samedi 4 juillet 2020

Le pic du Canigo ou Canigou (2784m), incontestable...

On comprendra vite pourquoi ce sommet, dans une ambiance méditerranéenne, est si fréquenté. Le panorama comme le montre la table d'orientation du sommet, est proprement fantastique, des confins de la haute Ariège au littoral méditerranéen du Languedoc qu'il domine directement ou de Catalogne. Son orthographe a quelque peu été maltraitée par les campagnes de francisation successives des noms, et il semblerait bien que son vrai nom soit le Canigo, donc celui que je garderai. Le chemin vers son sommet permet de visiter des vallées glaciaires que l'on remontera depuis les lieux où l'on aura passé la nuit. Nous avions choisi de monter par le sud au départ du col de Jou (1125m), passant par Mariailles (1700m) et dormant au charmant petit refuge Arago à 2120 mètres d'altitude, point de départ idéal pour aller au sommet. De là, 2h30 sont, d'après les pancartes, nécessaires pour terminer l'ascension par un chemin bien marqué sans difficulté jusqu'au couloir final où quelques petits pas d'escalade seront peut être nécessaires.

Photo 1: Même Marseille serait visible depuis le sommet... Je le crois bien volontiers... Barcelone de l'autre côté...
L'arrivée au sommet, au débouché du couloir, permet de prendre conscience de l'ampleur du versant nord et surtout de son accessibilité. On peut donc relativiser l'importance des premières ascensions officielles avec Vincent de Chausenque ou Henri Russel au 19ème siècle, ou même la première relatée par le moine italien Fra Salimbene au 13ème siècle, celle du comte Pierre III d'Aragon vers 1280, sachant que celui-ci s'est probablement arrêté au clot dels estanyols, proche de l'actuel refuge des Cortalets. Le récit mentionne en effet pour le sommet un dragon sortant des eaux d'un lac. Mais on peut imaginer que depuis des temps immémoriaux les chasseurs d'isards et autres bergers avaient parcouru ces endroits. L'ensemble n'en est pas moins beau et propre.

Photo 2: Avec la fameuse croix du sommet, vue en direction du sud... La vue vers l'ouest en ce jour était bouchée par une mer de nuage... À gauche de la croix, le puig dels tres vents (2737m) et directement derrière la croix le Puig Roja (2724m).
Photo 3: Le fameux couloir du versant sud, plus impressionnant vu d'en dessous que lorsqu'on y est ... Ça n'engage que moi...
Alors j'ai beaucoup apprécié de dormir à cette cabane. Ce n'est pas uniquement parce que j'y étais seul et que comme elle a été réhabilitée, elle est propre et confortable. C'est aussi l'idée que je me fais de l'aménagement de la montagne qui devrait selon moi rester humble et discret, loin des aménagements lourds qui ressemblent à de l'hôtellerie comme sur le versant nord... J'ai d'ailleurs renoncé à ma carte du Club Alpin Français pour éviter de contribuer au financement de ce type de structure. Ce refuge Arago, à la sortie de la forêt et à l'entrée de la zone des prairies d'altitude, possède des banquettes en bois sans matelas (ça évitera les puces de lits) et sa situation en bord de sentier ainsi que la proximité idéale d'un petit ruisseau ont conforté le choix. La biche qui est venue grignoter en bordure à la tombée de la nuit a dû trouver l'ambiance apaisée...

Photo 4: Le fameux petit refuge Arago. Le chemin pour monter au sommet passe juste devant... Le financement de sa réhabilitation a été assuré par la DREAL et le département des Pyrénées Orientales. Bien à eux...

Photo 5: Au centre la face sud du Canigo et à sa droite la crête du Barbet (2733m).

Photo 6 : Depuis le refuge de Mariailles (1710m), vue sur la vallée qui remonte vers la face sud du Canigo et le refuge Arago... D'ici aussi c'est beau. La montée se fait essentiellement dans la forêt (principalement des résineux sauf en bas) jusqu'à la cabane, en suivant souvent des rigoles qui viennent capter l'eau des montagnes pour l'emmener plus bas dans les vallées irriguées. Peut-être aurez-vous l'occasion d'y croiser un isard.... Cette majestueuse forêt a été classée grande site national en 2012 est composée essentiellement de résineux, et notamment le sapin pectiné (35%), le pin à crochets (17%) ou sylvestre (13%) et de hêtres à 20%.
Pour être honnête, j'ai adoré monter là-haut...
Spéciale dédicace à Sylvain...

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