samedi 30 juillet 2016

Pic du Seil de la Baque, 3110m, Haute Garonne, au bout de la vallée d'Oô.

Alors voilà, que devant mon écran, en ce mois de juillet 2016 pas terrible, on peut voir une fenêtre et prendre la voiture pour venir dans le Luchonais avec l'idée de parcourir une bonne partie de la crête du Seil de la Baque pour aboutir au pic du même nom (3110m), en passant par le gracieux Cap du Seil de la Baque occidental (3097m), après avoir laissé le glacier au dessus du col du pluviomètre (2900m) au dessus du lac du Portillon et avoir passé la nuit au si agréable refuge d'Espingo, 1967m. Car il fut un temps où l'on passait peu de temps (voir pas du tout) devant son ordinateur pour savoir si la météo allait être correcte et qu'on pourrait aller ainsi gambader dans la montagne. On était probablement moins stressé et plus patient...
Photo 1 : La pointe du Cap du Seil de la Baque occidental (3097m), à droite, puis en allant vers la gauche le Cap du Seil de la Baque oriental (3103m) pour finir par le pic de Seil de la Baque (3110m), au centre, le plus haut. D'après P.René (Glaciers des Pyrénées, Editions Cairn), "Seil de la Baque signifie littéralement "glacier de la vache". Ce toponyme reste énigmatique car il est difficile d'imaginer des troupeaux de bovins à une telle altitude. Peut-être qu'à une époque, depuis un point de vue précis, l'aspect du glacier rappelait la silhouette d'une vache?". La surface et le volume du glacier ont bien diminué depuis le 19ème siècle. Photo prise en montant à la Tusse de Montarqué.
 Alors pendant que la météo me disait que ce n'était pas le moment d'aller se promener, j'y suis allé virtuellement, en consultant tous les sites qui raconteraient l'itinéraire envisagé, des plus sécuritaires aux plus légers. Finalement, j'ai fini par me dire que la meilleure solution était encore d'aller voir sur place et que si vraiment ça nous paraissait dangereux, on s'arrêterait et on rebrousserai chemin... Simplement. On a juste appelé le refuge et le gardien nous a conseillé (aussi pour réserver la nuit et le repas...).
Donc jusqu'au lac du Portillon, on est sur un circuit hyper balisé. Puis de là, l'itinéraire, bien cairné, file à l'aller sur la Tusse de Montarqué, 2889m, (au retour on passera à flanc en dessous), pour aboutir au col du pluviomètre. La Tusse est au milieu et constitue un beau belvédère. On suit la crête qui monte sur le glacier (ce qu'il en reste et pour s'en rendre bien compte on peut regarder les photos de couverture du livre de P.René, évoqué ci-dessus) et aboutit au pied de la dernière partie, pyramidale, constituée de blocs. Le sommet du Cap du Seil de la Baque est là. Ensuite, il faudra suivre la ligne de crête, assez aérienne souvent, jusqu'au sommet principal. Franchement, ce qui était écrit dans le Guide des 3000 de L.Alejos, m'a paru le plus pertinent. C'est ici que la sagesse de chacun vous dictera ce que vous avez à faire. Elle vous dira peut-être aussi de ne pas laisser votre appareil photo dans le sac que vous aviez laissé au cap. Mais bon, là aussi franchement, les photos ne rendent pas toujours dans ces endroits-là. Et puis si c'est juste pour les mettre sur un blog... Ah ah ah.
Alors voilà que plus je parcours cette vallée d'Oô et plus je l'aime. Je trouvais cette pyramide du Cap du Seil de la Baque, au dessus de son glacier, particulièrement gracieuse mais nous y retrouver avec Manu là-haut fut un moment particulier, notamment au retour après avoir visité la crête. Et puis, faire une pause à la descente au refuge d'Espingo, prendre une bière (avec un sirop), regarder le sommet du Cap ou nous étions (et les autres), regarder aussi les randonneurs qui viennent jusqu'ici et semblent contents, certains semblant repousser leurs limites, avoir signalé également notre retour aux gardiens du refuge... Tout ça quoi...

Photo 2 : De bon matin, près du lac Saussat, non loin d'Espingo, oh une salamandre. Signe de propreté des eaux.
 Et puis dans l'euphorie du reste de la descente (ou la bière alors), je me suis dit que monter simplement ici, pour venir manger, passer la nuit, regarder les montagnes et redescendre le lendemain, pouvait contribuer grandement au bonheur. Et puis plus bas, au lac d'Oô, en regardant la profondeur du bleu de l'eau et les versants qui plongent dedans avec cette cascade, je me suis dit presque pareil, monter ici manger et regarder les montagnes jusqu'à ce qu'il n'y ait que les étoiles... Du coup, on s'est mis à courir, sans s'arrêter, jusqu'en bas, jusqu'aux granges d'Astau, où là aussi c'est bien. Courir avec les sacs chargés, et Manu avec ses crampons (dans le sac bien sûr...enfin sur le côté, pile sur ses côtes) tout neufs achetés la veille à Luchon, juste avant la fermeture et même pas utilisés... Aïe Aïe Aïe...

1 commentaire:

  1. Encore une fois le réchauffement climatique m'a fait dépenser une somme importante pour les crampons et tout ça pour les laisser sur le sac. Merci la pollution!:(

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