jeudi 8 septembre 2011

Pic de l'Etang Fourcat (2859m), Port de Rat (Ariège)

Départ tardif vers les onze heures des Orris du Carla (au bout de l'étang de Soulcem, dans le Vicdessos, en Haute Ariège) à 1650 mètres, en se disant que le retour serait lui aussi tardif et donc avec un peu plus de chance qu'il soit solitaire pour bénéficier des lumières du soir aussi. Car c'était un peu le but et naïvement un peu aussi la raison du choix de l'itinéraire. Naïvement en cette très belle journée de septembre, car il y a foule sur le parking et comme l'itinéraire par les crêtes est encore plus accessible par le côté andorran (la station de ski d'Arcalis) on peut y trouver du monde. Finalement, on fera une boucle avec une partie des crêtes qui nécessite un peu d'expérience.

Mais la haute vallée de Soulcem offre de multiplies possibilités d'itinéraires et celui qui était le mien au préalable, un tour aux étangs de Caraussans, débute par un fond de vallée assez raide même si l'on trouve le balisage, au niveau des orris du Labinas, le long de la piste interdite à la circulation qui monte en direction du port de Rat. Bien sûr, je ne l'ai pas trouvé (en fait au retour) car comme les brebis au moment de la transhumance, j'étais tellement pressé de monter que la patience m'a abandonné pour un beau versant empli de gispet piquant et une belle cheminée qui débouche sur les orris de Carausans, vers 2250 mètres et rejoint le sentier balisé en jaune. Peu importe, car un isard m'observe et on m'a tellement recommandé les étangs que l'on ne pense plus qu'à eux!

Photo 1: Au fond le pic de Medecourbe sur la frontière andorrane. Au premier plan, parmi les étangs des Clots.

Peu après les orris, le sentier tourne à gauche et passe devant la cabane pastorale, au milieu de la vallée, occupée à juste titre par les bergers du versant, et donc logiquement inutilisable l'été. Ils s'occupent aussi du versant du port de Rat et de celui du Malcaras (voir la cabane sur la sortie de Mai 2011) et alternent les jours de veille. A partir des orris, on pénètre dans la région des étangs de Clots: il s'agit d'une succession de petits étangs, entre 2400 et 2600 mètres, peu profonds, agréablement disséminés sous le versant sud du pic de l'Etang Fourcat, qui lui même semble être à une portée de pas (une grosse demi-heure depuis le dernier lac). L'ensemble est réellement harmonieux même si ce détour me dévit de l'objectif initial, le lac de Caraussans, que l'on verra plus tard.

Photo 2: Depuis le port de Caraussans, vue sur le pic de l'Etang Fourcat au fond, et l'étang de Caraussans. Derrière le photographe, on trouve à quelques dizaines de mètres, l'arrivée d'un télésiège de la station.


Longue pause au sommet du dit pic, à 2859 mètres, d'où la vue sur le massif du Montcalm, au dessus de l'étang de Soulcem, (Photo 3 ci-dessous) est parfaite, avec les glaciers de la Maladetta qui scintillent juste derrière à gauche. Le panorama est large car il se prolonge à l'est vers le Pic Carlit et au sud la Coma Pedrosa en Andorre. Enfin, on domine l'étang Fourcat, (vous l'aurez peut être deviné!!! Effectivement il a bien la forme d'une fourche) et les étangs de Tristaina en Andorre, et bien sûr l'itinéraire de la montée qui permet d'embrasser tous les lacs.


A partir de là, le cheminement par des sentes plus ou moins vagues (mais plutôt plus que moins), plus ou moins balisées, suit de très près la crête (parfois on y est), vers le sud, par le versant ouest principalement.

Photo 4: Pour célébrer le passage d'un personnage célèbre (pas pour les français...) au port de Caraussans.


On passe successivement par la pointe de Peyreguils (2701m), le port (2615m) et le pic de Caraussans (2709m) d'où la vue sur le lac du même nom est nette, et enfin le pic de Cabayrou (ou Cabagnau), à 2733 mètres. L'approche de ce dernier peut paraître un peu plus compliquée mais le terrain n'est jamais vraiment engagée sauf s'il est humide. A ce moment là, c'est un peu à vous de chercher l'itinéraire car il a tendance à s'effacer mais c'est pas plus mal! On n'a pas toujours besoin d'avoir du balisage tous les cinquante centimètres. La suite après le dernier pic est sur un versant à gispet, entrecoupé parfois de déchirure dans le sol. On contourne le cap de la Coste Grande et à flanc, on arrive tranquillement au port de Rat à 2549 mètres, pour attaquer désormais la descente, bien armé, couvert de la quinzième couche de crème solaire, qui ne pénètre désormais plus et qui est donc de la croûte solaire. Peut-être a-t-il fallut deux heures pour venir du pic de l'Etang Fourcat?

Pour descendre,vers l'ouest, on emprunte le GR qui passe non loin du refuge pastoral, près d'un petit lac, à l'eau transparente, coté 2313 mètres, sous le col. Pour le rejoindre, il faut quitter le GR, là où une marque en forme de croix "ferme" le passage du sentier naissant. La cabane est vide et je n'aurai donc pas l'hospitalité qui m'avait été offerte la dernière fois par une soirée grise et bien humide.

La descente se poursuit donc en coupant les lacets de la piste, admirant les jeux d'ombre car la raideur et la hauteur du versant d'en face ne permettent pas au soleil de faire à sa guise. Les chevaux paissent tranquillement dans le fond de la vallée, à travers les pelouses qui s'enroulent autour des méandres du ruisseau de Soulcem. Cette zone assez plane est parsemée de multiples orris de tailles variables et bien conservés.

Photo 5: Pour les incultes comme moi.


On est seul mais pas seul..., profitant de l'accueil des pelouses grasses pour une dernière pause, avant que l'humidité ne tombe, terminant cette belle boucle de six-sept heures de marche. L'idéal aurait été de dormir là.

Photo 6: Là! Vous voyez?

On en resterait là...

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