Dans le haut Vicdessos, dans l'Ariège, voilà un beau et haut (2902m tout de même) sommet facilement accessible, en lui même, mais aussi depuis Toulouse. Il faudra moins de deux heures de route pour se rendre au bout de la retenue du
barrage de Soulcem (1650m), où vous laisserez votre voiture. De toute façon, vous n'aurez pas le choix, on ne peut pas aller plus haut!
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Photo 1 : Dans une petite mare, près de l'étang de Roumazet, l'année a été sèche et ça sent, en altitude, déjà l'automne. |
Le chemin est balisé de marques jaunes du début à la fin, et rend le sentier aisé, à l'exception d'une petite partie à travers les éboulis après le joli lac de Roumazet (2163m) et juste avant le port de Roumazet (2571m), à la frontière espagnole. De ce dernier, le sentier bifurque à gauche vers le sud, pour la partie finale, en une heure. Certains trouverons peut-être la montée du bas versant un peu raide, mais c'est assez court... Pour un marcheur habitué, il me semble que cinq heures de marche sont largement suffisantes. Pour les autres un peu plus, mais ce n'est pas grave, la récompense est au bout.
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Photo 2 : L'étang de Roumazet, devant le pic de Cabayrou (2733m) sur la frontière andorrane. |
Au delà de la satisfaction de gravir une montagne, cet itinéraire offre à mon avis plusieurs intérêts. Le premier bien sûr est le panorama qui va du pic Carlit dans les Pyrénées orientales au massif de l'Aneto à l'ouest, en passant par les montagnes andorranes et le massif du Montcalm aux premières loges, et plein de lacs...
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Photo 3 : le lago pequeño de Aresi, à gauche. Plein nord, au fond (au centre de la photo), le massif du Montcalm à plus de 3000 mètres d'altitude. Le pic d'Estats, le plus haut, est entouré à droite du Montcalm et à gauche du pic du Port de Sullo. Devant, c'est la pointe de Roumazet (2842m). Photo prise non loin du sommet du pic de la Rouge. |
Il me paraît intéressant de monter là haut, par un jour de temps stable, en fin de journée pour admirer les lignes de crêtes qui se découpent et que la lumière de ces moments là permet de faire surgir distinctement. Si quelques nuages viennent voiler le soleil de temps en temps, c'est peut-être encore mieux, ajoutant quelques jeux de lumières, comme dans un tableau mélange d'impressionnisme et de fauvisme. On peut lorgner du côté de la haute vallée d'Areu, en Espagne, où les prairies et les champs de fauche montent plus haut et sont bien visibles.
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Photo 4 : Vue prise depuis le sommet du pic de la Rouge, sur le lac de la Soucarrare à 2292m (le grand) et, à gauche, l'étang de Roumazet (le petit) près duquel on passe pour monter. Au fond, la ligne de crête frontalière avec l'Andorre, avec les pic de malcares, de l'étang Fourcat. Au centre, qui dépasse, c'est le pic de Tristagne. Tous à plus de 2800 mètres. |
Le deuxième intérêt est la vie pastorale de ses lieux qui est très ancienne, comme le montre les divers vestiges que l'on peut observer le long de la piste que l'on doit remonter jusqu'à la cascade de Lasbinas, puis le sentier rive gauche jusqu'à l'embranchement du chemin remontant le bas-versant abrupt, ou plus haut. Il n'y a pas que des vestiges d'ailleurs et heureusement. Les
chevaux de Mérens paissent tranquillement le long du ruisseau. Plus haut, peu avant le lac, les brebis viennent vous voir probablement pour quémander un peu de sel.
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Photo 5 : C'est mignon! Pas d'autres commentaires!!! |
Bien plus bas, un groupe de vautours s'affaire autour d'un cadavre d'une de ces dernières. Et encore plus bas, à l'approche de la nuit, autour de la cabane du berger, près des
orris du Carla et du parc de stationnement, les vaches meuglent puissamment en se regroupant. Je n'ai pas trop traîné pour les étirements...
Voilà, il n'y avait pas grand monde aujourd'hui, et j'ai profité simplement de la montagne pastorale et du vent au sommet pour absorber ma dose d'endorphine... dans le type de montagne que finalement je préfère. On aurait franchement pas envie de redescendre, vous l'aurez compris.
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