mercredi 26 octobre 2011

Le Mont Saint Hilaire (413 m) au Québec.

A voir l'altitude annoncée dans le titre, il en est à se demander si selon nos critères traditionnels, il s'agit bien là d'une montagne : forme de relief caractérisée par son altitude relativement élevée et, généralement, par la forte dénivellation, entre sommets et fonds de vallées. Mais avouez que même par chez nous, la toponymie est toujours relative (voir la montagne de Reims ou le Mont Royal ici...). Ici donc, on est dans le domaine des collines montérégiennes, mais certaines ont plus de cinq cent mètres d'altitude, alors... Alors la photographie 1, vue sur un des sommets du massifs mais pas le point culminant, depuis la route principale qui traverse la commune, ci-dessous vous convaincra-t-elle peut être,Et si ce n'était pas suffisant, sachez que pour les québécois, cela ne fait aucun doute et c'est bien là l'essentiel. On va bien à la montagne. (Photographie 2). Et puis on peut imaginer que les pentes recouvertes de neige hivernale sauront peut-être convaincre les derniers perplexes...


Bon, on y est. Pour les français, il s'agit là d'une conception de la pratique des espaces naturels protégés qui est quelque peu différente. Vous êtes ici dans la première réserve de la biosphère au Canada, titre accordé par l'UNESCO en 1978 grâce à sa nombreuse diversité de minéraux (Plus de 300 types de minéraux, la plus grande diversité du monde), de plantes (plus de 600 espèces) et 200 espèces d'oiseaux. Tout d'abord, vous devrez vous acquitter d'un droit d'entrée de 4 (ou 5?) $ qui vous permettra d'entrer et de parcourir le site. Ensuite cet espace récréativo-touristique est règlementé par des horaires. Il faut en partir une heure avant le coucher de soleil : ça c'est vraiment dommage (pour ne pas dire insupportable)... Photographie 3 à l'entrée des sentiers.

Maintenant, vous êtes prêts à aller vous dégourdir les mollets et monter directement, depuis l'accueil à 140 mètres d'altitude au point culminant du massif, le Pain de sucre, à 413 mètres. Le cheminement se fait entièrement sous le couvert forestier (dans les bas étages, les arbres ont gardé encore leur belle parure d'automne et mais l'ont perdu progressivement avec l'altitude), à l'exception des derniers mètres qui vous obligent à poser les mains, sur deux pas, sans engagement. Et là, il faut bien avouer que le panorama est remarquable : au dessus de la commune de Mont Saint Hilaire jusqu'au quartier des affaires de Montréal que l'on peut voir au loin, même si aujourd'hui ce n'était pas totalement clair. Le tout avec l'accent charmant des québécois(es) excursionnistes présents ici.
Photographie 4 : Depuis le sommet, vue sur la rivière Richelieu et au fond normalement le C.B.D. de Montréal. On le voyait mais vous vous contenterez de l'imaginer.

L'accueil vous vend une carte des itinéraires (en consigne 25 cents) et il est donc facile d'essayer les variantes car tout est hyper-balisé. La moitié de la réserve est classée en zone de protection totale et vous ne pourrez donc pas y accéder. Néanmoins, passant par le Pain de sucre, en combinant les sentiers (de couleurs différentes sur la carte comme un plan de station de ski), vous pouvez faire une boucle intéressante qui revient à l'accueil (unique point d'entrée du site) en passant par un lac de retenue, fréquenté par des oies (?) et des canards, le tout en deux-trois heures de marche.
Photographie 5 : Pour commencer ou clore la ballade en passant par le lac dont les berges, fragiles, sont protégées et en théorie interdites d'accès.


Il y avait un peu de fréquentation en ce jour de semaine du mois d'octobre. Pour le touriste que je suis, c'était bien. On peut imaginer qu'avec la proximité de Montréal les fins de semaine sont plus chargées et ceci explique aussi peut-être le haut degré d'encadrement de cette réserve. Mais il semblerait que cela soit tout de même une pratique de la protection de l'environnement généralisée à l'espace nord-américain. Bien sûr, si on veut de la pleine nature qu'il n'y a qu'à s'enfoncer dans la forêt le long des rivières comme le faisait les coureurs de bois à la grande époque de la traite des fourrures avec les amérindiens. Le Québec est grand et beau et il y a de quoi faire.
En cette époque, il n'y avait pas de neige (j'imagine que c'est normal à cette saison???) et donc de nombreux sommets ou itinéraires sont accessibles.
Photographie 6 : Pancarte à l'entrée de la réserve.

Comme partout, la montagne ça se gagne et d'autant plus ici, si vous n'avez pas de véhicule personnel pour vous y rendre. Prenez donc le train de banlieue en gare centrale de Montréal (le premier est à 12h30, le retour, le dernier à 18h40) à destination de Mont Saint Hilaire. Cela ne vous laisse pas beaucoup de temps (en bus c'est pas mieux) alors dès la sortie de la gare, il faut traverser les voies et emprunter la piste cyclable qui aboutit dans une zone résidentielle, style Desperate Housewives. Là vous tournez à gauche pour arriver au bout de quelques centaines de mètres à une station service sur la grande route départementale qui traverse la commune. Dirigez vous alors vers le centre et là débrouillez vous pour prendre un taxi (environ 15$) qui vous amènera à destination si vous voulez en profiter sans rater le train du retour car finalement vous n'avez que l'après-midi. J'imagine que vous pouvez demander au chauffeur de venir vous rechercher. Par contre je suis revenu à pied, le long de la route, très agréable au début, au pied du massif, le long des exploitations agricoles qui donnent sur la plaine et qui cultivent les pommes. Il y a tout le long des ventes de produits dérivés, ou pas d'ailleurs, comme du beurre de pomme et surtout du cidre qui est super bon : rosé (plus fruité), perlé (désaltérant, on dirait du jus mais il fait quand même 5°) ou traditionnel (attention il frappe, 11°, mais c'est un délice...)...
On n'a pas l'habitude peut-être de voir trop de piétons par ici, alors
- tu marches vit...!!!
- ... (oui, il faut pas rater le train pour rentrer)

2 commentaires:

  1. olivio de la mancha26 novembre 2011 à 13:37

    en voila un chanceux au quebec
    tres beau pays ! :)

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  2. Montréal ? Avec un peu de chance vous ariez pu y rencontrer Dany Laferrière. D'ailleur, comme on a travaillé sur l'esclavage, puis Haïti en cour, j'ai prêté "Le charme des après-midi sans fin" a ma nouvelle professeur d'histoire ; elle adore !

    Bonnes fêtes à vous. (:

    Sarah Marques

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