jeudi 26 février 2015

Le Cerro Chirripo (3819m), au Costa Rica, plus près des nuages.

Pour commencer, n'envisagez pas de monter là-haut sans réservation du refuge pour y passer la nuit, sinon vous allez être déçus. En effet, les dix places qui étaient allouées chaque jour pour ceux qui ne réservaient pas à l'avance ont été supprimées. Alors, puisqu'il n'y a plus qu'une cinquantaine de places quotidiennes, il faudra s'y prendre à l'avance pour aller visiter ce magnifique massif montagneux, point culminant du Costa Rica, avec ses lacs d'origine glaciaire, son étage particulier du paramo, sa forêt de nuage et toutes ces crêtes qui filent et paraissent si accessibles. La demande est forte pour venir par ici... Petite remarque sur le paramo qui est une formation végétale andine normalement mais dont on retrouve une variante ici de manière exceptionnelle en Amérique centrale.

Photo 1 : Le lago Chirripo, sur le versant ouest du cerro Chirripo. Il est environ 10 heures du matin, lorsque la photo a été prise depuis le sommet.
L'idéal serait de monter et de rester deux jours au refuge pour pouvoir visiter l'ensemble tranquillement en une journée, en partant tôt, en commençant par le Cerro Chirripo et y être à l'aube, en espérant voir les deux rives, l'atlantique et la pacifique, au loin là-bas. Ensuite, si les jambes ne sont pas trop fatiguées, vous aurez le choix entre le cerro Ventisqueros (3812m) ou le cerro Piramide (3807m) et tous les autres autour, ou les lacs. Un des avantages de ce parc est que l'on n'est pas obligé de prendre un guide. Heureusement car franchement pour se perdre sur le seul chemin qui monte au refuge, large, régulièrement balisé mais pas trop comme dans certaines de nos contrées (...), il faut y aller fort.

Photo 2 : Le sommet du cerro Chirripo, juste après le dernier col, depuis la vallée du refuge.
Photo 3: Valle Las Morenas, sur le versant nord.
Voilà, mais comme je suis un touriste, et que donc je n'avais pas réservé, et bien je suis monté et redescendu dans la journée, avec deux mille cinq cents mètres de dénivellation au total dans les pattes, 40 kilomètres A/R, pour le pic principal, en partant de l'auberge (située vers 1350m) à 3 heures du mat, à la frontale... Si la montée fut euphorisante, je n'en dirai pas la même chose de la descente où, surtout sur la fin (et le lendemain) j'étais nettement moins fringuant... J'ai marché dans une ambiance humide, nuageuse, pour une grande partie mais l'impression restait fort exotique et on ne croise pas trop de monde.

Photo 4 : Au loin, en vert, en redescendant le refuge (km 13). Nous sommes dans l'étage du Paramo, peu après avoir laissé la vallée des lapins (valle de los conejos). On est là à plus de 3400 mètres d'altitude. Il y a un premier refuge dans la forêt, plus bas, au km 7.
 Ce voyage offre pour l'européen qui attend désespérément (et on n'y est pas encore) que la neige fonde dans ses chères Pyrénées, une très belle possibilité de se "dégourdir les jambes". On peut ensuite décider de rester dans l'auberge que vous aurez choisi pour profiter de l'ambiance d'un village de montagne tropicale, en allant se baigner dans les sources d'eau chaude si proches, ou se promener dans les zones agricoles autour du village (même si l'habitat n'est pas groupé) de San Gerardo de Rivas où vous trouverez tout : assez grand choix de logement, deux épiceries, l'administration du parc où vous devrez présenter votre réservation au refuge ou simplement valider l'entrée du parc (pour payer les frais d'entrée, c'est votre auberge qui pourra s'en occuper via internet et moyennant probablement paiement). Se promener, en fin ou début de journée, sur les chemins vicinaux alentours, au milieu des prairies clôturées d'un vert vif, dans lesquelles on trouvera un oranger, ou un bananier, voire une sorte de palmier (vraiment je ne suis pas botaniste...), vraiment c'est charmant. Un bus part de la gare de San Isidro de el General. Globalement, ne vous attendez pas à faire trop d'économies en venant au Costa Rica.
Photo 5 : Vers 3100 mètres d'altitude de bon matin, après avoir passé le monte Sin Fe (3200m) (km11), en fait un col.
 Enfin, je suis resté dans l'auberge (l'hotel Descanso) que j'avais choisi car le cadre et les propriétaires étaient agréables. La nourriture y est simple mais bonne, et la salle à manger m'a laissé une impression particulièrement chaleureuse. Le patron m'a raconté qu'il était le premier à avoir ouvert à l'époque où le raid gauloise était venu faire sa deuxième édition dans ce pays, en 1990. Parce que bon, faire tous ces kilomètres pour simplement monter et descendre, je trouve que c'est un peu con!
Photo 6 : Dans l'humidité de la descente, au sec sous ma cape, si nécessaire, un pot de dulce de leche dans le ventre, et puis aussi un tube de lait concentré... Oui, j'ai eu peur de ne pas arriver en bas et peur d'avoir mal aux jambes, et puis la dulce de leche, j'en avais juste envie.