jeudi 28 septembre 2017

Pic de Couillac (2601m), les bouquetins et l'étang de la Hillette.

Comme souvent dans le Couserans ariégeois, pour celui qui veut atteindre la crête frontière, le chemin sera long car on part de bas. Le pic de Couillac (2601m) ne déroge pas à la règle depuis le parking de la Peyre à 1050m. Mais cette très belle vallée du cirque de Cagateille, celle des premiers montreurs d'ours, ravira tout le monde en offrant plusieurs points vraiment remarquables, à chaque étage de la montagne.  Le cirque de Cagateille, et ses nombreuses cascades, est un des grands cirques glaciaires des Pyrénées et est classé, avec les vallées qui le surplombent, au titre des sites protégés français. Il fallait donc vraiment être blasé pour ne pas trouver son bonheur ici en cette magnifique journée d'automne. Et puis, on pourra probablement croiser le peu farouche bouquetin... Et si vous n'arriviez pas à en apercevoir, vous pouvez toujours vous arrêter au château de Seix et visiter le musée qui est installé, avec l'étage qui lui est dédié.

Photo 1: Bouquetins, juste en dessous de l'étang de la Hillette.
La montée reste rude, le sentier dans la forêt du cirque de Cagateille est aménagé. Lorsqu'on sort de la forêt, on trouve des affleurements granitiques qui permettent d'avancer vite pour se retrouver à l'étang de la Hillette et sa forme si originale qui fait penser soit à la triple pointe de fourche, soit à l'idéogramme qui signifie montagne en japonais ou chinois ... (enfin ça dépend dans quel sens on le regarde, mais avec un peu d'imagination...). Il est indiqué 3 heures pour le lac et son refuge. En fait, son nom proviendrait de la presqu'île qui couperait l'étang en deux (enfin presque). Et celui du pic, comme couillade, signifierait col large en herbe.

Photo 2 : vue sur l'étang depuis le chemin qui monte au col.
Photo 3: Pratiquement depuis le sommet du pic de Couillac, vue sur l'étang de la Hillette.
Et si on veut aller plus haut, jusqu'au port de Couillac, autre passage traditionnel vers le Palais Noguera catalan, puis au pic du même nom, comptez deux heures et trente minutes de plus. Le panorama est vaste, mais vers l'ouest le massif de la Maladeta sera caché  par l'imposant pic de Certescans et sa retenue au pied d'un kilomètre de long. Le massif du Montcalm à l'est est lui bien visible.

Photo 4 : Le pic de Couillac, vue depuis non loin du col du même nom.

Photo 5 : Voilà, un dernier regard au cirque de Cagateille, à l'heure de regagner la voiture.

jeudi 14 septembre 2017

Pic de Tristagne (2878m) par l'étang Fourcat et les myrtilles


Photo 1 : Au sommet du pic de Tristagne (Tristaina en catalan) à 2878m. Au fond, derrière le massif du Montcalm (de droite à gauche, le Montcalm, Verdaguer, la pique d'Etats et la Punta Gabarro, tous à plus de 3000m)


Voilà, un sommet (Tristaina en catalan d'Andorre du latin tria stagna trois étangs, d'après le Diccionari catalans-valencià-baléar de l'Institut d'Estudis Catalans), qui par son accès ariégeois au nord, le parking de la centrale électrique de Pradière, à 1150m, dans la vallée d'Artiès, en amont d'Auzat, nécessitera une longue montée. Mais le visiteur sera récompensé par le grand nombre de plans d'eau, naturels ou pas, qu'il pourra visiter et le vaste panorama du pic Carlit à l'est, à l'Aneto à l'ouest. Alors même si l'itinéraire comporte quelques sévères raidillons (entre l'étang d'Izourt et le refuge de l'étang Fourcat), on sera content car il m'a semblé que cet étang Fourcat était imposant de par sa superficie et sa profondeur supposée et le bleu profond de ses eaux. Le Petit Etang Fourcat, juste au dessous, n'était pas en reste avec son bleu tropical ce jour-ci. Le pic de Tristagne les domine au sud, et depuis la crête qui mène à ce dernier, la vue sur le versant andorran au sud et les lacs de Tristaina (on ne voit que les deux plus hauts, l'étang de Tristaina, et celui du milieu, et la station de ski d'Arcalis en face) est un enchantement. Mais pour cela il faudra d'abord grimper à la porteille sur la ligne de crête frontalière à 2680m par une sente balisée bien raide et souvent un peu croulante, puis suivre cette ligne de crête vers l'ouest. Ligne de crête sur laquelle on posera parfois les mains.

Photo 2: le gispet a dû avoir un peu "frais" pendant le dernier week end neigeux.




Photo 3 : L'étang Fourcat, à 2410 m. Au fond, le refuge gardé qui doit fermer ce vendredi. Vue depuis la pointe sud du lac. Dans le dos du photographe, le chemin qui part vers la porteille menant au sommet.
Alors même si le chemin est long, en cette saison, avec une météo stable on pourra passer la journée complète dans la montagne. On aura peut-être l'occasion ainsi de voir en fin de journée alors que l'ombre a déjà gagné le fond de la vallée, à deux pas au dessus de l'orry de la Caudière, quelques isards mangeant paisiblement dans les champs de myrtilliers (et il y en a encore).  Enfin le passage au barrage de l'étang d'Izourt permettra de se rappeler de la tragédie ayant entraînée la mort de 31 personnes (dont 29 italiens) en 1939 lors de la construction du barrage.
Peut-être faudra-il compter quatre heures pour le refuge, puis 3h A/R pour le pic (horaire donné au refuge), et donc vous calculez pour redescendre, ah ah ah ... Mais du coup, sur ce versant vous serez quand même probablement plus tranquille que sur l'andorran où il faut à peine une heure pour monter à l'étang de Tristaina depuis le parking de la station.

Photo 4 : Au premier plan, l'étang de Tristaina  

Photo 5: Vue depuis les alentours de l'Etang Fourcat. Au fond, au centre, la porteille, avec comme un névé (mais s'en est pas un) sur la crête/frontière menant au sommet à gauche.



Photo 6 : En redescendant, au dessus de l'étang d'Izourd. (Photo de Vincent)

jeudi 7 septembre 2017

Pic de la Frondella occidental (3001m), pas si simple en fait.

Le pic de la Frondella occidental, en Aragon, est le sommet de plus de 3000m le plus à l'ouest de la chaîne des Pyrénées, dans le massif du Balaïtous. Dans Le guide des 3000 de L.Alejos, il est coté facile plus. C'est vrai que jusque sous la partie finale, ce n'est pas compliqué puisqu'il faut remonter l'immense versant cairné depuis les lacs d'Arriel. Mais arrivé au pied de la paroi finale au dessus du névé éternel, l'itinéraire se dirige vers la droite et il reste un passage sur une vire, qui permet d'accéder à la crête puis au sommet, qui m'a franchement paru exposée. J'ai hésité à deux fois avant de me lancer mais j'ai eu l'impression qu'il ne fallait pas se rater (voir photo ci-dessous). C'est aussi pour cela que lors de ma première visite, j'avais préféré renoncer car c'était gelé. Inutile de dire que je n'ai pas fait le malin et que l'on ne le conseillera pas à tout le monde. Et puis si on décide de faire tout ça au départ du parking du barrage de la Sarra (1440m), au dessus de Sallent de Gallego, en une journée, il faut bien compter 7-8 heures A/R, au moins.
On peut venir aussi par ici pour visiter les nombreux lacs d'Ariel (voir les photos ci-dessous) que l'on surplombent depuis le sommet, en remontant la vallée de la rivière Aguas limpias (joliment encaissée au début) au dessus de Sallent de Gallego. L'ensemble lacustre a de la tenue entouré de ses hauts sommets comme le Balaïtous ou le Palas.


Photo 1 : Il s'agit de la fameuse vire. Il faut donc à partir du premier cairn aller au deuxième que l'on voit au fond...

Photo 2 : Ibon del Arriel alto, à peine quelques mètres en dessous de 2200 m.
Photo 3 : Ibon del Arriel abajo, peu profond.
Photo 4 : Depuis le sommet, vue vers l'ouest vers le pic du Midi d'Ossau (2885m), au centre. Juste devant le pic d'Arriel (2824m). En bas à droite, c'est le barrage (embalse) de Arriel alto vers 2200m d'altitude. Je n'ai franchement pas trop traîné au sommet car déjà concentré sur la descente (hum hum hum) : aucun parasite dans mon cerveau, il s'agit d'arriver entier.