- Heuh, tu comptes porter tout ça? Tu ne veux pas enlever ta veste?
- Non, non, je veux pas avoir froid!
- Mais tu risques d'avoir chaud rapidement en marchant.
- C'est bon, ça ira! Je ne prends pas ma trousse de maquillage?
- C'est à dire...
On démarre, du col de Mente (1349m), pour suivre le même circuit qu'avec Sylvain, au mois de juillet. Elle ne le savait pas encore, mais c'était ce que je comptais lui faire faire si l'ascension du sommet se passait bien. Alors...
- Tu sais que tu marches vite là?
- ...
- Tu devrais faire des plus petits pas, ralentir, caler ton souffle et m'attendre un peu...
- Je t'attendrai au sommet!
Le rythme est plutôt rapide et au bout de quelques centaines de mètres, on enlève le superflu.
Je suis donc déjà venu, ici, il n'y a pas si longtemps que ça, mais n'allait pas croire qu'il s'agisse d'une simple re-diffusion. Les couleurs d'automne sont bien là, changeant complètement le visage du massif et vous aurez compris qu'il ne s'agit pas de Sylvain ou de Guillaume! Alors je suis aussi enjoué, d'autant plus que les températures sont douces, le ciel sans nuage et l'absence de vent, totale. Nous donnerons donc un sous-titre différent à cet épisode: Pique-nique à Pique Poque (du nom du sommet jumeau du Cagire) me semble convenir: ça te va?
Photo 1 : Tu m'écoutes! La montagne, c'est dangereux. Voilà, ce qu'il risque de t'arriver...
Il fallait se ré-alimenter avant d'attaquer l'ultime et décisive phase de l'ascension:
- Tu veux des barres céréales?
- Yes
- Elles sont où? Il n'y en a plus?
- ...
- Tu les as déjà toutes bouffées?
- J'avais peur de manquer de force.
L'arrivée au refuge de Larreix (1470m) est proche. Les couleurs d'automne contrastent ici avec la verdure des pâturages. Il n'y a pas un bruit, tout est paisible. Le temps de tagger les murs du refuge et on continue, à l'assaut du versant, plus raide désormais.
On traverse un bosquet, dont le sol est rempli de petits rochers calcaires, laissant peu de place, à la terre. Je perds le sentier qui prend en écharpe le versant pour aboutir à un petit col à mi-pente, comme la dernière fois (...).
- Désolé, je ne trouve pas le chemin. Alors tant pis, tu fais attention, car on marche dans le gispet, à flanc.
- ...
- Ah be, le sentier est là, juste en dessous.
Pas de réponse, mais elle est toujours là! Elle s'applique et suit sans se plaindre. Tout d'un coup, un cri retentit...
- Regarde!
Photo 2 : Oui, regardez bien, sur la crête là-bas. Nous n'avions pas de télé-objectif et voici la meilleure photo parmi les 18 que j'ai prises...
Au loin, une petite dizaine de biches et leurs petits. Tout le monde nous regarde en partant tranquillement sur l'autre versant, le mâle en dernier qui se retourne et nous montre sa virilité (ses bois...)
- C'est bon. T'inquiètes pas, je vais pas te les piquer.
C'est la première fois que le Cagire m'offre un tel spectacle alors nous profitons bien du moment. D'autant plus, qu'au fur et à mesure de la montée, derrière nous, tous les grands sommets de l'ouest du Couserans se découpent, avec leurs parties supérieures légèrement voilées de neige. Nous ferons deux autres petites pauses, caressés par le soleil, tant le paysage est beau. A nos pieds s'étendent, d'abord les pâturages verts, puis la forêt avec sa parure automnale. C'est vraiment très harmonieux. Le sommet ne nous offrira pas la même vision car nous dominerons d'un peu trop, les contrées voisines qui, du coup, paraissaient plus lointaines. Moins de lyrisme et plus de géographie même si les deux sont compatibles. La vue dégagée sur le piémont accentue cette impression. Peu importe de toute façon, nous sommes arrivés sans embûche au sommet, avec en prime un bon chrono. Plein sud, les glaciers de l'Aneto scintillent au loin, et ne nous lâcherons pas tant que nous serons sur la ligne de crête.
Photo 3 : Depuis les flancs du Cagire, vue plein sud sur les glaciers du pic d'Aneto (ce dernier se situe sur la gauche des étendues glacées).
Nous n'étions pas seuls mais la crête est large et offre de multiples terrasses pour s'installer, profiter de la vue et pique-niquer. Le temps était pour nous, nous en avons profité, forcément.
La forme aura été au rendez-vous alors, d'un commun accord, nous avons décidé de rentrer par la ligne de crête, ce qui fait une centaine de mètres de dénivellation de plus, en immortalisant le passage au sommet de Pique Poque (1898m), terminant la boucle, par un sentier bien balisé. Nous sommes seuls, enfin presque! Deux mirages de l'armée de l'air passent à quelques centaines de mètres de nous, traversant la ligne de crête et le spectacle, en VIP, est bref mais impressionnant. C'est drôle mais je me suis dit à ce moment que cette technologie avait tout autant sa place là haut que la dernière des brebis.
Photo 4 : Aujourd'hui, pour se perdre, il aurait fallut vraiment trouver une bonne raison.
Retour par le sommet des Parets (1869m), la cabane de l'Escalette (1598m) puis la forêt qui rejoint le col de Mente. Je ne pensais pas trouver une gazelle (enfin un peu quand même, pour être honnête) à cet endroit. Cela doit être l'effet giorgio. Sur le chemin, un hérisson, perdu là, nous salut de sa bonne bougne. On a forcément envie de lui caresser le ventre. Nous avons marché en silence sur la dernière partie, s'imprégnant une dernière fois des bienfaits de l'altitude. Mais bon, l'auberge et son débit de boisson, au col, nous faisaient de l'oeil. Une journée pas comme les autres.
Photo 5 : Nous sommes tranquillement attablés à l'auberge, fumant un joint. Mais non, j'déconne.
"Nous sommes tranquillement attablés à l'auberge, fumant un joint." Ca m'a fait beuguer pendant quelques secondes, avant que je lise la suite !...
RépondreSupprimerET oui ! Kawaii Neko! il faut lire jusqu'au bout!!
RépondreSupprimerÇa existe des randonneuses qui emportent un appareil photo numérique déchargé et une trousse à maquillage complète ??? on aura tout vu !!!
ben faut pas partir avec cet énergumène quand on est une fille ! macho va !
RépondreSupprimerjolie la photo du YETI en ombrage sur la trace du GR !!! :)