lundi 25 novembre 2013

Petit Vignemale 3032m (Hautes-Pyrénées), comme bouquet final.

Photo 1 : Une image prise des millions de fois, mais on ne cherche pas forcément à se démarquer ici. C'est le vue qu'on avait le matin en sortant du refuge des Oulettes et ce jour-là, vraiment ça suffisait à mon bonheur. Le Petit Vignemale, c'est celui complètement à gauche.
Un mois après, alors que les Pyrénées ont mis leur manteau d'hiver, on peut revenir sur la dernière sortie de la saison. Je ne vais pas faire dans le poétique, car je viens à peine de recevoir les photos (...). Mais voilà, il faut malgré tout savoir se retirer en fin de saison lorsque la montagne vous a beaucoup donné. Et le Petit Vignemale (et la face nord du Vignemale dans son ensemble), au levé, sans l'avoir vu la veille, sans l'avoir jamais vu en vrai d'ailleurs, avec une petite gelée, mais sans aucune difficulté, vraiment, c'était de toute beauté, le bouquet final, un choc même...

Alors peu importe que l'on soit arrivé au refuge dans la nuit (on est parti un peu tard), sous quelques averses de neige avec une seule frontale pour deux, qu'on n'ait pas trouvé de suite la porte du dortoir (des fois... mais il y avait une inscription bizarre sur la porte "recueil" je crois) et du coup, que l'on ait pensé dormir là sur les tables, que celui-ci finalement était assez froid et humide (la buée...). Il faut bien donner l'impression que c'était pas facile... Même sur ma vieille carte IGN, il y avait mention d'un passage en pointillé juste avant la Hourquette. Vous nous direz ce que vous en pensez.

Et puis le matin, là face à vous, la carte postale de la photo 1 avec pas forcément l'envie de décoller. Je ne ferai pas de compte rendu de type topo-guide. Juste dire que la montée au sommet se fait sans problèmes, en deux heures et quelques (?...) depuis le refuge des Oulettes. Et qu'il en faut au moins deux de plus pour arriver du parking en contre-bas du lac de Gaube.
Photo 2 : Depuis le sommet du petit Vignemale, vue au nord sur le lac de Gaube.

Photo 3 : Pfff, non mais c'est qui ces deux guignols? Ah, la montagne, ça n'est plus ce que c'était. Heureusement, la Pique Longue veille à droite!
Nous étions seuls au sommet avec Gengis (C'est Manu qui a pris toutes les photos). De là, nous surplombions le début du glacier d'Ossoue avec un nombre important d'ascensionnistes qui partaient à l'assaut du grand Vignemale.
Photo 4 : Depuis le sommet, vue sur le glacier des Oulettes et le pic de Monferrat (3219m)
La vue n'est pas des plus dégagées sur se dernier mais elle l'est sur toute la vallée de Gaube. On peut alors manger le dernier bout de saucisse:
- Allez Gengis, fends, fends, la saucisse.
Le ventre plein, l'ultime descente de la saison peut-être envisagée.
Photo 5 : Au bord du lac de Gaube, dernière pause au soleil.

samedi 21 septembre 2013

Le Soum de Ramougn 3259m (Aragon) pour s'envoyer (et la Punta de las Olas ainsi que les 2 Baudrimont...).

Pour ceux qui veulent s'envoyer, voici une longue course assez éprouvante parce que le dénivelé est important (plus de 2000 mètres). Mais les efforts seront récompensés par des paysages superbes et la possibilité d'accéder à 4 sommets de plus de 3000 mètres sans réelles difficultés techniques. Rien qu'à me relire, l'endorphine commence à faire son effet, c'est peu dire!

Ainsi, on partira du refuge de Pineta, à 1240 mètres, dans la vallée du même nom, accessible par la route, tout près de Bielsa, dans le haut Aragon. Attention, comme la pancarte l'indique, au tout début, on entre dans un milieu de haute montagne (respectons donc les usages et n'écoutez pas forcément ce que je peux dire..., je ne suis pas guide). Il faudra alors remonter le versant raide de cette vallée qui ne laisse pas vraiment de répit jusqu'au collado de Anisclo 1220 mètres plus haut, avec quelques passages où poser les mains sera obligatoire. Si, en fait, il y a vers 2200m, au croisement du sentier qui part vers le cirque de Pineta une petite source bienvenue sur un petit replat herbeux, juste au dessus de la forêt. De là, on a une belle vue sur la vallée et sur le chemin restant à parcourir pour atteindre le col!

Une fois parvenu au col, le sentier file à droite le long de la crête pour passer à travers les éboulis sous les falaises et rejoindre vers le sud la crête qui filera vers la Punta de las Olas (voir photo ci-dessous).
Photo 1: Prise au retour. le cheminement se fait le long de la crête herbeuse qui court rejoindre le gros névé vers la gauche, sous la falaise puis en travers dans les éboulis gris (dans lesquels on peut se faire royalement ch...) pour rejoindre le passage à l'ombre dans le prolongement de la falaise vers la gauche. Peut-être serait-il plus simple de surligner en rouge, mais voilà, j'ai envie d'écrire même si vous ne comprenez pas tout. On arrive sur la crête et de là, le sommet de la punta de las Olas n'est qu'à une encablure par un simple sentier. A droite, le Baudrimont.
 Une fois parvenu à la punta de la Olas, il est facile de s'orienter et de se diriger vers les sommets voulus (voir photo).
Photo 2: Depuis la Punta de las Olas (3003m), à gauche le Soum de Ramougn  (3259m), à droite le pic Baudrimont S-E (3026m) avec les névés et entre les deux, strié, le pic Baudrimont N-O (3045m), le seul sur lequel il faudra faire un peu attention (classé PD- sur le Guide des 3000 m, de L.Alejos).
Photo 3: La punta de las Olas, vue depuis le Baudrimont S-E.
 Il est annoncé six heures pour arriver à ce premier sommet. Si vous êtes en forme, vous mettrez forcément moins... (hum hum hum).

Dire que le panorama sera là haut remarquable pour le moins me permet d'enfoncer quelques portes ouvertes mais que dire de plus lorsque vous avez devant vous les deux canyons (Anisclo et Ordesa) qui s'étalent avant le piémont aragonais et les autres sierras. Que le Mont Perdu et sa trentaine d'ascensionnistes du jour (nous étions 3...) agglutinés au sommet, sont juste à notre portée et qu'on a l'impression de pouvoir entendre les discussions. Et que derrière, le reste de la chaîne...

Photo 4: Le voilà le Mont Perdu.

Photo 5: Et le canyon d'Anisclo.

samedi 17 août 2013

Pic de Clarabide 3020m (Hautes-Pyrénées)


En deux jours (ces 10-11 août), en dormant à la jolie et confortable cabane de Prat Caseneuve, à 2050 mètres, d'altitude, dans le haut Louron, on peut tutoyer quelques hauts sommets et profiter de magnifiques panoramas et vues sur les lacs environnants, et notamment la face nord des Posets. Il paraît inutile de rester pour la nuit au refuge gardé de la Soula, bien trop bas à mon avis (1690m). Il faut compter environ deux heures trente pour arriver donc à la cabane, où on trouvera à l'étage de bons matelas. Puis de là, environ à nouveau au moins deux heures trente pour arriver au sommet de Clarabide (3020m), puis le pic de Gias (3011m). De retour au col, avec un petit supplément, on peut gagner également les pics Saint Saud (3003m) et pic Camboué (3043m), d'où la vue sur le lac de Clarabide, mais aussi sur la vallée du lac de Caillauas, est magnifique. Il serait dommage de se passer de ce détour. Il est intéressant aussi de se demander si finalement ce lac de Clarabide existait il y a un siècle...


Photo 1 : Depuis le pic Saint-Saud (3003m), vue sur le lac de Clarabide et le pic Posets derrière. Le sommet du pic de Clarabide est juste à gauche.

Photo 2 : La Cabane de Prat Caseneuve, vers 7h du matin. Au fond, avec le soleil levant, la crête du pic Schrader. Enfin, si vous avez la superbe idée de laisser vos clés à l'intérieur de la cabane, le temps d'aller faire une ballade, ne vous sentez pas obligés de défoncer une des fenêtres pensant que la porte est fermée à clé. Il faut juste y donner un petit coup d'épaule pour la décoincer.



Photo 3 : Le couloir qui monte au port de Gias (2921m), depuis le lac de Clarabide (2645m) qui est juste derrière la moraine..

Photo 4 : Et hop, voilà le lac de Clarabide.


Photo 5 : Depuis le col de Gias, vue à gauche, sur le pic de Gias, et à droite sur le pic de Clarabide oriental (sommet secondaire de 3012m) par lequel on peut passe avant d'aller au pic de Clarabide, le principal, caché derrière.


Photo 6 : Le pic Saint Saud, à gauche du double névé et le pic de Camboué, au dessus du névé de droite, dépassant à peine, car le sommet est plat. Si l'on poursuit la crête à droite, on va vers le pic des Gourgs blancs.




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vendredi 2 août 2013

Pic d'Arnales 3006m (Aragon)

Au départ de Los Balnearios de Panticosa, en Aragon, voici un sommet élevé (3006m) qui ne comporte aucune difficulté technique. Peut-être doit-on ne pas oublier les crampons mais en ce jour, je ne les ai pas utilisé. On pourra poser quelquefois les mains pour l'ultime partie sur la crête. Ces mots n'engageront que moi, ça va de soi.
Photo 1: Le chemin est très correctement balisé. Il suffira de rejoindre d'abord le collado de Pondiellos (2809m) que l'on garde en point de mire puis sur l'autre versant, le col Saretas (2830m). De là, il suffit de rejoindre sur le sommet par une hourquette en piquant à droite. Mais attention, de loin, le sommet n'est pas forcément celui qu'on croit. (voir ci-dessous)

Photo 2 : Et oui, en effet, si à gauche, vous avez reconnus les pics d'Enfer (central et oriental), le pic Arnales n'est pas le sommet que l'on discerne bien à droite. En fait, ce n'est que l'antécime, mesurée à 2996m. Le vrai sommet est la toute petite pointe à sa gauche. A droite, le col Saretas (2830m), depuis lequel on rejoindra, en traversant, et remontant le versant enneigé, la hourquette entre les pics d'Enfer et notre objectif.
Photo 3 : Parfois, il peut arriver de se demander ce que l'on fait là, à poursuivre cette chimère des ascensions de sommets de plus de 3000 mètres (bon, seulement pyrénéens, sinon ça risque d'être long...). Oui, parfois, c'est un peu ridicule mais bon, c'est comme ça. Et puis, après une assez longue montée, parsemée d'éboulis, on arrive à un col (ici celui de Pondiellos) et alors on se dit que finalement c'est un bon moyen de connaître les Pyrénées car peut-être ne serais-je jamais venu ici. Alors on trouve la vue sur le pic du Midi d'Ossau, au fond, magnifique et la quantité de neige sur les lacs (ceux de Pondiellos) peut nous faire rappeler que finalement en cette saison, à cette altitude, il fut un temps où c'était un peu plus normal. Le réchauffement climatique a fait changer nos repères.
Photo 4 : Depuis le sommet, vue sur le Garmo Negro (3051m) et de part et d'autres les pics Argualas (3046m, à gauche) et Algas (3036m, à droite). En se tournant, les Balaïtous, Vignemale et massif de Gavarnie se détachent, mais l'heure était assez  matinale (oui, il faut quand même se lever tôt pour être tranquille par ici) et, pour les 2 derniers, les prises photographiques en contre-jour n'ont rien donné... Il est donné 3h45 pour monter au sommet.

mercredi 31 juillet 2013

Pic d'Auriol 2695m (Ariège)

Voilà une ballade qui s'en être exceptionnelle sort quelque peu des sentiers battus car même si on trouvera sur le net pas mal d'indications, concrètement sur place (je connais assez bien l'endroit depuis ma tendre enfance...), il n'y a pas foule (même si le refuge des Bésines a accentué notablement la fréquentation de la vallée). Pour être d'accord avec cela, il faudra accepter de remonter dans une première partie un sentier qui peut être, lui, assez fréquenté, celui qui mène au barrage et refuge des Bésines, au dessus de L'Hospitalet près l'Andorre (1440m), dans la haute vallée de l'Ariège.
Celui-ci démarre au centre du village près de la fontaine juste au dessus du gîte (dans l'ancienne gendarmerie). On reste majoritairement dans la forêt jusqu'au barrage : d'abord les feuillus entre les lacets de la RN20 puis les épineux, du sapin au pin, à l'exception de la jasse de Bessateil (une jasse est un espace herbeux plus ou moins plat et souvent clos par un muret de pierre sèche. Le bétail y était réuni la nuit sous la surveillance du patou et du berger, cf skitour.fr) où les rhododendrons et les genêts, en ce mois de juillet se font concurrence pour savoir qui rayonnera le plus.
Photo 1 : En se retournant, à l'entrée de la jasse (espace herbeux plus ou moins plat et souvent clos par un muret de pierre sèche. Le bétail y était réuni la nuit sous la surveillance du patou et du berger) de Bessateil, le 07/07.
 Dans la dernière partie, dans le bois long, le sentier est large et plat car il a été aménagé sur d'anciens petits rails qui aboutissaient au barrage. Cette année, le barrage est plein et le lac est ainsi plus beau. La zone est un peu particulière par rapport au reste de l'Ariège, car elle laisse pénétrer les influences méditerranéennes de l'est.

C'est au niveau du dit barrage (1h50) et de son abri, qu'on laissera ce chemin de ballade familiale pour traverser et aboutir sur la rive droite de la retenue (vers 1970m, tout en longueur sur 6,8 hec.). Il faut désormais remonter le champ d'éboulis qui n'est pas si austère qu'il n'y paraît pour viser la gauche, et le ruisseau, et rejoindre vers 2250 mètres la Clote Ladou.
Photo 2 : Après avoir quitté les éboulis, à l'approche de la Clote ladou. En ce jour du 28/07, la matinée fut quelque peu maussade voire humide. Au fond, le pic Pédrous et ses 2842 mètres.
 A partir de là, il s'agit de remonter le large versant herbeux (pas mal de gispet), qui se rétrécit presque en entonnoir vers le sommet, qui se raidit et par temps humide peut-être glissant. (Voir photo 3 ci-dessous).


 Le panorama permet d'embrasser toutes les montagnes de la Haute-Ariège jusqu'aux confins des Pyrénées-Orientales et le pic Carlit, et même le Canigou que l'on peut apercevoir dans la perspective de la vallée de la Grave. La vue sur les étangs d'Auriol sur l'autre versant est originale car étant donné la difficulté d'accès, ces étangs ne sont pas des plus connus.
Photo 4 : Depuis le sommet du pic d'Auriol, vue sur les étangs du même nom. Le plus grand des deux est d'une superficie d'1,2 hectare.
Enfin, pour le retour, une petite variante évitera de se taper la descente du versant sus-dit mentionné en passant sur le versant de Soula Couloumé par un petit col sur la crête à gauche en descendant (2420m), matérialisé par un petit abris en pierre. On aboutit alors sur un versant pastoral et la cabane des bergers bien visibles servira de borne et peut-être aurez-vous la chance de faire un brin de causette avec le ou la bergère. De cet endroit, on pourra toujours remonter au petit étang de Soula Coulomé ou finalement descendre vers la Jasse du Pla, (1980m) au bout du lac des Bésines, par l'ancien GR10 (le nouveau passant plus haut pour rejoindre le refuge gardé des Bésines). La petite cabane qui s'y trouve peut être un charmant abris pour la nuit, plus tôt que de s'entasser dans l'usine à touriste. On gagne ensuite le déversoir et on reprend le chemin de l'aller. Voilou...

P.S.: Si vous avez le temps, prenez un repas le soir à l'Hôtel du Puymorens, à l'Hospitalet.

jeudi 25 juillet 2013

Besiberri du milieu : pic Simo, 3002m et pic Jolis, 3003m (Catalogne).

C'est annoncé un peu pompeusement dans ce titre : voilà d'un coup deux sommets de plus de 3000m (certes pas les plus prestigieux...). Et pourtant l'institut cartographique catalan les a réévalué et leur attribue 2994,97 mètres d'altitude. Allons donc, y-aurait-il tromperie sur la marchandise? Bon, on s'en fiche un peu... Ils restent dans la liste officielle du guide des 3000m. On peut même se dire que, pour un des deux, le terme de sommet principal peut paraitre galvaudé.

Finalement est-ce si grave? A coup sûr, on gagne en tranquillité car ils doivent être du coup moins fréquentés,  juste un peu à l'écart sur le chemin conduisant au Besiberri, par le Vall de Besiberri et l'Estanyet. D'ailleurs le cheminement sera décrit très rapidement : prenez la voie pour aller au Besiberri sud, depuis le refuge de Conangles vers 1500 m (bouche sud du tunnel de Vielha) et juste avant la collada d'Abellers, sur le replat vers 2700 m, remontez un couloir, à gauche, entre les murailles, qui aboutit au pas de Trescazes (2909m); de là, par une petite grimpette, vous arriverez rapidement aux deux sommets jumeaux. Le panorama est intéressant sur le massif de l'Aneto, les Besiberris et la Punta Alta et la profusion de lacs tout autour. Il est annoncé 4h30 pour l'ascension.

Photo 1: Vue sur les deux sommets jumeaux, depuis le pas de Trescaze.

Photo 2: En redescendant, vue sur l'Estanyet.
 Mais pour être honnête, il suffit d'arriver, plus bas, vers 1900 mètres, à l'estany de Besiberri (décidément!) pour se croire au paradis : une eau digne de plages tropicales, des pelouses parsemées de pins qui viennent lécher la rive est, laissant quelques petits liserés blancs de plages. Le tout dominé par des hautes montagnes. Bucolique et apaisant. Ici, franchement c'est beau.

Photo 3: L'estany de Besiberri, à la montée de bon matin.

samedi 6 juillet 2013

Pic de Ramougn 3011m (Hautes-Pyrénées)

Il est élancé et magnifique ce Ramougn (prononciation gasconne de Ramond, en hommage à Louis Ramond de Carbonnières, père du pyrénéisme), à 3011 mètres d'altitude dans le massif du Néouvielle (qui est juste derrière), dans les Hautes-Pyrénées. Oui, oui mais tu sais bien que tu n'es pas un artiste de l'escalade et comment vas-tu monter tout seul là haut, même par la voie dite normale.
- Alors tant qu'à faire, m'a dit Alain (Alain Crenn, mon guide, basé à Arreau), on va faire une voie d'escalade où on va s'amuser un peu!
- Ouais, on va voir...
Voilà, j'ai donc choisi de solliciter un guide professionnel, en qui j'avais entièrement confiance. Ensuite, je n'ai pas ramené ma science car il faut être concentré pour avancer (voir photos), suivre les conseils. Et puis de toute façon, pour monter là-haut, comme je le vérifierai plus tard, il valait mieux être encadré. Enfin, ça ramène un peu de modestie, c'est pas plus mal.
Départ matinal pour remonter le versant enneigé, depuis le lac d'Aubert, et aboutir au pied des parois de la crête (à droite du sommet) : au niveau d'une petite pointe là où semble se rejoindre les 2 crêtes. Et puis, on file sur le fil. La voie normale sur ce versant semble passer sur la partie gauche. (Voir photo 1 ci-dessous, versant est.)



Photo 2 : On finit rapidement par ne plus se préoccuper du vide tant on se sent en sécurité et qu'Alain s'occupe sereinement de tout. Même parfois, de tirer sur la corde quand ça coince un peu pour monter (hum)... Alors c'était tout sauf un chemin de croix, même s'il y a eu des passages de 5sup et que je me suis demandé vraiment comment monter (même avec les chaussons d'escalade!). On peut donc ensuite penser à son bronzage et à mettre un peu de crème pour que celui-ci ne soit pas trop prononcé. En fait, on s'en occupera plus tard ! Impossible de récupérer le tube qui s'est échappé des mains.
Photo 3 : Vue depuis le sommet, atteint après un peu moins de 5 heures. La descente se fera en moins d'une heure trente. Au fond, à gauche, le pic d'Arbizon (2831m) et le domaine skiable de la station de Saint Lary. A droite, les laquettes (2080m), à gauche en bleu turquoise, le lac d'Aubert (2150m), puis le lac d'Aumar (2192m)
Photo 4 : Toujours depuis le sommet, vue sur le pic des 3 Conseillers (3039m) à gauche, le pic de Néouvielle (3091m) à droite. Au fond, entre les deux, le massif du Vignemale et à gauche, le Taillon et la Brêche de Rolland. La descente par le versant nord-ouest (autre voie normale) n'est pas des plus simples avec le passage de dalles avant l'arrivée sur la crête.
Photo 5 : Le lac d'Aubert, point de départ.





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Les itinéraires décrits dans ce blog sont simplement des impressions personnelles.
Ils ne peuvent aucunement être pris pour des guides réalisés par des professionnels de la montagne.
Je décline donc toute responsabilité en cas d'accident.

dimanche 30 juin 2013

Pic de l'Albe 2764m (Ariège)

Et bien, on peut dire qu'il était temps! Avant ce samedi 29 juin 2013, la patience a été mise à rude épreuve avec ce printemps pourri. Alors, si vous étiez en Haute-Ariège et que vous avez entendu un loup hurler dans les montagnes, ce n'est pas que l'animal repeuple discrètement ces contrées, c'était juste un élément du genre homo touristicus, content de se retrouver là et qui devait exprimer son enthousiasme.

Photo 1 : Vue sur le premier étang de Regalécio (2306m). Au fond, le versant nord du Roc Mélé (2811m).
Pour les retrouvailles avec les vrais alpages, il fallait un sommet qui pouvait servir de belvédère pour observer et constater que le niveau d'enneigement est encore élevé dans les Pyrénées. Un sommet qui nécessitait un minimum d'exercice physique (à force de ronger son frein) et donc quelques heures de montée, sur la fin un peu raide. Et puis, pour moi, une dimension sentimentale avec ces montagnes de L'Hospitalet près l'Andorre.

Vue des hauteurs alentours, le sommet se remarque aisément grâce à sa large surface de faible inclinaison, issue d'un modelé pré-glaciaire, d'où peut-être le nom : Albe/alpe... En tout cas, je me rappelle bien y être aller chercher des brebis dans mon adolescence avec le berger qui nous y avait monté par une belle matinée estivale. Les traces des troupeaux d'aujourd'hui sont encore bien présentes ainsi qu'un gros cairn, peu avant le sommet. Enfin, après ce dernier "plateau", pour atteindre le sommet réel, il faut faire un bout de chemin sur la crête granitique accidentée. Et là, il faudra faire attention car il y a déjà eu des accidents mortels.

Youhouhou, je ne vous décrirai pas à nouveau le cheminement jusqu'à l'étang du Sisca (2187m) depuis L'Hospitalet (1440m), qui se fait en deux heures maximum, sauf lorsqu'on a décidé d'avancer et de doubler les quelques convois de pêcheurs-marcheurs qui semblaient être aussi impatients de retrouver ces contrées. On peut toujours engager une conversation :
- Alors ça mord en ce début de saison?
- Oh, depuis le début, j'ai rien attrapé. Mais alors rien. Et pourtant je suis monté deux fois au Pédourrès!
- Bon, et alors vous allez où comme ça?
- Ah, là, je ne peux pas vous le dire.
- Comment ça?
- C'est juste une question de correction.

Même si au passage, on ne se lasse jamais des méandres du ruisseau du Sisca au niveau du petit refuge de la Vésine (vers 2120m), qui semblent suspendus au niveau de la crête frontalière d'avec l'Andorre.

Photo 2 : Depuis la porteille de l'Albe, on voit l'étendue de ce "foutu" manteau neigeux qui empêche de faire encore verdir les pâturages : vue sur l'étang du Sisca et les étangs de Regalécio. En arrière plan, la crête du Roc Mélé et du pic de la Cabanette.
Après avoir atteint l'étang du Sisca, donc, on rejoint le premier petit étang (2246m), en voie de comblement, sous la porteille du Sisca, puis on laisse le sentier qui part en direction de cette dernière, pour suivre un cheminement quelque peu cairné qui vous mènera vers le premier (2306m) des étangs de Régalecio. De là, on peut voir la suite de l'itinéraire à prendre, en sachant que le pic de l'Albe ne domine pas directement la vallée du Sisca, et qu'on ne voit pas son sommet depuis l'endroit où l'on se trouve. Plusieurs possibilités s'offrent théoriquement à ce moment là, mais en ce jour où l'enneigement est encore important, on choisira de se diriger, presque droit devant, vers la porteille (2595m) qui donne le passage vers l'étang de l'Albe (2355m) de l'autre côté.
Photo 3 : Et hop, on se retourne et,... vue sur le grand étang d'Albe (2355m), dominé par le pic de Ruille (2783m). Evidemment, l'enneigement est encore important cette année.

Photo 4 : Depuis le pic de l'Albe, vue sur l'étang de Couart (2230m).

On fera très attention car il reste quelques névés, que le gispet y est très glissant et que la pente est raide. Une glissade pourrait y être fatale. Une fois à la porteille, on rejoindra par une sente cairnée, plein est sur le versant dominant le "plateau sommital" qui conduit au point culminant. En l'absence totale d'enneigement, depuis le 1er étang, deux alternatives supplémentaires s'offraient à travers les cheminées que l'on peut observer et qui conduisent plus ou moins au même endroit. Mais je laisse la responsabilité du choix à ce qui veulent s'y engager. Il y faut quand même une certaine habitude de la montagne.

Photo 5 : Au centre, la coulée qu'il faudra emprunter pour se rendre à la porteille de l'Albe. Une heure de plus pour l'atteindre puis une petite demi heure de plus pour atteindre le sommet, à droite (quand on regarde la photo)


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Photo 6 : Un peu de retard dans la floraison des genets. Au fond, le versant porte encore les stigmates des incendies de l'année précédente.

jeudi 21 mars 2013

Mont Cameroun, Mont Fako (4095m).

Mon propos sera quelque peu réducteur car je ne parlerai pas du reste du pays, le Cameroun. Mais à l'image du "petit" périple nécessaire à l'ascension du point culminant du pays et de l'Afrique de l'ouest, le mont Fako, au mont Cameroun, le lecteur pourra en conclure aisément que l'ensemble se fait en toute sécurité (il aurait été franchement un peu bête de ne pas venir dans ce pays à cause de l'enlèvement!!!), sans aucune difficulté technique, que les paysages sont colorés et les camerounais vous faciliteront le tout. C'était les 26/27 et 28 février dernier. C'était déjà, il y a un petit bout de temps, mais il fallait atterrir et parfois on a envie de garder les choses un peu plus longtemps pour soi...
A l'Office intercommunal d'écotourisme (il n'est plus dans le centre, en haut de la ville, mais un peu plus bas, sur la rue principale, une maison en bois de type colonial sur la gauche, juste avant un grand bâtiment blanc et bleu), le prix total pour un guide, un porteur et la taxe pour le parc a été de 86100 FCFA (un peu moins de 130 euros) pour les trois jours. J'étais seul. Plus la nourriture pour la durée.
Avant de commencer, ce qui marque c'est l'ampleur du versant. Si le temps le permet (la saison est de novembre à avril), depuis Buea, point de départ, on peut apercevoir le 2ème refuge, mais pas le sommet (pour des raisons topographiques). Et puis, la fraîcheur, après Douala.
 
Photo 1 : Après le départ qui s'effectue, depuis Buea, près de l'ancien palais du gouverneur allemand du temps de la colonisation (impressions bavaroises...), vers 1100m d'altitude, après avoir quitté les bananiers, on pénètre dans la forêt de nuage, jusqu'à environ 2000-2200m d'altitude. Là, sur la photo, on doit être vers 1500m d'altitude.


Photo 2 : La carte (échelle ???) affichée dans les locaux de l'agence.





Photo 3 : Le premier refuge (ou abris) vers 1800 m. C'est ici que les gardes du parc vérifieront auprès de votre guide, si vous êtes en règle. On ne peut pas dire que le chemin soit des plus propres, notamment à l'abord des refuges. Faire payer des frais d'entrée au parc aux étrangers qui viennent de loin (beaucoup de français) et que ce soit si sale, ce n'est pas très sérieux : tout le monde semblait d'accord sur ce point.
Photo 4 : On quitte la forêt tropicale vers 2000-2200 m, peu avant le 2ème refuge, pour aborder dans le versant qui se relève nettement (le "Mur"), un milieu de type savane. Ici, l'arbre "magique" car bien isolé, vers 2500 m, avec Samuel le guide, très prévenant, ainsi qu'Ebaly, le porteur.
Photo 5 : Le 2ème refuge à plus de 2800m d'altitude est le plus utilisé pour dormir avant de partir pour l'ascension finale le matin, tôt. C'est presque un lieu de vie tant l'ambiance était joyeuse. Entre les quelques touristes et leurs guides, qui leur préparent le repas dans la petite cabane attenante, un groupe de jeunes camerounais qui est arrivé au petit matin, entonnant des chants : -on va le grimper le petit mont, aya aya aya...
 Ainsi qu'une jeune femme qui reste là plusieurs semaines pour se recueillir, le temps passe agréablement.
Photo 6 : Le troisième refuge vers 3700 m d'altitude. Le paysage jusqu'ici ressemble un peu à nos étages subalpins. Le sentier entièrement balisé prend à droite derrière la cabane. Je suis toujours en tee-shirt mais le coupe-vent est pour bientôt.
Photo 7 : Au fond, au centre de la photo, le mont Fako, point culminant du massif (entre 3 et 4 heures depuis le refuge 3). J'ai longuement hésité à vous montrer plutôt, une photo de moi-même au sommet avec la pancarte du Mont Cameroun, et puis en fait, entre les 14 versions que j'ai demandé au guide de prendre, je ne savais plus quelle choisir, alors... Il y avait là-haut un vent à décorner les boeufs.
Photo 8 : Le cratère de l'éruption de l'année 1999. Il n'est pas très loin du sommet des Allemands, ancien point culminant, d'après les mesures de l'époque de la colonie. Le guide pourra vous y amener car il est tout proche du Mont Fako, par une petite boucle passant non loin des fumerolles.
Photo 9 : De retour au refuge 3, où l'on passera la nuit. On évite ainsi de faire 3000 mètres de dénivelé négatif. Surtout, on pourra passer toute la fin de la journée à regarder le versant, calé à l'abri du vent, vers le haut (ce que l'on voit là est à tout au plus à 3450 m d'altitude), ou vers le bas, et la mangrove que l'on apercevra peut-être après Buea, tout en profitant des rayons du soleil. Au loin, Douala. Là, on est vraiment bien. Et ne pas trop penser au couple de journalistes néerlandais qui a voulu redescendre dans la journée et qui d'après ceux qui les ont croisés en montant, ne prenaient pas franchement de plaisir (...), pour ne pas dire autre chose. C'est vrai qu'on peut le faire en deux jours, mais bon. 
Pour l'exploit autant faire la course. J'ai préféré qu'on poursuive le lendemain matin (moins de 3heures de marche). On a ainsi pu profiter de la fraîcheur (relative) et croiser une file immense de collégiens qui montaient dans la bonne humeur, chaussés légèrement pour certains.
On peut peut-être ajouter pour conclure qu'effectivement aujourd'hui beaucoup de monde fait l'ascension et que le chemin est large et clair. Mais pendant longtemps, depuis la première ascension par un européen, l'anglais R.E.Burton en 1862, il a fallut se contenter d'un mince sentier au coeur de la forêt, dont il ne valait mieux pas s'égarer. Et ce jusqu'à l'organisation de la première course Guinness Race en 1973, car depuis la qualité du sentier s'est notablement améliorée.

Pour aller plus loin, la lecture de Le Mont Cameroun, Contribution à l'étude du versant wouri, de Jean Dubief, aux éditions Karthala. Ou alors pour refaire l'ascension de manière légère, on peut lire le petit livre jeunesse de J.Y Loude, en accompagnant Ménes,  Le coureur dans la brume, chez Folio junior.

Photo 10 : Depuis Buea. L'agence est juste à gauche du drapeau camerounais.
Photo 11 : Depuis le premier refuge, vue sur le littoral et Buea. Douala est au fond dans la brume...