dimanche 26 juin 2016

Le Vignemale 3298m (Hautes Pyrénées), au dessus des autres.

Photo1 : Depuis le refuge de Baysselance, de bon matin avant de partir vers la Pique longue du Vignemale (3298m), la plus à droite. Puis en allant vers la gauche, la Pointe Chausenque (3204m), le Petit Vignemale (3032m) et pour finir le Montferrat (3219m).
La Pique Longue du Vignemale (3298m) est le point culminant des Pyrénées françaises sur la ligne de partage des eaux. Mais elle n'en est pas pour autant la course la plus difficile si on l'aborde par le glacier d'Ossoue. Le Guide des 3000m de Luis Alejos la classe en F(facile)+. On ne s'y aventurera pas pourtant de manière légère car on évolue dans un milieu glaciaire donc de haute montagne. Ceci dit en cette fin de juin où la neige recouvre comme il faut le glacier, le cheminement semblait évident car la trace part directement jusqu'au pied de la paroi finale où on posera peut-être les mains quelquefois.

Photo 2 : En montant vers le refuge, par la vallée d'Ossoue depuis Gavarnie (la piste carrossable s'arrêtant au barrage d'Ossoue à 1834m), vue sur le bas du glacier d'Ossoue et le cheminement qui attendait pour le lendemain matin. Le Monferrat est à gauche.
 Ce n'était pas le seul objectif car je voulais en fait cheminer sur plus ou moins toute la crête qui permet de visiter tous les sommets de ce massif où on a l'impression d'être suspendu au-dessus du reste. En ce jour du 23, le soleil et la chaleur étaient au rendez-vous et le panorama vaste. La vue sur le massif de Gavarnie est impayable. Le circuit complet depuis la Pointe Chausenque (3204m), et même en fait de l'Epaule de Chausenque (pointe secondaire à 3154m), en passant par le Piton Carré (3197m), la Pique longue donc, le Clot de la Hount (3289m), le Cerbillona (3247m, au fond), le pic Central (3235m, en face de la Pique Longue) jusqu'au Monferrat (3219m) de l'autre côté du cirque n'offre pas de difficultés techniques insurmontables mais certains passages côtoient les grands versants abrupts de plus de mille mètres et l'ensemble reste parfois bien aérien. Depuis le refuge, moins de six heures ont été nécessaires. A part la Pique Longue tous sont côtés F (Facile) lorsqu'on les aborde de front. Ce sont juste mes impressions, alors comme je ne savais pas trop où j'allais mettre les pieds, tant pour le glacier (et ses éventuelles crevasses) que pour la crête, j'ai à nouveau fait appel à Alain. Et j'ai bien fait. Enfin, vous n'aurez pas beaucoup de photos (c'est un peu dommage...) car nos batteries se sont vidées avec l'altitude dès le sommet du Vignemale.
Photo 3: Photo du glacier d'Ossoue, prise en montant vers l'Epaule de Chausenque. De gauche à droite, le Pic Central (3235m), le Cerbillona (3247m), le Clot de la Hount (3289m) et le début de la Pique Longue, au bout de la trace. C'est du col au fond, que s'élance à ski Marilyne (Hélène Filières), dans l'épilogue du film des frères Larrieu, "Un homme un vrai". Au pied de la paroi directement à droite, sont creusées 3 des quatre grottes du comte Henri Russel (on peut ire alors ses "Souvenirs d'un montagnard").
 Si je n'ai pas éprouvé de particulières difficultés physiques, rarement un sommet m'a fait cette impression dans les Pyrénées : celle d'être sur la lune. Et pas vraiment envie de redescendre. On comprend alors le Comte Henri Russel qui s'était fait creuser ses fameuses grottes sous le Clot de la Hount. J'ai eu une affection particulière pour le Piton Carré, un peu coincé entre ses deux voisins, élégant, au débouché des couloirs de la face nord, verticale, au dessus des Oulettes. Même si on aime la montagne à vache, ce milieu de haute montagne était particulièrement grisant.

Photo 4 : En arrivant au refuge de Baysselance où l'accueil fut agréable : l'ivresse des sommets, les deux verres de vin chaud (réhydratants...), les innombrables marmottes qui ne veulent pas vous céder le passage (allez on se pousse!!!) ou cette vue en arrivant... Bon, les raisons furent nombreuses. A gauche, le plus grand c'est le Petit Vignemale,  et à droite, le plus petit (de loin) le grand...
Il y avait aussi au refuge un groupe de collégiens (filles et garçons) du Cantal qui faisait l'ascension pour conclure l'année scolaire. Tous n'ont pas pu monter au sommet mais les gardiens du refuge se sont occupés de celui resté et du coup, il a pu passer la journée comme un vrai gardien de refuge.  Il y reviendra un jour. Alors je trouvais que c'était joli comme ça.

Pour prolonger le plaisir ou préparer sa visite, on peut lire le très bon livre de Didier Lacaze, L'aventure du Vignemale (Rando Editions, 1993), qui raconte, à travers des témoignages, l'histoire de ses ascensions, les prudentes, les imaginaires, les engagées... Et puis franchement, l'auteur écrit bien. Ou alors regarder le film des frères Larrieu Un homme, un vrai, dont la dernière scène se passe sur le glacier et certains reconnaîtront peut-être le Piton Carré... Même si aujourd'hui le glacier a dramatiquement fondu...

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