mercredi 2 octobre 2024

Retour aux Crabioules et ascension du pic des Crabioules orientales (3116m)

     Le pic des Crabioules orientales est le sommet principal de la crête du même nom qui se détache au bout d’une arête aïgue, très aérienne et vertigineuse mais en bon rocher. Depuis le pic des Crabioules occidentales de dix mètres inférieur (3106m), il faudra franchir alors une brèche à mi parcours, avec des passages où le corps est parfois (ou souvent) suspendu au dessus de l’abîme (ce qu’on appelle en bavaroise). Avant tout cela, depuis la base de l’ancien glacier sous le col inférieur de Literole, avec un petit étang à la place, il aura fallut remonter le couloir prononcé qui mène à la brèche Mamy et l’ascension se poursuivra par des couloirs et des cours murs jusqu’au pic occidental des Crabioules. On le voit donc la partie finale de cette course est engagée et Pyrénées, guide des 3000 m de Luis Alejos, lui donne une cotation PD. L’année dernière, j’avais échoué à aller plus loin après le premier pic occidental en renonçant à poursuivre mon chemin. Cette année, pour ce dimanche 15 septembre, j’ai donc redemandé à N. de me guider à nouveau, ce qu’il a fait, avec son épouse. J’étais donc bien encadré et j'ai pu achever par ce magnifique parcours d’arête ma visite des principaux grands sommets du Luchonnais. Nous n’étions pas seuls là-haut car une cordée de très jeunes alpinistes en herbe était là aussi, mais la vue sur d’autres grands sommets et surtout, au sud, sur l’ibon de Literola (2730) et son bleu azuré était magnifique. 

Photo 1: Au sommet donc... La ligne de crête des Crabioules sur la gauche, les Gourgs Blancs et le pic Jean Arlaud dans le prolongement, le pic Lézat à droite, les Spijeoles entre les deux. 

Photo 2 : Montée à la brèche Mamy. Le pic des Crabioules occidental est à droite.

    Bien sûr, pour accéder à cette partie de l’itinéraire, nous étions partis la veille du parking des Granges d’Astau, plein comme un œuf en ce samedi 14 septembre pour le premier week-end réellement ensoleillé depuis un moment. Le cheminement classique, un des plus fréquentés du massif pyrénéen, passant par le si beau et romantique lac d’Ôo, puis ceux d’Espingo, Saussat pour terminer au refuge Jean Arlaud au lac du Portillon à 2580 mètres reste toujours aussi beau avec ces étagements de végétation successifs. Il est annoncé à 4h30 de marche mais avec euphorie et enthousiasme, on y mettra certainement moins… Ce samedi soir là, les toujours aussi agréables gardiens du refuge nous diront qu’il s’agissait de la plus grosse nuitée de la saison et plus de 80 (bons) repas seront assurés avec la soupe et le riz à la bolognaise. J’aime bien du coup venir ici et la salle de repas, toute bardée de bois, avec ses fenêtres donnant sur le pic Lézat (où T. qu'on a retrouvé ce soir ira le lendemain), donne une ambiance chaleureuse et j’aime y regarder les vieilles photos du chantier du barrage qui en 1929 a surélevé de 22 mètres le lac naturel, déjà profond, qui recevait les eaux des anciens glaciers de cet écrin de sommets de plus de 3000 mètres qui l’entoure. On ne se lasse pas de cet endroit. Celui-ci est donc assez minéral et cette ambiance naturelle sera renforcée par l’exposition de photos, dans la dite salle, de Leah Bosquet intitulée Metamorfòsis est qui « est le résultat d’une exploration introspective de différentes qualités de marbres dans les Pyrénées. En brisant les repères de perspective et d’échelle, les œuvres ont été réalisées à partir des fronts de tailles de carrières abandonnées ou de blocs de marbres sortis de carrière en activité » (texte de présentation dans la salle principale). L’effet est assez troublant puisqu’effectivement on sent ses repères brouillés et on se demande bien d’où provient effectivement cette matière, qui pourtant n'est pas des versants qui nous environnent. 

Photo 3: Sous le col de Literole

Photo 4 : L'ibon de Literola. Le massif de l'Aneto est à gauche, à la limite du cadre.

Photo 5: Le lac du Portillon tout en bas... sous le pic de Seil de la Baque.

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