lundi 13 septembre 2021

Le Tuc de Molières (3010m), balcon sur la Maladeta.

     Le Tuc de Molières (ou Mulleres) à 3010m, situé au bout d'une vallée qui débouche sur la bouche sud du tunnel de Vielha, et l'hospice (espitau) de Vielha vers 1630 mètres d'altitude, est un magnifique belvédère pour admirer le massif de la Maladeta. Son ascension constitue un long cheminement avec plus de quatres heures de montée. Juste au dessus du verrou glaciaire de Pleta Neva, elle permettra d'admirer quatre lacs (les estanhots de Molières puis les estanys de Molières), et dont le premier (2370m), dominé par le refuge de Molières, m'a semble t-il paru particulièrement beau avec son eau transparente qui contrastait avec le versant granitique de roche blanchissante, qui tombait de manière abrupte sur sa rive droite, et entouré de pelouses sur sa rive gauche. Le dernier des lacs dont l'itinéraire d'ascension s'est écarté en direction du col de Molières (quelle originalité en terme de toponymie...) constitue aussi la source de la Noguera Ribargozana, dans la haute vallée de Barrabès... Cette dernière partie est le passage le plus pénible car le terrain est cassant, traversant des éboulis, avec une pente raide qui aboutit au col (2935m). Il est évident que monter par là fin juin tandis que la couverture neigeuse est encore présente, avec des piolets et des crampons, paraitra plus facile. 

Photo 1: Le premier étang des estanhots de Molières


Photo 2 : Le sommet du Tuc de Molières. À droite, à la limite du hors cadre, le col de Molières... 

Photo 3: Le col de Molières. Le versant à droite était notre voie d'accès et donc venait de la bouche sud du tunnel de Vielha. À droite, on redescend vers Benasque.

        Juste avant d'arriver au col, un court passage d'escalade ne nécessitant pas de corde vous imposera néanmoins beaucoup d'attention. Il ne s'agirait pas de se louper...  D'ailleurs, la pente se relève tant qu'on se demande bien ce qu'on va voir de l'autre côté, si on dépassera juste la tête pour constater que l'autre côté, c'est aussi raide... Et bien non, finalement, une pente beaucoup plus douce démarre...  Il s'agit ensuite simplement de suivre la crête jusqu'au large sommet d'où le panorama, on l'a déjà dit, est remarquable. En ce jour, avec la mer de nuage sur le versant français, les pic du Gar, le Cagire, les montagnes d'Oueil et du Luchonais en général étaient nettement individualisés... Derrière, pendant la montée, le massif de Bessiberri...


Photo 4 : En redescendant, vue sur 3 des étangs de Molières. 

        Même si la descente m'a paru longue, j'ai apprécié de croiser, à l'aller comme au retour, le troupeau de 2000 brebis, avec sa cohorte de chèvres (certaines imposantes...) car comme on dit "là où la chèvre passe, la brebis suit...". En tout cas, le berger allongé dans l'herbe, le matin au réveil semble t-il avec le troupeau qui dormait en face, à l'aller et le soir au retour, était bien là avec ses deux chiens de berger et son patou, placide... On partira aussi un peu plus tôt, et ainsi voir d'abord depuis le fond de la vallée le sommet s'embraser. De toute façon, dans le bois, peu après le départ, on ne manquera pas la jolie cascade, le long de cet itinéraire plutôt bien balisé, même si la toponymie manque tout de même d'originalité... Pour ceux qui s'y connaissent, on pourra observer des tourbières dont certaines abritent quelques espèces communes aux territoires atlantiques mais qui sont rares sur le versant espagnol des Pyrénées. On trouvera notamment la lande de bruyère des marais qui pousse dans les zones les moins imprégnées d'eau de la tourbière et elle peut être admirée lorsque la bruyère des marais fleurit (c'est à dire pas maintenant...). Elle ne se trouve que dans la partie occidentale des Pyrénées, dans des endroits très pluvieux et ici dans la vallée de Molières.

 Enfin, en regardant vers le ciel, on admirera soit d'un côté des immenses rapaces qui nichent sur les parois rive gauche peu avant la pleta neva, ou de l'autre côté, la magnifique moraine frontale, de forme quasi parfaite, au dessous du Coret de la Tallade, et qui jusqu'à il n'y a pas si longtemps devait encore accueillir un petit glacier. Il est clair, que depuis le sommet, on pourra penser que ceux de la Maladeta ont sacrément diminué...

Photo  5 : Le massif de la Maladeta dans les nuages... À gauche, le pic Margalida (3241m)... puis les nuages et enfin le pic de la Maladeta (3308m). On peut imaginer le pic d'Aneto au milieu ...  Vue depuis le col de Molières... (Si mes souvenirs de samedi 11 septembre sont bons...)

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jeudi 2 septembre 2021

Le Rudoka (2661m), au pays des Gorani, point culminant du Kosovo. Vraiment ?

 À y regarder de plus près, on ne sait plus vraiment si la Rudoka est réellement le point culminant du Kosovo car sur certaines cartes la partie ultime de la crête qui mène au sommet apparait du côté macédonien, comme une antécime plus haute. Tout le reste de l’ascension se fait en territoire kosovar depuis le parking de la station de ski de Brod au dessus de la petite ville de Dragash, à 17 km de Prizren. L’ensemble est entièrement balisé et par temps clair et stable, l'itinéraire ne comporte aucune difficulté technique. 

Photo 1 : Le lac dont je ne connais pas le nom, sous le sommet. En face, la ligne de crête à 2200 mètres d'altitude que j'ai emprunté pour le retour, de gauche à droite. C'est sur ces versants, que l'on retrouvait le cueilleurs de myrtilles. Au bout à droite, le sommet de la station de ski de Brod.

Photo 2: La signalétique financée par l'Union européenne. Celle-ci se trouve sous le télésiège lorsqu'on récupère le sentier venu d'en aval du départ de la station.

Photo 3 : L'itinéraire est bien balisé. Au fond, le lac de Brezne, presque asséché en ce 23 août, doit être bien plus beau à la fin du printemps.

Photo 4 : Le sommet de Rudoka, en territoire du Kosovo? Les montagnes en arrière plan et la plaine à droite sont en Macédoine du nord.

Photo 5 : Le chemin est donc bien balisé jusqu'au sommet. Avant de rejoindre la crête, l'itinéraire vient de la gauche et ne passe pas par le lac ci-dessus.

Photo 6 : L'itinéraire de gauche en rouge est le chemin du retour...(et l'aller à droite). Voilà, il y a de quoi faire à ski l'hiver également. Le Rudoka est en bas à droite (sud-est hum hum...). On aura vite fait d'oublier le gros bâtiment au pied des télésièges

L’ambiance est pastorale sur toute la longueur avec ses prairies d’altitude, ses troupeaux de brebis (principalement) et de vaches, ses bergers qui ne manqueront de vous saluer, les gros (vraiment gros) et beaux chiens de protection des troupeaux (chien de berger yougoslave de Charplanina) qui vont avec, des cueilleurs de myrtilles. D'ailleurs après que l'énorme premier chien de protection m'ait traversé le sentier placidement, j'ai tout de même pris mes distances... Et si les randonneurs-touristes n’étaient pas légion en ce jour (j'ai eu l'impression d'être seul), vous ne serez donc pas les seuls là-haut. D’ailleurs, sur les plateaux d’altitude qui ouvrent le paysage, après avoir remonté la vallée, étroite, vous trouverez des pistes dans l’herbe, par où montent des véhicules tout-terrain depuis la vallée voisine, et bien sûr comme corollaire quelques déchets. C’est bien dommage. D'autres itinéraires dans le Monts Sar sont balisés et peuvent former un parcours itinérant.

En fait l’ensemble de ce massif des monts Sar est plutôt doux, même si la la partie sud semble plus abrupte. En cela, ce n'est plus à proprement parler les Alpes dinariques. Après avoir passé le premier lac, de Brezne, bien asséché, le sentier monte sur une sorte de petit plateau qui est occupé par des zones humides qui marquent les vestiges d’un lac comblé. L’ensemble bien vert, en contraste avec le reste de la végétation qui a quand même bien jauni, comme une vallée suspendue entre deux sommets qui referment la vallée au niveau du déversoir et dont l'écoulement se fait vers la Macédoine du Nord, était assez spectaculaire, beau et presque mystérieux. À partir de là, on peut suivre les traces d'une piste dans l'herbe qui vous fera remonter vers la ligne de crête, en avançant un peu en travers, de manière douce en passant au dessus du petit lac (voir photo 1) dont je ne connais pas le nom mais qui vous servira de repère pour la descente. Mais l'ensemble reste balisé. Le départ se fait donc de la station de ski. Le départ officiel se faisant juste en aval et les pancartes sont bien visibles. Mais l'itinéraire est rattrapable en passant sous le télésiège qui monte des touristes à la station supérieure.

Photo 7: Vue depuis le haut de la station de ski sur le versant occidental et le village de Restelice (quasiment 4000 habitants). Une route passe par ce village pour rejoindre la Macédoine du Nord, mais elle n'est pas terminée et finit au poste frontière par une piste. Au fond, l'Albanie...

Cette région des Sar Planina est peuplée d'une majorité d'albanais, mais les Gorans (de Gora montagne en slave, donc en gros les montagnards...), minorité slave du sud, musulmane depuis les Ottomans, constituent une minorité importante, antécédente, qui donne son identité à cette région du sud du Kosovo qui s'immisce entre la Macédoine du Nord et l'Albanie toutes proches, au dessus de la plaine de Plizren. Ils sont néanmoins en voie d'assimilation par utilisation de l'albanais au détriment du nasinski (langue à priori entre le bulgare et le serbe). C'est une région qui m'intriguait depuis quelques temps et que sa visite m'a rendu agréable. J'ai trouvé les gens serviables et gentils. Et j'espère que la confiture de myrtille, certes à priori industrielle, mais en imaginant que les fruits ont été ramassés forcément de manière artisanale, fera des petits cadeaux agréables... Je logeais à l'hôtel Meka à Dragash. Impeccable... Je reviendrai au Kosovo.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire le très intéressant Voyage au pays des Gorani, de J-A. Dérens et L.Deslin, chez Cartouche (Paris, 2010). Mais à l'heure de quitter cette petite région, on reprendra, en guise de conclusion, ce qui est écrit à la dernière page dans le livre sus-mentionné : "Il est difficile de quitter la Gora réelle, justement, sans avoir un peu le coeur serré, sans craindre qu'un jour trop proche, les troupeaux aient disparu de la montagne, que les villages délaissés ne cessent de résonner au moins l'été, du son des zurle et des tupani des mariages."




mercredi 1 septembre 2021

Le Bobotov Kuk, au Monténégro, dans le massif du Durmitor (2523 m).

 La montée paraîtra peut être longue et difficile (même si ce n'est que 1100 mètres de dénivellation) car l’ensemble se déroule dans un paysage karstique, et que les dolines, lapiaz et autres polje se succèdent. Mais le vaste panorama récompensera ceux qui ont réussit l’ascension car la dernière partie sous le sommet pourra paraître à certains délicate (quelques passages aménagés...). Le Bobotov Kuk avec ses 2523 m, est le point culminant du massif du Durmitor au Monténégro même s'il n'est pas le point culminant du pays (c'est le Maja e Roshit à la frontière albanaise). Il domine un vaste ensemble constitué de plus de 48 sommets de plus de 2000 mètres, qui se dégage des plateaux et gorges alentours. Pour ces raisons qui en font un site remarquable, il est inscrit depuis 1980 sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Les éléments géologiques dominants sont des formations calcaires très épaisses, souvent sauvagement tordues datant du Trias moyen et supérieur, du Jurassique supérieur et du Crétacé supérieur, bien que des roches plus récentes soient également présentes. Le Flysch appelé durmitorien, l'expression utilisée pour qualifier la formation tectonique de strates inclinées à 90° du massif, constitue une particularité... 

Photo 1 : Le Durmitor Camp, vers 1800 m ... En milieu d'après-midi, c'est une pause bien méritée. Derrière, et au dessus, les enclos pour les brebis...


Photo 2: Depuis le sommet de Bobotov Kuk, vue vers le sud....

Photo 3 : Directement sous le sommet du Bobotov Kuk, le passage délicat aménagé. Vue sur le lac Velicko Skrčko au nord-ouest.

L'ascension classique se fait depuis la plutôt jolie station d'altitude de Zabljak à 1450 m d'altitude. Une autre voie par le sud permet de gagner quasiment 500 mètres d'altitude depuis la route du Durmitor ring mais j'avais envie de partir directement de la station et de voir dès le départ le très beau lac glaciaire de Crno (noir) (Jezero... veut dire lac en serbo-croate). L'idéal serait de faire la traversée. L'endroit est fréquentée donc il ne faut pas s'attendre à être seul. Mais une fois dépassé le portail d'entrée du parc et les abords du lac, par des chemins balisés comme il se doit, la fréquentation sera moindre et l'on sera happé par la majesté des paysages. Si j'ai bien compris, l'entrée était payante 3 euros... Je ne sais pas s'il n'y avait pas un autre endroit d'accès libre... Ça fait quand même grincer des dents... enfin j'ai payé...

Photo 4 : Le fameux lac noir d'une profondeur de 45 mètres dans sa partie du fond. Fondé en 1952 avec une superficie plus petite, le parc national de « Durmitor », qui est la propriété de l’État, a une longue histoire de conservation officielle remontant à 1907, lorsque le lac Noir, aujourd’hui situé dans le bien, se vit attribuer le statut de protection. En fait, il est constitué de deux lacs séparés par un petit passage qui peut s'assécher pendant l'été. Les deux masses d'eau ont deux systèmes différents.

Jusqu'au Durmitor Camp, vers 1800 mètres d'altitude, l'itinéraire se déroule dans la forêt de pin noir, sapins et hêtres, puis ensuite il se dégage complètement laissant place aux pâturages d'altitude et aux formations karstiques plus visibles... Le relief devient plus majestueux et la montée plus contraignante. Visiblement il sera peut-être difficile de voir des animaux sauvages car les lendemains des guerres de Yougoslavie ont laissé de nombreuses armes en circulation qui ont été utilisées pour la chasse aux trophées. La population de chamois a été ainsi divisée par quatre. Comme dans le reste de l'Europe (le périmètre du parc des Écrins dans les Alpes notamment), on peut imaginer que la Seconde Guerre mondiale a aussi décimé les populations des grands mammifères pour des raisons purement alimentaires cette fois-ci... 

Photo 5 : Le sommet du Bobotov Kuk au centre. Sa première ascension officielle date de 1883. On y accède par le large col (Velika Previja à 2350m) à gauche et ensuite on passe derrière pour gravir le sommet. Depuis Zabljak, on pourra vous annoncer 5 heures de montée.

Photo 6 : Toujours au Durmitor Camp, mais au retour. J'ai pu acheter une boisson fraiche qui m'a sauvé la vie... Je n'avais plus d'eau...

Photo 7 : Depuis le col sous le sommet... c'est bon, on peut rentrer...

    Ce que j'ai aimé aussi c'est finalement la station de villégiature (avec une station de ski aussi) de Zabljak, qui bien que soumise à une indéniable pression immobilière, et à une fréquentation importante, garde un certain charme, d'autant plus si vous vous trouvez une pension familiale pas trop chère au calme juste derrière l'avenue principale. Elle reste la plus haute concentration humaine des Balkans. Elle représentait une halte connue des caravanes et son nom date de 1870, quand furent construits la première école, église, maison du capitaine. Elle commence à devenir une destination touristique importante avant la Seconde Guerre mondiale, avec de nombreux italiens notamment. L'ensemble est constitué encore de peu d'immeubles, et de beaucoup de maisons individuelle avec leur jardin, ce qui lui donne, à mon goût un indéniable charme. Ce plaisir a été renforcé par une soirée au restaurant Dvoriste, avec un patron atypique et une bonne cuisine traditionnelle simple au milieu d'un cadre et d'une décoration absolument charmants. En plus de bien manger, j'étais content d'y écouter Paolo Conte, de la musique cubaine, flamenca... 

Photo 8 : À l'intérieur du restaurant, en fin de soirée. Au mur, en face, une photo ancienne de la ville (quasi 2000 habitants aujourd'hui)

Photo 9 : L'itinéraire...

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Le Maglic (2387m), point culminant de la Bosnie-Herzégovine

 On peut venir au fin fond de la Bosnie pour faire l'ascension du Maglic qui du haut de ses 2387 mètres d'altitude en est son point culminant. Arrivé au sommet, on constate alors que le drapeau métallique serbe, implanté là-haut, nous rappelle clairement que l'on est en république serbe de Bosnie. Le BIH, bien timide, ajouté au feutre, nous parle également de géopolitique, comme tout au long de la randonnée. À partir de Tjentiste, petit village de moins de 100 habitants (au recensement de 1991, il y en avait environ 400 dont une majorité de musulmans), à 560 mètres d'altitude à deux heures de route au sud-est de Sarajevo, c'est l'occasion de faire une formidable longue boucle, de plus de 40 kilomètres, engagée par endroits, qui vous emmènera également à traverser la frontière du Monténégro voisin pour visiter le magnifique lac Trnovačko Jezero (9 mètres de profondeur) et revenir en réempruntant la piste qui descend (et donc qui montait à l'aller...) de Prjevor à 1668 mètres d'altitude. 

Photo 1: le lac de Trnovačko Jezero (en serbo-croate jezero ça veut dire lac...). Vue depuis le col qui amorce la descente. La température de l'eau était parfaite pour la baignade...

Photo 2 : Le sommet du Maglic. Vue depuis le sentier qui part du parking de Prjevor et remonte le couloir au centre et zigzague dans le versant sous le sommet à partir de la fin des buissons...

Photo 3 : Un fois dans les zigzags, en se retournant, vue vers Prjevor. De nombreuses cabanes en bois sont encore présentes et me semblaient louables... 

Photo 4 : Serbie ou Bosnie??? Au cas où vous auriez un doute...

La piste est carrossable et vous pouvez monter sans problème jusque Prjevor comme beaucoup l'on fait en ce 20 août (en Fiat Panda ça passe largement...), juste en payant, plus bas, les droits d'entrée au parc (le parc de la Sutjeska, le plus ancien de Bosnie-Herzégovine). Certains même bivouaquent à cet endroit. Mais pour être honnête, ce jour-là, j'avais envie d'en découdre physiquement, et puis la forêt, en partie primaire (et une des dernières d'Europe) est absolument magnifique en fin de journée, avec quelques points de vue bien marqués, lorsque le soleil commence sa courbe déclinante. J'ai alors arrêté de courir pour réellement profiter de cela et admirer, seul, les magnifiques pins noirs endémiques de Bosnie, les hêtres ou sapins, certains de ces derniers pouvant atteindre 60 mètres de hauteur. 

Photo 5 : Je sais maintenant où j'aurais dû coller mon autocollant du Stade toulousain!!!

L'ensemble est bien balisé et l'itinéraire part du bord de la route nationale, tout près de l'hôtel Maglost où je logeais. Le sentier est d'abord raide et part rejoindre la piste évoquée ci-dessus qui aboutit au parking à Prjevor au bout d'une quinzaine de kilomètres. Dans la première partie, vous trouverez un monument/mémorial dédié au souvenir de la bataille de la Sutjeska pendant la Seconde Guerre mondiale, et aux nombreuses victimes yougoslaves que fit l'offensive des forces de l'Axe forte de 120000 hommes face aux 20000 partisans communistes dirigés par le maréchal Tito, lui même sérieusement blessé à cette occasion. D'ailleurs, vous pourrez aller également voir le grand monument plus bas dans la vallée, à deux pas de l'hôtel, que des bosno-serbes ont tenté de détruire en 1995 mais le béton armé a résisté au dynamitage... À partir de Prjevor, et de son beau belvédère (la forêt s'arrête vers 1600 mètres), l'itinéraire se relève sérieusement pour entrer dans une partie nettement engagée qui s'attaque à la face nord-ouest du Maglic. Cette partie de l'itinéraire, de 2,15 kilomètres (une heure et demi si mes souvenirs sont bons) est la plus difficile, et certains passages, aménagés comme une via ferrata avec des câbles, nécessitent réellement de la concentration et une bonne expérience de la montagne, même si certains qui s'y étaient engagés semblaient en manquer réellement. Dans certains passages, il ne s'agirait pas de faire une erreur (vous n'en avez pas le droit...) et honnêtement, j'ai préféré la gravir plutôt que d'avoir à la descendre! L'itinéraire débouche alors sur le dôme sommital et à partir de là, les difficultés disparaissent jusqu'à la descente sur la lac, car à cet endroit le sentier passe dans un terrain instable, et cela peut être inconfortable. Le parcours sur les crêtes offre un beau panorama sur les montagnes environnantes et notamment on peut observer le massif monténégrin du Durmitor (2522m) distant vers l'est d'une trentaine de kilomètres mais séparé par les profondes gorges de la Piva.

Photo 6 : Après c'est plus simple... T.J. c'est le lac...

Photo 7 : En montant vers Prjevor, en milieu de matinée...

Photo 8 : En redescendant, point de vue non loin de la piste, vers 1200 m d'altitude (petit parking et itinéraire indiqué...)

 L'itinéraire sur les crêtes, jusqu'au lac (environ 5,5 km depuis le Maglic) passe également par le sommet jumeau de Maglic, et point culminant du parcours, le Crnogorski Maglic, plus élevé d'un mètre, situé en territoire monténégrin... On n'oubliera pas de prendre de bonnes réserves d'eau car les montagnes calcaires possèdent peu de sources, et certaines s'assèchent pendant l'été ( à l'exception de Carel Dov visiblement, mais je ne sais pas où elle est...). Au lac, une source est aménagée et permettra de se réapprovisionner (en tout cas en ce 20 août). On peut alors tranquillement, dans la forêt, rejoindre le parking, passant devant la pancarte Crna Gora (Monténégro en monténégrin ou serbo-croate comme vous voulez...) indiquant le passage de frontière, croisant une multitude de randonneurs. J'étais content de voir tout ce monde aller se promener, camper au bord du lac, des jeunes (en couple ou en groupe) en tenue de randonneur qui n'ont rien à nous envier, des moins jeunes, des familles... C'était il y a longtemps, mais on avait tellement associé cette région à la guerre que de voir tout cela était réconfortant.

Photo 9 : Effectivement, c'est sauvage. Vous n'aviez pas trop intérêt à vous perdre... (dans la première partie de la montée...)



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Photo 10 : La carte que vous pourrez acheter à l'hôtel Maglof pour 1 euro. Pratique même si en allant sur le site https://www.mountain-forecast.com