samedi 13 novembre 2010

Mont Fourcat 2001m (Ariège)

Vous avez envie de prendre l'air en montagne par une belle journée sans trop faire de kilomètres depuis Toulouse, ni d'heures de marche. Mais vous avez quand même un minimum d'exigence : il vous faut un beau panorama! Le Mont Fourcat, à 2001 mètres d'altitude, dans l'Ariège, est la destination parfaite. En arrivant à Foix, on peut le voir, vers le sud, triangulaire et majestueux. (Effectivement, ça fait un peu pub...)

- Sylvain, ça fait combien de temps qu'on est parti?
- Peut-être une heure quinze, avec l'autoroute.
- On arrive, tu peux te garer là.
- C'est allé vite. La dernière étape depuis Mercus pour arriver à Croquié puis au parking était un peu sinueuse mais bon.
- Dommage que le tramway n'arrive pas jusqu'ici.

On laisse la voiture au col de Traucadou, à 1253 mètres d'altitude. L'ambiance, après la sortie de la forêt, sera pastorale. Le chemin, d'abord piste dans la forêt, drapée en partie de sa parure automnale, mais aussi de vert vêtue (et oui, il y a quand même des conifères), suit la crête, large, sans plus la quitter. La pente n'est pas raide. On dépasse un petit orry qui aurait du mal à servir d'abris à plusieurs personnes à la fois en cas d'orage. La vallée de l'Ariège à l'ouest se fait plus petite. La largeur du panorama vers le couchant, s'élargit à l'est, vers le levant, après le Pic de Lauzate (1800 mètres), simple proéminence, au croisement de deux crêtes. Ce dernier n'est pas loin mais nous avons du mal à le distinguer, tant la crête semble plate et facile. (Photo 1 ci-dessous)


Finalement, nous sommes arrivés à une cabane pastorale, abritée sur le début du versant est, mais qui est fermée. Elle aurait pourtant pu offrir un bel abri mais des abrutis ont forcé le berger à prendre une décision dommageable pour tous: la partie randonneur est elle aussi fermée. C'est une dame qui nous l'a dit, au retour.
- Monsieur, c'est le pic du Midi qu'on voit là-bas?
- En effet, c'est bien le pic du Midi de Bigorre.
- Ah, j'en étais pas sûre...
- Mais dites-moi. Vous vous promenez toute seule dans la montagne?
- Et oui, j'ai l'habitude. Mon mari est à la chasse avec mon fils.

Le sommet est tout près. Les presque 800 mètres de dénivelé auront été gravis en à peine une heure trente. La descente se fera en moins d'une heure. Il fait bon. Je suis resté en tee-shirt pour déguster mon petit repas. Nous nous sommes installés un peu à l'écart, dans la mesure du possible. Il y avait un peu de monde mais les gens semblaient contents. Forcément, nous n'étions pas les seuls à connaître l'endroit et à profiter des derniers jours à une altitude aussi élevée en cette saison. Il y avait aussi le cadavre d'un cheval qui reposait là, les os et la peau seulement. Nous nous demandons encore ce qui a bien pu lui arriver et nous n'avons même pas pensé à le demander à la dame rencontrée à la cabane et pourtant elle paraissait au courant de beaucoup de choses dans le coin.

Photo 2 : Quand je vous disais que l'ambiance était pastorale.

C'est peu original de clamer la beauté du panorama mais le 360° ici doit être un des plus intéressant des Pyrénées. Une tâche blanchâtre au nord, au bout de la vallée de l'Ariège, c'est Toulouse. Un promontoire à l'aspect montagnard qui se détache à l'est, et je voie le Pech de Bugarach. Les montagnes du Comminges et le pic du Midi nous saluent à l'ouest. Toute la barrière de la Haute-Ariège, de blanc vêtue, est au complet, au sud, avec le Montcalm et ses trois milles mètres, qui trône au milieu. (Photo 3 ci-dessous)



Enfin, on terminera par un gros plan sur la station de ski des Monts d'Olmes que l'on surplombe directement et le massif du Saint Barthélémy qui est le prolongement de notre ligne de crête et qui nous fait du pied. (Photo 4, ci-dessous, Le Saint-Barthélémy n'est pas le plus haut, au centre, malgré les apparences.)



J'aime ces montagnes, moyennes en altitude car elles nous permettent de voir le haut et le bas de ce milieu dans sa diversité, sans se sentir plus fort que tout le monde et sans être frustré de rester en bas, et d'être par conséquent au contact de tout. Pour ceux qui le voudraient, peut-être un peu de lecture au sommet. Alors Elisée Reclus, Histoire d'une montagne. Peut-être...

Photo 5 : Sur la route du retour, en dessous de Croquié.


2 commentaires:

  1. Les trois première phrase font un peu "vieille pub" : j'aime bien.

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  2. A la lecture du paragraphe qui précède la photo 1, on se dit que le géographe-littéraire est en passe de devenir un littéraire-géographe...
    photo 2: Tout est démesuré dans ces hautes contrées!!

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