mardi 24 janvier 2023

Dans le Cantal et l'Aubrac, la montagne hivernale à ski de randonnée nordique

    Les impressions d'hiver étaient de retour cette semaine... Pour les éprouver après une si longue et anxieuse attente, les montagnes du Cantal ou de l'Aubrac dans le Massif Central nous ont ouvert leurs portes et avec elles une solitude des grands espaces caractéristiques de ces contrées où le vertige semble horizontal et la vue presque sans fin. Un grand bol d'air par temps froid dans lequel le blanc sera le ton enchanteur.

Photo 1: Le buron de Barbès...

    Tout d'abord... Il fut facile de s'en aller sous le Puy de Bâne et le buron de la Rode, par le versant sud du massif du Cantal, entre Pailherols et Malbo, en ce jour, laissant la voiture au bout de la piste vers Labro à 1110 mètres d'altitude... Un buron est un bâtiment en pierre, couvert de lauze ou d'ardoise que l'on trouve sur les "montagnes", pâturages d'altitude possédés par le éleveurs de la vallée et exploités de manière saisonnière  dans le cantal, l'Aubrac, le Cézalier et les Monts Dore. Ils servent à abriter la fabrication du fromage et à loger les buronniers. 

    La tramontane soufflait assez fort et ne nous aura pas permis de monter sur les crêtes. Qu'importe, à nouveau pouvoir tracer son chemin dans la neige vierge, sur des pentes douces mais irrégulières, aux formes presque érotiques sous le soleil qui malgré le vent dévoile quelque peu les figures du paysage nous aura suffit. La zone est entièrement clôturée, quelques burons pointent ici et là et lorsqu'on se retourne, un paysage nous rappelant ceux enneigés des tableaux de Brueghel l'Ancien nous apparaît et nous enchante. Un lièvre s'échappe au loin ... 

Photo 2: Au loin, le puy de Bâne.

Photo 3: Un peu plus loin au dessus que la précédente... Vue en direction de l'oues...

       
 Dans l'Aubrac (mais toujours dans le département du Cantal), le temps était couvert, le lendemain, et les températures comme la veille, proches de -10°C. Loin des villes, en quittant le petit village de La Trinitat vers 1210 mètres d'altitude, dont la liste des noms de soldats tués lors de la Grande Guerre est plus longue que celle des habitants permanents d'aujourd'hui (avec un maximum démographique de 500 habitants en 1806 tout de même...), nous avons remonté la vallée du ruisseau du Peyrou, fermée sur le haut par la forêt domaniale du Prieur. Personne aux alentours. Une petite escapade au sommet arrondi presque plat modeste de Catau à 1309 mètres, pour entrevoir les espaces ouverts vers l'ouest, quelques burons isolés et l'on est revenu dans la forêt balisée pour rejoindre le hameau des Fajoux avant de retourner au point de départ, après une bonne dizaine de kilomètres, admirer une dernière fois l'église romane surmontée d'un clocher à peigne avec un escalier permettant de l'approcher (mais fermé en ce jour) ainsi qu'une croix de granit, et discuter chaleureusement avec visiblement un des rares habitants du village. Normalement par beau temps, depuis les monts de l'Aubrac, la vue sur les monts du Cantal est panoramique. En ce jour, seuls le Plomb du Cantal et le Puy Griou se sont laissés observés, de manière un peu furtive, avec une lumière douce tel un projecteur sur leurs versants sud.

Photo 4 : En direction du sommet de Catau

Photo 5 : En remontant la vallée du ruisseau de Peyrou. Vue vers le sud-ouest.

  Voilà que ces deux jours auront permis de reprendre contact avec le ski nordique, celui originel qui permettait simplement de se déplacer, sans ARVA ni GPS, avec pour simple outil une carte topographique, nos chères et précieuses cartes de notre IGN national, en traçant sa route là où on veut, sans risque d'avalanche.  

 Pour prolonger ces visites, on ira se replonger avec plaisir dans les livres de Pierre Soissons, éternel amoureux de ces montagnes, et notamment le très beau dernier "Burons, Cantal, Cézalier, Aubrac" aux Éditions Quelque part sur terre. Et surtout merci G.!


2 commentaires:

  1. Très belles photos !

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  2. Superbe texte et oui le ski nordique reste le plus simple et ample moyen de déplacement. Les montagnes aux formes douces sont les plus adaptées.

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