En passant rue Gambetta, à deux pas du Capitole, devant l'indispensable librairie Ombres Blanches, on aura le plaisir d'admirer la vitrine dédiée aux Pyrénées, en particulier avec sa carte en relief au milieu, et à la montagne en général aussi. On se dira en scrutant les innombrables références agréablement mises en scène et en lumière, que tiens celui-ci je l'ai déjà lu, oh et celui-là j'aimerais bien le lire...
Photo 1: Il y a de quoi préparer sa saison... |
Entre les classiques comme les ex-éditions chamoniardes Guérin (les fameux livres rouges) aux plus récents comme les 111 lieux dans les Pyrénées à ne pas manquer, à titre personnel, j'étais content, mais peu surpris de retrouver Les huit montagnes de Paolo Cognetti ou le monumental, et déjà indispensable, et déjà réédité depuis 2021 Pyrénées, états des lieux aux éditions Cairn sous la direction de Jean François Soulet (en bas à gauche sous la carte).
J'apprécie tout particulièrement cette dernière somme de travail car elle fait échos au livre édité dans les années 70 sous la direction de François Taillefer Les Pyrénées de la montagne à l'homme, dans lequel on retrouvera une rare photo de Roger Daspet Moutons transhumants à l'Hospitalet. Cette photo fait pour moi le lien avec la partie rédigée dans l'ouvrage présenté en vitrine et son chapitre 2 Espaces pastoraux et forestiers-Sept mille ans d'histoire rédigé par Jean Paul Métaillié, Didier Gallop et Christine Rendu. Ces auteurs que j'ai eu maintes fois l'occasion de lire dans ma période étudiante. Mais le reste est tout aussi passionnant.
Voilà chacun se fera sa liste en attendant le retour de la saison... et le changement de vitrine (jusqu'à quand?). En ce qui concerne les fameux livres rouges des éditions Guérin, je préfère nettement les premiers volumes dans le magnifique et indispensable Collection"Texte et images" de la période où l'éditeur éponyme, encore en vie, rencontrait et accompagnait les auteurs, alpinistes parmi les plus fameux, dans la construction et le choix des illustrations par exemple. Il m'a toujours semblé que l'on pouvait sentir ce lien entre l'éditeur et les auteurs à travers notamment le soin et la qualité apportés à la brochure et la couverture des livres, qu'une fois lus, on peut serrer dans les bras comme un belle chose... À partir du moment, où les éditions ont été absorbées, suite au décès de l'éditeur, il m'a semblé qu'on avait assisté à une inflation de publications, d'ouvrages plutôt de deuxième main avec davantage de journalistes auteurs, sans exclure d'autres ouvrages de qualité tout de même. Mais le lien ne me semble plus être le même. D'ailleurs Ombres Blanches ne s'y est pas trompée puisque les deux livres présents des débuts de cette collection, celui de Lionnel Terray Les conquérants de l'inutile (c'est quand même le grand classique indispensable) et de Louis Lachenal (avec M.Herzog, le premier vainqueur de l'Annapurna en 1950) Rappels sont heureusement dans la vitrine. On aurait pu ajouter celui du célèbre alpiniste italien Walter Bonatti Montagnes d'une vie.
Personnellement, j'ai été touché particulièrement par les Entretiens de Marie Hélène Lafon avec Fabrice Landreau , Le Pays d'en Haut, chez Arthaud, (belle) collection Versant intime. Cette dernière repose sur des rencontres avec des personnalités "des lettres, des arts, des sciences et du voyage passionnées par la montagne et plus largement la nature, en invitant le lecteur à pénétrer leur jardin secret et à découvrir leur rapport aux éléments". Celui de Bernard Minier, pyrénéen, est aussi présent dans la vitrine. J'avoue avoir un faible pour le premier, car, oh infidélité, elle parle du massif du Cantal et des vertiges horizontaux que l'on peut avoir en parcourant ces montagnes et en observant depuis ses sommets les vastes horizons qui entourent ce massif. Massif dans lequel elle a grandit, dans une ferme isolée. Cette intimité se retrouve dans ses textes et qui renvoient dans mon imaginaire aux magnifiques albums photographiques de Pierre Soissons sur ces mêmes montagnes, non présents dans la vitrine.
Enfin, il ne s'agit pas d'oublier le dernier livre de Jean Jacques Camara Au pays de l'ours, qui relate sa passion et ses cinquante ans à poursuivre et étudier l'ours brun des Pyrénées et bien sûr à tenter de le sauvegarder. À coup sûr, un personnage qui me ramène aux récits de protection et d'étude pyrénéenne des grands prédateurs de mon ami O. dont il est impossible de se lasser. Ce livre fait aussi écho à celui, non présent dans la vitrine, de Michel Munier, auteur de L'oiseau-forêt, père du célèbre photographe Vincent, et qui lui aussi a passé sa vie de passionné à étudier et protéger un autre animal emblématique des Pyrénées (mais pas que...), le coq de bruyère ou grand tétras, mais là dans les belles forêts des Vosges. Ce livre dans lequel la poésie n'est jamais bien loin.
Merci à mes amies éclaireuses (F. et C.) et à S.
Mais tu ne nous donnes pas la liste du Top 5 de ceux que tu aimerais... Il faut laisser des pistes auxproches,voyons ! (Sylvain)
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