- Oh mais toi, tu embrasses tout le monde sur la bouche?
- Quand j'avais une femme, elle embrassait tout le monde sur la bouche. Au début, ça m'a choqué et puis ça m'a plus rien fait.
- Moi ça me donne mal aux dents.
- Arrêtes de dire des conneries. Passes-moi le vin rouge, fainéante.
- J'ai toujours travaillé, depuis que je suis jeune. J'ai commencé à cueillir les raisins...
- (en coupant son interlocutrice)... et maintenant tu es oenologue!
- Tu me gonfles les couilles. (C'est pratique, on a deux insultes en une...)
Les voyages forment la jeunesse mais je ne suis plus tout jeune, alors je me contente de prendre le train, en écoutant les autres voyageurs, pour aller me promener puisque je suis momentanément dépourvu de voiture. Mais aussi d'en revenir.
L'entrée en matière est poétique et clôt un petit périple entièrement en train, via Barcelone où j'ai passé deux agréables soirées et deux nuits...moins agréables (la chambre donnait sur la ruelle et les nuits sont plutôt agitées par ici). Comme toute escapade espagnole, j'en suis revenu content. En allant dans la cité catalane, via le tunnel de Cadi, la couronne du massif de Montserrat (de Monte Serrado, mont fermé) m'avait intrigué, avec ses grandes falaises vertigineuses, en guise de fleuron, surmontés de petits capuchons que sont les sommets. La vue générale du massif, dans les sierras littorales et non plus dans les Pyrénées, fait son effet, pas que sur moi d'ailleurs (mince, je ne serais pas seul au monde!) tant il a inspiré musiciens, poètes, géographes...
Sans se transformer en aigle, on prend la ligne de train pour La Tour de Carol (34 euros A/R avec la carte Midi Pyrénées loisir, en 3h) d'où la correspondance nous attend pour Barcelone (19 euros A/R, en 2h40), via Puigcerda, les belles montagnes de Cerdagne et la Haute vallée de Ripoll. Il faut aimer le train (mais moi, je l'aime!!! surtout en montagne). Je dois vous avouer que l'idéal finalement est de se rendre en voiture jusqu'à Puigcerda, surtout quand on est plusieurs, car la correspondance en général ne nous attend pas. C'est plutôt le contraire. Une petite pension à moins de 25 euros la nuit, en bas de La Rambla et le tour est joué. Le camp de base est organisé.
De Barcelone, c'est très simple de se rendre sur les lieux, au départ du téléphérique qui vous monte au sanctuaire et vous évite quelques cinq cents mètres de dénivelé et vous fait débuter à sept cent mètres d'altitude. Le parcours en téléphérique est une expérience en soi. On peut préférer le funiculaire à la station suivante. On se rend donc à la gare d'Espagne (du nom de la station de métro), on prend un billet combiné de train+téléphérique (pour 16euros A/R) à un des guichets automatiques (en 4 langues dont le français). Ils sont faciles à trouver, il y a toujours un japonais pas loin. On monte dans le wagon et environ un heure après, on descend à I Aeri de Montserrat. L'arrivée est pressentie depuis un moment car le massif se découpe et on cherche le grand bâtiment du sanctuaire.
Photo 1 : Alors, vous ne l'avez pas trouvé?
Amis des grands espaces de solitude, si vous ne supportez pas la foule, passez votre chemin. Ou alors tentez l'ascension par la face nord, telle une araignée suspendue à son fil. Ceci dit, à une heure matinale (l'hiver le téléphérique ouvre à 10h10, mais rien ne vous empêche d'accéder d'une autre manière au massif), en quinze minutes, vous y êtes. A ce moment là, il faut user de tactique : partir en courant, ou le plus rapidement possible, par les sentiers, préalablement étudiés sur la carte Montserrat E-25, aux Editions Alpina, pour semer les japonais, russes et autres espagnols de tout âge, et de toute tenue (et elles sont variées!). Vous y arriverez rapidement d'autant plus que la voie empruntée, dans sa toute première partie, est un peu raide. En fait, c'est indiqué et les passages difficiles sont aménagés en escalier.
L'itinéraire de la montée, lui aussi bien aménagé, après avoir franchi le pas des français (Pas dels Francesos), remonte le fond de la vallée, qu'on dirait suspendue au dessus du monastère (qui lui surplombe, de manière impressionnante, la vallée), parfois dans le torrent de Santa Maria (et oui, on est en Espagne), à ce moment asséché, avec quelques flaques encore gelées, à travers une forêt de chênes, qui laisse le regard courir sur les magnifiques et énormes roches et conglomérats, sculptés par l'érosion, depuis des temps immémoriaux (éocène pour être précis).
Photo 2 : Vue sur la Serrat de les Lluernes.
Photo 3 : Mais! Tu comprends bien que la mer est plus loin.
De là, on ne devine pas encore l'abrupte face nord. En attendant, les virtuoses chèvres sauvages (cabras ibericas...) se laissent admirées.
Le sommet, Miranda de Sant Jeroni, à 1237 mètres, est atteint en une heure vingt? Effectivement, la vue est magnifique car elle embrasse la moitié orientale des Pyrénées espagnoles (pas super enneigées) et tout le littoral.
Sur la table d'orientation, est également indiquée, la direction du Puig Major, point culminant de l'île de Majorque, qu'on ne voit pas aujourd'hui. Je ne sais pas si cela est autorisé, mais bivouaquer ici par une douce nuit de printemps doit être merveilleux. Je profite du sommet, car il n'y a pas encore grand monde, et surtout de la vue sur la crête vers l'est, où la succession de sommets-rochers (on dirait des trompes d'éléphants) nous offre un ensemble harmonieux. (voir photo 4 ci-dessous)
Enfin, le panorama tout au autour nous permet de constater à quel point la Catalogne est industrielle, et c'est pas plus mal. Il est temps de redescendre.
Le chemin du retour peut être différent bien sûr. Pour cela, il faut rester sur le chemin "pavé" qui suit les courbes de niveau en gardant de l'altitude et permet de dominer le chemin de l'aller, par le sud. La vue est intéressante d'autant plus que le soleil vient nous rendre visite. Il fait bon...Passant sous les lisses faces des Tisores, en direction du Pla de les Tarantules (971m) que nous laissons pour bifurquer et descendre rejoindre le chemin de l'aller au niveau de la chapelle de Santa Anna (et non, c'est pas Santa Maria) et rentrer au sanctuaire. Il y a de plus en plus de monde. Je m'en vais, sans même visiter le monastère qui n'offre pas de curiosité architecturale car il a été détruit en grande partie par les troupes napoléoniennes, (les collections d'objets religieux me laissent indifférent) et le téléphérique est presque désert (bon, n'exagérons rien). Mais le site du monastère reste vraiment magnifique, encastré dans la face. (Photo 5 ci-dessous)
Finalement, je rentre plus tôt que prévu à Barcelone: c'est pas plus mal. Je vais faire un tour à la Fnac pour repartir avec un cd de psychedelic cumbias from Peru (yeah), faire un tour au parc Güell (ohh), puis observer que la foule dans les rues est aussi gourmande que moi quand je constate le monde qui fait la queue pour avoir un siège à la Granja M.Viader (Xuclà, 4-6, à deux pas de La Rambla), honorable laiterie (humm) et pâtisserie de 1870 (en fait je ne sais pas quel nom donner à ce genre d'établissement traditionnel de la gastronomie catalane). Je n'aurai pas cette fois-ci ma crème catalane ou mon lait majorquin. Du coup, je suis parti boire un verre de vin (toujours de la Rioja) à une terrasse de café (ahh) dans le quartier proche de la station de métro Fontana (ligne 3), sur la Plaça Virreina, que m'avait indiqué une étudiante en Histoire de l'art, dans le train à l'aller. J'ai quitté sans regrets la foule des touristes (il n'y a pas que ça) de la Rambla. Un bon petit moment pour clore cette escapade.
Et comme on en a jamais assez, le chemin du retour vers la pension s'est fait à pied en descendant le majestueux Passeig de Gräcia. Je ne sais jamais quel prétexte me donner pour venir ici à Barcelone, ou en Espagne en général. En a-t-on vraiment besoin?
mercredi 29 décembre 2010
dimanche 14 novembre 2010
Pech de Bugarach 1231m (Aude)
On enchaîne mais cette fois-ci, je me laisse guider, entièrement, et avec plaisir... Je ne connais pas l'endroit mais le Pech (pic en occitan?) de Bugarach, point culminant du massif des Corbières (Est-ce vraiment les Pyrénées?), ne fera pas démentir sa renommée. C'est un sommet à éviter l'été comme on évite la fournaise et qui semble parfait pour l'arrière-saison.
Il se voit de loin, au-dessus du village du même nom, et se détache. Le relief autour est dégagé, moins haut, à l'allure collinéenne plus que montagnarde. La végétation est du genre méditerranéenne avec davantage de chênes.
Nous ferons l'ascension par le versant sud car mon guide cherche la difficulté (l'éloignant d'un revers de la main...).
- Dis-donc... je me laisse guider, d'accord? Je n'ai pas regardé la carte avant de partir.
- Ne t'inquiètes pas, je retrouverai l'itinéraire.
- Et comment vas-tu faire?
- J'ai un appareil photo dans mes yeux. J'ai tout mémorisé.
- Tu n'as pas de cartes?
- Ni routière, ni topographique!!!
Photo 1 : Tout droit ou à gauche?
On laisse la voiture sur le bas-côté de la route D45, peu après la bergerie de Malquier, puis un ruisseau et de là, commence le sentier qui nous mènera au sommet.
Le dénivelé total est légèrement supérieur à 600 mètres (nous avons mis environ une heure trente) et la pente très vite assez raide. La première partie se déroule en partie en forêt, en partie sur terrain dégagé car l'activité agricole était bien présente il y a peu... A mi-pente, à l'approche des falaises calcaires, le cheminement se relève, le sentier devient rocailleux et lisse parfois. Le premier objectif est en vue.
Photo 2 : Le Pech est réputé pour: a) ses phénomènes paranormaux. b) aurait inspiré le film "Rencontre du 3ème type". c) sa couche géologique supérieure plus dure, pardon plus vieille, que l'inférieure.
Et il faut bien reconnaître que si de loin, ça n'apparaît pas impressionnant, ce n'est plus la même chose quand on y est, proche, et que l'on regarde à travers... Cela aurait même une touche sensuelle.
Photo 3 : La fenêtre, percée dans la parois, vers 1000 mètres d'altitude, sur l'itinéraire sud.
Nous avons posé parfois les mains, le regard portant vers des versants plus abrupts où le vide approchait. La marche est devenue plus sportive autour de la zone de la fenêtre. Puis, passé cette crête, le sentier se fait plus doux et nous porte vers le sommet sans difficulté, dans une ambiance cette fois-ci plus montagnarde, plein vent. Tout va bien.
Photo 4: Tout va bien, là-haut. Au loin, la mer Méditerranée et la plaine du Roussillon.
Une fois de plus, le panorama est vaste, sur toute la partie est des Pyrénées. On devine au loin sous les nuages, la mer Méditerranée et la côte vermeille, puis se succédant, le massif des Albères, celui du Canigou (on est bien placé pour l'observer), le Madres, les confins de la Haute-Ariège, de l'Aude et des Pyrénées-orientales. Et au fond, le massif du Saint-Barthélémy et le Mont Fourcat où j'étais la veille. Dans le dos, la Montagne Noire et les nuages font écran au reste des premiers massifs du Massif central.
Photo 5 : Vue imprenable sur la massif du Canigou (2785 m) et les Albères à gauche.
Ce sommet fait partie de tous ces points qui permettent, un peu au nord de la zone axiale, de bénéficier d'un panorama exceptionnel sur le massif pyrénéen, comme le Cagire ou autres... Je m'en doutais mais la réalité est toujours plus belle et je ne m'en lasse pas. Bien sûr, nous n'étions pas les seuls à penser que la réalité est plus belle alors il y avait foule au sommet. Nous ne nous y sommes pas éternisés, avalant la descente en moins d'une heure comme des skieurs, par le même chemin, ou presque. On peut toutefois faire la traversée et redescendre vers le col de Linas.
Photo 6 : Une dernière vue sur le Pech en partant. Le village de Bugarach est au pied et notre itinéraire, empruntant la face sud est par la droite.
Il se voit de loin, au-dessus du village du même nom, et se détache. Le relief autour est dégagé, moins haut, à l'allure collinéenne plus que montagnarde. La végétation est du genre méditerranéenne avec davantage de chênes.
Nous ferons l'ascension par le versant sud car mon guide cherche la difficulté (l'éloignant d'un revers de la main...).
- Dis-donc... je me laisse guider, d'accord? Je n'ai pas regardé la carte avant de partir.
- Ne t'inquiètes pas, je retrouverai l'itinéraire.
- Et comment vas-tu faire?
- J'ai un appareil photo dans mes yeux. J'ai tout mémorisé.
- Tu n'as pas de cartes?
- Ni routière, ni topographique!!!
Photo 1 : Tout droit ou à gauche?
On laisse la voiture sur le bas-côté de la route D45, peu après la bergerie de Malquier, puis un ruisseau et de là, commence le sentier qui nous mènera au sommet.
Le dénivelé total est légèrement supérieur à 600 mètres (nous avons mis environ une heure trente) et la pente très vite assez raide. La première partie se déroule en partie en forêt, en partie sur terrain dégagé car l'activité agricole était bien présente il y a peu... A mi-pente, à l'approche des falaises calcaires, le cheminement se relève, le sentier devient rocailleux et lisse parfois. Le premier objectif est en vue.
Photo 2 : Le Pech est réputé pour: a) ses phénomènes paranormaux. b) aurait inspiré le film "Rencontre du 3ème type". c) sa couche géologique supérieure plus dure, pardon plus vieille, que l'inférieure.
Et il faut bien reconnaître que si de loin, ça n'apparaît pas impressionnant, ce n'est plus la même chose quand on y est, proche, et que l'on regarde à travers... Cela aurait même une touche sensuelle.
Photo 3 : La fenêtre, percée dans la parois, vers 1000 mètres d'altitude, sur l'itinéraire sud.
Nous avons posé parfois les mains, le regard portant vers des versants plus abrupts où le vide approchait. La marche est devenue plus sportive autour de la zone de la fenêtre. Puis, passé cette crête, le sentier se fait plus doux et nous porte vers le sommet sans difficulté, dans une ambiance cette fois-ci plus montagnarde, plein vent. Tout va bien.
Photo 4: Tout va bien, là-haut. Au loin, la mer Méditerranée et la plaine du Roussillon.
Une fois de plus, le panorama est vaste, sur toute la partie est des Pyrénées. On devine au loin sous les nuages, la mer Méditerranée et la côte vermeille, puis se succédant, le massif des Albères, celui du Canigou (on est bien placé pour l'observer), le Madres, les confins de la Haute-Ariège, de l'Aude et des Pyrénées-orientales. Et au fond, le massif du Saint-Barthélémy et le Mont Fourcat où j'étais la veille. Dans le dos, la Montagne Noire et les nuages font écran au reste des premiers massifs du Massif central.
Photo 5 : Vue imprenable sur la massif du Canigou (2785 m) et les Albères à gauche.
Ce sommet fait partie de tous ces points qui permettent, un peu au nord de la zone axiale, de bénéficier d'un panorama exceptionnel sur le massif pyrénéen, comme le Cagire ou autres... Je m'en doutais mais la réalité est toujours plus belle et je ne m'en lasse pas. Bien sûr, nous n'étions pas les seuls à penser que la réalité est plus belle alors il y avait foule au sommet. Nous ne nous y sommes pas éternisés, avalant la descente en moins d'une heure comme des skieurs, par le même chemin, ou presque. On peut toutefois faire la traversée et redescendre vers le col de Linas.
Photo 6 : Une dernière vue sur le Pech en partant. Le village de Bugarach est au pied et notre itinéraire, empruntant la face sud est par la droite.
samedi 13 novembre 2010
Mont Fourcat 2001m (Ariège)
Vous avez envie de prendre l'air en montagne par une belle journée sans trop faire de kilomètres depuis Toulouse, ni d'heures de marche. Mais vous avez quand même un minimum d'exigence : il vous faut un beau panorama! Le Mont Fourcat, à 2001 mètres d'altitude, dans l'Ariège, est la destination parfaite. En arrivant à Foix, on peut le voir, vers le sud, triangulaire et majestueux. (Effectivement, ça fait un peu pub...)
- Sylvain, ça fait combien de temps qu'on est parti?
- Peut-être une heure quinze, avec l'autoroute.
- On arrive, tu peux te garer là.
- C'est allé vite. La dernière étape depuis Mercus pour arriver à Croquié puis au parking était un peu sinueuse mais bon.
- Dommage que le tramway n'arrive pas jusqu'ici.
On laisse la voiture au col de Traucadou, à 1253 mètres d'altitude. L'ambiance, après la sortie de la forêt, sera pastorale. Le chemin, d'abord piste dans la forêt, drapée en partie de sa parure automnale, mais aussi de vert vêtue (et oui, il y a quand même des conifères), suit la crête, large, sans plus la quitter. La pente n'est pas raide. On dépasse un petit orry qui aurait du mal à servir d'abris à plusieurs personnes à la fois en cas d'orage. La vallée de l'Ariège à l'ouest se fait plus petite. La largeur du panorama vers le couchant, s'élargit à l'est, vers le levant, après le Pic de Lauzate (1800 mètres), simple proéminence, au croisement de deux crêtes. Ce dernier n'est pas loin mais nous avons du mal à le distinguer, tant la crête semble plate et facile. (Photo 1 ci-dessous)
Finalement, nous sommes arrivés à une cabane pastorale, abritée sur le début du versant est, mais qui est fermée. Elle aurait pourtant pu offrir un bel abri mais des abrutis ont forcé le berger à prendre une décision dommageable pour tous: la partie randonneur est elle aussi fermée. C'est une dame qui nous l'a dit, au retour.
- Monsieur, c'est le pic du Midi qu'on voit là-bas?
- En effet, c'est bien le pic du Midi de Bigorre.
- Ah, j'en étais pas sûre...
- Mais dites-moi. Vous vous promenez toute seule dans la montagne?
- Et oui, j'ai l'habitude. Mon mari est à la chasse avec mon fils.
Le sommet est tout près. Les presque 800 mètres de dénivelé auront été gravis en à peine une heure trente. La descente se fera en moins d'une heure. Il fait bon. Je suis resté en tee-shirt pour déguster mon petit repas. Nous nous sommes installés un peu à l'écart, dans la mesure du possible. Il y avait un peu de monde mais les gens semblaient contents. Forcément, nous n'étions pas les seuls à connaître l'endroit et à profiter des derniers jours à une altitude aussi élevée en cette saison. Il y avait aussi le cadavre d'un cheval qui reposait là, les os et la peau seulement. Nous nous demandons encore ce qui a bien pu lui arriver et nous n'avons même pas pensé à le demander à la dame rencontrée à la cabane et pourtant elle paraissait au courant de beaucoup de choses dans le coin.
Photo 2 : Quand je vous disais que l'ambiance était pastorale.
C'est peu original de clamer la beauté du panorama mais le 360° ici doit être un des plus intéressant des Pyrénées. Une tâche blanchâtre au nord, au bout de la vallée de l'Ariège, c'est Toulouse. Un promontoire à l'aspect montagnard qui se détache à l'est, et je voie le Pech de Bugarach. Les montagnes du Comminges et le pic du Midi nous saluent à l'ouest. Toute la barrière de la Haute-Ariège, de blanc vêtue, est au complet, au sud, avec le Montcalm et ses trois milles mètres, qui trône au milieu. (Photo 3 ci-dessous)
Enfin, on terminera par un gros plan sur la station de ski des Monts d'Olmes que l'on surplombe directement et le massif du Saint Barthélémy qui est le prolongement de notre ligne de crête et qui nous fait du pied. (Photo 4, ci-dessous, Le Saint-Barthélémy n'est pas le plus haut, au centre, malgré les apparences.)
J'aime ces montagnes, moyennes en altitude car elles nous permettent de voir le haut et le bas de ce milieu dans sa diversité, sans se sentir plus fort que tout le monde et sans être frustré de rester en bas, et d'être par conséquent au contact de tout. Pour ceux qui le voudraient, peut-être un peu de lecture au sommet. Alors Elisée Reclus, Histoire d'une montagne. Peut-être...
Photo 5 : Sur la route du retour, en dessous de Croquié.
- Sylvain, ça fait combien de temps qu'on est parti?
- Peut-être une heure quinze, avec l'autoroute.
- On arrive, tu peux te garer là.
- C'est allé vite. La dernière étape depuis Mercus pour arriver à Croquié puis au parking était un peu sinueuse mais bon.
- Dommage que le tramway n'arrive pas jusqu'ici.
On laisse la voiture au col de Traucadou, à 1253 mètres d'altitude. L'ambiance, après la sortie de la forêt, sera pastorale. Le chemin, d'abord piste dans la forêt, drapée en partie de sa parure automnale, mais aussi de vert vêtue (et oui, il y a quand même des conifères), suit la crête, large, sans plus la quitter. La pente n'est pas raide. On dépasse un petit orry qui aurait du mal à servir d'abris à plusieurs personnes à la fois en cas d'orage. La vallée de l'Ariège à l'ouest se fait plus petite. La largeur du panorama vers le couchant, s'élargit à l'est, vers le levant, après le Pic de Lauzate (1800 mètres), simple proéminence, au croisement de deux crêtes. Ce dernier n'est pas loin mais nous avons du mal à le distinguer, tant la crête semble plate et facile. (Photo 1 ci-dessous)
Finalement, nous sommes arrivés à une cabane pastorale, abritée sur le début du versant est, mais qui est fermée. Elle aurait pourtant pu offrir un bel abri mais des abrutis ont forcé le berger à prendre une décision dommageable pour tous: la partie randonneur est elle aussi fermée. C'est une dame qui nous l'a dit, au retour.
- Monsieur, c'est le pic du Midi qu'on voit là-bas?
- En effet, c'est bien le pic du Midi de Bigorre.
- Ah, j'en étais pas sûre...
- Mais dites-moi. Vous vous promenez toute seule dans la montagne?
- Et oui, j'ai l'habitude. Mon mari est à la chasse avec mon fils.
Le sommet est tout près. Les presque 800 mètres de dénivelé auront été gravis en à peine une heure trente. La descente se fera en moins d'une heure. Il fait bon. Je suis resté en tee-shirt pour déguster mon petit repas. Nous nous sommes installés un peu à l'écart, dans la mesure du possible. Il y avait un peu de monde mais les gens semblaient contents. Forcément, nous n'étions pas les seuls à connaître l'endroit et à profiter des derniers jours à une altitude aussi élevée en cette saison. Il y avait aussi le cadavre d'un cheval qui reposait là, les os et la peau seulement. Nous nous demandons encore ce qui a bien pu lui arriver et nous n'avons même pas pensé à le demander à la dame rencontrée à la cabane et pourtant elle paraissait au courant de beaucoup de choses dans le coin.
Photo 2 : Quand je vous disais que l'ambiance était pastorale.
C'est peu original de clamer la beauté du panorama mais le 360° ici doit être un des plus intéressant des Pyrénées. Une tâche blanchâtre au nord, au bout de la vallée de l'Ariège, c'est Toulouse. Un promontoire à l'aspect montagnard qui se détache à l'est, et je voie le Pech de Bugarach. Les montagnes du Comminges et le pic du Midi nous saluent à l'ouest. Toute la barrière de la Haute-Ariège, de blanc vêtue, est au complet, au sud, avec le Montcalm et ses trois milles mètres, qui trône au milieu. (Photo 3 ci-dessous)
Enfin, on terminera par un gros plan sur la station de ski des Monts d'Olmes que l'on surplombe directement et le massif du Saint Barthélémy qui est le prolongement de notre ligne de crête et qui nous fait du pied. (Photo 4, ci-dessous, Le Saint-Barthélémy n'est pas le plus haut, au centre, malgré les apparences.)
J'aime ces montagnes, moyennes en altitude car elles nous permettent de voir le haut et le bas de ce milieu dans sa diversité, sans se sentir plus fort que tout le monde et sans être frustré de rester en bas, et d'être par conséquent au contact de tout. Pour ceux qui le voudraient, peut-être un peu de lecture au sommet. Alors Elisée Reclus, Histoire d'une montagne. Peut-être...
Photo 5 : Sur la route du retour, en dessous de Croquié.
samedi 30 octobre 2010
Taganana et la côte nord, Tenerife (Canarias).
Comme nous n'avions pas assez marché pour aller au volcan (!!!), nous nous sommes ajoutés le dernier jour, le jeudi 28, une très belle balade sur la côte nord, à une grosse heure de bus de Santa Cruz.
Nous avons choisi l'itinéraire grâce à la carte Freytag & Berndt achetée plus tôt à Santa Cruz et sur laquelle étaient indiquées les différentes possibilités, sans trop honnêtement savoir à quoi s'en tenir même si j'avais vu quelques photos sur divers bouquins (voir aussi Trekking en Afrique, mentionné l'autre jour). Ceci dit, on avait bien compris que la côte nord était plus humide (tout est relatif) que la côte sud et donc, le paysage serait forcément assez différent, étant donné ce que nous avions vu dans les environs de Puerto de la Cruz. Alors donc, nous avons pris le bus, via San Cristobal de la Laguna, classée au patrimoine de l'Humanité, dont le quadrillage a servi de modèle aux villes d'Amérique. Nous ne verrons que la station de bus et quelques belles demeures sur le passage. A onze heures, après un itinéraire des plus sinueux, sur la crête entre deux versants verdoyants mais abrupts, avec vue sur les deux côtes, nous sommes descendus à El Bailadero, vers 750 mètres d'altitude.
Photo 1 : Au dernier plan, on peut apercevoir le port de Santa Cruz, mais c'était pas l'objectif. Prise depuis la route avant de prendre le sentier. (Photo de Claire, qu'on peut agrandir, comme toutes les autres, en cliquant dessus.)
Nous avons commencé là notre itinéraire pédestre, d'abord le long de la route pour gagner un sentier au bout d'un kilomètre. La route est bordée de falaises, le long d'une forêt d'arbustes géants qui nous faisaient penser à de la bruyère, parsemée de plantes grasses, que je ne croyais pouvoir exister qu'en pot et en version rabougrie dans le jardin de mes parents.
Photo 2 : Claire est toujours inspirée par la chlorophylle (moi aussi). Alors on va passer du temps à les regarder le long de la route.
Il est indiqué dans les guides et diverses brochures que cette partie de la côte héberge une des dernières forêts primitives. Nous n'avons pas pu savoir si c'était celle que nous traversions mais par endroit, la pente aidant, elle paraissait inextricable. Ajoutez à cela un panorama, depuis la route, à couper le souffle, sur les deux versants et les côtes découpées, abruptes mais jalonnées de belles plages de sable noir, d'eau transparente et de villages blancs. Inutile de vous dire qu'il faisait beau?
Le cheminement se poursuit par le sentier le long de la crête, quelque peu filou au préalable, mais presque parallèle à la route, et qu'on retrouve de manière claire et balisée après un refuge (en fait une cavité creusée dans la roche), et un petit parking un peu plus loin. Nous nous ferons souvent dépasser par des voitures de location pour touristes.
Une fois sur le chemin, nous ne le quitterons plus jusqu'au hameau de Benijo, tout en bas, sur un promontoire rocheux, dominant la Roque de la Rapadura et sa belle plage, dont le bleu de l'eau nous attirera irrésistiblement. La chaleur, qui sur terrain dégagé nous est apparue insupportable, ne nous atteint pas tant que le couvert forestier nous protège, jusqu'à une altitude de 500 mètres. De temps en temps, une trouée dans la canopée nous permet d'admirer le panorama. Nous en avons profité pour faire une pause repas et repartir tranquillement jusqu'au prochain point de vue, après la Cabeza del Tejo.
Photo 3 : Deux possibilités pour cet énergumène devant le paysage, au-dessus d'Almaciga: a- ouaihhh, c'est beau. b- dis-donc, ça ne fait pas trois jours que tu portes la même tenue? (photo de Claire, forcément!)
Toute la partie nord de l'île (les montagnes de l'Agana) est parsemée de sentiers balisés et quand l'hiver est trop agressif chez nous, ça peut paraître une bonne opportunité d'y venir. D'ici, le volcan du Teide n'est pas toujours visible et quand il apparaît, c'est la cerise sur la gâteau. En plus, pour notre itinéraire, le dénivelé n'est que descente (pratiquement) ou plat... Alors, vraiment, c'était facile. Je ne mentionnerai même pas le nombre d'heures nécessaires.
A l'arrivée au village, nous nous sommes précipités dans un café avec vue sur la plage en contre-bas, pour nous désaltérer, à un prix dérisoire, vraiment dérisoire et avec la gentillesse en plus, comme toujours pour nous à Ténérife. Ensuite la plage, avec une ambiance un peu surfeuse, donc je dirais proche de la nature: tellement proche que certains sont à poil, pâles comme de l'aspirine (j'ai gardé mon slip blanc Isabelle...), d'autres avec leur combinaison pour affronter le plus longtemps possible les belles vagues, un groupe avec leur chien.
Il y a un peu de monde mais un esprit de tolérance, de liberté et de tranquillité semble souffler jusqu'ici ici. J'observe, un peu à l'écart, la faune canine qui s'ébroue au milieu de ces congénères humains, remuant la queue, venant à l'un, puis à l'autre pour s'immobiliser face à des individus particulièrement respectueux des bêtes, à deux mètres des propriétaires, "funs" dans leurs combinaisons.
- Regarde, regarde... (avec l'intensité croissante dans la voix de ceux qui sont en train d'observer un phénomène exceptionnel et soudain)
- Quoi encore? Laisse-moi prendre des photos de cailloux...
- Mais regarde...(hystérique)
- ...
- Il leur chie devant...c'est énorme!
Mais ici, les amis des bêtes sont légions et dans un respect immense, le produit reste là. Personne ne bronche...
Photo 4 : Ah t'es beau avec ton maillot, là-bas! (photo de Claire)
L'eau est bonne. On est restés plus d'une heure puis on est repartis, à pied, sans trop se presser, vers le hameau et Almaciga, le village suivant, pour reprendre le bus de 18h10 qui nous ramènera, pour un euro trente, vers Santa Cruz. Le village, terminus de la ligne bus, est lui aussi sur un promontoire qui domine la playa de Benijo, emplie de surfeurs. Les montagnes qui tombent dans l'océan, par des versants abrupts de plusieurs centaines de mètres, dont certaines parties sont encore exploitées et apportent une touche de vert cru dans le paysage, sont impressionnantes en cette fin de journée.
Photo 5 : Dans le village d'Almaciga.
J'en profite pour me promener dans les ruelles du petit village, me grisant de portes colorées sur fond blanc. La vue sur le village de Taganana, dernier village sur ce littoral, depuis le bus, me restera longtemps en tête. Là, pas de photos, vous n'avez qu'à y aller!
Nous avons choisi l'itinéraire grâce à la carte Freytag & Berndt achetée plus tôt à Santa Cruz et sur laquelle étaient indiquées les différentes possibilités, sans trop honnêtement savoir à quoi s'en tenir même si j'avais vu quelques photos sur divers bouquins (voir aussi Trekking en Afrique, mentionné l'autre jour). Ceci dit, on avait bien compris que la côte nord était plus humide (tout est relatif) que la côte sud et donc, le paysage serait forcément assez différent, étant donné ce que nous avions vu dans les environs de Puerto de la Cruz. Alors donc, nous avons pris le bus, via San Cristobal de la Laguna, classée au patrimoine de l'Humanité, dont le quadrillage a servi de modèle aux villes d'Amérique. Nous ne verrons que la station de bus et quelques belles demeures sur le passage. A onze heures, après un itinéraire des plus sinueux, sur la crête entre deux versants verdoyants mais abrupts, avec vue sur les deux côtes, nous sommes descendus à El Bailadero, vers 750 mètres d'altitude.
Photo 1 : Au dernier plan, on peut apercevoir le port de Santa Cruz, mais c'était pas l'objectif. Prise depuis la route avant de prendre le sentier. (Photo de Claire, qu'on peut agrandir, comme toutes les autres, en cliquant dessus.)
Nous avons commencé là notre itinéraire pédestre, d'abord le long de la route pour gagner un sentier au bout d'un kilomètre. La route est bordée de falaises, le long d'une forêt d'arbustes géants qui nous faisaient penser à de la bruyère, parsemée de plantes grasses, que je ne croyais pouvoir exister qu'en pot et en version rabougrie dans le jardin de mes parents.
Photo 2 : Claire est toujours inspirée par la chlorophylle (moi aussi). Alors on va passer du temps à les regarder le long de la route.
Il est indiqué dans les guides et diverses brochures que cette partie de la côte héberge une des dernières forêts primitives. Nous n'avons pas pu savoir si c'était celle que nous traversions mais par endroit, la pente aidant, elle paraissait inextricable. Ajoutez à cela un panorama, depuis la route, à couper le souffle, sur les deux versants et les côtes découpées, abruptes mais jalonnées de belles plages de sable noir, d'eau transparente et de villages blancs. Inutile de vous dire qu'il faisait beau?
Le cheminement se poursuit par le sentier le long de la crête, quelque peu filou au préalable, mais presque parallèle à la route, et qu'on retrouve de manière claire et balisée après un refuge (en fait une cavité creusée dans la roche), et un petit parking un peu plus loin. Nous nous ferons souvent dépasser par des voitures de location pour touristes.
Une fois sur le chemin, nous ne le quitterons plus jusqu'au hameau de Benijo, tout en bas, sur un promontoire rocheux, dominant la Roque de la Rapadura et sa belle plage, dont le bleu de l'eau nous attirera irrésistiblement. La chaleur, qui sur terrain dégagé nous est apparue insupportable, ne nous atteint pas tant que le couvert forestier nous protège, jusqu'à une altitude de 500 mètres. De temps en temps, une trouée dans la canopée nous permet d'admirer le panorama. Nous en avons profité pour faire une pause repas et repartir tranquillement jusqu'au prochain point de vue, après la Cabeza del Tejo.
Photo 3 : Deux possibilités pour cet énergumène devant le paysage, au-dessus d'Almaciga: a- ouaihhh, c'est beau. b- dis-donc, ça ne fait pas trois jours que tu portes la même tenue? (photo de Claire, forcément!)
Toute la partie nord de l'île (les montagnes de l'Agana) est parsemée de sentiers balisés et quand l'hiver est trop agressif chez nous, ça peut paraître une bonne opportunité d'y venir. D'ici, le volcan du Teide n'est pas toujours visible et quand il apparaît, c'est la cerise sur la gâteau. En plus, pour notre itinéraire, le dénivelé n'est que descente (pratiquement) ou plat... Alors, vraiment, c'était facile. Je ne mentionnerai même pas le nombre d'heures nécessaires.
A l'arrivée au village, nous nous sommes précipités dans un café avec vue sur la plage en contre-bas, pour nous désaltérer, à un prix dérisoire, vraiment dérisoire et avec la gentillesse en plus, comme toujours pour nous à Ténérife. Ensuite la plage, avec une ambiance un peu surfeuse, donc je dirais proche de la nature: tellement proche que certains sont à poil, pâles comme de l'aspirine (j'ai gardé mon slip blanc Isabelle...), d'autres avec leur combinaison pour affronter le plus longtemps possible les belles vagues, un groupe avec leur chien.
Il y a un peu de monde mais un esprit de tolérance, de liberté et de tranquillité semble souffler jusqu'ici ici. J'observe, un peu à l'écart, la faune canine qui s'ébroue au milieu de ces congénères humains, remuant la queue, venant à l'un, puis à l'autre pour s'immobiliser face à des individus particulièrement respectueux des bêtes, à deux mètres des propriétaires, "funs" dans leurs combinaisons.
- Regarde, regarde... (avec l'intensité croissante dans la voix de ceux qui sont en train d'observer un phénomène exceptionnel et soudain)
- Quoi encore? Laisse-moi prendre des photos de cailloux...
- Mais regarde...(hystérique)
- ...
- Il leur chie devant...c'est énorme!
Mais ici, les amis des bêtes sont légions et dans un respect immense, le produit reste là. Personne ne bronche...
Photo 4 : Ah t'es beau avec ton maillot, là-bas! (photo de Claire)
L'eau est bonne. On est restés plus d'une heure puis on est repartis, à pied, sans trop se presser, vers le hameau et Almaciga, le village suivant, pour reprendre le bus de 18h10 qui nous ramènera, pour un euro trente, vers Santa Cruz. Le village, terminus de la ligne bus, est lui aussi sur un promontoire qui domine la playa de Benijo, emplie de surfeurs. Les montagnes qui tombent dans l'océan, par des versants abrupts de plusieurs centaines de mètres, dont certaines parties sont encore exploitées et apportent une touche de vert cru dans le paysage, sont impressionnantes en cette fin de journée.
Photo 5 : Dans le village d'Almaciga.
J'en profite pour me promener dans les ruelles du petit village, me grisant de portes colorées sur fond blanc. La vue sur le village de Taganana, dernier village sur ce littoral, depuis le bus, me restera longtemps en tête. Là, pas de photos, vous n'avez qu'à y aller!
jeudi 28 octobre 2010
Santa Cruz de Tenerife (Canarias).
On ne se rend pas au Pico de Teide, aux Canaries depuis Toulouse, comme on peut le faire pour une ascension pyrénéenne, forcément. On ne fait pas l'ascension d'une montagne même avec une telle personnalité sans occulter l'environnement et le pays qui l'entourent, là aussi, évidemment. En tout cas pour nous. J'y ai été d'autant plus sensible que nous avions tous les deux l'image d'une île de Tenerife (Toponyme d'origine amazighe -dans cette langue berbère, Tin Irifi signifie « endroit de la soif »-), obnubilée par le tourisme de masse, ne sachant pas trop à quoi nous attendre. Ce dernier est bien présent mais c'est à chacun de s'en accommoder et surtout de l'éviter. Ce que nous avons fait.
Donc, rendez-vous en voiture, en écoutant Bebe,
pour se mettre dans l'ambiance ibérique, à l'aéroport de Gerone, en Catalogne espagnole, pour s'envoler avec Ryanair. Visite nocturne dans cette ville, de l'étonnant (pour les incultes comme moi) vieux centre (Barri Vell) et sa place harmonieuse devant la cathédrale Santa Maria.
Le volcan est déjà là, au bout de trois heures, depuis le hublot, chaperonnant de sa masse toute l'île. Nous atterrissons sur l'aéroport sud de l'île, après le retentissement du coup de clairon, dans la cabine (oléee...). Situé à environ une heure de bus (6 euros et quelques et un bus toutes les demi-heures) de la capitale provinciale, nous nous rendons à Santa Cruz de Tenerife pour passer la première nuit avant d'envisager le volcan (point culminant de l'Espagne, tout de même!).
L'arrivée dans l'île puis la ville me fait penser immédiatement à l'Andalousie, avec les maisons blanches ou colorées, la lumière quelque peu aveuglante. L'accent des habitants, qui semble avaler les syllabes finales, lorsqu'on se précipite au marché de Nuestra Siñora de Africa, pour manger des empanadas, me conforte dans cette impression, même si mon niveau d'espagnol ne me permet pas encore toujours de nuancer réellement.
Photo 1 : Au fond, l'église Nuestra Siñora de Africa, en plein milieu de la profusion de fruits tropicaux du marché. Taganana est située derrière l'ultime ligne de crête.
Pour ne rien oublier, j'ai englouti aussi une pâtisserie, dénommée Tocino de cielo, bien sucrée avec sa couche supérieure à base d'oeuf, ressemblant au dessus d'une crème brûlée, mais molle, avec sa madeleine en-dessous. Cela m'a fait penser à une pâtisserie dégustée il y a quelques années à Malaga.
Photo 2 : Le choix pour les empanadas: poulet pour Claire et viande pour moi.
Et pourtant, les formes de reliefs très découpées, en fines crêtes, sur une partie, en arrière plan de la ville, le substrat volcanique, de couleur noire qui se retrouve jusque dans les matériaux utilisés pour la construction des bâtiments, nous rappellent qu'effectivement l'Espagne continentale est assez loin. Le continent africain, à à peine plus de cent kilomètres à l'est est moins éloignée. Il évoque aussi l'île de la Réunion. Pourtant...pourtant. Tout n'est pas perceptible de prime abord.
Nous filons alors poser nos affaires, à la pension Casa Blanca, calle Vieja y Clavijo, dans le centre, où j'avais réservé quelques jours plus tôt. L'accueil quelque peu nonchalant du patron, me rappelle l'attitude de certains caribéens. J'adopte donc ma tactique habituelle sans me forcer, ni me démonter : je souris et je fais ce que je veux dans le respect et la discrétion, naturellement de tout façon. Bien sûr ça marche. La gentillesse des gens est de toute façon évidente. Donc, je me sens à l'aise tout de suite... Nous sommes en voyage et pas là pour stresser...
Photo 3 : On ne stressera pas à la pension Casablanca.
L'après-midi nous emporte dans le centre ville, vers la place d'Espagne, descendant directement par les petites rues piétonnes, traversant l'itinéraire de la ligne de tramway (eh oui) qui relie le bas (le centre de l'activité de la ville) et le haut, plus résidentiel. Il fait faim mais les boutiques diverses nous retiennent un peu de temps au passage, histoire d'hésiter devant un tee-shirt, copie d'un maillot de l'équipe de foot-ball des Pays-bas à l'effigie du célèbre numéro dix, "Van Aperder". Enfin, nous trouvons ce qui nous convient. Claire veut manger équilibré sans déroger à la culture gastronomique locale, alors :
- Una tortillita, señora?
- Heuu, si, si...
Et voilà, une tortilla pour vingt...!!!
L'ensemble du centre de la ville est parsemé de parcs, plus ou moins grands, que nous découvrirons au fur et à mesure. Les rues sont ombragées par des rangées... mais non... Je ne rêve pas! des flamboyants (enfin, je ne crois pas mais ça y ressemble fortement) dont il ne reste que quelques fleurs car ce n'est plus la saison. Mais cela ajoute à la confusion des sens. Des neiges saisonnières du pico de Teide, on passe à la végétation de type tropical. Sous quel climat sommes-nous?
Photo 4 : Oui, je vous le demande: sous quel climat sommes-nous? Il faisait bien bon. On n'a pas eu l'impression que les gens se couchaient tard. Mais c'était appréciable de voir des réunions de mamies sur les terrasses ou les bancs publics en soirée. (photo de Claire)
Nous passons un moment à chercher une librairie qui propose des livres en français. Ainsi, j'ai le temps de regarder les livres sur l'archipel et en même temps de le découvrir davantage dans la première qu'on nous indique, La Isla, où le dernier jour je craquerai pour un beau livre plein d'images et surtout un Gran atlas tematico de Canarias! Le maillage serré des librairies du centre nous pousse vers une librairie des femmes (c'est le nom en espagnol), une librairie Le petit coq (en français, mais pour enfants...), une autre où j'achète une carte au cinquante millièmes pour enfin trouver celle qui nous convient, calle Porlier.
Entre temps, nous serons allés visiter l'église de la Conception, de style baroque et toscan, au plafond de bois, construite en roche volcanique, puis crépie de blanc, le long de la rivière asséchée descendant des collines. Se situant sur le site du premier édifice construit par les conquistadors, au milieu d'un quartier ancien aux maisons colorées, l'ambiance en cette après-midi est ...comment dire, spirituelle, culturelle! Mince, en ce lundi, c'était la fermeture hebdomadaire des musées. Pas de chance. Vous nous croyez?
Photo 5 : Au fond, à droite, l'église de la Conception.
Mais il fait chaud et on a soif. Nous résistons à l'envie de nous arrêter dans le pub irlandais de la place voisine pour remonter vers le haut de la ville et nous contenter d'acheter une bouteille d'eau dans un petit supermarché. La mondialisation ne nous a pas influencés... Un petit regard dans le magasin de souvenirs voisin : Claire est tentée par un magnifique volcan en plastique noir, kitchissime, à trois euros... Non c'est pas vrai.
Le bas de la ville est quelque peu décevant car il est coupé de l'océan par le port, vaste, qui bouche l'horizon et le boulevard urbain qui le longe. Du coup, on ne trouve pas de grandeur dans l'alignement d'immeubles résidentiels et des bâtiments officiels qui sont là. C'est dommage, car il y a un bassin avec des murs de verdure. Et en cette fin d'après-midi, l'animation monte doucement avec la réouverture de la plupart des magasins. La mairie semble avoir compris. Des panneaux indiquent un projet de réappropriation piétonnière des lieux par des sortes de tunnels pour les voies de circulation automobile. Cela n'empêche néanmoins pas les joggers de s'enflammer à la vue des crêtes découpées et déchiquetées au nord, vers San Andres.
Photo 6 : La façade portuaire de la ville et les ferries prêts à partir vers les autres îles et surtout vers las Palmas sur Grand Canaria.
Finalement, après cette après-midi bien dense, nous échouons au café atlantico, devant le bassin aménagé, entre l'Alameda Duque Santa Elena et la place d'Espagne. C'est un lieu de rendez-vous agréable, lieu de passage important : ce qui me permet, non de regarder les jolies passantes, mais un magnifique dégradé de lévriers marrons, tenus en laisse par leur propriétaire. Puisque on est là en voyage, il faut en profiter pour déguster la gastronomie locale et donc en guise d'apéro un petit vino tinto, accompagnant un plat de papas arrugadas con mojo (c'est la sauce, huile d'olive, piments, cumin, aïl.... aïe, aïe, aïe, c'est délicieux).
Photo 7 : Tout ça pour dire que Claire est aussi patiente car je l'ai traînée ici tous les jours passés à Santa Cruz. Et tous les jours, on a commandé les papas (et non patatas) arrugadas con mojo. Et, comme on peut le comprendre légitimement, je pense qu'elle s'est un peu lassée des pommes de terres... La Dorada est la bière locale. Devinez où j'étais assis?
Nous sommes pleins (l'estomac, je veux dire), et nous pouvons donc aller manger! Voilà, je ne vais pas vous faire croire que Santa Cruz est la plus belle ville du monde. Mais on s'y est sentis à l'aise. Et de voir des choses aussi jolies et intéressantes, de fréquenter certains mêmes lieux, certains mêmes serveurs (...) nous ont donné l'impression de vivre un moment familier. Et pour ça aussi c'était bien.
Donc, rendez-vous en voiture, en écoutant Bebe,
pour se mettre dans l'ambiance ibérique, à l'aéroport de Gerone, en Catalogne espagnole, pour s'envoler avec Ryanair. Visite nocturne dans cette ville, de l'étonnant (pour les incultes comme moi) vieux centre (Barri Vell) et sa place harmonieuse devant la cathédrale Santa Maria.
Le volcan est déjà là, au bout de trois heures, depuis le hublot, chaperonnant de sa masse toute l'île. Nous atterrissons sur l'aéroport sud de l'île, après le retentissement du coup de clairon, dans la cabine (oléee...). Situé à environ une heure de bus (6 euros et quelques et un bus toutes les demi-heures) de la capitale provinciale, nous nous rendons à Santa Cruz de Tenerife pour passer la première nuit avant d'envisager le volcan (point culminant de l'Espagne, tout de même!).
L'arrivée dans l'île puis la ville me fait penser immédiatement à l'Andalousie, avec les maisons blanches ou colorées, la lumière quelque peu aveuglante. L'accent des habitants, qui semble avaler les syllabes finales, lorsqu'on se précipite au marché de Nuestra Siñora de Africa, pour manger des empanadas, me conforte dans cette impression, même si mon niveau d'espagnol ne me permet pas encore toujours de nuancer réellement.
Photo 1 : Au fond, l'église Nuestra Siñora de Africa, en plein milieu de la profusion de fruits tropicaux du marché. Taganana est située derrière l'ultime ligne de crête.
Pour ne rien oublier, j'ai englouti aussi une pâtisserie, dénommée Tocino de cielo, bien sucrée avec sa couche supérieure à base d'oeuf, ressemblant au dessus d'une crème brûlée, mais molle, avec sa madeleine en-dessous. Cela m'a fait penser à une pâtisserie dégustée il y a quelques années à Malaga.
Photo 2 : Le choix pour les empanadas: poulet pour Claire et viande pour moi.
Et pourtant, les formes de reliefs très découpées, en fines crêtes, sur une partie, en arrière plan de la ville, le substrat volcanique, de couleur noire qui se retrouve jusque dans les matériaux utilisés pour la construction des bâtiments, nous rappellent qu'effectivement l'Espagne continentale est assez loin. Le continent africain, à à peine plus de cent kilomètres à l'est est moins éloignée. Il évoque aussi l'île de la Réunion. Pourtant...pourtant. Tout n'est pas perceptible de prime abord.
Nous filons alors poser nos affaires, à la pension Casa Blanca, calle Vieja y Clavijo, dans le centre, où j'avais réservé quelques jours plus tôt. L'accueil quelque peu nonchalant du patron, me rappelle l'attitude de certains caribéens. J'adopte donc ma tactique habituelle sans me forcer, ni me démonter : je souris et je fais ce que je veux dans le respect et la discrétion, naturellement de tout façon. Bien sûr ça marche. La gentillesse des gens est de toute façon évidente. Donc, je me sens à l'aise tout de suite... Nous sommes en voyage et pas là pour stresser...
Photo 3 : On ne stressera pas à la pension Casablanca.
L'après-midi nous emporte dans le centre ville, vers la place d'Espagne, descendant directement par les petites rues piétonnes, traversant l'itinéraire de la ligne de tramway (eh oui) qui relie le bas (le centre de l'activité de la ville) et le haut, plus résidentiel. Il fait faim mais les boutiques diverses nous retiennent un peu de temps au passage, histoire d'hésiter devant un tee-shirt, copie d'un maillot de l'équipe de foot-ball des Pays-bas à l'effigie du célèbre numéro dix, "Van Aperder". Enfin, nous trouvons ce qui nous convient. Claire veut manger équilibré sans déroger à la culture gastronomique locale, alors :
- Una tortillita, señora?
- Heuu, si, si...
Et voilà, une tortilla pour vingt...!!!
L'ensemble du centre de la ville est parsemé de parcs, plus ou moins grands, que nous découvrirons au fur et à mesure. Les rues sont ombragées par des rangées... mais non... Je ne rêve pas! des flamboyants (enfin, je ne crois pas mais ça y ressemble fortement) dont il ne reste que quelques fleurs car ce n'est plus la saison. Mais cela ajoute à la confusion des sens. Des neiges saisonnières du pico de Teide, on passe à la végétation de type tropical. Sous quel climat sommes-nous?
Photo 4 : Oui, je vous le demande: sous quel climat sommes-nous? Il faisait bien bon. On n'a pas eu l'impression que les gens se couchaient tard. Mais c'était appréciable de voir des réunions de mamies sur les terrasses ou les bancs publics en soirée. (photo de Claire)
Nous passons un moment à chercher une librairie qui propose des livres en français. Ainsi, j'ai le temps de regarder les livres sur l'archipel et en même temps de le découvrir davantage dans la première qu'on nous indique, La Isla, où le dernier jour je craquerai pour un beau livre plein d'images et surtout un Gran atlas tematico de Canarias! Le maillage serré des librairies du centre nous pousse vers une librairie des femmes (c'est le nom en espagnol), une librairie Le petit coq (en français, mais pour enfants...), une autre où j'achète une carte au cinquante millièmes pour enfin trouver celle qui nous convient, calle Porlier.
Entre temps, nous serons allés visiter l'église de la Conception, de style baroque et toscan, au plafond de bois, construite en roche volcanique, puis crépie de blanc, le long de la rivière asséchée descendant des collines. Se situant sur le site du premier édifice construit par les conquistadors, au milieu d'un quartier ancien aux maisons colorées, l'ambiance en cette après-midi est ...comment dire, spirituelle, culturelle! Mince, en ce lundi, c'était la fermeture hebdomadaire des musées. Pas de chance. Vous nous croyez?
Photo 5 : Au fond, à droite, l'église de la Conception.
Mais il fait chaud et on a soif. Nous résistons à l'envie de nous arrêter dans le pub irlandais de la place voisine pour remonter vers le haut de la ville et nous contenter d'acheter une bouteille d'eau dans un petit supermarché. La mondialisation ne nous a pas influencés... Un petit regard dans le magasin de souvenirs voisin : Claire est tentée par un magnifique volcan en plastique noir, kitchissime, à trois euros... Non c'est pas vrai.
Le bas de la ville est quelque peu décevant car il est coupé de l'océan par le port, vaste, qui bouche l'horizon et le boulevard urbain qui le longe. Du coup, on ne trouve pas de grandeur dans l'alignement d'immeubles résidentiels et des bâtiments officiels qui sont là. C'est dommage, car il y a un bassin avec des murs de verdure. Et en cette fin d'après-midi, l'animation monte doucement avec la réouverture de la plupart des magasins. La mairie semble avoir compris. Des panneaux indiquent un projet de réappropriation piétonnière des lieux par des sortes de tunnels pour les voies de circulation automobile. Cela n'empêche néanmoins pas les joggers de s'enflammer à la vue des crêtes découpées et déchiquetées au nord, vers San Andres.
Photo 6 : La façade portuaire de la ville et les ferries prêts à partir vers les autres îles et surtout vers las Palmas sur Grand Canaria.
Finalement, après cette après-midi bien dense, nous échouons au café atlantico, devant le bassin aménagé, entre l'Alameda Duque Santa Elena et la place d'Espagne. C'est un lieu de rendez-vous agréable, lieu de passage important : ce qui me permet, non de regarder les jolies passantes, mais un magnifique dégradé de lévriers marrons, tenus en laisse par leur propriétaire. Puisque on est là en voyage, il faut en profiter pour déguster la gastronomie locale et donc en guise d'apéro un petit vino tinto, accompagnant un plat de papas arrugadas con mojo (c'est la sauce, huile d'olive, piments, cumin, aïl.... aïe, aïe, aïe, c'est délicieux).
Photo 7 : Tout ça pour dire que Claire est aussi patiente car je l'ai traînée ici tous les jours passés à Santa Cruz. Et tous les jours, on a commandé les papas (et non patatas) arrugadas con mojo. Et, comme on peut le comprendre légitimement, je pense qu'elle s'est un peu lassée des pommes de terres... La Dorada est la bière locale. Devinez où j'étais assis?
Nous sommes pleins (l'estomac, je veux dire), et nous pouvons donc aller manger! Voilà, je ne vais pas vous faire croire que Santa Cruz est la plus belle ville du monde. Mais on s'y est sentis à l'aise. Et de voir des choses aussi jolies et intéressantes, de fréquenter certains mêmes lieux, certains mêmes serveurs (...) nous ont donné l'impression de vivre un moment familier. Et pour ça aussi c'était bien.
mercredi 27 octobre 2010
Pico de Teide 3718m (Canarias).
- Alors vous partez aux Canaries pour les vacances? Vous allez grimper le pico de Teide?
- Mais oui.
- C'est parce qu'il fait plus de 3000 mètres que vous en ferez l'ascension?
- Mais oui...
- Pourtant, il n'est pas dans les Pyrénées!
- C'est pas grave. Il est en Espagne.
- Et alors?
- Et alors, les Pyrénées sont bien en Espagne! Comme les Canaries. Donc, c'est pareil!
Bien sûr, avec Claire, nous aurions pu prendre le téléphérique qui nous porte sans aucun effort à 3550 mètres d'altitude mais vous ne nous auriez pas cru.
Photo 1 : La gare d'arrivée du téléphérique, vue depuis le chemin qui redescend du sommet. Les pavements du chemin sont nettement visibles, ainsi que la caldeira au second plan.
Alors nous avons choisi un cheminement un peu plus long, un peu plus long que la voie normale même (départ de 2325 m) et qui partait d'El Portillo (de la Villa) à 1950 mètres, où s'arrête la forêt de pins. Nous nous sommes fait déposer là par le bus quotidien qui part, à 9h15, de la ville côtière de Puerto de la Cruz pour se rendre au Parador de Cañadas del Teide. On a eu juste peur à un moment, à la station de bus, de s'être trompés, et d'aller au rendez-vous d'une sortie randonnée d'un club du 3ème âge allemand. Tout le monde avait l'air content de se trouver là. Pour les topo-guides classiques, vous pouvez utiliser, en espagnol, Los techos de España, de J.M. Hernandez, qu'on peut trouver dans une librairie spécialisée de montagne, à Barcelone, près de la Iglesia de Santa Maria del Pi du barrio gotico (Llibreria Quera, 2 Calle Petritxol) ou Trekking en Afrique, guide des meilleurs itinéraires, de S. Ardito, aux éditions Gründ. Voici aussi, le lien d'un blog, extrêmement complet et intéressant pour préparer son ascension et son voyage à Tenerife, .
Etaient donc au programme au moins 1300 mètres environ de dénivelé positif pour atteindre le refuge d'altavista, (voir photo 2 ci-dessous) à 3260 mètres, où nous comptions passer la nuit pour achever l'ascension au petit matin et voir le levé de soleil.
A titre indicatif, il faut savoir que le sommet est libre d'accès qu'avant 9h le matin et qu'après 17h le soir, avec la preuve du paiement de la nuit du refuge. Pour le reste de la journée, il faut avoir sollicité une réservation au préalable, un peu de temps à l'avance, pour un créneau horaire : cinquante personnes sont autorisées à faire l'ascension finale, à partir de la gare d'arrivée du téléphérique, par tranche de deux heures. On touche là une des contradictions du système. En effet, le refuge et le téléphérique sont exploités par la même entreprise. Alors, on bourre un maximum les cabines et après, on est obligé de limiter la fréquentation, que l'on surveille étroitement pour cause de classement en parc national, depuis au patrimoine de l'humanité de l'U.N.E.S.C.O.. Le sommet au dessus du cratère est aussi étroit et peu étendu, entre les fumeroles de souffre. Le refuge n'est pas donné (20 euros la nuit, sans service de restauration), les dortoirs inaccessibles à partir de 6h30 du matin (7h15 pour Claire!!!) jusqu'à 17heures, je crois. Il y a des machines automatiques qui pour la modique somme de 4 euros, vous vendent un coca, un sprite ou autres sodas divers, ou pour deux euros un café. Mais, il faut reconnaître que c'est impeccablement propre (notamment les toilettes), qu'on vous prête des couettes pour la nuit et qu'il peut être chauffé. Chacun y trouvera source à palabres.
Donc nous partons, cheveux au vent et pour Claire, comme d'habitude, en tenue légère, malgré la chaleur de cette fin de matinée. L'envie nous porte, je dirais même, nous transporte (hum...). Ce pic, ça faisait longtemps que je voulais y aller (où n'ai-je pas envie d'aller?), et on le voit tellement partout et de (presque) partout sur l'île que ça en devenait une véritable obsession. En plus, il est beau.
Photo 3 : Le pico de Teide, dans toute sa splendeur, dont le terme Teide proviendrait du terme guanche echeide qui signifie « enfer ». En effet, pour les premiers habitants des îles Canaries, le volcan et ses environs étaient interdits d'accès. Une autre éthymologie dans cette langue donne pour signification « montagne enneigée ».Notre itinéraire rejoint l'épaule blanche sur la gauche (Montaña blanca).
Alors, après avoir soigneusement choisi, au centre de visite, l'itinéraire balisé (pour ne pas dire encadré, sans aucune mais aucune difficulté technique, jusqu'au sommet) qui nous y mènera, nous bifurquons.
- Dis-donc, le promontoire rocheux, là-bas, c'est pas celui qu'on a vu l'autre jour sur la carte postale?
- Non, je crois pas car ce n'est pas le bon versant.
- Tu crois? Si, si, je suis sûre!
- Non, c'est pas possible car sur la carte, on voit le téléphérique et pas là.
- Si, je t'assure! Qu'est-ce qu'on pari? Un petit livre?
- Ok, mais pour aller vérifier, il faut faire un détour par le chemin qui descend par là et on devra faire une boucle qui rallonge ...
- Ouais, tu ne veux pas dire que tu te trompes. On y va...
- Avouer à une femme que je me suis peut-être trompé ne me pose aucun problème... (de suite les grandes phrases!)
Nous descendons donc dans la petite plaine, en direction de la Fortaleza (parois rocheuses).
- A ouais, tu as raison...
Nous sommes trop engagés et donc nous faisons un peu de distance supplémentaire. Ce n'est honnêtement pas un problème. Les tons orangés l'emportent avec toute une série de dégradés. La chaleur augmente. La végétation reste buissonnante mais maigre. Les vipérines rouges du Teide sont décharnées. Et plus on monte, et donc que l'on s'approche du cône, plus le terrain est parsemé de gros blocs ronds de basaltes, expulsés depuis (depuis quand d'ailleurs?), un véritable champ.
Photo 4 : A l'assaut des blocs de basalte, Claire est emportée et se retient comme elle peut.
Les itinéraires sont impeccablement balisés et nous avons l'impression de marcher dans le désert sous la surveillance du volcan qui se rapproche. Seuls des petits oiseaux, appelés Pipit de Berthelot, nous accompagnent parfois.
Photo 5 : La Fortaleza, à gauche au fond, depuis les pentes de la Montaña blanca. La piste au premier plan, concerne la voie normale qui descend vers les parkings sur la droite. Nous la prendrons au retour.
Nous attaquons la montée vers la Montaña blanca (2750m), une sorte de petite épaule sur notre gauche, pour arriver en longeant la dernière coulée de lave (17ème siècle???, je ne me rappelle pas de ce qu'il y avait exactement écrit sur le panneau d'information! Et puis on s'en fiche, ce qui compte, c'est que c'est la dernière).
Photo 6 : On s'approche! Le refuge est situé derrière la partie supérieure de la coulée de lave du centre (qui est aussi la plus récente).
La pente se relève sérieusement à partir de là. Il fait vraiment chaud : Claire a préféré se déguiser en schtroumpfette (vous aurez deviné la couleur de sa veste) plutôt que de se transformer en piment d'Espelette. Quant à moi, ça fait déjà un moment (depuis le départ en fait), que j'ai revêtu ma combinaison de cosmonaute. Face aux rayons de soleil trop brûlants, je couvre quasiment toutes les parties de mon corps (sauf le nez, qui crame donc parfois!), à croire que je reviens d'un vide grenier, car j'ai renoncé à m'enduire le corps de tout élément gras protecteur. Au bout de la 2ème ou 3ème couche, je ne sais plus ce qui me recouvre: de la crasse certainement... Le versant semble interminable, et toutes les vingt secondes, on peut entendre:
- Oh, c'est beau, c'est beau!
C'est vrai qu'il suffit de se retourner pour admirer la caldeira (vaste dépression, de forme grossièrement circulaire , formée par l'effondrement de la partie centrale d'un cône volcanique) qui s'étend à nos pieds, avec toutes ces couleurs. Au fur et à mesure de la montée, le paysage prend de l'ampleur et s'ouvre considérablement, rapetissant ce qui pouvait nous impressionner plus bas.
On cherche le refuge du regard. Ne le trouvant pas, on se demande bien où il peut être. L'itinéraire passe entre deux coulées noires, refroidies depuis longtemps. Nous avons les sacs qui comportent toutes nos affaires pour le séjour, et comme cela ne suffisait pas, Claire s'est chargée de tous les beaux cailloux qu'elle voit. Mais peut-être devrions-nous être plus discret sur cet aspect! Le versant, ample, décidément, me paraît interminable pourtant j'ai l'impression d'être en forme, physiquement et moralement. Puis finalement, le refuge apparaît sans crier gare.
Il est tôt, 16h30. Que pouvons-nous faire? Je n'ai pas envie d'attendre le lendemain pour monter. J'ai des fourmis dans les jambes, des palpitations, je parle, je parle. Bon, on y va, après s'être inscrit au refuge. On sera accompagné d'un couple, agréable, dont nous venons de faire la connaissance et qui semble converti à mes arguments: je, finalement, on voudrait voir le coucher de soleil. Alors, on repart pour se rendre bien compte que l'ascension n'est pas courte, car il reste encore plus de cinq cents mètres de dénivelé. Le chemin est particulièrement aménagé, notamment dans la partie finale, où il ressemble à un escalier avec des marches de basalte. Immanquablement, je repense au Fuji San (bon, là je me la joue un peu!!!). Claire m'a abandonné car nos opinions divergeaient sur le chemin à prendre pour atteindre le sommet dans la partie finale: elle voulait aller au plus court, donc tout droit et je voulais suivre le chemin (la peur du gendarme???). Enfin, on arrive en même temps, quasiment.
Comment vous décrire le panorama fantastique, à 360°, sans tomber dans les poncifs? Plusieurs îles de l'archipel sont bien visibles à quelques dizaines de kilomètres de l'île de Tenerife. Cette dernière se découvre dans sa quasi-totalité, à l'exception de la région de la ville de Santa Cruz. La température est encore agréable. Les nuages forment dans certains endroits une véritable mer de nuage. Enfin, le soleil se couchant petit à petit, la projection progressive et géante de l'ombre noire du volcan se fait vers l'est. On domine tout cela et dire que c'était fantastique, n'est pas usurpé. D'autant plus, que dans un premier temps, nous étions seuls au sommet. Nous partageons ces moments en suivant avec nos deux compagnons de montée (qui n'auront pas regretté de s'être accrochés jusqu'au bout) puis la re-descente, à la frontale pour les autres, à la rien du tout pour moi, car évidemment, je l'ai oublié (comme les piles de rechange de l'appareil photo d'ailleurs).
Photo 7 : Vue depuis le sommet, et l'ombre du pico de Teide qui se projette vers l'est, au couchant, au dessus de la caldeira.
La soirée au refuge est douce, accompagnée par la lune orange qui se lève. Là aussi, le spectacle est beau et gratuit. Alors, finalement, je décide que le lendemain, je remonterai pour voir le levé du soleil. Tout seul car personne ne veut m'accompagner. Je suis resté séduit par le spectacle du soir.
Je me couche, mais je dors mal car je suis, en fait, complètement excité. Dans le noir, Claire se lève pour aller aux toilettes:
- Quelle heure est-il? (inutile de vous demander ce que j'ai fait du réveil?)
- Je ne sais pas...
Je me tourne et me rendors pas. J'écoute les bruits du dortoir et attend 5h45 que le portable de Claire sonne. Je tourne, me retourne, ne tenant plus en place. Certains randonneurs se lèvent et se préparent, discrètement. Je fais comme eux, car rester au lit ne me sert à rien, en avalant deux chocolats chauds. Je suis obligé de réveiller Claire pour lui dire d'éteindre son portable... Croisant les deux gardiens du refuge, à l'extérieur sur la terrasse:
- Vous savez à quelle heure, le jour vient? (en espagnol, donc la traduction est littérale...)
- Vers sept heure quinze.
- Ah, et le soleil, il vient à quelle heure?
- Pas avant 8h10.
- Ah, bon pas avant?
J'en ai pour à peine une heure de montée. Il est 5h50. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire en attendant? Il faut partir quand même et léger, car le sac est resté au refuge. Je fonce. Effectivement, le sommet est là rapidement, à peine une heure, d'autant plus que la lune m'éclaire tout du long. J'attends, en tenue légère, puis au bout de cinq minutes, m'habille chaudement, car en fait il gèle (au sens premier du terme!). Je fais le planton en regardant la constellation du littoral urbanisé illuminé. Petit à petit, tout le monde arrive au sommet et à l'heure fatidique, nous pouvons tous observer l'ombre du sommet qui se projette à nouveau, cette fois-ci vers l'ouest dans des tons rose et bleu. Les îles autour sont bien là: Gran Canaria, plein est, et à l'ouest, Gomera, Hierro et La Palma dont les sommets dépassent des nuages. La fatigue s'est effacée et le géographe qui sommeille en moi, jubile, c'est peu de le dire.
Photo 8 : Vue depuis le sommet. A gauche, l'île de Gomera, à droite la projection de l'ombre du pico vers l'ouest, au levant.
- Mais oui.
- C'est parce qu'il fait plus de 3000 mètres que vous en ferez l'ascension?
- Mais oui...
- Pourtant, il n'est pas dans les Pyrénées!
- C'est pas grave. Il est en Espagne.
- Et alors?
- Et alors, les Pyrénées sont bien en Espagne! Comme les Canaries. Donc, c'est pareil!
Bien sûr, avec Claire, nous aurions pu prendre le téléphérique qui nous porte sans aucun effort à 3550 mètres d'altitude mais vous ne nous auriez pas cru.
Photo 1 : La gare d'arrivée du téléphérique, vue depuis le chemin qui redescend du sommet. Les pavements du chemin sont nettement visibles, ainsi que la caldeira au second plan.
Alors nous avons choisi un cheminement un peu plus long, un peu plus long que la voie normale même (départ de 2325 m) et qui partait d'El Portillo (de la Villa) à 1950 mètres, où s'arrête la forêt de pins. Nous nous sommes fait déposer là par le bus quotidien qui part, à 9h15, de la ville côtière de Puerto de la Cruz pour se rendre au Parador de Cañadas del Teide. On a eu juste peur à un moment, à la station de bus, de s'être trompés, et d'aller au rendez-vous d'une sortie randonnée d'un club du 3ème âge allemand. Tout le monde avait l'air content de se trouver là. Pour les topo-guides classiques, vous pouvez utiliser, en espagnol, Los techos de España, de J.M. Hernandez, qu'on peut trouver dans une librairie spécialisée de montagne, à Barcelone, près de la Iglesia de Santa Maria del Pi du barrio gotico (Llibreria Quera, 2 Calle Petritxol) ou Trekking en Afrique, guide des meilleurs itinéraires, de S. Ardito, aux éditions Gründ. Voici aussi, le lien d'un blog, extrêmement complet et intéressant pour préparer son ascension et son voyage à Tenerife, .
Etaient donc au programme au moins 1300 mètres environ de dénivelé positif pour atteindre le refuge d'altavista, (voir photo 2 ci-dessous) à 3260 mètres, où nous comptions passer la nuit pour achever l'ascension au petit matin et voir le levé de soleil.
A titre indicatif, il faut savoir que le sommet est libre d'accès qu'avant 9h le matin et qu'après 17h le soir, avec la preuve du paiement de la nuit du refuge. Pour le reste de la journée, il faut avoir sollicité une réservation au préalable, un peu de temps à l'avance, pour un créneau horaire : cinquante personnes sont autorisées à faire l'ascension finale, à partir de la gare d'arrivée du téléphérique, par tranche de deux heures. On touche là une des contradictions du système. En effet, le refuge et le téléphérique sont exploités par la même entreprise. Alors, on bourre un maximum les cabines et après, on est obligé de limiter la fréquentation, que l'on surveille étroitement pour cause de classement en parc national, depuis au patrimoine de l'humanité de l'U.N.E.S.C.O.. Le sommet au dessus du cratère est aussi étroit et peu étendu, entre les fumeroles de souffre. Le refuge n'est pas donné (20 euros la nuit, sans service de restauration), les dortoirs inaccessibles à partir de 6h30 du matin (7h15 pour Claire!!!) jusqu'à 17heures, je crois. Il y a des machines automatiques qui pour la modique somme de 4 euros, vous vendent un coca, un sprite ou autres sodas divers, ou pour deux euros un café. Mais, il faut reconnaître que c'est impeccablement propre (notamment les toilettes), qu'on vous prête des couettes pour la nuit et qu'il peut être chauffé. Chacun y trouvera source à palabres.
Donc nous partons, cheveux au vent et pour Claire, comme d'habitude, en tenue légère, malgré la chaleur de cette fin de matinée. L'envie nous porte, je dirais même, nous transporte (hum...). Ce pic, ça faisait longtemps que je voulais y aller (où n'ai-je pas envie d'aller?), et on le voit tellement partout et de (presque) partout sur l'île que ça en devenait une véritable obsession. En plus, il est beau.
Photo 3 : Le pico de Teide, dans toute sa splendeur, dont le terme Teide proviendrait du terme guanche echeide qui signifie « enfer ». En effet, pour les premiers habitants des îles Canaries, le volcan et ses environs étaient interdits d'accès. Une autre éthymologie dans cette langue donne pour signification « montagne enneigée ».Notre itinéraire rejoint l'épaule blanche sur la gauche (Montaña blanca).
Alors, après avoir soigneusement choisi, au centre de visite, l'itinéraire balisé (pour ne pas dire encadré, sans aucune mais aucune difficulté technique, jusqu'au sommet) qui nous y mènera, nous bifurquons.
- Dis-donc, le promontoire rocheux, là-bas, c'est pas celui qu'on a vu l'autre jour sur la carte postale?
- Non, je crois pas car ce n'est pas le bon versant.
- Tu crois? Si, si, je suis sûre!
- Non, c'est pas possible car sur la carte, on voit le téléphérique et pas là.
- Si, je t'assure! Qu'est-ce qu'on pari? Un petit livre?
- Ok, mais pour aller vérifier, il faut faire un détour par le chemin qui descend par là et on devra faire une boucle qui rallonge ...
- Ouais, tu ne veux pas dire que tu te trompes. On y va...
- Avouer à une femme que je me suis peut-être trompé ne me pose aucun problème... (de suite les grandes phrases!)
Nous descendons donc dans la petite plaine, en direction de la Fortaleza (parois rocheuses).
- A ouais, tu as raison...
Nous sommes trop engagés et donc nous faisons un peu de distance supplémentaire. Ce n'est honnêtement pas un problème. Les tons orangés l'emportent avec toute une série de dégradés. La chaleur augmente. La végétation reste buissonnante mais maigre. Les vipérines rouges du Teide sont décharnées. Et plus on monte, et donc que l'on s'approche du cône, plus le terrain est parsemé de gros blocs ronds de basaltes, expulsés depuis (depuis quand d'ailleurs?), un véritable champ.
Photo 4 : A l'assaut des blocs de basalte, Claire est emportée et se retient comme elle peut.
Les itinéraires sont impeccablement balisés et nous avons l'impression de marcher dans le désert sous la surveillance du volcan qui se rapproche. Seuls des petits oiseaux, appelés Pipit de Berthelot, nous accompagnent parfois.
Photo 5 : La Fortaleza, à gauche au fond, depuis les pentes de la Montaña blanca. La piste au premier plan, concerne la voie normale qui descend vers les parkings sur la droite. Nous la prendrons au retour.
Nous attaquons la montée vers la Montaña blanca (2750m), une sorte de petite épaule sur notre gauche, pour arriver en longeant la dernière coulée de lave (17ème siècle???, je ne me rappelle pas de ce qu'il y avait exactement écrit sur le panneau d'information! Et puis on s'en fiche, ce qui compte, c'est que c'est la dernière).
Photo 6 : On s'approche! Le refuge est situé derrière la partie supérieure de la coulée de lave du centre (qui est aussi la plus récente).
La pente se relève sérieusement à partir de là. Il fait vraiment chaud : Claire a préféré se déguiser en schtroumpfette (vous aurez deviné la couleur de sa veste) plutôt que de se transformer en piment d'Espelette. Quant à moi, ça fait déjà un moment (depuis le départ en fait), que j'ai revêtu ma combinaison de cosmonaute. Face aux rayons de soleil trop brûlants, je couvre quasiment toutes les parties de mon corps (sauf le nez, qui crame donc parfois!), à croire que je reviens d'un vide grenier, car j'ai renoncé à m'enduire le corps de tout élément gras protecteur. Au bout de la 2ème ou 3ème couche, je ne sais plus ce qui me recouvre: de la crasse certainement... Le versant semble interminable, et toutes les vingt secondes, on peut entendre:
- Oh, c'est beau, c'est beau!
C'est vrai qu'il suffit de se retourner pour admirer la caldeira (vaste dépression, de forme grossièrement circulaire , formée par l'effondrement de la partie centrale d'un cône volcanique) qui s'étend à nos pieds, avec toutes ces couleurs. Au fur et à mesure de la montée, le paysage prend de l'ampleur et s'ouvre considérablement, rapetissant ce qui pouvait nous impressionner plus bas.
On cherche le refuge du regard. Ne le trouvant pas, on se demande bien où il peut être. L'itinéraire passe entre deux coulées noires, refroidies depuis longtemps. Nous avons les sacs qui comportent toutes nos affaires pour le séjour, et comme cela ne suffisait pas, Claire s'est chargée de tous les beaux cailloux qu'elle voit. Mais peut-être devrions-nous être plus discret sur cet aspect! Le versant, ample, décidément, me paraît interminable pourtant j'ai l'impression d'être en forme, physiquement et moralement. Puis finalement, le refuge apparaît sans crier gare.
Il est tôt, 16h30. Que pouvons-nous faire? Je n'ai pas envie d'attendre le lendemain pour monter. J'ai des fourmis dans les jambes, des palpitations, je parle, je parle. Bon, on y va, après s'être inscrit au refuge. On sera accompagné d'un couple, agréable, dont nous venons de faire la connaissance et qui semble converti à mes arguments: je, finalement, on voudrait voir le coucher de soleil. Alors, on repart pour se rendre bien compte que l'ascension n'est pas courte, car il reste encore plus de cinq cents mètres de dénivelé. Le chemin est particulièrement aménagé, notamment dans la partie finale, où il ressemble à un escalier avec des marches de basalte. Immanquablement, je repense au Fuji San (bon, là je me la joue un peu!!!). Claire m'a abandonné car nos opinions divergeaient sur le chemin à prendre pour atteindre le sommet dans la partie finale: elle voulait aller au plus court, donc tout droit et je voulais suivre le chemin (la peur du gendarme???). Enfin, on arrive en même temps, quasiment.
Comment vous décrire le panorama fantastique, à 360°, sans tomber dans les poncifs? Plusieurs îles de l'archipel sont bien visibles à quelques dizaines de kilomètres de l'île de Tenerife. Cette dernière se découvre dans sa quasi-totalité, à l'exception de la région de la ville de Santa Cruz. La température est encore agréable. Les nuages forment dans certains endroits une véritable mer de nuage. Enfin, le soleil se couchant petit à petit, la projection progressive et géante de l'ombre noire du volcan se fait vers l'est. On domine tout cela et dire que c'était fantastique, n'est pas usurpé. D'autant plus, que dans un premier temps, nous étions seuls au sommet. Nous partageons ces moments en suivant avec nos deux compagnons de montée (qui n'auront pas regretté de s'être accrochés jusqu'au bout) puis la re-descente, à la frontale pour les autres, à la rien du tout pour moi, car évidemment, je l'ai oublié (comme les piles de rechange de l'appareil photo d'ailleurs).
Photo 7 : Vue depuis le sommet, et l'ombre du pico de Teide qui se projette vers l'est, au couchant, au dessus de la caldeira.
La soirée au refuge est douce, accompagnée par la lune orange qui se lève. Là aussi, le spectacle est beau et gratuit. Alors, finalement, je décide que le lendemain, je remonterai pour voir le levé du soleil. Tout seul car personne ne veut m'accompagner. Je suis resté séduit par le spectacle du soir.
Je me couche, mais je dors mal car je suis, en fait, complètement excité. Dans le noir, Claire se lève pour aller aux toilettes:
- Quelle heure est-il? (inutile de vous demander ce que j'ai fait du réveil?)
- Je ne sais pas...
Je me tourne et me rendors pas. J'écoute les bruits du dortoir et attend 5h45 que le portable de Claire sonne. Je tourne, me retourne, ne tenant plus en place. Certains randonneurs se lèvent et se préparent, discrètement. Je fais comme eux, car rester au lit ne me sert à rien, en avalant deux chocolats chauds. Je suis obligé de réveiller Claire pour lui dire d'éteindre son portable... Croisant les deux gardiens du refuge, à l'extérieur sur la terrasse:
- Vous savez à quelle heure, le jour vient? (en espagnol, donc la traduction est littérale...)
- Vers sept heure quinze.
- Ah, et le soleil, il vient à quelle heure?
- Pas avant 8h10.
- Ah, bon pas avant?
J'en ai pour à peine une heure de montée. Il est 5h50. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire en attendant? Il faut partir quand même et léger, car le sac est resté au refuge. Je fonce. Effectivement, le sommet est là rapidement, à peine une heure, d'autant plus que la lune m'éclaire tout du long. J'attends, en tenue légère, puis au bout de cinq minutes, m'habille chaudement, car en fait il gèle (au sens premier du terme!). Je fais le planton en regardant la constellation du littoral urbanisé illuminé. Petit à petit, tout le monde arrive au sommet et à l'heure fatidique, nous pouvons tous observer l'ombre du sommet qui se projette à nouveau, cette fois-ci vers l'ouest dans des tons rose et bleu. Les îles autour sont bien là: Gran Canaria, plein est, et à l'ouest, Gomera, Hierro et La Palma dont les sommets dépassent des nuages. La fatigue s'est effacée et le géographe qui sommeille en moi, jubile, c'est peu de le dire.
Photo 8 : Vue depuis le sommet. A gauche, l'île de Gomera, à droite la projection de l'ombre du pico vers l'ouest, au levant.
jeudi 21 octobre 2010
Cagire (1912m), pique-nique à Pique Poque (Haute-Garonne)
- Heuh, tu comptes porter tout ça? Tu ne veux pas enlever ta veste?
- Non, non, je veux pas avoir froid!
- Mais tu risques d'avoir chaud rapidement en marchant.
- C'est bon, ça ira! Je ne prends pas ma trousse de maquillage?
- C'est à dire...
On démarre, du col de Mente (1349m), pour suivre le même circuit qu'avec Sylvain, au mois de juillet. Elle ne le savait pas encore, mais c'était ce que je comptais lui faire faire si l'ascension du sommet se passait bien. Alors...
- Tu sais que tu marches vite là?
- ...
- Tu devrais faire des plus petits pas, ralentir, caler ton souffle et m'attendre un peu...
- Je t'attendrai au sommet!
Le rythme est plutôt rapide et au bout de quelques centaines de mètres, on enlève le superflu.
Je suis donc déjà venu, ici, il n'y a pas si longtemps que ça, mais n'allait pas croire qu'il s'agisse d'une simple re-diffusion. Les couleurs d'automne sont bien là, changeant complètement le visage du massif et vous aurez compris qu'il ne s'agit pas de Sylvain ou de Guillaume! Alors je suis aussi enjoué, d'autant plus que les températures sont douces, le ciel sans nuage et l'absence de vent, totale. Nous donnerons donc un sous-titre différent à cet épisode: Pique-nique à Pique Poque (du nom du sommet jumeau du Cagire) me semble convenir: ça te va?
Photo 1 : Tu m'écoutes! La montagne, c'est dangereux. Voilà, ce qu'il risque de t'arriver...
Il fallait se ré-alimenter avant d'attaquer l'ultime et décisive phase de l'ascension:
- Tu veux des barres céréales?
- Yes
- Elles sont où? Il n'y en a plus?
- ...
- Tu les as déjà toutes bouffées?
- J'avais peur de manquer de force.
L'arrivée au refuge de Larreix (1470m) est proche. Les couleurs d'automne contrastent ici avec la verdure des pâturages. Il n'y a pas un bruit, tout est paisible. Le temps de tagger les murs du refuge et on continue, à l'assaut du versant, plus raide désormais.
On traverse un bosquet, dont le sol est rempli de petits rochers calcaires, laissant peu de place, à la terre. Je perds le sentier qui prend en écharpe le versant pour aboutir à un petit col à mi-pente, comme la dernière fois (...).
- Désolé, je ne trouve pas le chemin. Alors tant pis, tu fais attention, car on marche dans le gispet, à flanc.
- ...
- Ah be, le sentier est là, juste en dessous.
Pas de réponse, mais elle est toujours là! Elle s'applique et suit sans se plaindre. Tout d'un coup, un cri retentit...
- Regarde!
Photo 2 : Oui, regardez bien, sur la crête là-bas. Nous n'avions pas de télé-objectif et voici la meilleure photo parmi les 18 que j'ai prises...
Au loin, une petite dizaine de biches et leurs petits. Tout le monde nous regarde en partant tranquillement sur l'autre versant, le mâle en dernier qui se retourne et nous montre sa virilité (ses bois...)
- C'est bon. T'inquiètes pas, je vais pas te les piquer.
C'est la première fois que le Cagire m'offre un tel spectacle alors nous profitons bien du moment. D'autant plus, qu'au fur et à mesure de la montée, derrière nous, tous les grands sommets de l'ouest du Couserans se découpent, avec leurs parties supérieures légèrement voilées de neige. Nous ferons deux autres petites pauses, caressés par le soleil, tant le paysage est beau. A nos pieds s'étendent, d'abord les pâturages verts, puis la forêt avec sa parure automnale. C'est vraiment très harmonieux. Le sommet ne nous offrira pas la même vision car nous dominerons d'un peu trop, les contrées voisines qui, du coup, paraissaient plus lointaines. Moins de lyrisme et plus de géographie même si les deux sont compatibles. La vue dégagée sur le piémont accentue cette impression. Peu importe de toute façon, nous sommes arrivés sans embûche au sommet, avec en prime un bon chrono. Plein sud, les glaciers de l'Aneto scintillent au loin, et ne nous lâcherons pas tant que nous serons sur la ligne de crête.
Photo 3 : Depuis les flancs du Cagire, vue plein sud sur les glaciers du pic d'Aneto (ce dernier se situe sur la gauche des étendues glacées).
Nous n'étions pas seuls mais la crête est large et offre de multiples terrasses pour s'installer, profiter de la vue et pique-niquer. Le temps était pour nous, nous en avons profité, forcément.
La forme aura été au rendez-vous alors, d'un commun accord, nous avons décidé de rentrer par la ligne de crête, ce qui fait une centaine de mètres de dénivellation de plus, en immortalisant le passage au sommet de Pique Poque (1898m), terminant la boucle, par un sentier bien balisé. Nous sommes seuls, enfin presque! Deux mirages de l'armée de l'air passent à quelques centaines de mètres de nous, traversant la ligne de crête et le spectacle, en VIP, est bref mais impressionnant. C'est drôle mais je me suis dit à ce moment que cette technologie avait tout autant sa place là haut que la dernière des brebis.
Photo 4 : Aujourd'hui, pour se perdre, il aurait fallut vraiment trouver une bonne raison.
Retour par le sommet des Parets (1869m), la cabane de l'Escalette (1598m) puis la forêt qui rejoint le col de Mente. Je ne pensais pas trouver une gazelle (enfin un peu quand même, pour être honnête) à cet endroit. Cela doit être l'effet giorgio. Sur le chemin, un hérisson, perdu là, nous salut de sa bonne bougne. On a forcément envie de lui caresser le ventre. Nous avons marché en silence sur la dernière partie, s'imprégnant une dernière fois des bienfaits de l'altitude. Mais bon, l'auberge et son débit de boisson, au col, nous faisaient de l'oeil. Une journée pas comme les autres.
Photo 5 : Nous sommes tranquillement attablés à l'auberge, fumant un joint. Mais non, j'déconne.
- Non, non, je veux pas avoir froid!
- Mais tu risques d'avoir chaud rapidement en marchant.
- C'est bon, ça ira! Je ne prends pas ma trousse de maquillage?
- C'est à dire...
On démarre, du col de Mente (1349m), pour suivre le même circuit qu'avec Sylvain, au mois de juillet. Elle ne le savait pas encore, mais c'était ce que je comptais lui faire faire si l'ascension du sommet se passait bien. Alors...
- Tu sais que tu marches vite là?
- ...
- Tu devrais faire des plus petits pas, ralentir, caler ton souffle et m'attendre un peu...
- Je t'attendrai au sommet!
Le rythme est plutôt rapide et au bout de quelques centaines de mètres, on enlève le superflu.
Je suis donc déjà venu, ici, il n'y a pas si longtemps que ça, mais n'allait pas croire qu'il s'agisse d'une simple re-diffusion. Les couleurs d'automne sont bien là, changeant complètement le visage du massif et vous aurez compris qu'il ne s'agit pas de Sylvain ou de Guillaume! Alors je suis aussi enjoué, d'autant plus que les températures sont douces, le ciel sans nuage et l'absence de vent, totale. Nous donnerons donc un sous-titre différent à cet épisode: Pique-nique à Pique Poque (du nom du sommet jumeau du Cagire) me semble convenir: ça te va?
Photo 1 : Tu m'écoutes! La montagne, c'est dangereux. Voilà, ce qu'il risque de t'arriver...
Il fallait se ré-alimenter avant d'attaquer l'ultime et décisive phase de l'ascension:
- Tu veux des barres céréales?
- Yes
- Elles sont où? Il n'y en a plus?
- ...
- Tu les as déjà toutes bouffées?
- J'avais peur de manquer de force.
L'arrivée au refuge de Larreix (1470m) est proche. Les couleurs d'automne contrastent ici avec la verdure des pâturages. Il n'y a pas un bruit, tout est paisible. Le temps de tagger les murs du refuge et on continue, à l'assaut du versant, plus raide désormais.
On traverse un bosquet, dont le sol est rempli de petits rochers calcaires, laissant peu de place, à la terre. Je perds le sentier qui prend en écharpe le versant pour aboutir à un petit col à mi-pente, comme la dernière fois (...).
- Désolé, je ne trouve pas le chemin. Alors tant pis, tu fais attention, car on marche dans le gispet, à flanc.
- ...
- Ah be, le sentier est là, juste en dessous.
Pas de réponse, mais elle est toujours là! Elle s'applique et suit sans se plaindre. Tout d'un coup, un cri retentit...
- Regarde!
Photo 2 : Oui, regardez bien, sur la crête là-bas. Nous n'avions pas de télé-objectif et voici la meilleure photo parmi les 18 que j'ai prises...
Au loin, une petite dizaine de biches et leurs petits. Tout le monde nous regarde en partant tranquillement sur l'autre versant, le mâle en dernier qui se retourne et nous montre sa virilité (ses bois...)
- C'est bon. T'inquiètes pas, je vais pas te les piquer.
C'est la première fois que le Cagire m'offre un tel spectacle alors nous profitons bien du moment. D'autant plus, qu'au fur et à mesure de la montée, derrière nous, tous les grands sommets de l'ouest du Couserans se découpent, avec leurs parties supérieures légèrement voilées de neige. Nous ferons deux autres petites pauses, caressés par le soleil, tant le paysage est beau. A nos pieds s'étendent, d'abord les pâturages verts, puis la forêt avec sa parure automnale. C'est vraiment très harmonieux. Le sommet ne nous offrira pas la même vision car nous dominerons d'un peu trop, les contrées voisines qui, du coup, paraissaient plus lointaines. Moins de lyrisme et plus de géographie même si les deux sont compatibles. La vue dégagée sur le piémont accentue cette impression. Peu importe de toute façon, nous sommes arrivés sans embûche au sommet, avec en prime un bon chrono. Plein sud, les glaciers de l'Aneto scintillent au loin, et ne nous lâcherons pas tant que nous serons sur la ligne de crête.
Photo 3 : Depuis les flancs du Cagire, vue plein sud sur les glaciers du pic d'Aneto (ce dernier se situe sur la gauche des étendues glacées).
Nous n'étions pas seuls mais la crête est large et offre de multiples terrasses pour s'installer, profiter de la vue et pique-niquer. Le temps était pour nous, nous en avons profité, forcément.
La forme aura été au rendez-vous alors, d'un commun accord, nous avons décidé de rentrer par la ligne de crête, ce qui fait une centaine de mètres de dénivellation de plus, en immortalisant le passage au sommet de Pique Poque (1898m), terminant la boucle, par un sentier bien balisé. Nous sommes seuls, enfin presque! Deux mirages de l'armée de l'air passent à quelques centaines de mètres de nous, traversant la ligne de crête et le spectacle, en VIP, est bref mais impressionnant. C'est drôle mais je me suis dit à ce moment que cette technologie avait tout autant sa place là haut que la dernière des brebis.
Photo 4 : Aujourd'hui, pour se perdre, il aurait fallut vraiment trouver une bonne raison.
Retour par le sommet des Parets (1869m), la cabane de l'Escalette (1598m) puis la forêt qui rejoint le col de Mente. Je ne pensais pas trouver une gazelle (enfin un peu quand même, pour être honnête) à cet endroit. Cela doit être l'effet giorgio. Sur le chemin, un hérisson, perdu là, nous salut de sa bonne bougne. On a forcément envie de lui caresser le ventre. Nous avons marché en silence sur la dernière partie, s'imprégnant une dernière fois des bienfaits de l'altitude. Mais bon, l'auberge et son débit de boisson, au col, nous faisaient de l'oeil. Une journée pas comme les autres.
Photo 5 : Nous sommes tranquillement attablés à l'auberge, fumant un joint. Mais non, j'déconne.
jeudi 14 octobre 2010
Pic des trois Seigneurs 2199m (Ariège)
La saison des myrtilles n'est pas tout à fait terminée...
Nous avions envie de profiter pour une dernière fois, des estives, avant la neige, de manger les dernières baies, surprises, puisque nous en avons trouvé quelques unes, disséminées. Les hautes altitudes, c'est presque fini, je crois bien pour cette année. Du sommet du pic des 3 Seigneurs (Le nom est issu de la légende selon laquelle les trois seigneurs des vallées de Massat, Vicdessos et Rabat les 3 seigneurs, se rencontraient sur la dalle plate en son sommet afin de débattre des droits des différentes vallées qu'ils administraient), à 2199m, qui a été notre objectif, nous avons pu observer la couche blanche à partir de 2800 mètres sur certains hauts massifs : du blanc et du marron -voire du noir de loin-, un peu plus sombres que d'habitude. Les couleurs chaudes sont en bas, qui viennent embraser les étages montagnard et sub-alpin du Couserans, au-dessus de Massat. C'est là que nous serons, forcément, le sachant d'avance.
L'altitude au sommet est modeste mais le dénivelé reste important puisque nous sommes partis du hameau de Carol, dans la commune de Le Port, à 1050 mètres d'altitude. La vallée est peu peuplée et les courageux habitants permanents se font rares. Apparemment, ils sont deux, nous a-t-on dit.
-Mais on ne vous dira pas où ils sont!
-Les cèpes?
Je ne sais pas s'il faut compter les divers tipis ou cabanes dans la forêt.
Photo 1 : Cela pourra éviter de descendre à Massat.
Le départ, pas trop matinal cette fois, nous laisse une impression presque tropicale, entre les lignes de crêtes qui jouent à cache-cache avec les nuages, la forêt encore verte à cette altitude (la luminosité aide à laisser cette impression) et la douceur des températures (je ne sais pas si Guillaume sera d'accord avec moi sur ce dernier point... j'accepte les mises au point!!!).
Photo 2 : On se dit qu'il faudra bien que le soleil se lève, hein!!! (photo de Guillaume).
Ce massif est une montagne que je connais bien mais je ne l'ai jamais gravi par ce versant et l'attrait essentiel en reste le passage au village pastoral (donc estival) des Goutets (voir photo ci-dessous) sur un promontoire, vers 1420 mètres d'altitude, à une petite heure de marche, au sortir de la forêt.
Photo 3: Une partie du village des Goutets. Tout au fond, derrière la ligne de crête, le col de Rose.
L'activité y semble encore bien présente mais le grand nombre de petites cabanes de pierres (certaines sont des orris), bien entretenues, ou en ruines, atteste d'une activité qui par le passé devait rendre la montagne bien vivante et peuplée. Je vous renvoie à M.Chevalier dont j'ai déjà fait allusion pour le pic de Nérassol.
Photo 4 : Une vue d'un peu plus près. Les maisons sont entretenues mais fermées. On y passerait volontiers l'été ici!!
Ici, la forêt cède la place aux pâturages mais on se rend bien compte que c'est un phénomène plutôt récent (à l'échelle historique) car la hêtraie en-dessous, est formée de "jeunes" arbres. Le col de la Pourtanelle (1789m), vers l'est, est à portée de tir et on s'y rend assez vite pour poursuivre, plein sud (donc en subissant les flux venteux qui viennent de l'ouest) le long de la crête. A partir de 2000 mètres, le vent nous rafraîchit, le sol est encore gelé, mais le sommet est vite là avec sa floraison de croix... Le panorama est vaste du pic Carlit, à l'est, au pic du Midi, en passant par le majestueux mont Valier. On aperçoit même les neiges de la Maladeta entre deux sommets. Les montagnes de l'Ariège sont bien visibles.
Photo 5 : Depuis le sommet, de gauche à droite, le massif du Montcalm (3078m), puis le mont Valier qui dépasse des nuages (photo de Guillaume).
Nous ne serons pas les seuls au sommet mais sa topographie permet de se protéger (du vent!), de profiter du soleil et donc de manger sa boîte de sardines tranquillement (enfin, sans la fourchette que j'oublie systématiquement), en profitant du paysage. On monte pour ça quand même.
La descente sera un vrai plaisir car les couleurs fauves des champs de fougères, et des myrtilliers, contrastent avec le vert tenace qui entoure le village de poupées des Goutets et nous font constamment face dans ce beau soleil. Il est impossible que cela sorte de notre champ de vision. C'est la fin proche d'une saison (pour le marcheur en ces contrées) et ça se fait en douceur. Guillaume aura juste à baisser les yeux pour préparer son omelette aux coulemelles, le soir (et éventuellement ne pas mettre les pieds dans le ruisseau...). Nous aurons marché 3+2 heures.
Photo 6 : Vue sur la face nord-ouest du pic des 3 Seigneurs. Nous étions sur la crête qui mène au sommet par la gauche. Il sera impossible de nous repérer dans le paysage grâce à nos tenues de camouflage: Guillaume en vert fluo, moi en orange!
Nous avions envie de profiter pour une dernière fois, des estives, avant la neige, de manger les dernières baies, surprises, puisque nous en avons trouvé quelques unes, disséminées. Les hautes altitudes, c'est presque fini, je crois bien pour cette année. Du sommet du pic des 3 Seigneurs (Le nom est issu de la légende selon laquelle les trois seigneurs des vallées de Massat, Vicdessos et Rabat les 3 seigneurs, se rencontraient sur la dalle plate en son sommet afin de débattre des droits des différentes vallées qu'ils administraient), à 2199m, qui a été notre objectif, nous avons pu observer la couche blanche à partir de 2800 mètres sur certains hauts massifs : du blanc et du marron -voire du noir de loin-, un peu plus sombres que d'habitude. Les couleurs chaudes sont en bas, qui viennent embraser les étages montagnard et sub-alpin du Couserans, au-dessus de Massat. C'est là que nous serons, forcément, le sachant d'avance.
L'altitude au sommet est modeste mais le dénivelé reste important puisque nous sommes partis du hameau de Carol, dans la commune de Le Port, à 1050 mètres d'altitude. La vallée est peu peuplée et les courageux habitants permanents se font rares. Apparemment, ils sont deux, nous a-t-on dit.
-Mais on ne vous dira pas où ils sont!
-Les cèpes?
Je ne sais pas s'il faut compter les divers tipis ou cabanes dans la forêt.
Photo 1 : Cela pourra éviter de descendre à Massat.
Le départ, pas trop matinal cette fois, nous laisse une impression presque tropicale, entre les lignes de crêtes qui jouent à cache-cache avec les nuages, la forêt encore verte à cette altitude (la luminosité aide à laisser cette impression) et la douceur des températures (je ne sais pas si Guillaume sera d'accord avec moi sur ce dernier point... j'accepte les mises au point!!!).
Photo 2 : On se dit qu'il faudra bien que le soleil se lève, hein!!! (photo de Guillaume).
Ce massif est une montagne que je connais bien mais je ne l'ai jamais gravi par ce versant et l'attrait essentiel en reste le passage au village pastoral (donc estival) des Goutets (voir photo ci-dessous) sur un promontoire, vers 1420 mètres d'altitude, à une petite heure de marche, au sortir de la forêt.
Photo 3: Une partie du village des Goutets. Tout au fond, derrière la ligne de crête, le col de Rose.
L'activité y semble encore bien présente mais le grand nombre de petites cabanes de pierres (certaines sont des orris), bien entretenues, ou en ruines, atteste d'une activité qui par le passé devait rendre la montagne bien vivante et peuplée. Je vous renvoie à M.Chevalier dont j'ai déjà fait allusion pour le pic de Nérassol.
Photo 4 : Une vue d'un peu plus près. Les maisons sont entretenues mais fermées. On y passerait volontiers l'été ici!!
Ici, la forêt cède la place aux pâturages mais on se rend bien compte que c'est un phénomène plutôt récent (à l'échelle historique) car la hêtraie en-dessous, est formée de "jeunes" arbres. Le col de la Pourtanelle (1789m), vers l'est, est à portée de tir et on s'y rend assez vite pour poursuivre, plein sud (donc en subissant les flux venteux qui viennent de l'ouest) le long de la crête. A partir de 2000 mètres, le vent nous rafraîchit, le sol est encore gelé, mais le sommet est vite là avec sa floraison de croix... Le panorama est vaste du pic Carlit, à l'est, au pic du Midi, en passant par le majestueux mont Valier. On aperçoit même les neiges de la Maladeta entre deux sommets. Les montagnes de l'Ariège sont bien visibles.
Photo 5 : Depuis le sommet, de gauche à droite, le massif du Montcalm (3078m), puis le mont Valier qui dépasse des nuages (photo de Guillaume).
Nous ne serons pas les seuls au sommet mais sa topographie permet de se protéger (du vent!), de profiter du soleil et donc de manger sa boîte de sardines tranquillement (enfin, sans la fourchette que j'oublie systématiquement), en profitant du paysage. On monte pour ça quand même.
La descente sera un vrai plaisir car les couleurs fauves des champs de fougères, et des myrtilliers, contrastent avec le vert tenace qui entoure le village de poupées des Goutets et nous font constamment face dans ce beau soleil. Il est impossible que cela sorte de notre champ de vision. C'est la fin proche d'une saison (pour le marcheur en ces contrées) et ça se fait en douceur. Guillaume aura juste à baisser les yeux pour préparer son omelette aux coulemelles, le soir (et éventuellement ne pas mettre les pieds dans le ruisseau...). Nous aurons marché 3+2 heures.
Photo 6 : Vue sur la face nord-ouest du pic des 3 Seigneurs. Nous étions sur la crête qui mène au sommet par la gauche. Il sera impossible de nous repérer dans le paysage grâce à nos tenues de camouflage: Guillaume en vert fluo, moi en orange!
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