Bien que ce ne soit pas une ascension difficile, cela reste reste un itinéraire qui se mérite pour une simple et bonne raison: c'est un peu loin et pas très simple d'accès depuis Toulouse. Si on veut y aller pour la journée et par exemple dormir sur place la veille (ce que je vous conseille car il y a un chouette camping pas cher et un refuge gardé), il vaut mieux partir tôt pour éviter de rester coincés comme des "novices" (...) à l'entrée du tunnel de Bielsa, devant le panneau indiquant les horaires de fermetures (22 heures à 8 heures, du lundi au jeudi) pour cause de travaux, à attendre que ça ouvre et devoir ainsi passer la nuit là!!! Hum...Car ensuite, il faut passer Bielsa, tourner à gauche à Salinas de Sin et s'engager dans la vallée de Chistau où après le village de San Juan de Plan, on emprunte une piste de 11 kilomètres, pas toujours des plus confortables, pour atteindre le départ, les granges de Viados, à environ 1750 mètres d'altitude. Dès que l'on pénètre dans cette vallée, on a l'impression d'être loin de tout.
Photo 1: En redescendant, vue depuis les granges de Viados. Au fond (plutôt au milieu sur la ligne de crête!), le Pic de Posets.
La mise en bouche peut apparaître un peu longue et salée mais on est mis de suite dans l'ambiance pastorale du site qui m'est (mais ce n'est que mon avis) apparu grandiose car les près de fauche, encore en fleurs, et les vieilles bordes en bon état qui se trouvent harmonieusement là, sont dominés par le massif du Pic de Posets et ses 3375 mètres. Pour être honnête, (mais vous n'en doutez pas une seconde), c'est l'endroit que j'ai voulu revoir en premier après mes longues journées de l'été dont j'essaierai de parler plus tard (...).
Le massif est composé de nombreux sommets élevés dont le niveau technique nécessaire à leur ascension n'est pas insurmontable. Nous avons avec Claire donc choisi le 3000 le plus accessible du massif à savoir le Pico (ou Tuca selon les sources) de la Forqueta. Le cheminement se fait presque entièrement sur chemin balisé du GR11.2 (variante sur le GR11) jusqu'au Collado de Grist ou La Forqueta à 2860 mètres. Ensuite, il s'agit de suivre les cairns qui jalonnent la ligne de crête jusqu'au sommet principal (car il y a un sommet secondaire très facile d'accès que vous verrez une fois là-haut). On pose parfois les mains sur cette dernière portion mais c'est un plaisir.
Photo 2: Vue sur le Pic de la Forqueta, depuis le pic de la Forqueta Sud-est. Ce dernier est légèrement plus bas, 3004 contre 3007 mètres.
En cette journée la montagne s'est couverte de trainées blanches qui étaient les restes de l'orage de grêle de la nuit. Un de nous deux pensait que c'était de la neige mais l'autre non. Alors j'ai voulu parier mais faire un pari tout seul, c'est plus difficile.
Photo 3: Bon alors, c'est de la grêle ou de la neige? Et ça, c'est du lard ou du cochon?
Ainsi, même si les prés étaient encore en fleurs, une impression automnale se dégageait de l'ensemble car la montagne s'était parée de teintes marrons, le vert des pâturages d'altitude tirait un peu vers le jaune et le soleil en fin de matinée n'était pas aussi agressif. Le sentier est bien balisé tout du long. On quitte rapidement la zone de prés sur le versant au soleil, adossé au Pic Schrader, pour entrer dans une zone mixte de forêt de pins et de pâturages qui nous mènent ensuite vers la forêt en montant le Val de la Ribareta. Celui-ci se termine avec une falaise taillé au hachoir dans le versant (vers Las Tuertas). Puis le sentier gagne la zone des pâturages d'altitude, où un cadavre de brebis (enfin ce qu'il en restait) gisait au milieu du sentier :
-Non, non. Elle ne s'est pas coupée la jambe à la scie avant de mourir.
En fait, on se demandait pourquoi, il y avait un tibia qui trainait plus haut.
Photo 4: Sur la zone de pâturage. A droite, les pics Eriste. A gauche, coincé entre les deux versants serrés, le Pic de la Forqueta. Le sentier passe par là.
Vers 2300 mètres, on laisse à droite le sentier qui file vers l'Ibon (lac) d'els Millars (30 minutes) et se prolonge vers celui de Leners (une heure), par un raidillon dans les pelouses qui aboutit à une zone suspendu et plus plate mais aussi plus minérale avec une vue plus claire sur l'objectif. Il peut-être possible de faire une boucle vers le premier lac et de récupérer le sentier du GR plus haut. Sur certaines cartes/guides, en tout cas, c'est indiqué.
-Voilà. On arrive au col, puis on se fait la crête, puis le camembert.
On peut d'ailleurs apercevoir des gens sur celle-ci. Au sommet, ce sera un couple avec ses deux filles de 10-12 ans. C'est accessible!
Le panorama du sommet est idéal pour voir le versant sud des Posets.
Photo 5 : Depuis le sommet de la Forqueta, vue sur le sommet du Pic de Posets, encapuchonné de grêle et à droite, au pied, l'Ibon de Llardaneta.
On est à hauteur également des pics Eriste au sud-ouest qui paraissent finalement un petit peu plus loin que prévu (ce sera pour une autre fois). (Photo 6 ci-dessous, avec l'Ibon alto de Bagüena)
La crête du massif de la Maladetta avec l'Aneto qui trône au milieu est parfaitement visible. Ce n'est pas le cas du Mont Perdu qui est dans les nuages. Par contre, on voit bien le massif du Néouvielle et celui du Perdiguère. La description ne serait pas complète sans les lacs qui parsèment les cirques d'origine glaciaire tout autour: l'Ibon de Llardaneta par où passe le GR11 qui va au refuge d'Angel Orus et l'Ibon alto de Bagüena au pied des pics Eriste. Le temps s'est un peu couvert alors je laisserai la description du piémont car on n'y voit pas...
Retour impeccable en coupant par un petite cheminée où s'engouffre un semblant de sente qui aboutit plus bas sur le GR. Entre six et sept heures de marche car finalement la montée est longue. Petite pause au café du camping plus bas histoire de profiter une dernière fois et d'acheter une spatule en bois faite par le patron des lieux.
Les vacances; c'est fini. ( Je suis toujours là pour rappeler les mauvaise nouvelle..)
RépondreSupprimerJ'espère que vous avez passé de bonnes vacances, visiblement; oui.
Bonne rentrée ! :)