vendredi 6 octobre 2023

Leçon d'alpinisme au pic occidental des Crabioules (3106m)

     Le pic Occidental des Crabioules (3106m) n'est vraiment pas loin du refuge du Portillon-Jean Arlaud, moins de 600 mètres de dénivellation, il n'y a qu'à remonter le vallon du col inférieur de Literole (2983m). En deux heures, on est au sommet de cette crête effilée car la dernière partie avec l'accès à la brèche Mamy, en bifurquant juste en dessous du fameux col, sur une moraine persistante, puis la partie terminale vers le sommet est finalement beaucoup moins facile qu'envisagée, nécessitant, mais c'est relatif, en ce qui me concerne, d'être encordé. Pour être honnête, je n'y ai pas été à l'aise, probablement un peu parce que la veille, j'avais atteint un objectif et que je n'aime pas enchaîner les sommets. Je préfère simplement avoir le temps de digérer une ascension, ne serait-ce qu'au moins quelques jours, pour être émotionnellement au point. Sinon honnêtement, je n'arrive pas à me mobiliser. C'est ce qu'il s'est passé ce jour-là, car l'objectif était de poursuivre avec le pic oriental des Crabioules (3116m), mais une fois arrivé au sommet, après une discussion avec N. mon guide, qui avait bien remarqué dès la veille au retour mes lenteurs, et après avoir bien observé la suite engagée du cheminement sur la crête, et constaté mes difficultés pour monter là alors que ce n'était pas plus difficile que le pic Jean Arlaud de la veille, j'ai préféré renoncer. Ce sera pour une autre fois.

Photo 1 : Depuis le sommet du pic Occidental des Crabioules vue sur le pic Oriental... Ce sera donc pour la prochaine fois... Le Maupas est derrière et les montagnes du Couserans sont au fond à gauche.

    L'ambiance, ce jour-là, était bien différente de la veille, car l'affluence en ce dimanche matin était forte, puisqu'il y avait énormément de monde sur tous les sommets et cols du secteur, du pic de Perdiguère à la crête de Crabioules-Lézat. Il fallait bien déverser les quatre vingt personnes qui avaient dormi au refuge le samedi soir (ils étaient environ 70 à y manger dans un brouhaha parfois assourdissant, malgré les discussions d'alpinistes intéressantes, qui contrastait avec le calme si charmant de la veille) et que pour certains nous entendions clairement claironner. Ainsi, on a beau être dans la nature, en haute montagne, il n'en reste pas moins qu'on peut se retrouver dans une situation de presque tourisme de masse qui nous oblige à relativiser. Je suis donc simplement content d'être monté là-haut, où nous étions finalement seuls, et d'avoir pu admirer la magnifique vue plongeante sur le versant méridional espagnol, son lac de Literole et les petits étangs connexes ainsi que le petit étang sur le versant français du col inférieur de Literole qui se dégage à cause du réchauffement climatique et dont on voit bien, tout proche, les morceaux de glace protégés par les éboulis, ce qui ressemble bien à un glacier noir. En tout cas, ce sommet qui se trouve sur la crête franco-espagnole et sur la ligne de partage des eaux, porte un nom qui en patois local (gascon) signifierait petites chèvres, territoire à isard. En fait, le nom a été donné à ce pic par le Pyrénéisme du 19ème siècle qui baptisait les sommets de plus de 3000 mètres du massif. Celui-ci a été baptisé en fonction du pâturage des Crabioules sur le versant nord, autrefois dominé par le glacier du même nom qui a récemment disparu.

Photo 2: Vue depuis le sommet sur le lac de Literole (le grand). la massif de l'Aneto est au fond à gauche (donc à l'est)

Photo 3 : Le petit étang sous le col inférieur de Literole versant français...


    Du coup, la descente sera plus tranquille et permettra de rejoindre le lac d'Oô puis les Granges d'Astau et constater que la fréquentation est aussi dans le fond de la vallée, deux milles mètres plus bas.

Photo 4 : La brèche Mamy...Le pic est à droite...


Photo 5: Au menu... le refuge du Portillon


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