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jeudi 2 novembre 2023

Le site gallo-romain de Grand... Les Pyrénées dans les Vosges (le département) et depuis assez longtemps...

    On ne vient pas par hasard visiter le site gallo-romain de Grand, village de 350 habitants, aux confins du département des Vosges et aux limites de la Haute-Marne et de la Meuse. La route depuis les principales villes et axes de la région passe dans des régions boisées ou pastorales de faible densité de population et on peut bien se demander comment une ville romaine d'environ 20000 habitants a pu exister et prospérer ici, sur ce plateau calcaire, avant de disparaître à la fin du Haut Moyen-Âge, laissant enfouies sous deux mètres de sol des vestiges qu'on a fini de déblayer à la fin du 20ème siècle. Ces vestiges archéologiques se composent en particulier d'un immense amphithéâtre pouvant accueillir de 15 à 17000 spectateurs et datant de la fin du premier siècle de notre ère, construit en demi-ovale qui épouse le relief de colline, des kilomètres de galeries souterraines qui alimentaient en eau les thermes notamment, sa muraille tourelée, son épigraphie "anormalement" abondante et surtout la magnifique mosaïque de 224 mètres carrés de surface d'un seul tenant, la plus vaste qui ait été dégagée en France et l'une des mieux conservées du monde romain.

Photo 1: Seul le tableau central a subi une mutilation. Pour le reste l'ensemble est complet, et la mise en scène muséographique m'a paru parfaite. On domine quelque peu la mosaïque au sol... L'abside au fond est décorée de motifs géométriques en pelta (petits boucliers)
 

    Cette mosaïque a été mise à l'abri à la fin du 19ème siècle dans un ensemble muséal qui lui donnerait presque l'aspect d'une église romane et permet au lieu finalement de dégager une dimension sacrée et intime, qui le protège des intempéries de l'extérieur. Cette mosaïque constituait la base et pavait le sol d'une basilique, encore que nous ne soyons pas si sûrs que cela qu'il s'agisse bien d'une basilique. Le nom de basilique évoque presque automatiquement la basilique du forum, édifice pouvant se présenter sous la forme d'un vaste hall portiqué dont un des longs côtés ouvre sur une place publique et qui renvoie à diverses fonctions (lieu de réunion pour l'administration locale, tribunal, temple...) "L'identification comme une basilica forensis n'a donc jamais vraiment emporté la conviction des chercheurs du XXè siècle, soit par manque d'indices archéologiques complémentaires allant dans ce sens, soit parce que cette hypothèse ne s'accordait pas avec la thèse retenue (le sanctuaire). Malgré l'impasse dans laquelle menait l'attachement au terme "basilique", cette appellation a toutefois été maintenue, sans doute faute de pouvoir proposer autre chose et parce que ce nom avait le mérite d'être éminemment romain." (cf La "Basilique de Grand (Vosges) : L'histoire d'un nom de Pascal Vipard dans Grand Archéologie et territoire, 2013)

Photo 2: Une des quatre figures animales qui entourent le tableau central... ici le sanglier (photo de Catherine)

    Le site m'a paru absolument remarquable et il est peut-être dommage que sa renommée au près du grand public ne paraisse pas dépasser les limites de la région. Quelques 15 à 18 000 visiteurs y viennent chaque année et aujourd'hui en cette journée pluvieuse nous étions seuls (ce qui en soit n'était pas mal..). Sur la carte générale du guide Michelin de la Lorraine (2019), il n'est même pas mentionné et dans le guide, il n'est même pas pourvu d'une étoile...  Quel rapport me diriez -vous avec les Pyrénées? Et bien cette mosaïque s'inscrit dans une salle à abside dont les murs sont particulièrement bien conservés. L'enduit de mortier rose encore présent servait de support aux plaques de marbre qui complétaient le décor de la salle. Les différents fragments de marbres exposés dans la vitrine dans la salle de la mosaïque proviennent du bâtiment original de la mosaïque et de sa périphérie. Le nombre de fragments et la très grande variété (plus de 60) illustrent le soin apporté à l'ornementation mais aussi à la facilité des échanges économiques entre les différentes parties de l'Empire romain car la plupart de ces marbres et autres matériaux ne proviennent pas de l'est de la France. Et même si certaines attributions de la vitrine (faite en 1965) sont remises en cause, on sera alors très étonné de retrouver une quasi carte géologique des marbres des Pyrénées, et pas seulement des marbres d'Italie finalement aussi près : de la brèche violette de Villefranche dans les Pyrénées orientales aux brèches romaines de Saint-Béat en Haute-Garonne en passant par la fleur de pêcher de Castelnau-Durban en Ariège, du blanc de Saint-Béat (à nouveau), du blanc rose de Balacet (près de Saint-Girons en Ariège), du rose de Rivenert (Ariège), du brèche de Sarrancolin (Hautes-Pyrénées). Voir photo ci-dessous.

Photo 3

    On peut donc venir ici spécialement pour voir l'ensemble et en particulier cette mosaïque.

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samedi 2 septembre 2023

Les Pyrénées au musée des Augustins à Toulouse, le tableau La chasse à l'ours vers la cascade du lac d'Oô de L.F.Lejeune

         On pourra admirer le tableau de Louis François Lejeune La Chasse à l'ours vers la cascade du Lac d'Oô, près de Bagnères-de-Luchon au musée des Augustins qui malgré les travaux reste ouvert de manière exceptionnelle jusqu'au 16 octobre dans une configuration différente mais non dénuée d'intérêt (le musée ré-ouvrira ensuite qu'en 2025). Cette fois-ci on entrera par la rue Mercier et les tableaux sont exposés dans l'église avec un accrochage renouvelé dans lequel on sera content de retrouver le tableau sus-mentionné.


Photo 1: Une agréable surprise que l'ouverture estivale du musée...

        Il est écrit sur la note de présentation près du tableau, huile sur toile datant de 1834, la chose suivante :"Formé auprès de Pierre-Henri de Valenciennes, reçu à l'Académie royale de peinture en 1789, Lejeune s'engage dans l'armée révolutionnaire en 1792, participe aux campagnes de Napoléon avant d'être fait baron d'Empire en 1810. Il quitte l'armée en 1813 et s'installe à Toulouse, où il devient tour à tour directeur de l'école des Beaux-arts, du musée des Augustins, puis maire de la ville en 1841. Il livre ici deux tableaux inspirés des paysages des Pyrénées; parcourue de petits personnages pittoresques, la nature prend des allures grandioses, dans une veine typiquement romantique".

        Dans la revue du souvenir napoléonien sur le site d'Histoire de la Fondation Napoléon, on trouvera, dans un article tiré du numéro 302,  tout un rappel des péripéties de l'auteur à travers les campagnes militaires de l'empereur mais aussi l'évocation des tableaux de batailles qui furent à l'origine de sa renommée comme probablement la plus accomplie La bataille de la Moskova. On pourra lire tirés de ses textes également son approche quant à la représentation de ces scènes tragiques mais aussi spectaculaires:

        "Si, lorsque des scènes aussi tragiques surprennent nos regards, on pouvait, en admirant, repousser de son coeur le besoin de compatir aux malheurs que causent les flammes, aucun spectacle ne présenterait un intérêt plus vif et plus saisissant. Devant ces affreuses catastrophes j'étais sans doute honteux d'éprouver encore autre chose que des émotions déchirantes et d'y voir aussi de brillants tableaux; mais je me rassurais en songeant que si la guerre, pour donner l'essor aux grands coeurs, les ferme si souvent à la pitié, elle doit leur conserver le pouvoir d'admirer tout ce qui est grandiose, magnanime ou magnifique pour qu'ils puissent le reproduire quand l'occasion leur en est offerte. Alors à mes yeux, avides, saisissaient les contours de ces belles horreurs, j'ambitionnais, je portais envie au talent du célèbre Joseph Vernet qui, en peignant les incendies et les éruptions du Vésuve, avait animé ses toiles jusqu'à les faire croire brûlantes. Ainsi, entraîné par mon admiration devant ces effets extraordinaires que l'on ne saurait inventer, je les crayonnai promptement sur mon "agenda" pour en conserver le souvenir."

    À y regarder de plus près, on trouvera sans doute effectivement les montagnes grandioses mais on peut penser qu'elles écrasent complètement la scène au premier plan et donne un ton au tableau qui, personnellement, ne m'apparait pas spécialement en adéquation avec ce qui est dit en guise de conclusion dans ce même article de la même revue : " Mais nul ne contestera que sa "chasse" et sa "pêche" (l'autre tableau exposé aux Augustins) empreints de romantisme souriant, ne soient des tableaux à la fois charmants et charmeurs, bien éloignés du fracas des batailles, et qui portent l'empreinte d'un artiste qui, jusque dans sa vieillesse, sut demeurer épris de beauté jeune de coeur et d'imagination."

Photo 2 : Plan rapproché sur la scène au premier plan.

    Peut-être que la lecture de cette scène est faite avec des éléments d'aujourd'hui et apparaîtra anachronique. Il m'apparaît néanmoins que cet ensemble d'hommes participant à cette chasse à l'ours semble avoir quelque chose de militaire. Les animaux apparaissent tous victimes d'eux, de leurs violences, avec le cadavre d'un ours porté par une sorte de procession, trois autres ours qui sont attachés et semblent destinés à être montrés lors de foires futures. Il en est de même d'un énorme rapace, qui ne semble pas être un vautour, enchaîné et qui s'agite sous la direction de son maître. Que font les deux petits isards au premier plan, dont un avec un collier, qui semblent également apeurés? Ainsi la nature y semble bien domestiquée au contraire de l'arrière plan et de la montagne sauvage et de toute la violence dont elle peut être capable. Tout cela ne semble évoquer donc que de la violence et non des sourires et semble finalement pas si éloigné de ses grands tableaux de champs de batailles pour lesquels "l'exactitude se retrouve dans le détail des scènes représentées, qui sont autant d'instantanés dont la seule distorsion résulte parfois d'une compression de leur juxtaposition dans le temps et l'espace. Les personnages sont de dimensions réduites par rapport à la surface du tableau, mais chacun est un portrait. Le naturel plutôt que le théâtral est recherché dans leurs attitudes. Mais ce souci de vérité poussé dans les moindres détails d'expression, d'habillement, de flore ou de faune, n'empêche pas l'artiste de donner à l'ensemble de son oeuvre une harmonie et un équilibre de volumes et de couleurs qui font du tableau une oeuvre d'art. Et pour y parvenir, il s'accorde une certaine licence dans le traitement du paysage, accusant les reliefs, agrandissant les arbres, jouant des lumières du ciel et des teintes plus sombres des fumées du champ de bataille ou du  crépuscule" (ou ici le contraste entre le ciel clair et la pénombre du fond de vallée sous les grands arbres) de Lejeune, Témoin et peintre de l'épopée : l'artiste par  Dutemple de Rougement dans la revue du souvenir Napoléonien (302). 

Il reste néanmoins effectivement la beauté grandiose des montagnes représentées qui pour tout connaisseur de la vallée, rappellera ce lieu de manière assez concrète. Et effectivement, l'artiste semble en être puisqu'en 1805, il écrit alors "Nous étions au 4 novembre 1805; il faisait froid, la terre et les arbres de la forêt d'Amstetten étaient couverts de masse considérable de neige produisant un effet très remarquable sur nous autres... de volumineux bourrelets de neige arrondissaient leur cime, en faisaient de belles grottes, comme celles de nos Pyrénées si riches en brillantes stalactites et en élégantes colonettes. Je faisais remarquer ces beautés au maréchal Murat..."

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vendredi 4 août 2023

Notre Dame de Lourdes et les Pyrénées à Casablanca au Maroc et retour au Djebel Toubkal

        Un peu des Pyrénées perdu au cœur de la grande ville de Casablanca, c'est presque l'impression que l'on a lorsqu'on visite l'église Notre Dame de Lourdes sur le boulevard Zerkoutini, au milieu des embouteillages et des grands immeubles, signes de l'urbanisation accélérée de la grande métropole. Pendant la Première Guerre mondiale, alors que de nombreux soldats issus de la colonie étaient au front, qu'il était impossible pour les familles de se rendre à Lourdes parce que les sous-marins allemands torpillaient les bateaux, une réplique en béton, assez étonnante, de la fameuse grotte de Lourdes a été construite dans une zone qui était encore la campagne à l'époque, à l'écart. Ensuite une crypte a été ajoutée avant le fameux édifice construit à partir de 1952, en pleine période de décolonisation. Aujourd'hui, le lieu de culte est fréquenté essentiellement par des immigrés d'Afrique subsaharienne ce qui lui permet de rester vivant. 

Photo 1 : Dans la fameuse grotte... (Photo Catherine)

Photo 2: Entrée... (le 12 juillet 2023)

        On peut alors envisager d'aller à nouveau vers le Djebel Toubkal ou Adrar n'dern, montagne des montagnes. Depuis la dernière fois, l'accès au sommet est devenu plus contraignant puisqu'il faut obligatoirement désormais l'accompagnement d'un guide (payant), pour des raisons de sécurité, suite aux assassinats de deux touristes randonneuses en 2018 dont les corps avaient été retrouvés près d'Imlil, point de départ de l'ascension du Djeblel Toubkal, sorte de Chamonix local. Il faut également passer le poste de contrôle de la gendarmerie marocaine au plus tard à 16h30. Attention car celui-ci est situé après le village d'Armed (ou Aroumd) bien au-dessus d'Imlil (environ 1800 mètres d'altitude). Aujourd'hui une route goudronnée permet de s'y rendre ce qui n'était pas le cas en 2017. Je ne sais pas si l'obligation de prendre un guide a eu des conséquences sur la fréquentation, mais l'affluence le samedi dans le sens de la montée m'a paru importante, tout comme le développement des petits points de pause sur le chemin où l'on peut se reposer, boire et manger un bout, avant l'arrivée au refuge à 3200 mètres d'altitude, annoncé à quelques 5 heures de marche. Nous avions choisi celui du CAF car l'accueil m'y a paru toujours efficace, et cette fois-ci ce fut encore le cas. Le refuge des mouflons, juste en dessous et beaucoup plus grand, est aussi envisageable. Il y avait de nombreux camps de tentes également. Autrement dit ne vous attendez pas à être seul là-haut.

        Néanmoins l'ascension reste encore un plaisir et, ayant franchi le poste de gendarmerie à la limite de l'horaire accepté, nous avons pu faire ce parcours de manière presque solitaire. Pour l'ascension finale (3 heures du refuge), le départ matinal a permis également d'éviter une trop grande concentration de la fréquentation. Seul le début du sentier après le refuge est un peu raide et constituera la principale difficulté à mon goût, même si les effets de l'altitude peuvent avoir des conséquences chez certains. 

 

Photo 3: Le sommet et les autres montagnes de plus de 4000 mètres à droite (au sud ouest en fait). Il y aurait environ dix sommets dans l'ensemble de la chaîne de l'Atlas supérieurs à cette altitude dont la grande majorité dans cette vallée. Au Ve siècle, l'historien géographe grec Herodote d'Halicarnasse fait déjà mention  des limites connues de la géographie avec "une montagne si haute que son sommet demeure invisible, les gens là-bas disent qu'elle est la colonne du ciel". Il lui conféra ainsi le nom du géant mythologique Atlas, l'un des Titans que Zeus avait contraint à supporter la voûte du ciel en guise de punition et qui fut ensuite changé en pierre quand Persée lui offrit la tête de Gorgone.

         Voilà, pour résumer, parce que c'était la troisième fois que je montais là-haut, au-delà de partager l'ascension avec des personnes que j'apprécie beaucoup, et c'était le point essentiel, ce que j'ai aimé c'est finalement la dernière partie de la descente de retour après Sidi Chamarouch et la vue en fin de journée sur les vastes versants sur lesquels une presque forêt clairsemée de genévriers thurifères partait à l'ascension elle-aussi de la montagne. Cela reste malgré tout un vestige des forêts d'antan et il faut malheureusement voir cela plutôt comme une relique dont il serait grand temps de prendre des mesures de protection. On pourra apprécier la vue, également, en fin de de journée, sur le village d'Armed dont l'urbanisation épouse ce qui paraît être une moraine, vestige de la période glaciaire, à quasi 2000 mètres d'altitude. D'ailleurs, dans le haut Atlas marocain (avec le Djebel Ayachi et le M'Goun), on retrouve les seules traces de la glaciation du quaternaire de tout le Maghreb. La persistance de nombreuses espèces vestiges de cette période raviront aussi les botanistes et les zoologistes. Les lignes de crête des montagnes environnantes dominent l'ensemble de manière assez impressionnante car celles-ci sont parfois aiguës et révèlent bien l'ambiance haute montagne de cette partie du massif de l'Atlas.

Photo 4 : La partie nord du village d'Armed, juste au dessus d'Imlil. Le cheminement pour aller au djebel Toubkal part sur la droite de la photo.


Photo 5 : En redescendant, après Sidi Chamarouch (reconnaissable à son gros rocher peint en blanc), vers 2200 mètres d'altitude.

 

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mercredi 29 mars 2023

À Paris à la librairie des Alpes, chaleureusement, toutes les montagnes...

    On va à la Librairie des Alpes, rue de la Seine à Paris, parce qu'on sait qu'on y trouvera la littérature de montagne que l'on recherche parmi les 10 000 ouvrages présents dans ce petit espace. Celui-ci y est totalement occupé par des étagères qui permettent de mettre en valeur cette riche collection de livres, anciens et rares surtout, ou neufs. Et de nombreuses vieilles photos encadrées, des sommets alpins principalement, des lithographies ou des petits tableaux viennent également s'insérer là où ils se feront de la place. On se retrouve alors dans un vénérable lieu ouvert depuis 1933 qui pourrait ressembler à une petite chapelle romane, coincée entre d'autres bâtiments, dans lequel le temps se serait un peu arrêté ou pour d'autres cela  évoquera plutôt un petit musée. C'est en tout cas un lieu complètement insolite, que beaucoup se contentent d'ailleurs de visiter pour ça. Il faut dire que la devanture bleue et les vieilles photos de paysages de la haute montagne alpine dans la vitrine donne simplement envie d'y pénétrer. 

    Une fois à l'intérieur, en passant devant le premier étal à droite sur lequel reposent de nombreux albums photographiques, vous observerez avec attention l'ensemble des rayons, certains peut-être avec plus de précision, comme une personne intéressée par les livres. Vous y aurez repéré forcément les fameux livres rouges des éditions Guérin et trouvé le rayon concernant les montagnes pyrénéennes ou corses, pour prendre finalement un bouquin sur le Jura! On y cherche quelque chose en particulier sans trop savoir quoi... L'accueil est des plus chaleureux et la discussion s'engage à tel point qu'on aura encore moins envie d'en partir. C'est alors que peut-être, vous aurez l'occasion d'y rencontrer, un peu comme une apparition, de celles qui sont rares dans la nature, quelqu'un venu ici en toute discrétion, comme dans un vieux repère, pour y déposer des livres neufs venant de paraitre et les exposer à la vente.

- Oui Catherine, tu peux les laisser là...

- (tout bas presqu'en chuchotant...) Heu, excusez-moi... c'est Catherine Destivelle?

- Oui! Vous pouvez même aller lui parler... 

Photo 1 : Pour voir l'intérieur, et les livres, le mieux c'est d'y aller...

     Simplement un bel endroit.

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samedi 4 mars 2023

Les Pyrénées (et la montagne) en vitrine de la librairie Ombres Blanches à Toulouse.

 En passant rue Gambetta, à deux pas du Capitole, devant l'indispensable librairie Ombres Blanches, on aura le plaisir d'admirer la vitrine dédiée aux Pyrénées, en particulier avec sa carte en relief au milieu, et à la montagne en général aussi. On se dira en scrutant les innombrables références agréablement mises en scène et en lumière, que tiens celui-ci je l'ai déjà lu, oh et celui-là j'aimerais bien le lire...

Photo 1: Il y a de quoi préparer sa saison...

    Entre les classiques comme les ex-éditions chamoniardes Guérin (les fameux livres rouges) aux plus récents comme les 111 lieux dans les Pyrénées à ne pas manquer, à titre personnel, j'étais content, mais peu surpris de retrouver Les huit montagnes de Paolo Cognetti ou le monumental, et déjà indispensable, et déjà réédité depuis 2021 Pyrénées, états des lieux aux éditions Cairn sous la direction de Jean François Soulet (en bas à gauche sous la carte). 
    J'apprécie tout particulièrement cette dernière somme de travail car elle fait échos au livre édité dans les années 70 sous la direction de François Taillefer Les Pyrénées de la montagne à l'homme, dans lequel on retrouvera une rare photo de Roger Daspet Moutons transhumants à l'Hospitalet. Cette photo fait pour moi le lien avec la partie rédigée dans l'ouvrage présenté en vitrine et son chapitre 2 Espaces pastoraux et forestiers-Sept mille ans d'histoire rédigé par Jean Paul Métaillié, Didier Gallop et Christine Rendu. Ces auteurs que j'ai eu maintes fois l'occasion de lire dans ma période étudiante. Mais le reste est tout aussi passionnant.
    Voilà chacun se fera sa liste en attendant le retour de la saison... et le changement de vitrine (jusqu'à quand?). En ce qui concerne les fameux livres rouges des éditions Guérin, je préfère nettement les premiers volumes dans le magnifique et indispensable Collection"Texte et images" de la période où l'éditeur éponyme, encore en vie, rencontrait et accompagnait les auteurs, alpinistes parmi les plus fameux, dans la construction et le choix des illustrations par exemple. Il m'a toujours semblé que l'on pouvait sentir ce lien entre l'éditeur et les auteurs à travers notamment le soin et la qualité apportés à la brochure et la couverture des livres, qu'une fois lus, on peut serrer dans les bras comme un belle chose... À partir du moment, où les éditions ont été absorbées, suite au décès de l'éditeur, il m'a semblé qu'on avait assisté à une inflation de publications, d'ouvrages plutôt de deuxième main avec davantage de journalistes auteurs, sans exclure d'autres ouvrages de qualité tout de même. Mais le lien ne me semble plus être le même. D'ailleurs Ombres Blanches ne s'y est pas trompée puisque les deux livres présents des débuts de cette collection, celui de Lionnel Terray Les conquérants de l'inutile (c'est quand même le grand classique indispensable) et de Louis Lachenal (avec M.Herzog, le premier vainqueur de l'Annapurna en 1950) Rappels sont heureusement dans la vitrine. On aurait pu ajouter celui du célèbre alpiniste italien Walter Bonatti Montagnes d'une vie.
     Personnellement, j'ai été touché particulièrement par les Entretiens de Marie Hélène Lafon avec Fabrice Landreau , Le Pays d'en Haut, chez Arthaud, (belle) collection Versant intime. Cette dernière repose sur des rencontres avec des personnalités "des lettres, des arts, des sciences et du voyage passionnées par la montagne et plus largement la nature, en invitant le lecteur à pénétrer leur jardin secret et à découvrir leur rapport aux éléments". Celui de Bernard Minier, pyrénéen, est aussi présent dans la vitrine. J'avoue avoir un faible pour le premier, car, oh infidélité, elle parle du massif du Cantal et des vertiges horizontaux que l'on peut avoir en parcourant ces montagnes et en observant depuis ses sommets les vastes horizons qui entourent ce massif. Massif dans lequel elle a grandit, dans une ferme isolée. Cette intimité se retrouve dans ses textes et qui renvoient dans mon imaginaire aux magnifiques albums photographiques de Pierre Soissons sur ces mêmes montagnes, non présents dans la vitrine.
    Enfin, il ne s'agit pas d'oublier le dernier livre de Jean Jacques Camara Au pays de l'ours, qui relate sa passion et ses cinquante ans à poursuivre et étudier l'ours brun des Pyrénées et bien sûr à tenter de le sauvegarder. À coup sûr, un personnage qui me ramène aux récits de protection et d'étude pyrénéenne des grands prédateurs de mon ami O. dont il est impossible de se lasser. Ce livre fait aussi écho à celui, non présent dans la vitrine, de Michel Munier, auteur de L'oiseau-forêt, père du célèbre photographe Vincent, et qui lui aussi a passé sa vie de passionné à étudier et protéger un autre animal emblématique des Pyrénées (mais pas que...), le coq de bruyère ou grand tétras, mais là dans les belles forêts des Vosges. Ce livre dans lequel la poésie n'est jamais bien loin.

Merci à mes amies éclaireuses (F. et C.) et à S.

dimanche 15 janvier 2023

Même au Musée d'Orsay (exposition sur la peintre Rosa Bonheur) et sur Arte (Les Pyrénées secrètes)...

    L'exposition au musée d'Orsay à Paris des peintures de Rosa Bonheur qui se terminait aujourd'hui nous aura permis d'admirer quelques productions dont le dénominateur commun était les Pyrénées. Près de 200 oeuvres de l'artiste étaient donc rassemblées à l'occasion du bicentenaire de sa naissance (1822-1895), et même si elle a surpassé dans son domaine, la peinture animalière, bon nombre de ses confrères masculins, et qu'elle fut une femme libre et libérée (symbole notamment pour l'émancipation des lesbiennes) et que ce n'était pas facile à cette époque, je dois avouer que j'étais venu uniquement pour ces toiles-là et que je ne  connaissais pas l'artiste avant. 

Photo 1: On admirera autant le talent du photographe que celui de la peintre...

    Son talent de portraitiste animalier est évident car elle capte l'âme des animaux qu'elle peint et dont on peut sur beaucoup de ses productions voir le regard singulier et significatif de ceux-ci, en toute discrétion, ce qui donne à ses tableaux finalement beaucoup de vie. Ce que j'y ai trouvé d'intéressant aussi, notamment concernant ceux ayant pour cadre les Pyrénées, mais beaucoup d'autres aussi, c'est que cela rendait la montagne vivante, ne la cantonnant pas dans une image romantique et solitaire, autrement dit "sauvage". Il est vrai qu'elle fait un magnifique paysage du cirque de Gavarnie solitaire qu'elle intitule simplement Paysage de montagne (28x51,2 cm, Musée départemental des peintres de Barbizon), mais le Pyrénéiste averti l'y reconnaitra sans doute avec sa cascade. Dans le livre relatant l'exposition vendu à la boutique du musée, après le titre du tableau, il est d'ailleurs écrit "[Les Pyrénées]". Pour les autres, notamment Moutons au pâturage dans les Pyrénées (huile sur toile, exposée normalement au Dahesh Museum of Art de New York), le portrait des bêtes n'enlève en rien à la beauté des montagnes en arrière plan et la présence des humains aux alentours. Pour celui-ci le jeune berger est là, discret au second plan, assis et perché sur un rocher au soleil en train de surveiller les bêtes paisibles, dont certaines se reposent à l'ombre près d'autres rochers comme elles ont l'habitude de faire dans ces moments de chaleur-là. 

Photo 2 : Muletiers des Pyrénées... L'affluence à l'exposition était telle que ce ne fut pas toujours simple de prendre la photo comme il faut en étant seul bien devant...

    Enfin, dans le dernier Muletiers des Pyrénées (1879, huile sur toile, 66x82,3 cm, conservé au Aberdeen Archives, Gallery and Museums), on retrouvera au premier plan les deux mules chargées accompagnées d'un muletier assis à l'arrière ainsi que deux autres qui arrivent sur le sentier un peu plus loin, montrant une montagne vivante. À l'arrière plan toujours, légèrement enrobée de nuages, on retrouve la montagne majestueuse, qui personnellement m'a fait penser à une reproduction la face nord du Vignemale mais avec un caractère alpin et austère nettement moins accentué. Un autre tableau Muletiers espagnols traversant les Pyrénées (117x200 cm, huile sur toile, 1857), non présent dans l'exposition reprend le même thème, et nous fait dire que dans celui exposé au Musée d'Orsay, les muletiers représentés sont probablement espagnols, atténuant le côté barrière sauvage d'un massif qui a toujours été traversé. Au Musée Condé de Chantilly, on retrouvera aussi une scène pastorale avec le beau Berger des Pyrénées donnant du sel à ses moutons (1864, huile sur toile, 68x100 cm), ces derniers de race basco-béarnaise certainement. Le Sevrage des veaux (1879, 66x82m), prêté par le Metropolitan Muséum of Art de New York est aussi exposé sans que l'on sache si les montagnes représentées sont les Pyrénées. Un dernier Berger des Pyrénées est exposé (1888, huile sur toile, 60x81 cm) au Brigthon Museum and Art Gallery en Angleterre. Les Pyrénées restent visiblement donc une destination importante de ses voyages (principalement en France mais aussi en Écosse) dans laquelle elle semble ressentir la beauté grandiose des montagnes et où elle peut étudier à sa guise les animaux, notamment les ânes ou les moutons qu'elle affectionne tant et qu'elle a peint en beaucoup d'autres endroits. Elle vient dans le massif notamment en 1850 pour aller aux thermes de Luz Saint-Sauveur (65) et y retournera plusieurs fois.

Photo 3 : Ça ressemble au Cirque de Gavarnie tout de même! Qu'est-ce que vous en pensez?

    Cette idée de montagne humaine vivante, ce n'est pas tout à fait le créneau choisi par la réalisatrice du trytique documentaire, Alwa Deluze et son conseiller technique à la réalisation Gregory Ortet. Comme son nom l'indique Les Pyrénées secrètes (visible sur Arte jusqu'au 18 janvier 2023) insiste davantage sur la caractère sauvage de la montagne, dont la sauvagerie serait indéniablement abîmée par les humains, en proposant un découpage en trois épisodes donc : La genette, discrète du Piémont, L'ours le roi des forêts ancestrales et Le gypaète barbu, corsaire des cîmes

Photo 4: Une capture d'écran, Arte le 15 janvier 2023

    Plus qu'un documentaire animalier, il s'agit ici davantage peut-être d'un discours sur la nature avec forcément, puisqu'il s'agit d'un exercice d'écriture, un parti pris intellectuel. À la fin du premier épisode, on pourra entendre "Il est temps de rentrer, de rendre ce monde à lui-même. Vous repartez avec un savoir, un fragment des Pyrénées au fond de vous. La nature parle. Elle parle une langue universelle, une langue d'où nous venons et qui nous échappe. La nature est un monde, le monde sauvage où se confondent notre humanité, le monde premier où germe notre liberté. Et vous savez que demain à nouveau vous repartirez dans la montagne." Il est évident que le choix de l'animal totem de ce premier épisode, la genette, peut être discutable d'un point de vue "naturel" puisqu'il n'est pas dit dans le film qu'il n'est pas endémique aux Pyrénées. Il aurait été importé en effet par les romains ou les arabes d'abord comme animal de compagnie depuis le Maghreb. Il n'est pas dit également que sa présence est attestée sur quasiment tout le territoire français avec une présence permanente dans un grand quart sud ouest de la France. Qu'on soit d'accord avec ce discours ou pas, que l'on pense que la nature existe ou pas, il reste que ce film est attachant de par la mise en scène poétique de cette quête de la genette qu'on finit par trouver sur son arbre (car elle est arboricole), car c'est vrai qu'elle est discrète (et gracieuse), et que cette quête nous fait également découvrir les autres habitants qui cohabitent dans ce piémont (les renards, les sangliers, les chevreuils, les blaireaux, la petite belle ou belette et autres noms d'oiseaux...). De part l'origine des deux réalisateurs, on retrouvera également de nombreuses prises de vue du Comminges, de la région de Salies du Salat, avec notamment l'attachant lac de Touille et ses colverts ou poules d'eau, dominé par le pic de Cagire ou le massif de Paloumère. 
    Alors, lorsqu'une visite vous mènera au Musée national du Moyen-Âge de Cluny à Paris, pour admirer la fameuse série de tapisseries de La Dame à la licorne, vous ne pourrez peut-être pas vous empêcher, surpris, en observant celle intitulée le Goût, en observant le bestiaire, de vous exclamer heureux presque avec émotion: - Ahhh... une genette (en haut à gauche...)
    Pour aller plus loin concernant la genette vous pouvez lire l'article de Virginie Muxart, Essai sur la valeur symbolique de la genette dans la littérature et l'art médiéval occidental, tiré du livre L'animal symbole de Marianne Besseyre, Pierre-Yves Le Pogam, Florian Meunier.


mercredi 14 décembre 2022

Même au cinéma ... mais pas que les Pyrénées, heureusement...

     En cette fin d'automne, alors que la neige a recouvert les pentes, on aura pu facilement trouver le temps pour aller découvrir trois films dont l'histoire se déroulait en montagne et qui étaient à l'affiche dans les salles obscures toulousaines. Deux se déroulaient dans les Alpes, Les huit montagnes (celui-ci en avant première en fait) et Les Engagés, et un dans les Pyrénées Pétaouchnok. Chacun dans un style et registre différents et au-delà des paysages montagnards mis en scène, faisant une belle vitrine pour les collectivités locales et offices du tourisme locaux qui ont bien compris l'intérêt de soutenir ces réalisations, un fil directeur pouvait être facilement trouvé, celui de valeurs aujourd'hui peut-être bousculées, la fraternité et la solidarité, valeurs que l'on trouvera facilement dans l'imaginaire collectif montagnard.

Photo 1 :  Sur les remparts de la citadelle de Briançon réalisée par Vauban. En arrière plan, un peu flou, et menaçant, ce doit être le Pelvoux...
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    Celle-ci est clairement le fil directeur des Engagés, qui raconte l'histoire de David, un homme vivant à Briançon dans les Hautes-Alpes, dont la vie va être bouleversée par la rencontre avec un jeune migrant africain, un adolescent isolé, qu'il cache après un accident de la circulation. Malgré quelques petites lourdeurs dans le scénario liées à l'histoire personnelle et familiale du héros, la réalité racontée fait référence à l'affaire des 7 de Briançon qui dans un premier temps avaient simplement participé à une manifestation qui dénonçait une action du mouvement d'extrême droite aujourd'hui dissous, Génération identitaire, ces derniers ayant bloqué le col de l'Echelle pour barrer le passage de la frontière. La manifestation à Briançon visait alors à exprimer et dénoncer une militarisation de la frontière et la prolifération des discours de haine et de racisme. Dans cette perspective, la réalisatrice Émilie Frèche profite bien de la topographie pour montrer la réalité peut-être ignorée par une majorité du passage de ces migrants dans une montagne encore dangereuse (car sauvage ?) de part notamment ses rigueurs climatiques hivernales. Par un très beau et intelligent plan panoramique miroir qui oppose d'un côté les zébrures du grand domaine skiable enneigé de la fameuse Serre Chevalier avec derrière le massif des Écrins, et de l'autre, séparé par la vallée de la Guisane, le versant du col de Granon, sous les crêtes de Peyrolles probablement, qui apparait plus isolé et sur lequel se trouve un petit refuge dans lequel, en attendant de pouvoir poursuivre le chemin, s'est réfugié un petit groupe de migrants, elle montre de manière fine et pertinente ces deux mondes qui semblent s'opposer et s'ignorer. Quelques petites libertés plutôt divertissantes sont aussi prises avec la réalité géographique puisque tout le monde sait (ou devrait savoir...) que la route qui monte au col du Lautaret ne nous mènera pas en Italie... Ceux qui connaissent les lieux s'y retrouveront aisément et je reste sur l'impression forte et belle et admirablement bien jouée dans laquelle Benjamin Lavernhe, David dans le film réplique à la fille de son amie qui lui demande à propos de l'engagement : "- Ça sert à quoi en fait? - Ça sert à être solidaire, montrer que la fraternité ça n'est pas juste un mot". Mais aussi d'une partie du discours de Anne, jouée par Catherine Hiegel, lors d'une ces fameuses manifestations : "Dans un monde civilisée, la solidarité ne devrait pas être un délit... " et j'ajouterais peut-être aussi pas seulement une affaire de cordées montagnardes (toujours facile à dire..)... Dernier point, ce film vient nous rappeler aussi qu'en France les montagnes ont toujours été des lieux de passage et de communication pour les humains, et qu'en soi, même en étant des frontières politiques, elles avaient finalement une dimension sauvage assez atténuée...


    Dans Les Huit montagnes de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, adapté du roman éponyme de Paolo Cognetti, il s'agit plutôt d'une histoire d'amitié profonde entre deux jeunes garçons qui évoluent jusqu'à l'âge adulte. Inspiré du roman, avec la participation technique de l'auteur, le film a pour cadre les magnifiques montagnes du Val d'Aoste italien, les Alpes pennines qui séparent ce dernier du Valais suisse et dans lequel se trouve donc le petit hameau de Graines du roman. Aujourd'hui Paolo Cognetti vit d'ailleurs dans le village de Brusson, commune dans laquelle se trouve le fameux hameau. Ce qui est intéressant dans cette histoire c'est ce que la montagne permet, c'est-à-dire l'histoire d'amitié entre deux enfants isolés car fils uniques, de deux milieux opposés (un petit citadin milanais et le dernier enfant du hameau) et également la découverte du père du narrateur ou héros principal sous un autre aspect en être beaucoup plus attentif avec son fils lorsqu'ils se trouvent ensemble dans les hauteurs. En cela, parce qu'elle agit sur les autres, elle est un personnage. Ce qui est intéressant aussi, et contrairement à ce qu'on peut lire abondamment dans la presse critique, il ne s'agit pas ici forcément de l'appel à la nature. L'histoire se déroule dans un contexte de déprise pastorale et rurale. Dans une scène où Bruno vient à la rencontre des amis citadins de Pietro et une discussion s'engage entre eux sur les beautés et bienfaits de la nature, Bruno rappelle alors que la nature il ne connaît pas et qu'il utilise d'autres mots pour décrire ce qu'il voit et pratique... des prés, des forêts... mais de nature point. On pourra alors reprendre l'article de Francesco Fedele dans le numéro 16 (2002) de la revue L'Alpe, dont le titre iconoclaste est sans équivoque La nature n'existe pas. À défaut d'interpréter cette scène ainsi, voici des réalisateurs qui ne se posent pas dans un paradigme réducteur d'opposition nature culture. En tout cas, je l'ai interprété ainsi, sans qu'il faille renoncer à être respectueux de ce milieu dit naturel. Enfin, bien sûr, l'auteur, héros du film, ... parcourt aussi l'Himalaya (et là aussi la montagne est belle..) mais surtout il en revient  avec cette question des huit montagnes. Je préfère alors à ce niveau reprendre un extrait du texte original du roman, dont le passage est mis en scène à la fin du film: 

"Il me demanda pourquoi je m'intéressais à l'Himalaya. J'avais déjà la réponse toute trouvée à cette question: je lui dis qu'il y avait une montagne sur laquelle j'avais grandi, à laquelle j'étais très attachée, et qu'elle m'avait donné envie de voir les plus belles, à l'autre bout du monde.

"Ah, dit-il. Je vois, tu fais le tour des huit montagnes.

- Quelles huit montagnes?"

    L'homme ramassa un petit bâton avec lequel il fit un cercle dans la terre. Le motif était parfait, on voyait qu'il avait l'habitude de le dessiner. À l'intérieur, il traça un diamètre, puis un deuxième, perpendiculaire au premier, et puis un troisième et un quatrième le long des bissectrices, obtenant ainsi une roue à huit rayons. Je me dis que si j'avais voulu arriver à une figure comme celle-là, je serais parti d'une croix, mais c'était typiquement asiatique de partir d'un cercle.

"Tu as déjà vu ce dessin? me demande-t-il.

-Oui, lui répondis-je. Dans les mandalas.

-Exact, dit-il. Nous disons qu'au centre du monde, il y en a un autre, beaucoup plus haut: le Sumeru. Et autour du Sumeru, il y a huit montagnes et huit mers. C'est le monde pour nous."

Tout en disant ces mots, il traça à l'extérieur de la roue une petite pointe au dessus de chaque rayon, puis une vaguelette d'une pointe à l'autre. Huit montagnes et huit mers. À la fin, il entoura le centre de la roue d'une couronne qui devait, pensai-je, être le sommet enneigé du Sumeru. Il jaugea son travail un instant et secoua la tête, comme s'il avait déjà fait mille fois ce dessin mais avait un peu perdu la main dernièrement. Il planta quand même son bâton au centre, et conclut : "Et nous disons: lequel des deux aura le plus appris? Celui qui aura fait le tour des huit montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumeru?" 


    Nous n'irons pas jusqu'à dire que dans ces huit montagnes se trouveraient les Pyrénées... Dans la comédie Pétaouchnok, ce lieu imaginaire censé se trouver loin, Édouard Deluc nous emmène dans les Pyrénées donc, orientales pour être précis, à la suite d'une bande de randonneurs partie avec une agence de voyage nouvellement montée par deux amis un peu en nécessaire remise en cause... Pour arriver au bout de leur périple semé d'embûches il va falloir faire preuve là aussi de solidarité... Ça ferait un peu les randonneurs dans les Pyrénées, et si parfois, on pourrait avoir envie que nos promeneurs arrivent plus vite, il reste que les acteurs, et Pio Marmaï en tête, jouent bien et on se dit qu'ils ont dû passer de bons moments à tourner ce film et au final, on passe nous aussi un agréable moment. Car il s'agit bien sûr pour ces randonneurs en herbe lors d'un cheminement de plusieurs jours de se découvrir, au sens propre, en se baignant dans les lacs d'altitude (ici on devinera le pour moi si beau lac de Pradeilles...) comme au sens figuré surtout...  À noter qu'en 2009 déjà, dans le film J'ai oublié de te dire,  de L.Vinas-Raymond, avec O.Sharif, quelques scènes de l'histoire du film se déroulent au bord de ce lac. Mais comme toute histoire, ou presque, qui se déroule dans les Pyrénées, il faut que l'ours apparaisse à un moment donné même si on a pu oublier qu'il y en avait eu dans les Alpes aussi (et ailleurs), en Vanoise, jusqu'aux années 20 et que le dernier a été tué dans le Vercors en 1937. Ainsi notre plantigrade est encore le garant principal d'une place encore forte de la nature dans notre massif. D'ailleurs il est présent de manière amusante sur l'affiche du film. Là aussi, voici un formidable outil de communication alors que le film nous montre effectivement de beaux espaces montagnards, étages alpins et sub-alpins et que les connaisseurs reconnaitront forcément à un moment donné les sommets du Carlit, du Péric, les étangs évoqués ci-dessus déjà, les environs des stations de ski des Angles, du lac de retenue de Matemale dans ces Pyrénées catalanes bien mises en scène pour le tourisme.


Photo 3: Je trouve personnellement l'affiche marrante et elle procure l'envie d'aller voir le film en donnant le ton. L'ours toujours là derrière comme une grosse peluche est immanquable dans presque toutes les représentations des Pyrénées...




lundi 14 novembre 2022

Même à Saint-Dizier... (Les Pyrénées) Avec "Belle et Sébastien, nouvelle génération" (le film)

     Alors que le relief et le paysage environnants de la plaine entre la Marne et la Haute Marne sont assez peu accusés (mais absolument pas dénués d'intérêt) et qu'on est loin de nos montagnes, on pourra, depuis le beau complexe de cinéma Ciné-quai de Saint-Dizier (52), regarder finalement le film Belle et Sébastien, nouvelle génération de Pierre Coré avec un oeil plus complaisant et les immenses panoramas et magnifiques paysages pyrénéens du film feront, de si loin, franchement leur effet. C'est un film grand public pour enfant certes et, si certaines ficelles de l'histoire m'ont paru un peu grosses pour un adulte, il reste quelques belles scènes réellement touchantes comme celle du face à face entre la mère de Sébastien et la louve allaitant ses petits ou quelques-unes autres... On pourra verser une larme aussi quand la grand-mère de Sébastien s'avouera que c'est peut-être la dernière montée en estive de sa vie, le spectateur transpirant dans son siège s'imaginant peut-être lui-même en même temps ne pouvant plus revenir dans ses chères montagnes.

    Cette énième adaptation du roman de Cécile Aubry Belle et Sébastien pose notamment comme originalité de placer l'histoire dans les Pyrénées alors que le roman et les autres diverses versions sont alpins. Une exception notable cependant est l'adaptation en série anime japonaise Meiken Jori, littéralement Jolie, chien fidèle, diffusée pour la première fois sur la NHK en 1982 puis au Québec et en 1983 sur Fr 3, basée sur 52 épisodes de 24 minutes chacun. Même si l'histoire de Belle et Sébastien aurait été inspirée à Cécile Aubry lors d'un séjour à Cauterets.

    À  l'issue de la séance, aussi, on pourra se dire que, au-delà de certaines problématiques abordées de manière plutôt efficace pour un public jeune comme le problème de l'eau, les excès du tourisme, les néo-ruraux, la vie pastorale..., les Hautes Pyrénées dans lesquelles le film est tourné et l'histoire se passe, seraient une destination de vacances idéales. Tout est mis en avant pour montrer en effet les magnifiques paysages de la haute vallée du gave de Pau et beaucoup y reconnaitront des lieux qui leur sont familiers comme la vallée de Barèges et le col du Tourmalet (en plongée), les hauts du cirque de Gavarnie avec la Brèche de Roland et les hauts sommets à plus de 3000 mètres (panoramique et parfois contre plongée) qui nous dominent donc. Mais aussi les activités que les touristes pourraient y faire sont représentées. Ce qui est appréciable reste qu'on se rend compte rapidement que cela se passe dans les Pyrénées mais que l'on ne le rappelle pas de manière ostentatoire et répétitive. Voilà, les paysages sont justes beaux, et la région Occitanie qui a participé au financement l'a bien compris.

    Les Pyrénées n'y sont pas représentées comme un espace totalement sauvage, même si le retour du loup pourrait le laisser croire alors que nos héroïnes luttent pour ne pas laisser l'exploitation et l'élevage périr. Mais peut-être, n'est-ce une étape dans cette direction. Cependant les images d'animaux sauvages sont belles et on peut penser que la collaboration de Vincent Munier n'y est pas pour rien. On fera tout de même attention à ne pas prendre les Patous pour de grosses peluches même si on aimerait bien aussi les prendre dans nos bras. Ce sont d'abord des chiens de protection des troupeaux et non de berger pour ramener les bêtes. Courageux, ces chiens ne se défilent pas face au danger que pourrait représenter une attaque d'un ou des loups ou voire pour certains des ours... Le stress du troupeau de brebis qui sent le danger de l'attaque imminente est mis en scène de manière plutôt réaliste par exemple. La fin est un peu probablement inutile...

Les airs de la chanson de Gaétan Roussel Il y a dans la bande originale arrivent aussi à bon compte.

Alors voilà qu'un film projeté dont l'histoire se passe dans les Pyrénées nous permet aussi de visiter en même temps, le complexe de cinéma construit dans l'ancienne usine Miko (oui oui les crèmes glacées...) dont on a gardé simplement sa tour des années 30 dans laquelle on a placé un mini musée très intéressant sur la famille Ortiz et l'entreprise Miko, toujours présente dans la ville de Saint-Dizier dans le nord est de la France.


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dimanche 1 mai 2022

Même à Lisbonne, de toute façon à la société de géographie...

 Même ailleurs, à l'heure du tourisme de masse dans la capitale d'un pays voisin et ami, le Portugal, on trouvera encore à s'étonner de trouver dans un lieu remarquable, discret et très peu fréquenté, le musée de la société de géographie (Museu da Sociedade de Geografia de Lisboa), une intéressante exposition de photos nous rappelant le passage clandestin, à pied avec leur valise, des immigrés portugais à travers les Pyrénées pour se rendre, pour certains, dans les bidonvilles de la banlieue parisienne d'alors, vers une vie espérée meilleure. Le voyage durait en général environ trois jours. C'était en 1965. C'était hier et pourtant ça parait loin. L'exposition s'intitulera Le regard engagé, avec les fils des grands découvreurs et les photographies sont du photographe haïtien Gérald Bloncourt. Elle se trouve dans la salle Algarve du bâtiment, juste avant le grand planisphère mural illuminé des grandes découvertes (lorsque la lumière générale de la salle est éteinte, cela fait son effet...).

Photo 1 (de Frida) : Dans la salle de l'Inde, les deux énormes globes terrestres Coronelli, le premier au premier plan pour la voute céleste, et le second pour la terre.

Ce musée montre principalement des objets ethnographiques des colonies qui constituaient l'empire du Portugal au 19ème siècle (Angola, Mozambique, Macao, Timor, Goa...) qui sont exposés pour certains dans des vitrines qui entourent la vraiment magnifique salle de conférence de la société de géographie, la salle Portugal qui est le coeur du musée. Dans la salle des Patrons, juste avant, on trouvera également des objets datant des premières découvertes sur la côte africaine, à la fin du 15ème siècle, et notamment les fameuses stèles de pierres surmontées d'une croix ou des armes du Portugal et comportant une inscription, placées par les explorateurs, et appelées les Padrao. La plus ancienne date de 1482 et avaient été placée à l'embouchure du fleuve Congo. En les voyant, j'ai vraiment eu l'impression de revenir dans le passé. 

Avec la visite commentée gratuite, on vous accordera aussi le privilège d'entrer dans la bibliothèque de renommée internationale et de vous montrer peut-être quelques vieilles cartes de l'époque des grandes découvertes parmi les pièces de cette riche collection de plus de 230 000 titres...

Voilà, dans la rua Portas de Santo Antão 100, à deux pas du Hard Rock Café, en poussant la porte d'entrée du musée qui ne paye pas de mine, vous serez accueillis notamment par la peinture gigantesque du peintre Salgado représentant Vasco de Gama en Inde, sans savoir ce qui vous attend vraiment (enfin maintenant un peu plus tout de même...).



dimanche 10 avril 2022

Même à Paris (2), à la librairie Rieffel près de l'Odéon...

 En ce vendredi soir parisien, sortant de la station de métro Gambetta, la neige nous cueille et remontant la rue des Pyrénées, on s'y croirait presque...

Photo 1: Au fond de la librairie... et à droite aussi.

On attendra alors un peu pour se rendre 15 rue de l'Odéon dans le 6ème arrondissement près du théâtre du même nom à la librairie Rieffel. On pourra y trouver tout un pan de livres d'occasion sur la montagne assez conséquent avec à coup sûr des trouvailles, sans se ruiner, cette fois-ci une vieille édition de Frison Roche. Il faudra aussi fouiller derrière, sur les doubles rangées de vieux livres. Alors au pire on trouvera toujours un vieux récit d'expédition sur des montagnes d'ici ou à l'autre bout de la planète... et toujours quelque chose sur les Pyrénées.

Photo 2: Entrée et façade sur rue.. le libraire vous renseignera chaleureusement dedans...


vendredi 9 août 2019

Même à Toulouse, exposition Lucien Briet, clichés pyrénéens à la bibliothèque d'étude et du patrimoine de Toulouse

À défaut d'aller gambader dans les montagnes pyrénéennes, on pourra que vous recommander d'aller voir la bien jolie exposition sur les clichés pyrénéens de Lucien Briet, à partir de ses livres et de ses carnets de voyage et qui est actuellement à la Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine de Toulouse et ce jusqu'au 22 septembre.

Photo 1: De Lucien Briet...
Les clichés de Lucien Briet, picard d'origine, sont remarquables pour plusieurs raisons. Tout d'abord ils sont un témoignage d'une époque puisqu'il découvre les Pyrénées en 1889 et jusqu'en 1911, date de son dernier voyage. Il les parcours pendant des campagnes photographiques estivales de plus en plus longues. Son périmètre d'action se situe surtout dans le Haut-Aragon et autour de Gavarnie.

Photo 2: À gauche, le Cylindre du Marboré et à droite le Soum de Ramougn.
Ensuite, il reste un des précurseurs de la photo de paysage. Notamment par ses cadrages, dans le canyon d'Anisclo notamment, on nous dit qu'il a "su saisir les forces qui ont torturé le paysage et leur donner une dimension artistique" (panneau expo). En même temps, il a été un témoin de la vie locale, dans une société montagnarde très hiérarchisée (cela se voit bien sur ses clichés), une société pastorale que l'on retrouve au maximum de son expansion territoriale et qui va disparaître.
Enfin, cette oeuvre nous permet de mesurer l'évolution des climats et des paysages sur une période d'un siècle, jusqu'à aujourd'hui (grâce aux prises de vues sur les glaciers...).

C'est intéressant de voir les vieux ouvrages présentés et ouverts à des pages où ressortent de magnifiques clichés prises par un homme visiblement épris... Sont présentées également des photos de Pierre Meyer, dont l'ouvrage publié en 2015, retrace l'histoire géologique du secteur du Mont Perdu. Enfin, le 21 septembre
- de 15h à 16h30 : Conférence de Claire Dalzin, auteur du livre "1902-1911 : À travers le Haut Aragon dans les pas de Lucien Briet" publié aux éditions Cairn.
- de 16h30 à 18h : Conférence de Jean Paul Métaillié, géographe et membre du conseil d'administration du Parc national des Pyrénées sur l'aspect photographies comparatives des Pyrénées.


À coup sur, cette exposition, vient nous rappeler que Lucien Briet a sa place dans le panthéon du Pyrénéisme...

dimanche 30 décembre 2018

Même à Turin...

Évidemment ce sera un peu tiré par les cheveux...

Photo 1: Il faudrait juste entrer...
Il s'agit d'abord de sortir de la gare Porta Nuova et de remonter les arcades de la via Sacchi, qui la longe, jusqu'au 28bis, tout près. De temps en temps sur le chemin, on est bercé par le passage d'un tramway de la ligne 4 de la ville. Puis traversant les rues qui débouchent venant de l'ouest sur la via Sacchi, notre regard est immanquablement attiré par ces montagnes qui ferment les perspectives au fond de chacune. Dans ces moments-là, on se dit qu'elles sont si proches, imposantes et belles et ce sont les Alpes. On peut alors pénétrer dans la librairie La Montagna, avec son vieux parquet, ses étagères remplies, sa lumière du matin à travers les vitrines et l'accueil chaleureux du libraire (qui parle français). Certains pourront repérer de suite la Top25 d'Hendaye sur l'étal du bas. Mais toutes les montagnes, et bien sûr surtout les Alpes, mais donc toutes les montagnes sont là... Et c'est bien çà l'essentiel. On parle juste de montagne et cette très belle librairie nous la propose. On aurait envie de rester là longtemps avec un thé chaud.

On peut venir en Italie pour voir toute la richesse monumentale (ou pour manger). On peut venir aussi à Torino pour cette magnifique librairie et aussi pour le Musée National de la Montagne (sur la rive droite du Pô) et ses collections, son splendide panorama sur la ville et les Alpes et se dire qu'en plus d'être une belle ville, surprenante,  c'est aussi une ville de montagnards.

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Même à Marseille...

Pour voir les Pyrénées à Marseille, il faudra faire preuve d'un peu de patience. Ce n'est pas en prenant la rue des Pyrénées bien sûr car elle vous mènera simplement ... au consulat d'Italie.

Par contre, quelques jours par an, à des dates précises (autour du 8 février et du 2 novembre), depuis certaines hauteurs marseillaises bien agréables (Notre Dame de la Garde, Allauch, Le Garlaban...) c'est possible... 😃 Et le résultat est surprenant.


Photo 1: Le consulat est à gauche...

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lundi 17 septembre 2018

Pas si loin...

L'automne est là dans la montagne 
Qui nous rappelle les bons moments de l'été
Près des caddies et supermarchés, certains endroits égarés 
Pourtant proches et si peu fréquentés 

Photo 1: Virage

Photo 2 : Petit étang

samedi 16 avril 2016

Même à Barcelone (encore)...

En remontant de la Barceloneta, dans le bas du barri gotic... (Passeig del Born, 4)

(Rajout du 20/06/18) Mais cela a apparement fermé à cet endroit, et désormais il faut aller à Girona 7. Pour plus d'informations, on peut lire cet article de Cristina Jolonch du 28/01/2017 paru dans La Vanguardia, sous le titre El Pirineo ya se puede saborear en Barcelona. (en espagnol).


Les Pyrénées dans la bouche...

mercredi 30 décembre 2015

Même à Barcelone.

En se promenant le long des plages de la Barceloneta, sous les palmiers, ... envie d'un hamburger avec de la viande "bio" des Pyrénées catalanes. En tout cas, c'est ce qui est annoncé...

Photo 1 : Les Pyrénées avec vue sur la Méditerranée (vous aviez compris...).



lundi 4 mai 2015

Même dans le Cantal...(Le Plomb du Cantal 1855m)

Photo 1: Au sommet du Plomb du Cantal 1855 mètres.



Photo 2 : Et puis, c'est devenu de suite plus compliqué...
La montée depuis le buron de la Tuillière vers le sommet du Plomb du Cantal permet par l'ancienne voie romaine d'avoir un double regard sur le massif. Au nord-ouest vers le Puy Mary, Puy Griou des lignes de crêtes avec un certain caractère alpin. Sur le versant opposé, la montagne est plus verte, calme, pastorale elle se prendrait presque pour une colline qui descend en pente douce vers des horizons qui semblent lointains. Impression très nette de grands espaces, impression que je n'avais pas envisagé si fortes...

lundi 19 mai 2014

Même à Paris (mais quand même, là c'est normal).

Elle court sur la ligne de crête de la colline
Chaque fois, se trouvant en cette belle ville
Sans se sentir trop obligé de s'y tenir, ni docile
Depuis l'horizon dégagé du parc de Belleville




On regarde au loin, dans les nuages...
Au dessus du brouhaha, des embouteillages
Derrière, la grande dame, comme un adage
Mais non, décidément, ce n'est qu'un mirage.