mercredi 1 septembre 2021

Le Bobotov Kuk, au Monténégro, dans le massif du Durmitor (2523 m).

 La montée paraîtra peut être longue et difficile (même si ce n'est que 1100 mètres de dénivellation) car l’ensemble se déroule dans un paysage karstique, et que les dolines, lapiaz et autres polje se succèdent. Mais le vaste panorama récompensera ceux qui ont réussit l’ascension car la dernière partie sous le sommet pourra paraître à certains délicate (quelques passages aménagés...). Le Bobotov Kuk avec ses 2523 m, est le point culminant du massif du Durmitor au Monténégro même s'il n'est pas le point culminant du pays (c'est le Maja e Roshit à la frontière albanaise). Il domine un vaste ensemble constitué de plus de 48 sommets de plus de 2000 mètres, qui se dégage des plateaux et gorges alentours. Pour ces raisons qui en font un site remarquable, il est inscrit depuis 1980 sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Les éléments géologiques dominants sont des formations calcaires très épaisses, souvent sauvagement tordues datant du Trias moyen et supérieur, du Jurassique supérieur et du Crétacé supérieur, bien que des roches plus récentes soient également présentes. Le Flysch appelé durmitorien, l'expression utilisée pour qualifier la formation tectonique de strates inclinées à 90° du massif, constitue une particularité... 

Photo 1 : Le Durmitor Camp, vers 1800 m ... En milieu d'après-midi, c'est une pause bien méritée. Derrière, et au dessus, les enclos pour les brebis...


Photo 2: Depuis le sommet de Bobotov Kuk, vue vers le sud....

Photo 3 : Directement sous le sommet du Bobotov Kuk, le passage délicat aménagé. Vue sur le lac Velicko Skrčko au nord-ouest.

L'ascension classique se fait depuis la plutôt jolie station d'altitude de Zabljak à 1450 m d'altitude. Une autre voie par le sud permet de gagner quasiment 500 mètres d'altitude depuis la route du Durmitor ring mais j'avais envie de partir directement de la station et de voir dès le départ le très beau lac glaciaire de Crno (noir) (Jezero... veut dire lac en serbo-croate). L'idéal serait de faire la traversée. L'endroit est fréquentée donc il ne faut pas s'attendre à être seul. Mais une fois dépassé le portail d'entrée du parc et les abords du lac, par des chemins balisés comme il se doit, la fréquentation sera moindre et l'on sera happé par la majesté des paysages. Si j'ai bien compris, l'entrée était payante 3 euros... Je ne sais pas s'il n'y avait pas un autre endroit d'accès libre... Ça fait quand même grincer des dents... enfin j'ai payé...

Photo 4 : Le fameux lac noir d'une profondeur de 45 mètres dans sa partie du fond. Fondé en 1952 avec une superficie plus petite, le parc national de « Durmitor », qui est la propriété de l’État, a une longue histoire de conservation officielle remontant à 1907, lorsque le lac Noir, aujourd’hui situé dans le bien, se vit attribuer le statut de protection. En fait, il est constitué de deux lacs séparés par un petit passage qui peut s'assécher pendant l'été. Les deux masses d'eau ont deux systèmes différents.

Jusqu'au Durmitor Camp, vers 1800 mètres d'altitude, l'itinéraire se déroule dans la forêt de pin noir, sapins et hêtres, puis ensuite il se dégage complètement laissant place aux pâturages d'altitude et aux formations karstiques plus visibles... Le relief devient plus majestueux et la montée plus contraignante. Visiblement il sera peut-être difficile de voir des animaux sauvages car les lendemains des guerres de Yougoslavie ont laissé de nombreuses armes en circulation qui ont été utilisées pour la chasse aux trophées. La population de chamois a été ainsi divisée par quatre. Comme dans le reste de l'Europe (le périmètre du parc des Écrins dans les Alpes notamment), on peut imaginer que la Seconde Guerre mondiale a aussi décimé les populations des grands mammifères pour des raisons purement alimentaires cette fois-ci... 

Photo 5 : Le sommet du Bobotov Kuk au centre. Sa première ascension officielle date de 1883. On y accède par le large col (Velika Previja à 2350m) à gauche et ensuite on passe derrière pour gravir le sommet. Depuis Zabljak, on pourra vous annoncer 5 heures de montée.

Photo 6 : Toujours au Durmitor Camp, mais au retour. J'ai pu acheter une boisson fraiche qui m'a sauvé la vie... Je n'avais plus d'eau...

Photo 7 : Depuis le col sous le sommet... c'est bon, on peut rentrer...

    Ce que j'ai aimé aussi c'est finalement la station de villégiature (avec une station de ski aussi) de Zabljak, qui bien que soumise à une indéniable pression immobilière, et à une fréquentation importante, garde un certain charme, d'autant plus si vous vous trouvez une pension familiale pas trop chère au calme juste derrière l'avenue principale. Elle reste la plus haute concentration humaine des Balkans. Elle représentait une halte connue des caravanes et son nom date de 1870, quand furent construits la première école, église, maison du capitaine. Elle commence à devenir une destination touristique importante avant la Seconde Guerre mondiale, avec de nombreux italiens notamment. L'ensemble est constitué encore de peu d'immeubles, et de beaucoup de maisons individuelle avec leur jardin, ce qui lui donne, à mon goût un indéniable charme. Ce plaisir a été renforcé par une soirée au restaurant Dvoriste, avec un patron atypique et une bonne cuisine traditionnelle simple au milieu d'un cadre et d'une décoration absolument charmants. En plus de bien manger, j'étais content d'y écouter Paolo Conte, de la musique cubaine, flamenca... 

Photo 8 : À l'intérieur du restaurant, en fin de soirée. Au mur, en face, une photo ancienne de la ville (quasi 2000 habitants aujourd'hui)

Photo 9 : L'itinéraire...

Sommaire du blog



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire