vendredi 27 juin 2014

Pic d'Albe 3118m (Aragon)

Effectivement, dans le haut Aragon, depuis le parking de la Rencluse vers 1900 mètres d'altitude (sous le refuge du même nom devant le quel il faut passer), où nous avons dormi, l'ascension pour le pic d'Albe ne paraît pas très compliquée (côté F+ dans le Guide des 3000 de J.Buyse). Avec le manteau neigeux de ce début d'été, le cheminement en est grandement facilité, surtout à la descente. Il suffit juste de monter au refuge sus mentionné, traverser avec la passerelle le torrent en contrebas en suivant des balises vertes jusqu'aux derniers méandres du torrent (photo 3) puis les cairns jusqu'au sommet.Il reste cependant quelques passages où l'attention est de mise, notamment dans la partie finale. Lorsque tout d'abord, on accède à la la ligne de crête, celle qui arrive au sommet, puis, sous le sommet directement, où il faut bien choisir son itinéraire. La neige est encore dure, il faudra passer dans les rochers. Mais, avec l'équipement adéquat (crampons...), l'opération est plus aisée. Il faudra là aussi revenir en ski... Cela reste de la haute montagne, et ceci n'est pas un guide.
Photo 1 : Le pic de l'Albe, dans la partie finale, qui est finalement un peu raide.
 Enfin, si l'itinéraire vous semble long, prenez avec vous une agréable bavarde. On sous estime souvent la capacité d'adaptation des êtres humains.
Photo 2 : Pas mal pour commencer la ballade.


Photo 3 : L'itinéraire remonte la combe enneigée au centre, puis rejoint le col à gauche de la pointe qui dépasse au centre avant de filer au sommet sur la gauche en passant la ligne de crête. Le passage de cette dernière peut se faire à de multiples endroits que vous repèrerez sur place.
Photo 4 : Le sommet est à gauche. Voilà la crête d'un peu plus près. C'est beaucoup moins compliqué que cela ne paraît. Il faut cependant rester sur ces gardes. Les névés sont durs et il y avait encore de la glace vive à certains endroits, notamment sous le sommet. Mais je préfère la neige ...
Photo 5 : Au premier plan, le sommet de pic d'Albe et derrière, les sommets de la Maladetta, à droite Le Bondidier et tout au fond la crête du Milieu (pic du Milieu, pic Maudit et pointe d'Astorg, dans le désordre...). La dent d'Albe est invisible derrière le pic d'Albe.
On vérifiera encore la courtoisie et la chaleur des montagnards espagnols : rencontre avec deux madrilènes qui étaient venues pour la fin de semaine et avaient enchaîné la veille, la pic d'Aneto et là, donc le pic d'Albe.

dimanche 22 juin 2014

Le Mont Valier 2838m, (Ariège) en rien un fait divers.

 Nous sommes montés au Mont Valier, dans le Couserans ariégeois, celui que l'on peut apercevoir depuis le Pont Neuf de Toulouse quand le temps est clair, en ce vendredi après avoir dormi au refuge des Estagnous. Il nous fallut presque 3 heures pour y arriver la veille, constater qu'il n'y avait que nous comme client, qu'on peut y regarder la télé (enfin le match Uruguay-Angleterre), qu'on y mange bien et que c'est très confortable et propre, et même que la vue sur la succession de crêtes et de vallées avec le Cagire en arrière plan est tout simplement magnifique au couché de soleil. Les 4 jeunes qui comptaient dormir au refuge des Caussis un peu plus bas avaient l'air bien heureux. Je ne sais pas si les loirs qui, semble t-il, y circulent toute la nuit, dixit le gardien, leur auront gâché le plaisir.

Photo 1 : Depuis le refuge. Au fond, à gauche du soleil, le sommet du Cagire.
Sonnés, du coup, le matin, nous ne sommes pas partis à l'aube, avons mis les crampons assez rapidement au-dessus du refuge car la neige était encore un peu dure notamment dans la combe sous le col de Faustin (nous pratiquons la haute montagne de manière assez modérée), et observé que le panorama, depuis le sommet, était vaste et beau. On s'en doutait un peu, c'est pour ça que des milliers de gens sont montés aussi là-haut... (depuis Valérius, premier évêque du Couserans, qui l'aurait escaladé vers 452). Il faisait chaud à la descente, la neige s'était transformée, et ce fut plus aisé. En passant au refuge pour signaler notre retour au gardien, celui-ci était en train de préparer une axoa (de boeuf, même si je la préfère de veau) pour les clients du soir, les veinards... On serait bien resté une soirée de plus. Nous sommes redescendus en regardant les lacs (en face le lac Rond et le Long au dessus, les sommets environnants, les cascades, les innombrables torrents qui dévalent de la Montagne d'Escausse comme un voile de mariée sous un soleil radieux et heureux...

Tout s'est donc très bien passé comme pour beaucoup, beaucoup de monde, ici ou ailleurs. Alors finalement on va peut-être arrêter de... de lire la Dépêche du midi.

Il sera alors plus intéressant de consulter le livre de P.René Glaciers des Pyrénées, (éditions Cairn) et d'y lire le passage réservé au coriace petit glacier du Valier qui résiste sur son versant.

dimanche 15 juin 2014

Pic d'Aneto 3404m (Aragon), sa majesté (retour par la Pointe d'Astorg 3355m).

Les images du pic d'Aneto sont nombreuses. Les textes également. Bien qu'on puisse en avoir vu beaucoup, et se dire qu'on va faire l'ascension de cette montagne parce que c'est la plus haute de la chaîne, la première vue au petit matin au débouché du portillon supérieur, après le refuge de la Rencluse, reste tout simplement belle et inoubliable. Peut-être la plus belle.

Photo 1: Depuis le Portillon supérieur, l'Aneto est au fond dans les nuages. Puis à droite, le pic de Coronas (3293m) puis le pic del Medio (3346m) et la pointe d'Astorg (3355m).
Si le cheminement aller est plutôt facile (pour de la haute montagne), le retour par les sommets de la crête du milieu (pic Coronas, pico del Medio, punta Astorg, et pico Maldito) à plus de 3200 mètres d'altitude nécessite beaucoup d'attention et surtout de technique (ce que je n'ai pas) du fait de son engagement et du terrain pas toujours de bonne qualité. Alors une fois de plus, avec grand plaisir, c'est Alain qui m'a guidé, et assuré, et parfois un peu tiré sur la corde lorsqu'on n'ose pas décrocher du rocher sur lequel on s'agrippe fermement (hum).

Photo 2 : Depuis un peu en dessous du pic d'Aneto, vue sur le pic Coronas (3293m), puis les trois sommets de la crête du milieu (pic du Milieu 3346m, pointe d'Astorg 3355m et son sommet si caractéristique et le pic Maudit 3350m) et à droite le pic de la Maladeta 3308m). 

Photo 3: Les deux derniers sommets de la crête du milieu, d'un peu plus près. Vue du pic du milieu.
Photo 4 : Juste avant le pic Maudit.

Sur la ligne de crête, les sommets ne sont pas si clairement individualisés car leur altitude est proche et la crête est un infini enchevêtrement de roches. Le sommet de la pointe d'Astorg, si caractéristique pourtant, ne dépasse pas les autres de manière si évidente. On peut passer à côté, le toucher et se demander s'il s'agit vraiment du sommet... Enfin, le mois de juin (et le printemps ou début de l'été en général) me semble le plus opportun pour venir. Sauf si on préfère marcher dans les rochers car la neige fond (et oui...) et trouver la descente interminable.