mardi 2 novembre 2021

Le pic de Bagnels (2638m) et sa vue imprenable sur les étangs Blaou et de Soulanet.

 Le pic de Bagnels (ou pic del port de Siguer) avec ses 2636 mètres n'est pas le plus prestigieux des sommets sur la frontière entre l'Ariège et l'Andorre mais son intérêt est réel car depuis son sommet la vue est vraiment imprenable et concomitante sur les magnifiques étangs Blaou (de 16,5 hectares à 2345m) à l'ouest et de Soulanet (de 6 hectares à 2345m aussi) à l'est. Son ascension par le sud est relativement aisée en remontant la vallée du Rialb andorran car le parking est situé à 1800 mètres d'altitude. Celui-ci marque aussi le départ vers le parc national du Vall de Sorteny Cela évitera la longue et peut-être fastidieuse remontée de la vallée de Peyregrand depuis le village ariégeois de Siguer (parking à 900 mètres d'altitude), même si cet itinéraire pourra ravir tout son monde avec la visite en chemin de l'étang de Peyregrand à 1898 mètres d'altitude. Enfin, cette fois-ci, je voulais dominer l'étang Blaou pour avoir une vue plus générale, ce qui nous est offert dès l'arrivée au port de Siguer (2393m). Il suffit de descendre ensuite pendant un petit quart d'heure pour arriver sur ses rives. Depuis le parking de Rialb, au dessus du petit village andorran d'El Serrat, l'étang est annoncé à 2h15... À voir sa position, coincé sous le pic de Thoumasset et les autres crêtes, on comprend les raisons de son dégel tardif. Le port de Siguer constitue une voie de passage ancienne empruntée par les contrebandiers ou les réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Photo 1: Depuis peu après le port de Siguer, vue sur l'étang blaou...

Photo 2 : En redescendant tranquillement du sommet du pic de Bagnels, vue sur l'étang de Soulanet.

Une fois au col, il suffira de suivre le sentier cairné qui suit la crête vers l'est passant sous le pic avant de remonter par le doux versant oriental herbeux. Pour le retour, on choisira de poursuivre l'itinéraire sur la crête et de redescendre par le port de Bagnels (ou Soulanet) et de basculer à nouveau dans la vallée de Rialb repassant devant le refuge de Rialb à 1990 mètres. L'arrivée n'est plus alors très loin. Ce que j'ai trouvé de magnifique, au delà du cadre des principaux sommets du nord de l'Andorre, et de la Haute Ariège, c'est sur la dernière partie de la crête depuis le pic, la vue permanente sur l'étang de Soulanet qui se trouve dans la partie supérieure d'une vallée (celle du Quioulès) qui s'ouvre tellement que l'on ne peut parler de cirque glaciaire mais une impression de grands espaces fait place... D'autant plus que dans cette direction (vers l'est, on voit assez loin vers la plaine de l'Aude, et même au nord vers Toulouse...). La seule difficulté en ce jour, a été de faire attention à ne pas glisser sur le sol gelé et le gispet glissant... Il avait bien gelé cette nuit... Sur le versant sud andorran, on surplombe le petit étang bleu, lui posé vers 2375m.

Photo 3 : Depuis le sommet, vue sur les deux étangs... Au centre le pic de Thoumasset (2741m), à gauche, le pic du Port (2903m). Tout au fond, à gauche, les plus sommets de l'Andorre (Coma Pedrosa...)

Après le refuge de Rialb, alors qu'on amorce sur la droite la montée vers le port de Siguer, se trouve une jolie cabane de berger qui semble avoir été réhabilitée depuis peu. Avec un peu de chance, on croisera également deux isards tout autant surpris que vous et qui détaleront dans deux directions opposées sans que vous ayez eu le temps de dégainer.

Photo 4 : Le refuge de Rialb comme c'est indiqué... Il fait partie d'un réseau très développé de cabanes ouvertes aux visiteurs qui permet de visiter toute l'Andorre. En arrière-plan, le port (vieux) de Siguer et le notre est sur la droite, caché.

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lundi 1 novembre 2021

Les pics de Font Nègre (2877m) par la haute vallée de l'Ariège.

 Les pics de Font Nègre (2877m) dominent depuis le sud-est  le bourg andorran du Pas de la Casa mais restent entièrement dans le département des Pyrénées-Orientales. En amont du village de L'Hospitalet près l'Andorre, juste après la bouche d'entrée du tunnel du Puymorens, ce n'est plus l'Ariège, même si l'Ariège, la rivière, prend sa source juste au-dessus du Pas de La Casa.

Photo 1 : Depuis le pic de les Valletes (2814m), vue sur la crête qui mènent aux pics de Font Nègre (le plus haut à 2877 mètres). Les clôtures sont sur la ligne de crête et marquent jusqu'au premier de ces pics la limite entre les communes de Porta (à gauche) et Porté-Puymorens (à droite). 

Photo 2 : Le fameux étang de l'Orri de la Vinyola. L'orri est sur la gauche en contrebas. Le ruisseau se perd dans les éboulis avant de ressurgir en aval .. Au fond à droite, le pic de Font Freda (2738m)

On accède assez facilement finalement (j'ai mis moins de 5 heures A/R) à ces sommets en partant du col du Puymorens (1915m) et en remontant les pistes de ski de la station de Porté-Puymorens, jusqu'au télésiège de la mine, dont on traversera le fil entre les pylones 8 et 9 à la recherche d'un sentier cairné. Celui-ci nous mènera directement, le long de la moraine latérale des anciens glaciers, en remontant la vallée parsemée d'éboulis, au si joli et paisible petit étang de l'orry de Vinyola, directement sous le pic de la Mine du Puymorens (2683m). Pour être honnête, c'est d'abord cet étang que je voulais aller visiter pour avoir surplombé ses eaux claires depuis ce fameux pic. De là, il suffit de poursuivre la remontée de la vallée pour dépasser le seul acte de bravoure de la journée, la remontée un peu raide du cirque glaciaire, pour déboucher sur la ligne de crête vers 2720 mètres d'altitude. Cette ligne de crête ressemblerait presque à un parcours de santé tant les dénivelés sont faibles, la visibilité maximale, les sentiers bien tracés. En filant à gauche (vers l'est), on ira d'abord gravir le pic de les Valletes (2814m) et on reviendra au petit col pour parcourir la crête dans l'autre direction vers le plus haut des pics de Font Nègre, bien dégagé des autres, avec en ce jour, une petite pellicule de neige persistante, héritage des jours précédents. Pour le chemin du retour, juste avant de revenir sur le col qui permet de redescendre, on choisira peut-être de rester sur la ligne de crête et on bifurquera en direction du pic de la Mine, depuis le dernier petit sommet. Le sentier est alors cairné et nous permettra d'arriver directement au-dessus de l'étang rencontré à l'aller. Soit vous décidez de poursuivre vers le pic de la Mine du Puymorens, soit de descendre sur l'étang par un versant pas trop raide et empli de gispet (festuca eskia). J'ai pris cette dernière option pour profiter une dernière fois des rives apaisantes de l'étang, avant de revenir par le même chemin.

Photo 3 : Depuis le plus haut des pics de Font Negra, vue sur le Pas de la Casa, 800 mètres en dessous. L'étang de Font Negra transfrontalier (depuis peu) à gauche marque les sources de l'Ariège. Au dessus de l'urbanisation du Pas de la Casa, les lacets qui montent à l'assaut du Port d'Envalira (plus haute route des Pyrénées à 2407m)

Il s'agit là d'un itinéraire assez peu fréquenté me semble-t-il, même si l'on sera surpris de rencontrer sur la ligne de crête une clôture pour le bétail, qui suit les limites communales entre les communes de Porta (au sud) et celle de Porté-Puymorens. Donnant plein sud, le versant semble un pâturage assez fréquenté vue la quantité de déjections séchées rencontrées, et la présence d'une cabane récente, que j'ignorais, et qui se trouve en contrebas vers 2450 mètres d'altitude. Cette ligne de crête, qui oscille entre 2750 et 2877 mètres d'altitude, tout en balcon, donne à voir un vaste panorama qui court du Canigou, bien visible à l'est, toutes les montagnes cerdanes avec le puig Pédros juste en face, et même au-delà en direction de Barcelone, une grande partie de l'Andorre et plus loin même vers probablement la Maladeta, et les Encantats, sans oublier une bonne partie de la Haute-Ariège et une vue plongeante sur le Pas de la Casa, assez étonnante. Enfin, et j'étais venu aussi pour cela, une vue sur les petites étangs (pas très nombreux) qui parsèment les planchers des cirques glaciaires du versant haute Ariège, au milieu des éboulis parfois. Enfin, et c'est là la récompense souvent d'un peu d'audace, j'ai pu longuement observer à partir de l'étang de l'orry de Vinyola une harde d'une vingtaine d'isards qui faisait le tour, au dessus de moi, du cirque glaciaire que j'étais en train de remonter, en ayant même un individu isolé qui s'est laissé observer longuement à moins d'une centaine de mètres de moi, avec son beau pelage d'hiver, marron sombre.

Photo 4: Bon, on a vu mieux comme prise de vue mais on fait avec ce qu'on a... Mais vous n'avez qu'à y aller... En tout cas, ils étaient là, tout proche...

Les couleurs de l'automne étaient bien présente en ce dimanche avec des tons jaunes, marrons, et une lumière rase typique de cette période de l'année. C'était chaleureux en attendant les prochaines baisses de température et la neige annoncée pour la fin de la semaine. Ça sentait l'hiver et c'était bien heureux de profiter encore de la montagne...

Photo 5 : En redescendant par les pistes de la station de ski et à l'approche du col du Puymorens, vue sur une partie de la Soulane d'Andorre...

Voilà, on pourrait se dire pourquoi raconter tout cela dans un blog et ne pas laisser au contraire l'endroit tranquille... On n'est pas à une contradiction près... En plus, mes photos n'auront pas été d'une qualité extraordinaire...

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dimanche 10 octobre 2021

Pic de Barlonguère (2802m), balcon sur la Maladeta et les montagnes du Couserans.

 Comme pour les autres grands sommets du Couserans ariégeois, l'ascension du frontalier pic de Barlonguère (ou Tuc de Mil) à 2802m au-dessus de Castillon, est longue avec un dénivelé important qui vaut bien d'autres sommets plus élevés de la chaîne. En partant du parking de la maison du Mont Valier dans la vallée du Riberot, à 940 mètres d'altitude, 4 bonnes heures d'ascension seront nécessaires. Car si la première moitié du parcours se fait sur chemin balisé et tracé, la seconde, bien que cairnée, se fait en grande partie hors sentier au milieu du gispet, des rhododendrons et des myrtilliers sur le majestueux versant nord. Celle-ci débute un peu avant la cabane de Barlonguère, lorsque le sentier passe au dessus d'un petit goulet et remonte la montagne de Barlonguère, vaste pâturage. On reprendra le sentier à l'approche du bien encaissé étang du Tuc de Mil. La fin du parcours sous le sommet, bien que sans difficulté devra être traversée avec attention en cas de chute de neige récente, comme ce fut le cas pour nous.

Photo 1 (de Thierry): Au centre le pic de Barlonguère. Vue depuis en aval de la cabane de Peyralade (1690m)

Photo 2 : Vue depuis la crête sommitale sur l'étang du Tuc de Mil. Nous sommes arrivés à l'étang par la droite.

Mais le panorama depuis le sommet sur la Maladeta et le pic d'Aneto, point culminant des Pyrénées est remarquable, d'autant plus que se laisse observée une bonne partie des grands massifs pyrénéens, du Montcalm au Vignemale, en passant par le Mont Perdu, Posets, pic Long et pic du Midi... et le majestueux Mont Valier tout proche... On profitera aussi de la vue plongeante sur le sanctuaire de Montgarri et les douces montagnes d'es bandolers dans la haute vallée de la Noguera Pallaresa. 

Photo 3: Au centre, au fond, au-dessus de tous, le Mont Valier. À droite, en arrière plan, le pic de Saint Barthélémy et encore à droite, le Tarbesou.

Photo 4 : Au fond, enneigé tout le massif de la Maladeta. À droite, les Posets et le Perdiguère.

Il ne faudra pas se laisser impressionner par le nombre de voitures au parking car la plupart des randonneurs se rendent au Mont Valier, au refuge des Estagnous ou aux étangs Long et Rond et désertent la vallée de Barlonguère où du coup, vous serez tranquilles... On pourra peut-être même en perdre son chemin, ou son téléphone... mais tout rentrera dans l'ordre!

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samedi 2 octobre 2021

Le Pic des Bareytes (2860 m) entre Vicdessos et Andorre.

     Tout au fond de la vallée de Vicdessos, en Ariège, après le barrage de Soulcem, le pic des Bareytes est plutôt facile d'accès. Il domine le port (col en occitan) d'Arinsal (2734m), antique voie de passage à la frontière entre l'Ariège et l'Andorre, et les six petits étangs du versant andorran. Ces derniers s'échelonnent comme des perles à peu de distance les uns des autres entre 2620 et 2670 mètres. Et lorsqu'on arrive au port, la vue sur ces lacs est un véritable enchantement... En 15 minutes, vers la droite, on peut alors gravir le sommet principal puis filer à l'antécime, plus basse de 10 mètres. On s'aperçoit alors au cours de la montée que les fameux étangs ne sont pas quatre mais six...

Photo 1 : Alors voilà, lorsqu'on arrive au col. En arrière-plan, les stations de ski d'Arinsal et de Pal.
Photo 2: Les mêmes étangs vus depuis sous l'antécime.

    Pour arriver au port, en partant du parking au bout de la retenue de Soulcem (mise en service en 1984) vers 1650 mètres d'altitude, près des orrys de Carla, il suffit de remonter la piste (construite à la suite du projet de route et de tunnel transfrontalier, arrêté, et transformé en piste pastorale à accès règlementé), de suivre ensuite le chemin balisé qui part vers le port de Rat (en direction de la station de ski d'Arcalis). On  le laissera au moment de la première bifurcation à gauche vers 2300 mètres. On suivra alors le sentier cairné (et plus ou moins balisé en jaune) qui passe devant le petit refuge de berger et le petit étang adjacent en remontant la vallée plein sud. Ensuite, tout en s'élevant, le sentier pénètre dans les premiers éboulis qui ressemblent davantage à des pierriers. Et s'il se relève un peu à l'approche du port (ou col), cela reste sans difficulté. Le panorama reste très intéressant sur les hautes montagnes d'Andorre (vue imprenable sur la Coma Pedrosa et la Roca Entrevesada) la vallée du Vicdessos (et le massif du Montcalm). Le versant andorran plonge rapidement après vers la vallée d'Arinsal et le refuge del Pla del Estany.

J'avais depuis longtemps envie de venir visiter cette montagne, depuis que lors de ma traversée des Pyrénées il y a dix ans, après une après-midi humide, j'avais dormi au refuge sus mentionné, passant la soirée à discuter avec la bergère qui avait ces quartiers d'été en partie là et me gelant toute la nuit avec mon duvet pourri... Le matin, elle avait remonté le versant jusqu'au port pour aller chercher ses brebis qui m'avait-elle dit, avaient surement filé sur le versant andorran pour chercher le soleil. Et puis, pendant mon tour des montagnes d'Andorre, j'étais passé tout près venant d'Arcalis. La zone ne semble pas trop fréquentée même si le parking était archi plein. Là, j'ai un peu parlé de moi, certains trouveront ça un peu pénible peut-être...

Photo 3 : Le fameux petit refuge est sur la gauche de la photo. Au fond le massif du Montcalm. On aura donc remonté la vallée ci devant...

Photo 4 : Vue rapprochée du refuge. À gauche, la partie berger et à droite la partie visiteur qui nous est réservée. On évitera donc d'aller emm... les utilisateurs en ouvrant la porte pour voir comment c'est à l'intérieur...

    Le terme Arinsal, du nom du village andorran, sur le versant sud serait d'origine pré-romane bascoïde, issu du terme arans signifiant érable ou plante épineuse. À défaut de trouver des érables sur les pâturages d'altitude, cet itinéraire est intéressant pour les nombreux orrys que l'on croise. Ce sont des abris saisonniers construits en pierre et ceux d'altitude, ceux d'En haut, vers 2200 mètres d'altitude, sont souvent plus sommaires car moins utilisés que les premiers, ceux du Carla, que vous croiseraient après le départ du parking. On pourra terminer sa journée à Auzat au Bar des 3000 en repensant à la randonneuse andorrane que vous avez croisé qui vous a raconté que partant du parking de la station d'Arcalis, elle était allée gravir le pic de la Rouge (un peu à gauche sur la photo ci-dessous). Chapeau!

Photo 5: Depuis le sommet, vue plein nord. Au fond, la retenue de Soulcem et à gauche le massif du Montcalm et au fond, qui dépasse en blanc, les pic de Bassies...


Photo 6: Depuis le sommet... à gauche, l'antécime. Au fond, à droite, vers le pic de Médécourbe, et son fameux tripoint (point de rencontre des frontière de 3 États: France, Espagne, Andorre).



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