dimanche 14 novembre 2010

Pech de Bugarach 1231m (Aude)

On enchaîne mais cette fois-ci, je me laisse guider, entièrement, et avec plaisir... Je ne connais pas l'endroit mais le Pech (pic en occitan?) de Bugarach, point culminant du massif des Corbières (Est-ce vraiment les Pyrénées?), ne fera pas démentir sa renommée. C'est un sommet à éviter l'été comme on évite la fournaise et qui semble parfait pour l'arrière-saison.

Il se voit de loin, au-dessus du village du même nom, et se détache. Le relief autour est dégagé, moins haut, à l'allure collinéenne plus que montagnarde. La végétation est du genre méditerranéenne avec davantage de chênes.
Nous ferons l'ascension par le versant sud car mon guide cherche la difficulté (l'éloignant d'un revers de la main...).
- Dis-donc... je me laisse guider, d'accord? Je n'ai pas regardé la carte avant de partir.
- Ne t'inquiètes pas, je retrouverai l'itinéraire.
- Et comment vas-tu faire?
- J'ai un appareil photo dans mes yeux. J'ai tout mémorisé.
- Tu n'as pas de cartes?
- Ni routière, ni topographique!!!

Photo 1 : Tout droit ou à gauche?

On laisse la voiture sur le bas-côté de la route D45, peu après la bergerie de Malquier, puis un ruisseau et de là, commence le sentier qui nous mènera au sommet.

Le dénivelé total est légèrement supérieur à 600 mètres (nous avons mis environ une heure trente) et la pente très vite assez raide. La première partie se déroule en partie en forêt, en partie sur terrain dégagé car l'activité agricole était bien présente il y a peu... A mi-pente, à l'approche des falaises calcaires, le cheminement se relève, le sentier devient rocailleux et lisse parfois. Le premier objectif est en vue.

Photo 2 : Le Pech est réputé pour: a) ses phénomènes paranormaux. b) aurait inspiré le film "Rencontre du 3ème type". c) sa couche géologique supérieure plus dure, pardon plus vieille, que l'inférieure.

Et il faut bien reconnaître que si de loin, ça n'apparaît pas impressionnant, ce n'est plus la même chose quand on y est, proche, et que l'on regarde à travers... Cela aurait même une touche sensuelle.

Photo 3 : La fenêtre, percée dans la parois, vers 1000 mètres d'altitude, sur l'itinéraire sud.


Nous avons posé parfois les mains, le regard portant vers des versants plus abrupts où le vide approchait. La marche est devenue plus sportive autour de la zone de la fenêtre. Puis, passé cette crête, le sentier se fait plus doux et nous porte vers le sommet sans difficulté, dans une ambiance cette fois-ci plus montagnarde, plein vent. Tout va bien.

Photo 4: Tout va bien, là-haut. Au loin, la mer Méditerranée et la plaine du Roussillon.

Une fois de plus, le panorama est vaste, sur toute la partie est des Pyrénées. On devine au loin sous les nuages, la mer Méditerranée et la côte vermeille, puis se succédant, le massif des Albères, celui du Canigou (on est bien placé pour l'observer), le Madres, les confins de la Haute-Ariège, de l'Aude et des Pyrénées-orientales. Et au fond, le massif du Saint-Barthélémy et le Mont Fourcat où j'étais la veille. Dans le dos, la Montagne Noire et les nuages font écran au reste des premiers massifs du Massif central.

Photo 5 : Vue imprenable sur la massif du Canigou (2785 m) et les Albères à gauche.


Ce sommet fait partie de tous ces points qui permettent, un peu au nord de la zone axiale, de bénéficier d'un panorama exceptionnel sur le massif pyrénéen, comme le Cagire ou autres... Je m'en doutais mais la réalité est toujours plus belle et je ne m'en lasse pas. Bien sûr, nous n'étions pas les seuls à penser que la réalité est plus belle alors il y avait foule au sommet. Nous ne nous y sommes pas éternisés, avalant la descente en moins d'une heure comme des skieurs, par le même chemin, ou presque. On peut toutefois faire la traversée et redescendre vers le col de Linas.

Photo 6 : Une dernière vue sur le Pech en partant. Le village de Bugarach est au pied et notre itinéraire, empruntant la face sud est par la droite.

samedi 13 novembre 2010

Mont Fourcat 2001m (Ariège)

Vous avez envie de prendre l'air en montagne par une belle journée sans trop faire de kilomètres depuis Toulouse, ni d'heures de marche. Mais vous avez quand même un minimum d'exigence : il vous faut un beau panorama! Le Mont Fourcat, à 2001 mètres d'altitude, dans l'Ariège, est la destination parfaite. En arrivant à Foix, on peut le voir, vers le sud, triangulaire et majestueux. (Effectivement, ça fait un peu pub...)

- Sylvain, ça fait combien de temps qu'on est parti?
- Peut-être une heure quinze, avec l'autoroute.
- On arrive, tu peux te garer là.
- C'est allé vite. La dernière étape depuis Mercus pour arriver à Croquié puis au parking était un peu sinueuse mais bon.
- Dommage que le tramway n'arrive pas jusqu'ici.

On laisse la voiture au col de Traucadou, à 1253 mètres d'altitude. L'ambiance, après la sortie de la forêt, sera pastorale. Le chemin, d'abord piste dans la forêt, drapée en partie de sa parure automnale, mais aussi de vert vêtue (et oui, il y a quand même des conifères), suit la crête, large, sans plus la quitter. La pente n'est pas raide. On dépasse un petit orry qui aurait du mal à servir d'abris à plusieurs personnes à la fois en cas d'orage. La vallée de l'Ariège à l'ouest se fait plus petite. La largeur du panorama vers le couchant, s'élargit à l'est, vers le levant, après le Pic de Lauzate (1800 mètres), simple proéminence, au croisement de deux crêtes. Ce dernier n'est pas loin mais nous avons du mal à le distinguer, tant la crête semble plate et facile. (Photo 1 ci-dessous)


Finalement, nous sommes arrivés à une cabane pastorale, abritée sur le début du versant est, mais qui est fermée. Elle aurait pourtant pu offrir un bel abri mais des abrutis ont forcé le berger à prendre une décision dommageable pour tous: la partie randonneur est elle aussi fermée. C'est une dame qui nous l'a dit, au retour.
- Monsieur, c'est le pic du Midi qu'on voit là-bas?
- En effet, c'est bien le pic du Midi de Bigorre.
- Ah, j'en étais pas sûre...
- Mais dites-moi. Vous vous promenez toute seule dans la montagne?
- Et oui, j'ai l'habitude. Mon mari est à la chasse avec mon fils.

Le sommet est tout près. Les presque 800 mètres de dénivelé auront été gravis en à peine une heure trente. La descente se fera en moins d'une heure. Il fait bon. Je suis resté en tee-shirt pour déguster mon petit repas. Nous nous sommes installés un peu à l'écart, dans la mesure du possible. Il y avait un peu de monde mais les gens semblaient contents. Forcément, nous n'étions pas les seuls à connaître l'endroit et à profiter des derniers jours à une altitude aussi élevée en cette saison. Il y avait aussi le cadavre d'un cheval qui reposait là, les os et la peau seulement. Nous nous demandons encore ce qui a bien pu lui arriver et nous n'avons même pas pensé à le demander à la dame rencontrée à la cabane et pourtant elle paraissait au courant de beaucoup de choses dans le coin.

Photo 2 : Quand je vous disais que l'ambiance était pastorale.

C'est peu original de clamer la beauté du panorama mais le 360° ici doit être un des plus intéressant des Pyrénées. Une tâche blanchâtre au nord, au bout de la vallée de l'Ariège, c'est Toulouse. Un promontoire à l'aspect montagnard qui se détache à l'est, et je voie le Pech de Bugarach. Les montagnes du Comminges et le pic du Midi nous saluent à l'ouest. Toute la barrière de la Haute-Ariège, de blanc vêtue, est au complet, au sud, avec le Montcalm et ses trois milles mètres, qui trône au milieu. (Photo 3 ci-dessous)



Enfin, on terminera par un gros plan sur la station de ski des Monts d'Olmes que l'on surplombe directement et le massif du Saint Barthélémy qui est le prolongement de notre ligne de crête et qui nous fait du pied. (Photo 4, ci-dessous, Le Saint-Barthélémy n'est pas le plus haut, au centre, malgré les apparences.)



J'aime ces montagnes, moyennes en altitude car elles nous permettent de voir le haut et le bas de ce milieu dans sa diversité, sans se sentir plus fort que tout le monde et sans être frustré de rester en bas, et d'être par conséquent au contact de tout. Pour ceux qui le voudraient, peut-être un peu de lecture au sommet. Alors Elisée Reclus, Histoire d'une montagne. Peut-être...

Photo 5 : Sur la route du retour, en dessous de Croquié.