Cet exercice d'écriture est nouveau pour moi et je dois reconnaître qu'en voyage, s'astreindre à écrire régulièrement est le plus difficile. Vous aurez donc la suite en différé. Aujourd'hui, je parlerai du voyage de dimanche (15 aout). Juliette est venu me chercher pour aller à Jérémie.
Si samedi, avec Marie, nous n'avons pas pu aboutir à Petit Goave, cela n'a été que partie remise. Juliette et son amie, Anaïs, qui l'accompagne, ont été d'accord à l'idée d'aller à la recherche de la maison de Da, la grand-mère de l'écrivain Dany Laferrière, dont il parle si chaleureusement dans ses romans Le charme des après-midi sans fin ou L'odeur du café et où il a passé une grande partie de son enfance. C'est sur notre itinéraire du jour. Après une heure de route, nous entrons donc dans la ville en quête de la rue Lamarre, et du numéro 88 que nous trouvons assez rapidement grâce aux relations de Juliette et un petit coup de fil opportun.
La maison est devant, enfin, nous descendons et pouvons observer le lieu. Anaïs, qui connait Dany, me rappelle un des épisodes des livres en regardant les briques du sol sous la galerie qui donne sur la rue : Dany, enfant, s'amusait avec les fourmis sur les joints entre les briques.
Photo 1: Anaïs et Juliette, devant la maison de Da.
Je repense aux ambiances du livre, notamment les fins de journée quand la chaleur retombe et que parallèlement la vie dans les rues, reprend, d'où le titre du livre peut-être. Le mieux est quand même de lire les deux livres (ce qui se fait très facilement, et on peut le faire chaque année au printemps...) plutôt que mes commentaires...
Tout va bien, on peut repartir, sur la route nationale, qui a aussi souffert du tremblement de terre. Nous empruntons une déviation construite peu avant, car le lac qu'elle longeait, a débordé. Le paysage est verdoyant, avec des rizières, des savanes, des cocotiers, manguiers, bananiers... et les petites cases colorées au milieu. On respire après la grande ville.
La route passe alors sur la côte sud de la mâchoire du crocodile (regardez bien la carte du pays!), longe non loin d'Aquin le genre de littoral qui fait se déplacer dans cette region : eau translucide, cocotiers.... Nous passons devant Cavaillon, enjambons des rivières dans lesquelles les gens se baignent, se lavent, nettoient avant la deuxième étape, la ville de Les Cayes (pour ceux que la toponymie intéresse l'équivalent en anglais serait keys, en espagnol cayos, c'est à dire des petites îles dépassant à peine le niveau de la mer, ou des haut-fonds souvent sur du calcaire corallien me semble-t-il...).
Le voyage est un réel plaisir. Je redécouvre Juliette en très agréable bavarde. Cela faisait sept ans que l'on ne s'était pas vu.
La dernière étape du voyage commence, celle qui lorsque j'étais ici, constituait la partie la plus contraignante. La piste y ressemblait parfois à un lit d'oued asséché et il fallait 4 heures pour rejoindre Jérémie, à 80 kilomètres de là, à travers le haut massif de Macaya. Aujourd'hui, une entreprise brésilienne a en charge les travaux de réhabilitation et on peut, plus tranquillement, observer le paysage sans être stressé pour la voiture.
Photo 2: Après Camp Perrin, la route s'annonce bien!
A l'époque, je n'avais pas remarqué les fougères arborescentes dans les premiers lacets, après Camp Perrin. Juliette a ses habitudes et elle s'arrête pour acheter une cargaison de carambols (bonne orthographe ?) pour en faire des confitures.
Photo 3: C'est pas compliqué, Juliette prendra tout!
Plus loin, c'est Anaïs qui a rendez-vous avec un dame qui lui remet des noix de coco prêtes à être consommées. Je bois et me désaltère.
On avance donc bien plus vite. La route est désormais plus fréquentée qu'avant et les bus en tout genre se croisent, ainsi que de motos-taxis. On note également des émetteurs relais pour la téléphonie mobile.
Photo 4 : C'est le genre de véhicules qui, avant les travaux, ne pouvait pas prendre la route. Sur le chemin avant Beaumont.
Tout est nouveau. C'est un progrès. J'espère seulement que les nombreux sacs de charbon de bois que l'on voit sur le bord de la chaussée ne sont pas un signe prémonitoire de la déforestation qui pourrait venir, comme ailleurs dans le pays auparavant. Ce serait désastreux car Jérémie est au coeur d'une région, la Grand'anse, dont la végétation apparaît encore luxuriante. C'est aussi son charme.
On passe Beaumont, au coeur d'une région caféière, puis Kafou Chal, pour arriver à Roseaux près de l'embouchure de la rivière du même nom, après une longue descente. Je ne reconnais plus la route et fantasme désormais de la faire en vélo... On voit maintenant Jérémie tout au bout sur la côte. Pour y parvenir, nous longerons l'interminable plage de galets, traverserons plusieurs rivières, dont la dernière a donné son nom à la région. Autrefois, quelques crocodiliens faisaient qu'on évitait de s'y baigner à certains endroits.
Photo 5: On vient d'arriver. Une petite Prestige nous fera du bien!
c'est quand même pas des autoroutes
RépondreSupprimermais que fait la DDE ? :):)
Es-tu allé vérifier dans la jardin de la maison de Da, sous le calebassier : si tu avais vu partir le serpent, ta richesse était assurée ! (Le Charme des après-midi sans fin)
RépondreSupprimerBonjour, c'est Marie. (Marie l'élève)
RépondreSupprimerJe ne pouvais vous joindre autrement qu'ici, j'ai perdue votre adresse e mail..
Merci beaucoup pour la "carte postale", j'ai été surprise mais ça m'a beaucoup fait plaisir! Comme j'ai pu le lire, votre voyage s'est bien déroulé, je vous souhaite la même ambiance pour tout vos futurs voyage, et je compte, si j'ai l'argent pour, faire un petit tour en Haïti moi aussi... Et surtout à Petit Goave!
Merci pour cette merveilleuse année, ou j'ai appris à aimer l'histoire et la géo, car en 4ème, c'était pas gagné.. Merci pour nous avoir fait découvrir Dany Laferrière, j'ai d'ailleurs commander d'autre livres de cet auteur fabuleux.
Bonne chance pour supporter vos futurs 3èmes, et ne soyez pas trop sévère..
A bientôt !
(mon adresse e mail : flowers-powers@live.fr)