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Photo 1 : Depuis Cauterets, dans les Hautes Pyrénées, le pic de Monné (ou Moun Né) est le sommet visible sur la gauche. |
La montagne du pic de Monné (ou Moun Né) comme son étymologie ne l'indique pas forcément (du gascon Mont ner mont noir) est un immense pâturage qui court presque jusqu'au sommet, sur le versant qui domine
Cauterets et dont on ne voit en fait, depuis la cité thermale que l'antécime. Pour atteindre le vrai sommet il faut poursuivre sur la crête, pendant une petite dizaine de minutes, où le
schiste apparaît, d'où la signification peut-être. Cette dernière partie pourra peut-être en impressionner certains et probablement est-ce un endroit à éviter lors de neiges tardives ou précoces, lorsqu'on n'est pas habitué à ce milieu après cette longue ascension, facile mais longue (bien 4h30 depuis la ville).
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Photo 2 : Le cheminement est bien signalé tout du long et passe à droite puis au dessus de la barre noire que l'on peut voir à gauche sous le sommet (en fait l'antécime). |
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Alors c'est vrai que l'ambiance pastorale est indéniable et apaisante après les impressions minérales des hauts sommets. On reste dans l'herbe presque tout le temps avec la faune adéquate, une cabane à fleur de versant qui semble surveiller l'ensemble. En fonction de l'heure à laquelle on passe, progressivement en montant ou en descendant, on trouvera tout d'abord (ce jour là) des brebis qui vous tourneront la tête de manière dédaigneuse en cherchant peut-être à se protéger de la chaleur. Même les béliers n'ont que faire de vous. Et puis, un peu plus haut, quelques chevaux et mulets remontent sur le sentier et n'ont pas l'intention de se laisser dérouter par deux touristes qui se baladent en tenue de cosmonautes (oui il fait déjà chaud). Ils montent tranquillement tandis que nous passons dans l'herbe. Les marmottes ne demandent pas leurs restes.
Enfin, sous l'antécime, un troupeau de chèvres gravit lui aussi la crête sur un terrain nettement moins pastoral et plus schisteux... Elles sont encadrées par quatre mâles dont on voit clairement celui qui domine sous sa longue et blanche toison et repousse les velléités des autres. Le patriarche me parait impressionnant de puissance et celle-ci s'exprime suite aux assauts répétés des jeunes qui veulent leur part du harem. Alors qu'ils semblent s'enflammer à la poursuite des femelles, avec leur outil de la virilité bien visible, sans peur, à califourchon sur la ligne de crête, à essayer d'attraper (au premier sens du terme déjà) une femelle, le vieux mâle dominant veille et brusquement, d'un coup de corne bien dosé, retourne littéralement un des prétendants un peu trop entreprenant qui bascule alors en arrière, dans le vide. Ouaaahhhh.... énorme coup de stress, on arrivait sur l'antécime et, comme on regardait en même temps le spectacle, j'imagine alors devoir aller ramasser le corps de la pauvre bête bien plus bas... Je n'arrive même plus à avancer. Et puis finalement, après avoir rebondit sur un bout de crête, voilà que d'un coup de rein, il se remet dans le bon sens et s'accroche à la paroi, je ne sais comment. Pour repartir aussitôt à l'assaut, non du sommet, mais des femelles. Que ça peut paraître c... un mâle. Tout ce beau monde poursuit finalement son chemin qu'il est impossible de perdre à cause de l'odeur du troupeau et dépasse le sommet pour s'installer au soleil sur un terrain plus favorable. Nous y arrivons peu après. On peut ainsi admirer depuis ce magnifique belvédère les montagnes environnantes. Nous dominons tout, les montagnes environnantes (presque), la station de ski (et les vététistes qui descendent à fond la caisse, c'est l'été), la vallée,
Cauterets, Pau et Tarbes au loin et le troupeau. J'ai soudain une énorme envie de pisser et je ne me gêne pas pour me libérer, discrètement, à 2720 m d'altitude, en regardant ces cons de mâles
- Ehhh connards, c'est qui le patron maintenant??? (Ahh, l'ivresse des sommets!!!)
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Photo 3 : Depuis le sommet, vue sur la face nord du massif du Vignemale (3298m), qui domine le glacier des Oulettes qu'on devine, avec le Petit Vignemale en bout de crête à gauche. |
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Photo 4 : Depuis l'antécime, vue sur la ligne de crête qui conduit au sommet au fond. Fanfan s'est bien engagé. A gauche, le massif du Balaïtous (3144m) avec le glacier de Las Néous. |
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