La saison des myrtilles n'est pas tout à fait terminée...
Nous avions envie de profiter pour une dernière fois, des estives, avant la neige, de manger les dernières baies, surprises, puisque nous en avons trouvé quelques unes, disséminées. Les hautes altitudes, c'est presque fini, je crois bien pour cette année. Du sommet du pic des 3 Seigneurs (Le nom est issu de la légende selon laquelle les trois seigneurs des vallées de Massat, Vicdessos et Rabat les 3 seigneurs, se rencontraient sur la dalle plate en son sommet afin de débattre des droits des différentes vallées qu'ils administraient), à 2199m, qui a été notre objectif, nous avons pu observer la couche blanche à partir de 2800 mètres sur certains hauts massifs : du blanc et du marron -voire du noir de loin-, un peu plus sombres que d'habitude. Les couleurs chaudes sont en bas, qui viennent embraser les étages montagnard et sub-alpin du Couserans, au-dessus de Massat. C'est là que nous serons, forcément, le sachant d'avance.
L'altitude au sommet est modeste mais le dénivelé reste important puisque nous sommes partis du hameau de Carol, dans la commune de Le Port, à 1050 mètres d'altitude. La vallée est peu peuplée et les courageux habitants permanents se font rares. Apparemment, ils sont deux, nous a-t-on dit.
-Mais on ne vous dira pas où ils sont!
-Les cèpes?
Je ne sais pas s'il faut compter les divers tipis ou cabanes dans la forêt.
Photo 1 : Cela pourra éviter de descendre à Massat.
Le départ, pas trop matinal cette fois, nous laisse une impression presque tropicale, entre les lignes de crêtes qui jouent à cache-cache avec les nuages, la forêt encore verte à cette altitude (la luminosité aide à laisser cette impression) et la douceur des températures (je ne sais pas si Guillaume sera d'accord avec moi sur ce dernier point... j'accepte les mises au point!!!).
Photo 2 : On se dit qu'il faudra bien que le soleil se lève, hein!!! (photo de Guillaume).
Ce massif est une montagne que je connais bien mais je ne l'ai jamais gravi par ce versant et l'attrait essentiel en reste le passage au village pastoral (donc estival) des Goutets (voir photo ci-dessous) sur un promontoire, vers 1420 mètres d'altitude, à une petite heure de marche, au sortir de la forêt.
Photo 3: Une partie du village des Goutets. Tout au fond, derrière la ligne de crête, le col de Rose.
L'activité y semble encore bien présente mais le grand nombre de petites cabanes de pierres (certaines sont des orris), bien entretenues, ou en ruines, atteste d'une activité qui par le passé devait rendre la montagne bien vivante et peuplée. Je vous renvoie à M.Chevalier dont j'ai déjà fait allusion pour le pic de Nérassol.
Photo 4 : Une vue d'un peu plus près. Les maisons sont entretenues mais fermées. On y passerait volontiers l'été ici!!
Ici, la forêt cède la place aux pâturages mais on se rend bien compte que c'est un phénomène plutôt récent (à l'échelle historique) car la hêtraie en-dessous, est formée de "jeunes" arbres. Le col de la Pourtanelle (1789m), vers l'est, est à portée de tir et on s'y rend assez vite pour poursuivre, plein sud (donc en subissant les flux venteux qui viennent de l'ouest) le long de la crête. A partir de 2000 mètres, le vent nous rafraîchit, le sol est encore gelé, mais le sommet est vite là avec sa floraison de croix... Le panorama est vaste du pic Carlit, à l'est, au pic du Midi, en passant par le majestueux mont Valier. On aperçoit même les neiges de la Maladeta entre deux sommets. Les montagnes de l'Ariège sont bien visibles.
Photo 5 : Depuis le sommet, de gauche à droite, le massif du Montcalm (3078m), puis le mont Valier qui dépasse des nuages (photo de Guillaume).
Nous ne serons pas les seuls au sommet mais sa topographie permet de se protéger (du vent!), de profiter du soleil et donc de manger sa boîte de sardines tranquillement (enfin, sans la fourchette que j'oublie systématiquement), en profitant du paysage. On monte pour ça quand même.
La descente sera un vrai plaisir car les couleurs fauves des champs de fougères, et des myrtilliers, contrastent avec le vert tenace qui entoure le village de poupées des Goutets et nous font constamment face dans ce beau soleil. Il est impossible que cela sorte de notre champ de vision. C'est la fin proche d'une saison (pour le marcheur en ces contrées) et ça se fait en douceur. Guillaume aura juste à baisser les yeux pour préparer son omelette aux coulemelles, le soir (et éventuellement ne pas mettre les pieds dans le ruisseau...). Nous aurons marché 3+2 heures.
Photo 6 : Vue sur la face nord-ouest du pic des 3 Seigneurs. Nous étions sur la crête qui mène au sommet par la gauche. Il sera impossible de nous repérer dans le paysage grâce à nos tenues de camouflage: Guillaume en vert fluo, moi en orange!
Icare...une seule voyelle te sépare de lui...mais la neige des sommets ne fera jamais fondre tes ailes...Tu prends du plaisir à écrire, et on a du plaisir à te lire...l'écriture est aussi une aventure...
RépondreSupprimerLes photos sont magnifiques. J'ai une petite préférence pour la boîte aux lettres (c'est là que tu as dû poster tes commentaires!)...et pour la photo 2 (mais c'est le soleil dans la trouée bleue ou la nouvelle lune?)...
RépondreSupprimerLes photos 2 et 5 en grand sont superbes .
RépondreSupprimeroh
RépondreSupprimerje me rappelle avoir fait le pic des 3 seigneurs avec toi , tu te rappelles ?
oui , je pense quelle aventure :):)