4 : Au premier plan, l'étang de Tristaina  

Photo 5: Vue depuis les alentours de l'Etang Fourcat. Au fond, au centre, la porteille, avec comme un névé (mais s'en est pas un) sur la crête/frontière menant au sommet à gauche.



Photo 6 : En redescendant, au dessus de l'étang d'Izourd. (Photo de Vincent)

jeudi 7 septembre 2017

Pic de la Frondella occidental (3001m), pas si simple en fait.

Le pic de la Frondella occidental, en Aragon, est le sommet de plus de 3000m le plus à l'ouest de la chaîne des Pyrénées, dans le massif du Balaïtous. Dans Le guide des 3000 de L.Alejos, il est coté facile plus. C'est vrai que jusque sous la partie finale, ce n'est pas compliqué puisqu'il faut remonter l'immense versant cairné depuis les lacs d'Arriel. Mais arrivé au pied de la paroi finale au dessus du névé éternel, l'itinéraire se dirige vers la droite et il reste un passage sur une vire, qui permet d'accéder à la crête puis au sommet, qui m'a franchement paru exposée. J'ai hésité à deux fois avant de me lancer mais j'ai eu l'impression qu'il ne fallait pas se rater (voir photo ci-dessous). C'est aussi pour cela que lors de ma première visite, j'avais préféré renoncer car c'était gelé. Inutile de dire que je n'ai pas fait le malin et que l'on ne le conseillera pas à tout le monde. Et puis si on décide de faire tout ça au départ du parking du barrage de la Sarra (1440m), au dessus de Sallent de Gallego, en une journée, il faut bien compter 7-8 heures A/R, au moins.
On peut venir aussi par ici pour visiter les nombreux lacs d'Ariel (voir les photos ci-dessous) que l'on surplombent depuis le sommet, en remontant la vallée de la rivière Aguas limpias (joliment encaissée au début) au dessus de Sallent de Gallego. L'ensemble lacustre a de la tenue entouré de ses hauts sommets comme le Balaïtous ou le Palas.


Photo 1 : Il s'agit de la fameuse vire. Il faut donc à partir du premier cairn aller au deuxième que l'on voit au fond...

Photo 2 : Ibon del Arriel alto, à peine quelques mètres en dessous de 2200 m.
Photo 3 : Ibon del Arriel abajo, peu profond.
Photo 4 : Depuis le sommet, vue vers l'ouest vers le pic du Midi d'Ossau (2885m), au centre. Juste devant le pic d'Arriel (2824m). En bas à droite, c'est le barrage (embalse) de Arriel alto vers 2200m d'altitude. Je n'ai franchement pas trop traîné au sommet car déjà concentré sur la descente (hum hum hum) : aucun parasite dans mon cerveau, il s'agit d'arriver entier.  




lundi 28 août 2017

Le Djebel Toubkal (4167m), au sommet du Maroc.

Le Djebel Toubkal est le point culminant du massif de l'Atlas au Maroc et du pays lui-même, à 80 km au sud de Marrakech (pendant longtemps on pensait que c'était le djebel Ayachi). Son ascension ne présente aucune difficulté technique (ça n'engage que moi). Mais son altitude élevée (4167m) en fait une longue randonnée qui nécessite une nuit au refuge du même nom à 3200m. L'ensemble paraît bien plus imposant que dans nos moyennes montagnes européennes. On peut toujours aussi se lancer le défi de le faire dans la journée, pour les sportifs, mais peut-être éviter de le faire au mois d'Août et les fortes chaleurs, en sachant qu'on part d'Imlil à environ 1700 m d'altitude où on peut laisser la voiture sans problème. Le chemin est bien tracé, balisé, parsemé de points de ravitaillement réguliers, à 2200m, 2600m et donc au refuge, où l'on peut se désaltérer dans des sortes de petites buvettes. Ainsi, tout est fait pour en faire un sentier fréquenté (pas mal de monde en septembre), tant par les marcheurs étrangers que marocains. On évitera simplement de se fumer un petit join avant de monter si on veut arriver au bout... Visiblement désormais depuis 2019, il faut prendre obligatoirement les services d'un guide...

Photo 1: Le refuge du Toubkal. Au fond, dans les nuages de l'orage qui se profile, c'est le sommet de l'Oukaïmeden (la station de ski). Le refuge, géré par le CAF de Casablanca, a été nettement agrandi depuis vingt ans. A cette époque, seuls les deux premières parties au premier plan constituaient le refuge, avec 30 couchages (contre aujourd'hui 100 à 130). Cela n'empêche toutefois pas le bon accueil et de manger un tajine au repas du soir.  Il y a même un deuxième refuge derrière. On est dans une vallée où les glaciers ont laissés les formes de relief caractéristiques.
Photo 2 : Le sommet de la montagne, caractéristique. Toubkal vient du berbère/amazigh Tugg Akal qui signifie "celle qui regarde en haut la terre".
Bien sûr il est fréquenté aussi parce que c'est simplement beau et que le panorama depuis le sommet est exceptionnel, sur le versant sud qui file vers le désert et le massif de Sirouah, et le versant nord où Marrakech doit être visible (pas en ce jour, un peu couvert).
Photo 3: Vue prise d'un peu avant le sommet et qui embrasse une bonne partie du cheminement de la montée finale. le refuge est au fond en bas, dans la partie ombragée.
Photo 4 : Extrait de la carte au 1/50000è, affichée au refuge. On peut se les procurer au service de cartographie à Rabat, même si on peut y être réticent à vous les vendre. Vers 2200 m, on retrouve au lieu de pèlerinage au sanctuaire de Sidi Chamharouch, le roi des djinns "le roi des diables" m'a t-on dit dans un café du lieu. Comme il est possible de louer des ânes pour vous monter là haut ou porter vos affaires, on croise parfois des cortèges un peu originaux pour celui qui s'imagine s'engager dans un simple chemin de grande randonnée. C'est un lieu mystique, vivant, un peu à l'écart du chemin symbolisé par un gros rocher blanc de chaux qui permet de le localiser. On vient y chercher notamment des guérisons miraculeuses..
Photo 5 : En zoomant depuis le sommet, vue vers le nord et le point de départ Imlil, petit Chamonix local où vous trouverez de tout. C'est vivant, et sous un orage, attablé à une terrasse de café, c'était charmant. Le premier village que l'on voit sur la photo est celui d'Around, où une piste arrive.
Photo 6 : Tout près du départ, Imlil est au confluent de la vallée qui remonte vers le Toubkal (dans le dos du photographe) et celle qui arrive du tizi (col) n'tamatert (au fond à droite). En tout cas, ici c'est l'étage inférieur de la montagne avec ses cultures en terrasse, ses vergers de noyers, pommiers ou poiriers, avec les systèmes d'irrigation en rigole. Il est clair que l'activité économique liée à la pratique de la montagne permet à de nombreuses personnes, et jeunes, d'y vivre. Plus haut, c'est vraiment pelé même si on ne voit pas tant que ça de troupeaux ovins ou caprins. L'ancienne casbah que l'on voit tout à gauche sera transformée en lamaserie pour les besoins du tournage du film "Dunkun" de M.Scorsese, inspiré de la vie du Dalaï Lama. De vieux berbères faisant office de figurants pour des tibétains.


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Trophée de l'isard (les 30 ans) à l'Hospitalet près l'Andorre (Ariège)

Nous étions plus de 115 participants hier à L'Hospitalet près l'Andorre pour courir dans les montagnes (et se tirer un peu la bourre...) lors de cette trentième édition du trophée de l'Isard. Cette course a été la première à être organisée dans l'Ariège dans les années 80, sur un circuit de 15,6 kilomètres aujourd'hui (14 à l'époque car on traversait la RN20, aujourd'hui on passe dessous avec un petit détour et on partait de la place du village, plus proche). L'itinéraire monte par la vallée du Sisca et redescend par celle du Pédourrès, en passant par la porteille du Sisca à 2440 mètres d'altitude et en côtoyant les jolis lacs du Sisca ou Pédourrès, soit 1000 mètres de dénivelé positif et négatif, sur un circuit finalement assez éprouvant.
Je n'ai pas l'habitude de courir avec un chronomètre ou des gens, même si j'aime descendre en trottant. Je fais donc régulièrement une exception pour cet évènement qui anime le village lors du dernier week end d'août, et qui avec l'appui des bénévoles, en fait un moment particulier de mon calendrier montagnard. Le repas en suivant y est aussi un moment important, vraiment convivial, avec cette année les agneaux à la broche et la charcuterie faite à partir du cochon tué dans l'année (et le vin rouge qui accompagne, c'est qu'il ne s'agit pas de se déshydrater bêtement... ça va mieux les crampes Manu?).

Photo 1 : L'affiche, qui n'a pas été trop affichée.
C'est aussi l'occasion d'y côtoyer des gens remarquables et discrets comme Brice Delsouiller, vainqueur pour la énième fois en 1h34:36, à qui Arte a dédié un très beau documentaire, rediffusé cet été et le doyen de l'épreuve Jean Louis Rouch qui à plus de 80 ans est toujours là avec son sourire. Et puis Arnaud, ami d'enfance, maire du village, qui a repris le flambeau de son père Robert. Je me rappelle très bien du moment où ce dernier, sur la place du village, un soir d'août, il y a bien longtemps, avait parlé de ce projet. Lors de la première édition, avec Arnaud, nous étions 41 Mon temps de parcours et mon classement seront bien anecdotiques...
Enfin, on pouvait aussi acheter sur place du miel produit dans ces montagnes par Jacques Grassaud, qui un temps s'était occupé aussi de l'organisation de la course après le décès de Robert. Et qui avait permis que l'aventure se poursuive. Aujourd'hui c'est l'association de La Devessette qui s'en occupe, avec notamment Laurent Diaz, pour les photos et les résultats... Souvent des initiatives personnelles sont à l'origine de belles aventures collectives...

Alors finalement on adore revenir courir dans ces montagnes que l'on connaît bien, quitte à connaître quelques cuisantes défaillances, notamment sur la fin et l'ultime petite remontée pour passer le pont sur l'Ariège. Rien à faire en ce qui me concerne, j'y reste planté, comme je reste planté dès le départ, dès que ça grimpe vraiment et qu'on ne voit déjà plus les premiers s'envoler... On essaye alors de coller à la première féminine en espérant tenir le rythme. Et puis souvent la première féminine n'est pas celle que l'on croit, car en fait elle vous a largué dès le début (et même souvent la seconde et la troisième...), et vous ne connaitrez son visage que lors de la remise des trophées...ah ah ah... Mais tout de même, lorsqu'on a réussi à reprendre son souffle en général pour moi après le premier contrôle du pont des Pouzouilles et tant qu'on n'est pas dans le rouge, le plaisir est bien là, à courir sur les replats et que l'endorphine vous aide à grimper à la baillette (porteille du Sisca), le col. Là c'est bon, vraiment bon et on est prêt pour la descente, à fond la caisse, au moins au début car enfin hier j'ai fini comme j'ai pu, mais une minute plus tôt que l'année dernière.


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dimanche 30 juillet 2017

Le pic d'Ayous (2288m), dans la montagne pastorale. (Pyrénées-Atlantiques)

                                                                                                                               
Ce sera une simple évocation pour une ballade dans une montagne vivante depuis le barrage de Bious Artigues (1420m) et ses forêts environnantes: vivante car pastorale, au milieu des troupeaux de vaches et de brebis mais aussi des chevaux et des cochons (et donc des vautours), passant par la cabane de Cap de Pount pour acheter le délicieux fromage de brebis. On remontera ensuite le versant en face pour faire le tour des lacs d'Ayous, montant au passage jusqu'au pic d'Ayous (2288m), point culminant de l'itinéraire. Cette partie sera en permanence sous le regard bienveillant du majestueux pic du Midi d'Ossau. La vallée dans laquelle s'inscrit ce chemin est très ouverte car d'un point de vue géologique il semblerait bien que ce soit l'ancienne caldeira d'un vieux volcan pyrénéen, et le pic d'Ayous, ainsi que les autres sommets de cette ligne de crête, semble être les rebords de celle-ci. Le pic du Midi est semble t-il lui composé de matériaux volcanique de l'époque hercynienne surélevés plus tardivement lors de la création des Pyrénées, au quaternaire. Chacun pourra faire de magnifiques photos qui ranimeront les plus blasés.

Photo 1 : Le pic du Midi d'Ossau et le lac Gentau, depuis le refuge d'Ayous.

Photo 2 : Au lac Casterau, 
- Bon, j'y vais ou j'y vais pas...?
Photo 3 : Toujours au lac Casterau 
- Dis donc toi, qu'est-ce que tu en penses? J'y vais ou j'y vais pas...?
- Mais vas-y, qu'est ce que tu te poses toutes ces questions!
Bien que peu majestueux et très facile d'accès, je trouve le pic d'Ayous avec ses teintes grenats d'argile rouge, de grès et de conglomérats permiens, simplement beau et attachant.Il fait contraste avec le bleu des lacs qu'il domine, le vert des pâturages parsemés d'iris des Pyrénées et de chardons bleus des Pyrénées. Et lorsqu'on arrive sur la ligne de crête, on découvre au nord l'harmonieuse et longue vallée du ruisseau de la Baigt de Ste Court et jusqu'au pic d'Annie.

Le lac de Casterau, premier rencontré, offre son cadre harmonieux, à deux pas du lac Paradis, et son eau aux troupeaux assoiffés, et éventuellement au visiteurs échauffés. Là, on est en terrain calcaire, et la résurgence de ses eaux se fait quelques centaines de mètres plus bas.


Photo 4 : Le fameux fromage de brebis, fabriqué par Isabelle de la GAEC du Bénou, à la cabane de Cap de Pount.
Il n'y est pas interdit de bivouaquer, les éleveurs sont bien là, on n'a pas besoin de payer pour entrer dans cette zone et la montagne reste propre car les nombreux visiteurs français, espagnols ou autres sont éduqués et respectueux. Cette zone n'est donc pas réellement sauvage (c'est balisé mais pas de manière ostentatoire), et elle ne doit pas l'être, mais elle n'est pas non plus un parc d'attraction. J'aime bien les pancartes (ou bornes) indiquants le chemin aux croisement. Pourvu que ça dure...


lundi 17 avril 2017

Traversée intégrale à pied, seul, de l'île de Santo Antao (Îles du Cap Vert).

Finalement, et ça va paraître prétentieux (et le titre est un peu pompeux), mais le plus difficile sera de faire un choix sur les photos à garder tant les paysages furent souvent époustouflants. La traversée en 6 étapes (avec une journée en plus pour faire l'ascension du point culminant), au départ de Vila de Pombas, sur la côte est, jusqu'à Tarrafal de Monte Trigo sur la côte ouest, à l'aide de la carte Kartenverlag au 40 000è, de l'île de Santo Antao fut magnifique et variée. Voici les étapes:
- Villa de Pombas - Espongeiro
- Espongeiro - Ponta do Sol
- Ponta do Sol - Cha de Igreja
- Cha de Igreja - Alto Mira III
- Alto Mira III - Casa Luciano
- Casa Luciano - Tarrafal de Monte Trigo

Photo 1 : A l'assaut  de la Bordeira de Norte, étape 5. Pour moi, le passage le plus impressionnant.


Je m'étais fait un peu de soucis avant de partir, pensant que ce serait compliqué et puis... Et puis, j'ai imaginé mon itinéraire plus ou moins en fonction de ce que proposait les agences de voyage (elles font quand même passer par les plus beaux endroits...). Et puis, j'ai pu acheter la fameuse carte à la gare maritime de Ponto Novo (mais elle est disponible à l'aéroport de Mindelo-Sao Vicente)... Et puis j'ai constaté qu'elle était franchement précise et que malgré les précautions d'usage, sur place, elle était digne de confiance (et je n'ai plus eu besoin de ce que j'avais trouvé sur internet). Et puis aussi, j'ai pu voir en commençant à marcher que les sentiers étaient, pour les principaux, correctement balisés (sans excès et c'est pas plus mal). Leur qualité était exceptionnelle, car beaucoup sont pavés, avec des petits murs d'accotement. Que de toute façon, il y a toujours, ou au moins très souvent un habitant pour vous indiquer le chemin. Et que les cap-verdiers sont gentils (au sens non péjoratif du terme). Et que, et que, et puis, et puis... Les logements sont biens là, souvent de très bonne qualité, qu'on y mange bien...


Photo 2 : Mon itinéraire...


Alors je ne vais pas faire la critique des voyages en agence. J'ai choisi de partir seul, parce que j'aime être complètement autonome (et que aussi personne n'a voulu venir avec moi...ah ah ah) simplement, et seul... Mais les agences créent des emplois de guide sur place. Et pour en avoir vu et côtoyer un peu, ils permettent aux touristes d'avoir des informations et des connaissances du pays que je n'ai peut-être pas eu... Et vu les difficultés économiques de celui-ci (même s'il progresse), c'est important de créer ces emplois valorisants. Alors, j'ai quand même fait appel sur place à un guide ou au moins à quelqu'un qui vous ouvre le chemin : c'était l'avant dernière journée pour monter au sommet du point culminant de l'île le volcan Tope de Coroa (1983m d'altitude). J'avais lu je ne sais plus où que c'était obligatoire mais en fait apparement non m'a dit le patron de la pension. Et que le lendemain, j'ai repris la même personne pour m'ouvrir le chemin de la dernière étape sur les deux premières heures et demie. Ça m'a coûté 5000 escudos (moins de 50 euros), mais je ne les regrette pas.

Photo 3 : En remontant donc la vallée de Paul. 
Donc voici, les étapes,
- Jour 1 : Vila das Pombas - Espongeiro (environ 7 heures de marche). C'était bizarre mais une fois la marche engagée, le stress m'a définitivement quitté. J'avais cependant eu le temps de me charger de 3 bouteilles d'eau, soit quasiment 5 kilos de plus (pour un sac de moins de 10 kilos que j'aurais pu encore alléger). Et puis la première vendeuse de fromage de chèvre sur le port de Porto Novo a réussi à m'en vendre un, puis en route je n'ai pas su dire non à une autre qui me proposait du café en grain (je déteste cette boisson mais j'adore son odeur), donc me voici avec un petit kilo de plus et enfin, au plus fort de la montée finale, Rosinha vendait aussi du café mais surtout de la confiture de papaye... Heureusement qu'il n'y avait plus d'autres vendeuses... J'aurais dû alors acheter un âne plutôt pour porter toutes les denrées... Un peu de poids supplémentaire...
Photo 4 : Plus haut dans la vallée de Paul, près de la Caeça de Figueiral. les habitations sont toujours globalement construites sur des buttes naturelles en dehors des lieux exposés aux tumultes des rivières en cru (rares mais dévastatrices) ou des glissements de terrains. Le climat est globalement sec (pas plus de 350 mn par an pour les endroits les plus humides) mais lorsqu'il pleut ça tombe fort, généralement en septembre... Demandez à Mimi à Casa de Igreja.
Enfin, dès le premier jour, j'ai appris à affiner la lecture de la carte topographique au fur et à mesure des montées et des descentes... Oui, j'ai voulu prendre l'itinéraire 102 (Figueiral de Paul) de la carte pour éviter la piste (itinéraire 101), pensant à une montée continue. Et puis évidemment, après la Cabeça de Figueiral où j'ai acheté le café (mais ça fait petit bar aussi), ça redescend aussi sec de 250 mètres de dénivelé... (et puis il faut les remonter de l'autre côté...).  La vue sur le haut du cirque et le pico de la Cruz est impayable. C'était au coeur de l'après-midi... Enfin, face à la muraille de basalte du versant dans la montée vers la Cova de Paul, je me suis demandé par où passait ce chemin. Et cela fut une des impressions majeures, fortes et fréquentes de ce périple. Alors on monte, on monte, sur un chemin pavé, dont les virages se resserrent au point de ressembler au corps de python posé sur une branche.
Photo 5 : A l'approche de la Cova de Paul, on se retourne pour voir le chemin parcouru. Et reprendre son souffle...
En se retournant, la vue était fantastique et on reste tellement admiratif du travail des cap-verdiers qui ont construit ce(s) chemin. On prend alors des photos à chaque virage en se disant "c'est beau, c'est beau...". On regarde juste en dessous, sur le lacet précédent, et on en aurait le vertige. J'apprendrai plus tard que la principale route, pavée, qui traverse l'île du nord au sud, de Porto Novo à Ribeira Grande, l'estrada da Corda (la route de Corda) n'aurait commencé à être construite que dans les années 30 et jusqu'en 2009 sera la seule. Les prisonniers de Salazar mettront plus de vingt ans pour la construire et lustrer les petits pavés. Pour une des versions que j'ai pu trouvé, sinon voir le lien c-dessus...  Alors de toute façon, les chemins sont vitaux et une manière de vivre. Mais il n'y a pas que les chemins qui laissent une impression si forte. Cette vallée de Paul est une des plus vertes de l'île, l'eau y coule de manière permanente toute l'année et cette ressource est utilisée par les habitants pour cultiver tous les parcelles possibles avec la canne à sucre, maïs, igname, bananiers, manguiers... Alors on y construit des terrasses de culture partout. Il en va comme des vaches dans la montagne corse, on en trouve à des endroits complètement improbables. La misère et une immense force de travail peuvent engendrer cela. Ce sont de véritables ouvrages d'art. Cela mériterait d'être classé au patrimoine de l'humanité (bon après ils seront envahis peut-être par les touristes...). La Cova de Paul (ancien cratère de volcan au coeur de la forêt de pin) marque donc la fin de la montée et on rejoint au fond la fameuse route pavée qui traverse l'île. On peut la suivre jusqu'au gîte d'Espongeiro (Casa Espongeiro), au bord de la chaussée (mais le trafic est vraiment faible) où je n'avais pas réservé (il en est hors de question) et dont j'avais trouvé la référence dans le guide Le Petit Futé. On y est super bien, il fait frais, l'apéritif en guise de bienvenue, rhum arrangé gingembre, (Casa Natachou, accroche-toi...) et le repas magnifique... Bon j'arrête là, mais vraiment les entrées me parurent exceptionnelles, bonnes et présentées finement... Tout cela après la douche, et le dernier tronçon de marche sur la route pavée qui m'a parut tant plaisant et apaisant, après n'avoir fait quasiment que monter ou descendre brutalement. J'avais l'impression de revoir les reportages documentaires d'Arte. Et j'étais seul, shooté à l'endorphine. Car oui, vraiment, j'étais crevé et je me suis demandé toute la soirée, avec les 3 autres personnes présentes, si j'allais vraiment la faire cette traversée...

- Jour 2 : Espongeiro - Ponta do Sol (peut-être 5 heures de marche)
Après une nuit, d'un trait, lourde et régénérante, oui bien sûr... Mais ce deuxième jour allait être plus cool. J'ai accompagné Trevor qui descendait vers Ribeira Grande, en claquette (lui pas moi...), par choix... Dès qu'il le peut, il le fait m'a-t-il dit... Alors c'était parti pour "probably the slowest hike of your life..." m'a t'il aussi dit avec son accent Irlando-londonien... Effectivement, ce fut long (j'ai eu l'impression de pouvoir le faire dans la matinée et finalement suis arrivé à destination en fin d'après-midi, ah ah ah), car aussi il prenait des photos à chaque virage (et que des virages, il y en a beaucoup...) et qu'en gros on a fait le même type de chemin que j'avais fait la veille mais en descendant, dans la vallée parallèle. Mais ce fut surtout super agréable avec lui et encore magnifique. La descente, sèche, puis la remontée sur Losnã, nous a encore époustouflé par ces paysages où le travail des humains épouse le relief au plus près avec leurs cultures et leur sentiers, avec les petits hameaux sur les lignes de faîte qui descendent vers le fond de la vallée et les cours d'eau au fond.
Photo 6 : En redescendant d'Espongeiro, à Chã de Mato 
On peut aussi sentir plus bas les odeurs, doucereuses, de canne à sucre qu'on est en train de purger de leur jus et qu'on distille. Un peu enivrant mais heureusement aucune vendeuse à l'horizon... C'est le hameau de Xôxô, qui marque l'arrivée de la route bitumée que nous emprunterons jusqu'à Ribeira Grande, la capitale de l'île, et son joli centre ville et sa place bordée de la grande église et de ses bâtiments coloniaux de belle facture...
Photo 7 : Le hameau de Losnã. On remontera en face jusqu'au hameau avant de basculer vers la gauche. 
Peu de traffic, quelques aluguers (transport collectif) et c'est tout. Alors on discute en regardant le paysage. On se séparera au centre de la ville, une heure après, à côté distributeur automatique... Et puis j'ai continué tranquillement jusqu'à Ponta do Sol (Pointe du soleil?) par la belle route côtière pavée, elle aussi, entre la mer et les falaises... Il y a de nombreuses possibilités de logement et beaucoup proposent de la musique live ce soir... Alors on se méfie car ça parait bien touristique... Et puis, et puis encore, une surprise à l'hôtel (le premier en arrivant en amont de la grande place, Résidencial Ponta do Sol 2)... Un groupe avec deux soixantenaires qui jouaient de la morna. C'est magnifique, tellement, qu'après la bière au bord de la mer, j'ai pris deux verres de vin rouge de Fogo, et puis ils m'ont proposé d'aller continuer chez eux, car j'étais le seul à les avoir écouté jusqu'au bout, où là c'était le rhum et hop deux verres de plus, des reprises de Cesaria Evora (on ne vient pas aux îles du Cap vert que pour marcher...), puis on me montre l'atelier de fabrication de mandoline (dont celle avec lequel un des musiciens joue) (il avait l'air un peu déçu que je ne lui propose pas de lui en acheter une, mais bon, pour la laisser sur une étagère au retour et surtout me la coltiner sur le sac à dos...), et puis le troisième, un petit jeune, à minuit passé me propose d'aller boire un dernier verre sur la place, avec la jeunesse locale... Sur ce chemin-là, j'aurai droit à une dernière sérénade à la fenêtre de la soeur d'un des plus vieux musiciens (nous étions encore trois...). Alors bon, ce sera un jus de mangue s'il vous plaît... En plus, il m'invite... Et puis je suis quand même allé me coucher... Et puis, et puis, toujours...
Photo 8: Dans les rues de Ponta do Sol
- Jour 3 : Ponta do Sol - Châ de Igreja (un peu moins de 5 heures)
Alors je n'étais pas trop frais ce matin-là pour partir car on ne peut pas dire que l'alcool apaise le sommeil. Mais le parcours de ce jour, complètement maritime, puisqu'il longe le littoral jusqu'à Cruzinha da Garça (le héron?), avant de remonter un peu vers le joli petit bourg de Chã (le champ) de Igreja (église), réveillera les blasés me semble t-il. Le sentier qui fait suite à une toute petite route carrossable pavée à partir du village perché de Fontainhas (voir photo ci-dessous), est un classique de la randonnée sur l'île. Il n'en reste pas moins magnifique et incontournable.
Photo 9 : Une vue de Fontainhas, une parmi quelques centaines d'autres sur internet...
Les 5 heures nécessaires pour le parcourir dans sa totalité que j'ai pu lire partout, sont évidentes. Ceux qui mettront moins auront soit un bon rythme, soit un sac léger. Le second permettant le premier aussi... ah ah ah. L'ensemble donne une impression sauvage bien qu'on trouve quelques petits bars sur le parcours dans les quelques petits hameaux au débouché de vallées où les cultures en terrasse tendent à s'effacer. Le sentier semble longtemps suspendu au dessus des flots, coincé contre la falaise. Attention aux coups de soleil car le vent marin laisse une impression de fraîcheur un peu traître... En arrivant à Cruzinha da Garça, on pourra alors manger du poisson au petit restaurant du centre avec vue sur la baie de Cruzinha qui immanquablement attire le regard avec ses rouleaux qui viennent s'échouer sur les gros galets noirs du bas des falaises. Ça semble briller de loin. J'apprendrai là aussi plus tard, qu'un itinéraire y passe pour ensuite remonter dans la Ribeira de Inverno.  Mais c'était un peu engagé. Et ça m'a parut quelque peu magnétique...
Photo 10 : Sur le chemin de Cruzinha da Garça (au fond)
Alors après tout ça, en remontant la piste vers Chã de Igreja, on passe devant le lodge (même si ce mot ne me semble pas trop adapté) Kasa de Igreja, tenue par Mimi, une française, et qui pour tout dire est absolument charmant, soigné, fin, où on mange bien et où là aussi, on est accueilli avec un apéritif (cette fois-ci grog c'est à dire rhum, au miel) délicieux. Les prix, vu le confort, m'ont paru plus qu'honnêtes. Cela peut être une bonne base pour rayonner dans le coin tant les possibilités de ballades sont nombreuses. Et puis, franchement la patronne est au petit soin avec ses clients. On peut alors faire juste un petit tour au centre du village en fin de journée, à l'ombre des grands arbres devant l'église. Des personnes  plus âgées discutent tranquillement sur un banc devant une maison basse, tandis que des jeunes hommes sont hypnotisés par le match de foot du championnat portugais (les deux heures de décalage horaire sont parfaites...). J'en profite pour acheter du fromage (queijo) de cabra (avec la confiture de papaye, je m'en délecte d'avance) à l'épicerie (mercearia) du coin pour le lendemain, et de l'eau (en permanence 3 litres avec moi). En fin de journée, avec l'ensemble des cultures, irriguées par l'eau des concessions de la montagne, l'ensemble paraît presque luxuriant...
Quitter ce petit paradis est un effort, si on ne se met pas en tête certaines idées...

 - Jour 4 : Châ de Igreja - Alto Mira III ( au moins 9 heures de marche)
Donc oui, il a fallut quitter ce petit coin de paradis au petit matin pour l'étape la plus longue de cette traversée, en remontant tout d'abord la vallée par la piste, puis la route goudronnée (sur deux-trois kilomètres?), avant de prendre à droite la route pavée vers Garça de Cima, le tout pendant une heure trente environ. Il existe des chemins et des sentiers par le fond de la vallée en guise d'itinéraires bis... Mais j'aime marcher le matin, avec un traffic automobile faible, sur ces routes pavées. Le bruit des pas est absorbé par les pavés qui brillent quelque peu.

Photo 11 : Garça de Cima après avoir récupérer le sentier.
A partir de là (une maison blanche sur la gauche que les locaux vous indiqueront), commence alors la montée proprement dite (bien qu'on soit déjà à plus de 500 mètres d'altitude) vers la Cova d'Espadona, large d'un kilomètre, sur la ligne de crête à 1500 mètres d'altitude et ses zones plus pelées sur la commune de Lagoa. A part un groupe d'allemands que j'ai doublé dans la montée, je n'ai pas croisé grand monde là-haut (itinéraire 210 de la carte). Si ce n'était l'heure, dans l'après-midi, j'oserais dire que le panorama, depuis les petits sommets qui parsèment cette ligne de crête, est fantastique car, au milieu de l'île, il permet une vaste vue. Mais l'air chargé de l'après-midi... Alors j'ai continué en récupérant une sorte de piste qu'il faut laisser après Cruz dos Maroços, en prenant comme point de mire un petit sommet avec une antenne au sommet (côte 1667), puis le sentier continue sur la ligne de crête en dominant la vallée d'Alto Mira où l'on descendra par l'impressionnant chemin de Salto Preto. Désolé mais ces fantastiques chemins suspendus n'ont cessé de m'impressionner. Juste avant le début de la descente proprement dite, le sentier sur la crête disparait sur quelques centaines de mètres, mais c'est dans une zone dégarnie et on voit en permanence le début du chemin suspendu... Après, le chemin de la descente commence, elle sera assez longue, environ 700 mètres de dénivelé et on commence à se dire qu'il faut mieux avoir les articulations en forme et bien s'hydrater si on ne veut pas qu'il se transforme en chemin de croix... On a toujours une vue sur l'ensemble formé par les deux hameaux de d'Alto Mira (le II Chã Queimado et le III, plus haut Chã d'Orgueiro).
Photo 12 : En redescendant vers Alto Mira II.
 C'est vraiment harmonieux car en s'approchant on se rend compte de toute l'activité agricole et de l'irrigation qui ont véritablement aménagé la montagne. Les couleurs de ces cultures et les quelques maisons colorées ressortent d'autant plus. On peut alors s'installer à la terrasse (?)/balcon de l'épicerie Disco à Alto Mira II et s'imprégner de tout cela, écouter les bruits de la vie rurale qui remontent après la torpeur de l'après midi. Le temps se couvre un peu, quelques gouttes... Le terminus de la route, pavée, qui remonte vers Alto Mira III, à 800 mètres d'altitude, et plus loin Chã de Morte, est juste là au-dessus à moins de 100 mètres, avec son petit clocher bleu. Je l'emprunterai plus tard pour rejoindre la pension (impeccable et pas chère 2000 pesos) à Alto Mira III, dont la façade multicolore est immanquable à la sortie... De la fenêtre de la chambre je ne cesserai alors de m'extasier de la vue, au soleil couchant sur la vallée avec les petites exploitations disséminées et les chants de coq (ça chante n'importe quand ces bêtes-là...). Je crois bien que c'est le paysage qui m'a le plus touché durant cette course. J'ai pensé alors à la vallée d'Ota/Porto en Corse pour le côté déchiqueté des versants et la lumière de fin de journée.

- Jour 5 : Alto Mira III - Casa Luciano (un peu plus de 6 heures)
Départ matinal, via l'itinéraire 302, par Forquinha (1040m), en remontant une petite vallée étroite où le chemin là aussi se fraye un passage, à la force de travail des cap-verdiers. Remarquable. Sur l'autre versant, c'est pareil, et je croise alors une troupe d'ouvriers, hommes et femmes, qui viennent de bonne heure, travailler à l'entretien du chemin. J'aimerais bien savoir alors qui s'occupe de l'entretien de ces chemins, qui financent, qui les a construit, quand... Je n'ai pas encore les réponses car je ne parle pas le créole portugais de l'île, ni le portugais d'ailleurs alors je ne peux poursuivre la conversation bien loin. Et pourtant, ça me démange... Jusqu'à Chã de Morte, le chemin s'apaise quelque peu, sur une sorte de plateau au coeur du cirque volcanique. On arrive bientôt vers le volcan point culminant de l'île et on a l'impression que ses versants se sont effondrés il y a longtemps donnant ce type de paysage, où un plateau, strié de ribeiras (rivière au sens littéral en portugais mais à rapprocher peut-être davantage des ravines antillaises ou des barancos canariens, qui au fond de la vallée de manière localisée garde davantage l'humidité) creusées par les cours d'eau intermittents, s'étale au pied d'immenses versants murailles. Pour ceux qui connaissent l'île de la Réunion, peut-être penseront-ils alors à elle, en plus sec. Chã de Morte fait office de petit centre régional.
Photo 13 :  A l'entrée de Chã de Morte. Maison traditionnelle avec le papayer devant. La confiture de papaye est un vrai délice.
On passe devant le collège, tout neuf, et on peut observer la jeunesse locale, que l'on sent pleine d'énergie dans leurs uniformes. C'est toujours réconfortant. Un peu plus haut sur la route pavée, à Curral das Vacas (étable des vaches?) commencera alors le plat de résistance, pour, malgré tout ce que j'ai pu dire jusqu'à présent, le plus beau et le plus impressionnant chemin suspendu de mon itinéraire qui part à l'ascension de la Bordeira de Norte et 800 mètres de dénivellation dans la muraille... (voir photo 1) Chaque anfractuosité, chaque ressaut du relief est mise à profit pour, par un ouvrage d'art, y faire passer le chemin, quitte à basculer sur un autre côté du versant par un chemin suspendu... Une fois là-haut, on pourra faire une petite bifurcation à gauche, au niveau des maisons troglodytes histoire de voir le Covão da Bordeira et puis on reviendra sur notre itinéraire et poursuivre sur les plateaux plus désolés et venteux, vers le gîte de Casa Luciano, 30 minutes après Chã de Feijoal.


- Jour 6 : Casa Luciano - Tope de Coroa - Casa Luciano (entre 4 et 5 heures)

Photo 14 : En route vers le Tope de Coroa. Au fond, à gauche du cratère, la petite pointe, c'est sûrement notre point de départ, la Casa Luciano.
Le gîte de Casa Luciano est le plus rustique d'entre tous mais franchement le service est impeccable et l'accueil n'en est pas moins agréable. Ce n'est pas l'eau courante qui vous est proposée mais cela n'empêchera pas la douche. On peut louer une chambre sur la terrasse du toit avec une vue impeccable sur le Tope de Coroa (couronne). On est encore plus de mille mètres d'altitude et on domine l'océan au loin. On se sent ici un peu loin de tout mais vraiment les propriétaires sont attentifs aux besoins du voyageur. Fidel, le patron du gîte, vous trouvera un guide (3000 escudos par jour), son frère, pour vous accompagner là où vous voulez, et notamment au sommet du volcan. C'est ce que j'avais prévu et que je ferai le lendemain, après une nuit et début de matinée de petite pluie bienvenue. Alors il ne faudra pas hésiter à prendre dans votre sac à dos une petite veste coupe vent, car même s'il se peut que vous lisiez qu'il pleut à certains endroits de l'île que tous les 12 ans et quelques, peut-être que ce sera le jour où vous y serez. Alors, après l'eau, le café, la confiture, le fromage... vous n'êtes pas à 500 grammes près.
Photo 15 : En redescendant du volcan. Les fromages sont vieillis deux heures... 
Le chemin pour le volcan ne semble pas compliqué, d'autant plus que le volcan n'a pas connu d'éruptions probablement depuis 200 000 ans, mais le guide vous fera sans doute gagner du temps et à la descente vous amènera rencontrer les éleveurs de chèvre (et hop deux fromages de plus) dont le dénuement est assez grand. La pluie de la nuit fait ressortir les odeurs des plantes et c'est aussi une ballade odorante des plus agréables qui se présente. Je dois avouer avoir eu souvent des remords à me déplacer là librement avec sur moi des vêtements et un équipement qui représente pour certains pas mal d'argent. Alors essayons d'être discret, même si je porte un pantalon orange (oui, c'est parce qu'avec l'âge, je suis de moins en moins roux, alors il faut compenser...).
La montée en environ deux heures de temps vous conduit d'abord au sommet du cône dans lequel vous trouver le cratère, à 1979 mètres. On domine alors le village de Monte Trigo de quasi deux milles mètres (ce sera pour le lendemain). Mais pour ceux qui veulent vraiment aller au point culminant, il vous faudra poursuivre jusqu' au sommet de la caldeira qui lui fait face vers l'est, et dont la carte indique 1983 mètres. Une formalité.
Photo 16 : Le sommet du volcan depuis le sommet de la caldeira... Au sommet du sommet (...), le cratère...
Quelques pâturages, des arbres de tailles modestes marquent la végétation. On retourne au gîte pour l'heure du déjeuner mais j'en aurais profiter pour faire une longue sieste. Car l'endroit est propice à lâcher... enfin...

- Casa Luciano - Tarrafal de Monte Trigo (pas loin de 8 heures)
La dernière étape se situe dans un environnement plus sec où la végétation arborée est rare. Il est certain que le climat y joue un rôle important. Mais il est évident aussi que l'action des hommes depuis la découverte de l'archipel par les portugais au 15è siècle est aussi importante car une des premières actions a été de lâcher des animaux domestiques qui sont devenus plus ou moins sauvages comme les chèvres ou des ânes. Certes des sècheresses ont souvent fortement réduit les troupeaux mais le mal était fait. En lisant le récit d'A.Chevalier, dans la Revue de botanique appliquée et agriculture tropicale d'oct.-nov.1935, on le mentionne déjà.
Photo 17 : Peu après le départ de Casa Luciano.
Pendant un long moment, environ 2 à 3 heures, on reste à niveau. Je pense que le guide m'a fait passer par un sentier qui est plus en amont que l'itinéraire 310, qui avait la réputation de ne pas être très balisé, et m'a laissé plus ou moins au carrefour avec ce dernier. Il ne me restait plus qu'à descendre seul sur Monte Trigo, le village le plus à l'ouest (au sens géographique) de l'Afrique, complètement autonome au niveau de l'énergie grâce au photovoltaïque, qui possède également sa propre équipe de foot, où il n'y aucune route qui arrive (mais on peut envoyer des textos car le téléphone passe...)... Puis de poursuivre par le beau chemin côtier vers Tarrafal de Monte Trigo, avec pendant longtemps la silhouette du volcan qui me dominait.
Photo 18: Le Tope de Coroa, vue du chemin du littoral. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai pas pensé à faire de panoramiques car l'océan est à gauche. Des fois, on est un peu quiche...
Beaucoup de commentaires mentionnent cette bourgade comme un bout du monde. Et même s'il faut trois heures de route pour venir de Porto Novo, dont la dernière sur une piste un peu difficile, je n'ai pas eu tout à fait cette impression, sans que ce soit négatif. Il y avait des touristes, des logements, et les fêtes de Pâques se préparaient et on y annonçait beaucoup, beaucoup de monde. Et vu le bruit de la sono jusqu'à six heures du mat le deuxième jour, je veux bien le croire. Même avec les boules quies, je n'ai pas trop dormi. Mais j'étais bien à l'hôtel, avec une petite piscine. Mitoyen, une petite épicerie, avec la façade d'un joli vert foncé bien propre, avec en permanence des entrées et sorties de ... sirènes, et puis au dessus un restaurant où les poulpes étaient proprement fantastiques. Ils y attendaient ce soir-là une trentaine de motards... La plage de sable noir y est belle, c'est peut-être la seule vraiment accessible de l'île, là à Tarrafal, qui ressemblerait presque à un oasis. Les groupes attendus pour les festivités étaient ceux qui jouent notamment au célèbre restaurant de Mindelo, Le Goût (le nom est en français) sur l'île de Sao Vicente. Mais sans être le bout du monde, c'est quand même compliqué aujourd'hui à l'heure du tourisme de masse et d'internet, cela n'enlève absolument rien à l'intérêt du lieu. Ici, aussi c'est beau. Et ça le fut d'autant plus qu'après être arrivé le mercredi soir, j'ai à nouveau le jeudi fait en sens inverse le chemin jusqu'à monte Trigo, avec A. que j'avais croisé à la Casa de Igreja et que j'ai retrouvé avec grand plaisir ici. Et puis sur cet ultime chemin, trois baleines, et leurs petits, longeaient le littoral et nous ont accompagné sur une bonne partie. On nous a dit que c'était tout de même exceptionnel. Nous sommes revenus avec les pêcheurs dans leur barque (4000 pesos et cela sert également de ferry gratuit aux habitants) après avoir mangé un plat de poisson à l'unique restaurant. J'indique souvent les prix mais l'impression reste que les cap-verdiens étaient plutôt honnêtes car on n'a pas l'impression qu'ils cherchent absolument à vous soutirer le maximum qu'ils peuvent. Les prix, raisonnables, sont indiqués sans négociation.

Alors voilà, pour une traversée fantastique.
Et pour jouer les prolongations, à Mindelo, on peut s'installer près des fenêtres au restaurant Le Goût, sur le boulevard maritime, devant la baie, et avec un verre de grog Mel, regarder à l'heure du coucher de soleil (un petit peu avant peut-être), la magnifique vue sur Santo Antao, une dernière fois. Le soleil disparait aux environs de Tarrafal... Ce fut la dernière belle surprise. On peut donc écouter Sara Tavares... ou Neuza ou encore Mayra Andrade
Photo 19 : Une dernière vue sur le Tope de Coroa, au matin depuis l'aluguer qui amènent les gens au bateau à Porto Novo. On distingue le petit cône à gauche.