jeudi 6 octobre 2011

Pic de Perdiguère 3222m (Haute-Garonne)

Photo 1 : Départ matinal depuis la chapelle près des Granges d'Astau où sont bénis les troupeaux avant de monter aux estives.
"...Si vous croyez en dieu, faites une prière
Sinon respectez ce lieu.
Si vous êtes un âne écrivez votre nom, les passants sauront que vous êtes venu ici." (Sur la chapelle)

Le pic de Perdiguère à 3222 m est le point culminant du massif du Luchonais et à ce titre aussi, on peut avoir envie d'en faire l'ascension. Ce d'autant plus, que dimanche, depuis le pic Lézat, avec le beau temps, il paraissait particulièrement accessible. La vraie difficulté réside dans la longueur de son ascension, donnée à plus de 6h30 depuis les granges d'Astau.
Photo 2 : On laissera le GR 10 au lac d'Espingo.

Peu importe la durée, je ne décrirais pas l'itinéraire jusqu'au lac du Portillon, ponctué par un brame de cerf sur la rive opposée au moment du passage au lac d'Ôo et d'un écureuil qui est venu, élancé, me coupant la route, se planter sur un tronc tel un couteau qu'on aurait lancé avec force, oscillant encore quelques secondes après l'impact.
Depuis le lac du Portillon, passant devant le refuge fermé, il faut suivre le chemin partant vers le col inférieur de Litérole, puis prendre à droite, à travers le versant abrupt qui tombe directement dans le lac pour rejoindre le bas du vallon de Litérole. L'itinéraire devient un peu plus pénible pour rejoindre le col supérieur de Litérole (3049 m). Les névés ou restes de glaciers (???) ont bien diminués laissant apparaître les débris morainiques qui ne facilitent en rien le cheminement.
Photo 3 : En remontant le vallon de Litérole, vue sur le pic du Portillon d'Ôo (3050m) au centre, puis sur la crête à droite le pic de Seil de la Baque et la crête à plus de 3000m et le pic des Gourgs Blancs complètement à droite. Au milieu, derrière le portillon d'Ôo, le massif des Posets.

La vue sur le versant espagnol se dégage alors et on peut bénéficier du magnifique bleu laiteux des petits lacs au dessus du grand lac de Litérole.
Photo 4: Vue depuis le sommet de Perdiguère, vue sur le pic de Maupas et les lacs au-dessus de Litérole, sur le versant espagnol.

Le reste de l'ascension n'est pas difficile mais nécessite pour un court passage de poser les mains, ce qui avec de la neige et du gel peut être compliqué et même dangereux quand le manteau est très peu épais (fin ou début de saison estivale avec couche récente de neige).

Photo 5 : Crête finale vers le sommet de Perdiguère. On est déjà à 3100 m d'altitude.

Mais le sommet est rapidement là comme un immense amas de roches (l'usure des pas sur les roches blanchies sert aussi de repère) et le panorama très large. J'arrive seul (normal, j'étais seul...) et je peux m'approprier le sommet pour un petit moment admirant les massifs de l'Aneto et du Posets, et une grande partie des Pyrénées, et repensant à mon parcours estival. Le soleil est présent et une petite sieste me facilitera le retour. Youhouhou... C'est le pied total.
Néanmoins comme l'avait annoncé Météo-France, les nuages commencent à arriver et ont déjà recouvert l'ensemble du piémont français. Je laisse les deux espagnols catalans qui enchaînent sur la crête vers le Seil de la Baque non sans avoir encore vérifié combien ils étaient chaleureux.
Dans la descente, je ferais une longue pause au refuge d'Espingo pour aller saluer le gardien qui est une connaissance d'un collègue proche. La discussion s'engage, autour d'un coca, dans le cadre automnal agréable surplombant le lac et les chevaux qui paissent encore là. Il me montre un jeune aigle de deux ans qui a élu domicile près du refuge et me raconte un peu la vie de ces montagnes. Dans ces cas-là, on se contente de poser les questions et d'écouter les réponses : la saison est longue puisque le refuge ferme le week-end du 15 et qu'il était là depuis le 30 avril, mais il doit aimer cette montagne et cette vie (pas besoin de lui poser la question!), les espagnols ont une vraie culture de la montagne, ils sont respectueux et débarrassent même les tables...les accidents en montagne arrivent principalement dans cette période de fin de saison, souvent quand il y a eu la première fine couche de neige ou de verglas et que l'on croit pouvoir passer, il y a environ 430 isards dans la vallée (ou réserve, je ne sais plus) donc les chasseurs pourront en tirer 30 mais ils ont toujours du mal à viser les plus jeunes donc pour l'instant apparemment il y en a encore à poursuivre... Voilà, rien que pour ce moment-là, la journée a été magnifique alors je me suis permis de raconter tout ça. Peut-être que pour conclure la saison, une nuit au refuge aurait été merveilleuse.
Photo 6 : En redescendant, au dessus sur le lac d'Ôo.

Je repasse devant le lac d'Ôo où le cerf me salut à nouveau du même "cris" et depuis le même endroit. Un peu de pluie tombe mais peu importe...

2 commentaires:

  1. tres belle ballade !
    voilà une inscription originale, marrante et tellement vrai

    Si vous êtes un âne écrivez votre nom, les passants sauront que vous êtes venu ici

    a bientot chico !

    RépondreSupprimer
  2. je ne suis pas venue ici malgré ma très grande envie, mais virtuellement j'écris mon nom : Marie-France Malga. Car il faut être vraiment être un âne (expression injustifiée) pour qu'à l'aube de la vieillesse, je ne sois pas encore venue admirer ce splendide paysage. (Marie-France Malga).

    RépondreSupprimer