jeudi 15 juillet 2010

Pics d'Astazou 3012-3071m (Aragon)

De nouveau en piste côté espagnol, en ce jour de fête nationale (la nôtre), je me suis donné comme objectif un sommet un peu plus élevé, en prenant bien en compte le fait que la seule difficulté était dans la longueur de la marche, avec le matériel adéquat (j'avais les crampons dans le sac au cas où). En effet, les pics d'Astazou (3012-3071m), par le versant français, via la brèche de Tuquerouye, n'offrent pas une approche des plus aisées pour le randonneur moyen, en ces temps où la neige est encore présente en quantité au dessus de 2500m. Il faut donc partir de la vallée de Pineta (qui débouche à Bielsa, côté aragonais du tunnel de Bielsa). La route se termine au Parador, à 1290m, au pied du cirque, impressionnant à gravir, par un bon sentier, sur lequel se situe le balcon de Pineta (2500m), 1er objectif. D'après les divers guides et pancartes du parc national, il faut 3 heures et demi au moins pour arriver au balcon, à cela on doit ajouter 2 heures minimum pour le pic. La beauté espérée des paysages sur le mont Perdu vaut bien l'effort, je me dis!
Photo 1: Depuis le col Swan, vue sur le Petit Astazou.


Photo 2: En allant repérer les lieux, la veille au soir, on se donne quelques raisons de faire des cauchemars.

Le programme était donc un peu ardu et je décidais de dormir au refuge de Pineta (tél:34 974501243), 2 kilomètres plus bas, où j'ai encore pu vérifier la gentillesse des espagnols et la discrétion de nos concitoyens en vacances, en l'occurrence, citoyennes. Prix abordable, 14,5 euros en dortoir, douche comprise (non merci ce sera pas nécessaire pour moi!!!) et nuitée partagée avec un couple chilo-allemand qui faisait des étapes du GR11. Mais il est aussi possible de camper, pour pas cher, près du départ du sentier, dans la zone de campement du parc national, en face du Parador, de l'autre côté du torrent.

Levé 5h30 et après avoir avalé les 2 kms avec mon bolide italien bleu, je suis prêt à décoller à 6h.

La montée est, comme le laissait le présager la vue sur le versant, longue et raide, et "après avoir traversé une ravine à plusieurs occasions, vérifié que l'esprit aventurier des touristes décroît avec l'altitude et remonté un court ravin sur le tronçon supérieur, on atteint le panoramique balcon de Pineta." (cf Luis Alejos). Les "touristes", j'en ai pas vu, mais c'était sûrement lié à l'heure matinale car à la descente, j'en croiserai un certain nombre, de courageux. Pour l'instant, je reste avec les marmottes et les isards, dont j'admire la virtuosité et la rapidité avec lesquels ils traversent les névés du haut du cirque (je parle des isards bien sûr!). Je n'aurais même pas le temps de dégainer mon appareil photo, ni même l'envie finalement, profitant du spectacle. Je retrouverai plus haut, sur les névés, les deux adultes et le petit aperçus plus bas dans les herbes, non loin des marmottes.

Photo 2: Une amie marmotte, au centre, devant le rocher. Elle ne m'a pas encore entendu.



Le panorama depuis le Balcon de Pineta est absolument magnifique avec des vues sur la face nord du Mont Perdu et du Cylindre du Marboré avec leurs glaciers, les Astazous bien sûr et en face sur la Munia et la Robinera, et la vallée de la Pineta (vers l'aval et l'amont).

Photo 3: Les glaciers en gradin sur la face nord du Mont Perdu (3352m), depuis le Balcon de Pineta. On en profite car dans une heure, ils vont disparaître dans les nuages.



On repart sans trop tarder car les nuages arrivent et les Astazous, d'ici, semblent loin. D'ailleurs, je vais rééditer mon erreur d'appréciation en filant vers le sommet le plus éloigné sur la ligne de crête, pour quelque peu rebrousser chemin après lecture de la carte. Je prendrai le Petit pour le Grand Astazou! Mais avant, on doit passer par le Lac glacé, qui porte bien son nom, avec un cheminement assez plat, le temps d'observer le refuge de Tuquerouye,

Photo 4: Le refuge de Tuquerouye (2666m), voie d'accès la plus facile depuis le versant français, surplombant directement le Lac glacé.



qui le surplombe depuis la brèche du même nom et on attaque l'ascension par des pentes relativement douces, avant les derniers passages plus étroits sur le crête d'abord du Petit Astazou (3012m) puis plus aisée, via le Col Swan, vers le Grand Astazou (3071m).

Photo 6: Depuis le sommet du Petit Astazou, vue dans les nuages, sur le Grand Astazou.


La dernière partie nous permet d'observer avec délice les abysses du versant français avec le fameux couloir Swan, que je ne m'aventurerais pas à escalader! Je dis délice car le col Swan et l'ultime crête sont assez larges et rassurants pour servir de poste d'observation.

La descente s'est rapidement opérée sur les névés grâce auxquels on avance à fond la caisse. Petite pause repas au Balcon de Pineta puis poursuite de la descente dans les lacets du sentier où le dénivelé négatif est vite avalé.

Vous allez me dire:
-Et alors, le panorama depuis les Astazous?
-Rien. Si j'en ai pas parlé, c'est que j'ai rien vu. Les nuages sont vite montés et, en tout cas, du côté espagnol, nada. Je dis cela, car c'était ma principale motivation. Par contre, le côté français était nettement plus dégagé, depuis le Vignemale jusqu'aux cimes surplombant le Cirque de Troumouse, ainsi que le massif du Néouvielle. Mais les nuages étaient bien présents, capuchonnant les sommets. Depuis le col d'Astazou, on a une très belle vue sur le haut du cirque de Gavarnie (voir photo 7, ci-dessous).



- Alors?
- Alors vraiment, il ne faut pas entreprendre cette excursion si le temps n'est pas complètement dégagé. Ce n'est pas pour des raisons de sécurité (même si...) mais on se prive de la vue fantastique sur la face nord du Mont Perdu (au peu que j'ai pu en voir en vrai et surtout dans les livres). Il y avait donc un petit goût d'inachevé. Dommage.

Je suis arrivé au parking vers 14h où deux jeunes espagnols m'ont offert un coca, simplement. J'ai pas tout perdu.

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