samedi 25 août 2012

Pointe Ledormeur, mais où est-elle cette pointe Ledormeur, 3120m ? (Aragon)

La première chose que l'on se demande, lorsqu'on regarde les photos de la ligne de la crête, ou lorsque tout simplement, on est sur la crête, c'est :
- Mais où est-elle cette Pointe Ledormeur ?
A se demander réellement, en ce 23 Août, si c'est une vraie montagne ??? (Même avec la définition "officielle" du Guide des 3000).
Photo 1 : Vue depuis le pic Marcos Feliu (?). Au fond, la face nord du pic Schrader domine l'ensemble. Le premier pic est probablement le Petit bachimale (3061). Entre les deux, là où le terrain est nettement plus compliqué (...), en cherchant, vous trouverez la Pointe Ledormeur.
Dans le massif du Bachimala, la ligne de crête qui court du pic de L'Abeillé (3029 m) au Grand Bachimala (ou pic Schrader), est d'un réel attrait. Les difficultés ne se concentrent réellement que dans la partie finale, lorsqu'on s'approche du pic Schrader et de la Pointe Ledormeur qui le précède de très peu. On cherche, on cherche cette dernière dans la succession des pointes, et dans le doute, on monte au sommet de chacune, en pensant (mais je n'en suis pas si sûr) que la dernière est la bonne, pour aboutir au pied du sommet du Schrader. Ce dernier n'était pas prévu, mais comme le cheminement, depuis la dernière pointe, était cairné, j'y suis remonté pour la troisième fois cette année !!!
Photo 2 : Alors vous l'avez trouvé la Pointe Ledormeur devant le Schrader ? Je ne suis même pas sûr que se soit celle-ci. Sinon, allez vérifier sur place si ce n'est pas celle qui est dans le dos ou sous les pieds du photographe.
 Une fois la voiture garée au refuge de Tabernes (1740 m), on prend le sentier qui remonte tranquillement la vallée de la Pez. Vers 1800 m, lorsqu'on aperçoit le pluviomètre, on traverse le torrent pour se lancer dans l'ascension du versant rive gauche en suivant les balises couleur dentifrice (vert et bleu) qui doivent mener normalement vers le cuello de la Señal de Viados, en route vers le Grand Bachimale (version versant sud). Vers 2100 mètres, on les abandonne pour un sentier cairné qui file vers le nord (ici qui remonte directement le versant) et qui mène vers les lacs de Bachimale, dont les derniers (les petits) sont assez hauts en altitude (presque 2700m). Ainsi, il n'y a qu'à remonter la vallée jusqu'au fond vers le pic de l'Abeillé dans une ambiance assez minérale et en se disant qu'il ne vaut mieux pas être attrapé ici par l'orage tant les roches semblent être rouillées...

Photo 3 : Les lacs de Bachimala, vus depuis le pic Marcos Feliu. Au fond, à droite, dont le(s) sommet(s) dépasse le cadre, c'est le Batoua (ou Cullfreda pour les espagnols) et ses étendues pastorales à gauche.

Photo 4 : Depuis les alentours du sommet du pic Marcos Feliu, vue sur la face sud du pic de l'Abeillé. De l'autre côté, c'est la vallée du Louron.
 Je laisse la description de la crête car celle-ci est dans un milieu de haute montagne. Simplement, à titre personnel, à force d'évoluer dans ce type de milieu, je m'y sens de plus en plus à l'aise mais il a fallut faire quelques minimes acrobaties pour venir à bout des dernières pointes, à partir de la Punta del Ibon (3097m). Donc, on n'ira pas avec n'importe qui là-haut, ni n'importe comment. Mais cela permet de faire plusieurs sommets de plus de 3000 mètres : le pic de l'Abeillé donc, le pic Marcos Feliu (3057 m), d'autres secondaires et enfin donc la punta Ledormeur.

Une belle journée de sept heures de marche sur une ligne de crête frontalière à environ 3000 mètres : c'était ça finalement l'intérêt. Pour les plus intrépides et endurants, on peut également enchaîner avec la Punta del Sabre (3 ascensions en une).

Photo 5 : Bon, il y avait aussi la trempette à l'arrivée dans le torrent !

Et les rencontres...

Photo 6 : Je vous passerai celle avec un étalon raide dingue d'une jeune pouliche.