samedi 1 janvier 2022

Du col du Puymorens (1915m) au Pas de la Case (2090m) à ski en passant par les mines du Puymorens.

 Voilà, ça faisait longtemps que je voulais emprunter cet itinéraire à ski (mais à pied aussi), reliant deux stations de ski que je connais bien, par des espaces qui aujourd'hui n'étaient franchement pas fréquentés. L'ensemble est formé de beaux versants accueillants tous skiables (ça n'engage que moi), et cette haute vallée de l'Ariège est un vrai terrain de jeu, aussi l'hiver. C'est un itinéraire un peu (beaucoup) en forme de montagnes russes avec deux ascensions à l'aller, puis au retour car j'avais laissé la voiture à la croisade (carrefour de la route qui monte au Pas et de celle du Puymorens) et son ancien bâtiment des douanes qui date de 1937 (date à vérifier).

Photo 1 : Les bâtiments des fameuses mines du Puymorens dont minerais étaient acheminés jusqu'à l'Hospitalet près l'Andorre où ils étaient transbordés sur le train. En arrière plan, la suite de l'itinéraire et le versant du pic dels Pédrons (2715m), ce dernier qu'on ne voit pas, qu'il faudra remonter.

Photo 2 : Juste au départ...

 Mais ce versant du bac de l'orri de Vinoyala puis du bac de la Llata (en fait le même versant), au dessus de la Croisade, est tellement agréable à skier, toujours enneigé que je voulais terminer avec lui. Du coup, j'ai commencé par le remonter à une heure un peu tardive (réveillon oblige...) pour rejoindre la piste de ski de la mine de la station de Porté-Puymorens et monter sur le promontoire (vers 2300m d'altitude) au dessus des mines, à la droite du télésiège en montant, car je me suis méfié du versant nord abrupt de celui-ci. La descente sur les mines du Puymorens (vers 2100m d'altitude) a été finalement très facile et surtout j'ai trouvé la vue plongeante sur les vieux bâtiments tellement belle que cela aurait presque suffit à la journée. La descente s'est poursuivie jusqu'au ruisseau qu'il a fallut franchir pour remonter en face sur le versant nord du pic dels Pedrons dans la coume dels Pédrons. Sur le premier relèvement abrupt de la ligne de crête, j'ai basculé par une petite traversée sur le versant qui domine d'abord le très tentant bassin versant du ruisseau del Boc den Morer (directement au dessus des postes frontières), puis la ville du Pas de la Case pour skier jusqu'à la frontière marquée par le torrent de l'Ariège et face aux locaux des engins de déneigement de la commune de Porta de la rive droite.

Photo 3 : Depuis le sommet du bac de l'orry de la Vinyola. À gauche le promontoire au dessus de la mine, à droite la vallée de la Coume d'en Garcie visitée hier et au milieu la vallée de l'Ariège avec en face la soulane d'Andorre...

Pour le chemin du retour, je voulais absolument aller jusqu'au col du Puymorens, donc pas de traîne pour remonter le versant à peine descendu... puis celui de la mine dans lequel je me suis engagé en traversée parfois un peu raide depuis un peu plus haut pour aboutir bien au-dessus des bâtiments et n'avoir que peu à faire pour aboutir sur le promontoire de l'aller. Là, tout devient plus simple car on récupère une piste verte puis bleue de la station qui vous mène directement au col du Puymorens en 20 minutes. L'ensemble de cet itinéraire est assez proche du sentier estival qui lie les deux endroits. Mais comme je n'en avais pas assez et que surtout je voulais aller jeter un coup d'oeil aux restes du vieux téléski historique sur le versant ariégeois du col, j'ai poursuivi finalement, longeant la route pour ensuite remonter dans les arbres le long des vieux pylones. Voilà, j'ai à nouveau récupéré la piste descendue juste avant pour quelques centaines de mètres avant de basculer pour l'ultime descente alors que le soleil avait disparu derrière les lignes de crêtes andorranes du port d'Envalira. 

Photo 4 : L'entrée du Pas de la Case. Beaucoup diront que c'est moche, que c'est une vérue dans la montagne... Certes, j'avoue que finalement, même si rien n'y est parfait, qu'il y a beaucoup de monde, que ce n'est qu'un vaste supermarché, en tant qu'objet géographique, avec sa toponymie et ses enseignes pyrénéennes, et bien j'aime bien...


Photo 4 : Les pylones du fameux vieux téléski

J'étais alors complètement seul, il faisait plus frais, la soulane d'Andorre en face presque lointaine, me semblait bleue, comme tout le reste du paysage finalement complètement ouvert... L'espace et le temps semblaient éternels et c'était alors proprement fantastique.



Et puisque la montagne n'est pas simplement un terrain de jeu, vous pouvez regarder le très intéressant documentaire La maison des cimes de Johanna Bedeau sur la non moins intéressante expérience du même nom visant à lutter contre la désertification qui frappe le village de l'Hospitalet près l'Andorre par une expérience sociale d'accueil de mères isolées avec leurs enfants, le temps de se reconstruire.