mardi 27 juillet 2010

Robinera 3003m (Aragon)

Un petit tour supplémentaire dans la vallée de Pineta, en Aragon, pour tenter une nouvelle fois de voir la face nord du Mont Perdu dans de bonnes conditions: pour cela, nous repartons avec Claire, et on se donne comme objectif, le Pic de Robinera (3003m) qui aura été un balcon panoramique parfait, en ce 26 juillet 2010.

Après une nuit à la belle étoile, où cette fois-ci, ni les moustiques, ni l'humidité, ne nous empêcherons de dormir, la journée s'est annoncée sous les meilleurs auspices: un soleil magnifique, malgré un vent parfois de nord-ouest un peu frais en altitude. Alors cette fois le Mont Perdu, je ne l'ai pas raté (je vous épargnerai les 56 photos de la face, prises tous les 50 mètres de dénivelé, en montant puis en descendant!!!).

Photo 1: Vue sur le massif du Mont Perdu, depuis la dernière partie de l'ascension de la Robinera. De gauche à droite, la Punta de las Olas (3003m), le Soum de Ramond (3254m), le Mont Perdu (3352m), le Cylindre du Marboré (3328m) et le Marboré (3248m) (photo de Claire).




Depuis le Parador de Pineta (1290m), le sentier nous mène à travers la forêt vers le refuge de La Larri (1580m, 3/4 h de marche). On aura là la première surprise puisque l'heure matinale et le vent favorable (de face) nous permettront de surprendre une harde d'isards, au débouché du chemin dans la vallée, tapissée d'iris violets.

Photo 2: Des fleurs, des fleurs... (photo de Claire)


Cette première partie est assez fréquentée mais on comprend vite pourquoi. Face à nous, se dresse le cirque (et sa cascade) peuplé de marmottes, que nous allons gravir jusqu'à 1950m d'altitude, avant de parcourir des estives plus classiques et moins pentues jusqu'aux lacs de la Munia (2500m), deux heures après le refuge, où l'ambiance devient plus minérale. Le paysage est verdoyant, parcouru par des moutons qui viennent des vallées voisines par un col situé plus haut et que nous allons emprunter pour passer sur le versant sud-est du sommet. Cela contraste avec le sommet de la Pena Blanque, de calcaire blanc, je suppose) qui nous accompagne sur la gauche jusqu'aux lacs. La vue sur le massif du Mont Perdu, depuis le haut du cirque, est constamment présente et claire. Là encore, nous surprendrons une troupe d'isards, se rafraîchissant dans les névés, et qui poliment, nous attendra au retour, confortablement installée, sans la moindre réaction à notre passage. Le face à face durera le temps qu'on voudra bien prendre! Ils ne sont pas farouches, peut être le "sentiment" d'impunité lié aux limites du Parc national.

Photo 3: Un peu en dessous du premier lac de la Munia. Il commence à faire chaud.



Du col (Collado de las Puertas 2535m), à deux pas des lacs, le sentier qui nous fait basculer sur l'autre versant, évite un puissant éperon par l'est, avant d'attaquer l'ascension finale. Il faut tout de même remonter tout le versant, pendant une heure laborieuse, avant de déboucher sur l'antécime et de conclure par la crête finale, qui, si l'on doit poser les mains parfois, est sans danger quand il n'y a pas de vent.

Photo 4: Les lacs et le Pic de la Munia au fond (3133m). Le versant à l'ombre, à droite, est celui de la Robinera dont le chemin d'ascension file aussi à droite, vers le col tout près.


Le panorama est magnifique sur tout le massif du Mont Perdu et les hauteurs de la vallée de Pineta. Au nord directement, la face sud du Pic de la Munia (3133m) se présente et se laisse étudiée dans la perspective d'une nouvelle escapade? Par contre, à l'est, le temps couvert nous permet à peine de voir les Posets. Le piémont est dégagé et les grandes retenues du côté espagnol sont bien localisables.

Pour la descente, Claire aura eu l'idée, juste sous le sommet de tomber amoureuse d'un bloc fissuré et oxydé de 9kg qu'elle se portera jusqu'en bas. Du coup, elle était moins rapide et surtout moins bavarde. Mais c'est elle qui prend la plupart des photos...

Photo 5: Sur la crête menant au sommet de la Robinera, Claire n'a pas encore trouvé son bout de roche. Au fond, à gauche, le massif du Vignemale et, juste derrière la ligne de crête, la Pena Blanca qui dépasse.


J'ai pu ainsi prendre un peu d'avance et observer pendant de longs instants le paysage qui s'offrait à moi et qui sans tomber dans un lyrisme débordant, était probablement un de ceux qui m'a le plus touché parmi ceux que j'ai pu voir dans les Pyrénées: face à moi, en contrebas, la vallée glaciaire suspendu au dessus du refuge de la Larra avec de part et d'autres des versants réguliers, parsemés de pâturages et de forêts. Après le refuge, on voit le relief qui plonge dans la vallée de Pineta pour remonter en face au 3ème plan par des hautes parois abruptes mais harmonieuses. Enfin, sur la droite, le Mont perdu et ses glaciers en gradins. (Photo 6 ci-dessous)



C'est une ballade que je conseillerais, même si la montée jusqu'au sommet n'est pas nécessaire. Le sommet n'est pas le plus beau en soi (c'est relatif!!!). Les lacs de la Munia sont un bel objectif, et tant pis si le cirque, après le refuge, est un peu rude. Avec le sommet, sans roche à transporter, il faut compter au moins 7h30 de marche.

Photo 7: Le sommet du Pic de la Robinera, au fond. La voie d'ascension contourne par la droite et sort sur la crête au niveau des dalles blanchâtres.


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