On pourra toujours ironiser sur la modeste altitude du pic d'Orhy avec ses 2017 mètres, il reste que c'est pour plusieurs raisons le premier grand sommet pyrénéen en venant de l'ouest, et pas seulement parce que c'est le premier à dépasser les 2000 mètres. Le panorama est très ouvert car il domine largement toutes les autres montagnes autour qui lui rendent facilement 400 mètres surtout à l'ouest. Cela en fait un sommet élancé qui domine son environnement et que je trouve pour ma part majestueux. Il en découle donc ce vaste panorama évoqué sur toutes les Pyrénées atlantiques, la Navarre, la côte du golfe de Gascogne (pas en ce jour du 18 novembre car la mer de nuage occupait le piémont) et même sur la sierra de Moncayo au loin... Les montagnes qui dominent la vallée d'Aspe à l'est, le très beau pic d'Anie, les aiguilles d'Ansabère, le pic des 3 rois s'alignent sur l'horizon, encadrés par les premiers 3000 de la chaîne...
Photo 1 : Vue sur le pic d'Orhy de bon matin, depuis la crête et la cabane de Millagaté... |
Photo 2 : En regardant à droite par rapport à la photo 1 (donc là la photo est en descendant donc au retour et donc le gel avait un peu fondu...) le pic de Bizkarzé |
Le nom de ce massif calcaire proviendrait du basque orre qui veut dire genévrier, mais cela reste encore obscur car peut-être peut-on y voir orri pour feuille (voir nom des montagnes basques). Le paysage constitué essentiellement de pâturages au milieu desquels on trouve disséminés des cayolars et palombières (en plus ou moins grande forme) souvent reliés entre eux par des pistes laisse peu de place à la forêt même si la fameuse forêt d'Iraty est juste là, à côté, à cheval sur la frontière avec ses 17300 hectares. Certains vous diront d'ailleurs que c'est la plus vaste hêtraie d'Europe.
On aura choisi d'en faire l'ascension par la voie qui vient des chalets d'Iraty, c'est à dire du nord ouest, en laissant la voiture à peine un peu plus haut au col Mehatzé à 1383 mètres d'altitude. À partir de là, il suffit de suivre l'itinéraire de la Haute Route Pyrénéenne qui rejoint les crêtes de Millagaté, puis de Zazpigagn (nom composé de zazpi "sept" et de gain "hauteur", soit les sept sommets) et plus en hauteur d'Alupigna. La seule difficulté sur la partie finale de la crête de Zazpigagn (interdite par grand vent ou terrain gelé) sera facilement contournée en descendant par un sentier clair sur le versant français... En ce jour, il aura fallut mettre les crampons dès le début de la crête de Zazpigagn vers 1500 mètres pour un itinéraire d'environ 16 kilomètres.
Nous étions seuls en ce jour à l'exception d'un isard isolé qui sous le sommet dans le beau versant ouest nous a longuement précédé sur l'itinéraire d'ascension.
Photo 3 : Photo un peu ratée mais au moins je ne dis pas que des bêtises... |
C'est qu'après toutes ces émotions, il s'en est fallut de peu que l'on tombe dans un deuxième guet-apens lors du premier arrêt à Lecumberry juste après Mendive en descendant (Mendibe, en basque en bas de la montagne...). D'abord en ouvrant la porte de l'épicerie, c'est une véritable caverne d'Ali Baba qui s'offre à vous, de la ventrêche, la piperade à l'axoa, toute la gastronomie basque est représentée. On peut alors passer dans la salle du bar. Les jambons et les piments y séchaient au plafond tandis qu'un verre de Patxaran, comme celui, qui brillait entre les mains du client basque qui nous l'a offert (car il parlait basque... enfin pas tout le temps) a failli m'emporter. Et le deuxième fut tentant...
Photo 4 : Dans les nuages, derrière l'Orhy Chipia (1883m), le port de Larrau (1573m) et à droite la route qui y monte... |
Photo 5 : La route du port de Larrau dans son versant espagnol et navarrais. Toujours depuis le sommet... |
Photo 6: Sur le chemin à l'aller en se retournant..., au dessus du cayolar de la Soule. |
Photo 7 : À l'aller, avant les crêtes de Millagaté...En se retournant, c'était pas gagné pour le beau temps... |
Pour aller plus loin dans la toponymie des montagnes basques, on peut s'amuser à consulter
Michel Morvan, Les noms de montagnes du Pays Basque, Lapurdum (En ligne), 4, 1999, (167-190) mis en ligne le 01 Avril 2010, URL ; http://journals.openedition.org/lapurdum/1551
Merci X...
Photo 8 : En redescendant, jambon, fromage, piments et patxaran... |
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