Comme nous n'avions pas assez marché pour aller au volcan (!!!), nous nous sommes ajoutés le dernier jour, le jeudi 28, une très belle balade sur la côte nord, à une grosse heure de bus de Santa Cruz.
Nous avons choisi l'itinéraire grâce à la carte Freytag & Berndt achetée plus tôt à Santa Cruz et sur laquelle étaient indiquées les différentes possibilités, sans trop honnêtement savoir à quoi s'en tenir même si j'avais vu quelques photos sur divers bouquins (voir aussi Trekking en Afrique, mentionné l'autre jour). Ceci dit, on avait bien compris que la côte nord était plus humide (tout est relatif) que la côte sud et donc, le paysage serait forcément assez différent, étant donné ce que nous avions vu dans les environs de Puerto de la Cruz. Alors donc, nous avons pris le bus, via San Cristobal de la Laguna, classée au patrimoine de l'Humanité, dont le quadrillage a servi de modèle aux villes d'Amérique. Nous ne verrons que la station de bus et quelques belles demeures sur le passage. A onze heures, après un itinéraire des plus sinueux, sur la crête entre deux versants verdoyants mais abrupts, avec vue sur les deux côtes, nous sommes descendus à El Bailadero, vers 750 mètres d'altitude.
Photo 1 : Au dernier plan, on peut apercevoir le port de Santa Cruz, mais c'était pas l'objectif. Prise depuis la route avant de prendre le sentier. (Photo de Claire, qu'on peut agrandir, comme toutes les autres, en cliquant dessus.)
Nous avons commencé là notre itinéraire pédestre, d'abord le long de la route pour gagner un sentier au bout d'un kilomètre. La route est bordée de falaises, le long d'une forêt d'arbustes géants qui nous faisaient penser à de la bruyère, parsemée de plantes grasses, que je ne croyais pouvoir exister qu'en pot et en version rabougrie dans le jardin de mes parents.
Photo 2 : Claire est toujours inspirée par la chlorophylle (moi aussi). Alors on va passer du temps à les regarder le long de la route.
Il est indiqué dans les guides et diverses brochures que cette partie de la côte héberge une des dernières forêts primitives. Nous n'avons pas pu savoir si c'était celle que nous traversions mais par endroit, la pente aidant, elle paraissait inextricable. Ajoutez à cela un panorama, depuis la route, à couper le souffle, sur les deux versants et les côtes découpées, abruptes mais jalonnées de belles plages de sable noir, d'eau transparente et de villages blancs. Inutile de vous dire qu'il faisait beau?
Le cheminement se poursuit par le sentier le long de la crête, quelque peu filou au préalable, mais presque parallèle à la route, et qu'on retrouve de manière claire et balisée après un refuge (en fait une cavité creusée dans la roche), et un petit parking un peu plus loin. Nous nous ferons souvent dépasser par des voitures de location pour touristes.
Une fois sur le chemin, nous ne le quitterons plus jusqu'au hameau de Benijo, tout en bas, sur un promontoire rocheux, dominant la Roque de la Rapadura et sa belle plage, dont le bleu de l'eau nous attirera irrésistiblement. La chaleur, qui sur terrain dégagé nous est apparue insupportable, ne nous atteint pas tant que le couvert forestier nous protège, jusqu'à une altitude de 500 mètres. De temps en temps, une trouée dans la canopée nous permet d'admirer le panorama. Nous en avons profité pour faire une pause repas et repartir tranquillement jusqu'au prochain point de vue, après la Cabeza del Tejo.
Photo 3 : Deux possibilités pour cet énergumène devant le paysage, au-dessus d'Almaciga: a- ouaihhh, c'est beau. b- dis-donc, ça ne fait pas trois jours que tu portes la même tenue? (photo de Claire, forcément!)
Toute la partie nord de l'île (les montagnes de l'Agana) est parsemée de sentiers balisés et quand l'hiver est trop agressif chez nous, ça peut paraître une bonne opportunité d'y venir. D'ici, le volcan du Teide n'est pas toujours visible et quand il apparaît, c'est la cerise sur la gâteau. En plus, pour notre itinéraire, le dénivelé n'est que descente (pratiquement) ou plat... Alors, vraiment, c'était facile. Je ne mentionnerai même pas le nombre d'heures nécessaires.
A l'arrivée au village, nous nous sommes précipités dans un café avec vue sur la plage en contre-bas, pour nous désaltérer, à un prix dérisoire, vraiment dérisoire et avec la gentillesse en plus, comme toujours pour nous à Ténérife. Ensuite la plage, avec une ambiance un peu surfeuse, donc je dirais proche de la nature: tellement proche que certains sont à poil, pâles comme de l'aspirine (j'ai gardé mon slip blanc Isabelle...), d'autres avec leur combinaison pour affronter le plus longtemps possible les belles vagues, un groupe avec leur chien.
Il y a un peu de monde mais un esprit de tolérance, de liberté et de tranquillité semble souffler jusqu'ici ici. J'observe, un peu à l'écart, la faune canine qui s'ébroue au milieu de ces congénères humains, remuant la queue, venant à l'un, puis à l'autre pour s'immobiliser face à des individus particulièrement respectueux des bêtes, à deux mètres des propriétaires, "funs" dans leurs combinaisons.
- Regarde, regarde... (avec l'intensité croissante dans la voix de ceux qui sont en train d'observer un phénomène exceptionnel et soudain)
- Quoi encore? Laisse-moi prendre des photos de cailloux...
- Mais regarde...(hystérique)
- ...
- Il leur chie devant...c'est énorme!
Mais ici, les amis des bêtes sont légions et dans un respect immense, le produit reste là. Personne ne bronche...
Photo 4 : Ah t'es beau avec ton maillot, là-bas! (photo de Claire)
L'eau est bonne. On est restés plus d'une heure puis on est repartis, à pied, sans trop se presser, vers le hameau et Almaciga, le village suivant, pour reprendre le bus de 18h10 qui nous ramènera, pour un euro trente, vers Santa Cruz. Le village, terminus de la ligne bus, est lui aussi sur un promontoire qui domine la playa de Benijo, emplie de surfeurs. Les montagnes qui tombent dans l'océan, par des versants abrupts de plusieurs centaines de mètres, dont certaines parties sont encore exploitées et apportent une touche de vert cru dans le paysage, sont impressionnantes en cette fin de journée.
Photo 5 : Dans le village d'Almaciga.
J'en profite pour me promener dans les ruelles du petit village, me grisant de portes colorées sur fond blanc. La vue sur le village de Taganana, dernier village sur ce littoral, depuis le bus, me restera longtemps en tête. Là, pas de photos, vous n'avez qu'à y aller!
Beau voyage!
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