De retour à Port au Prince, 5 ans après. J'ai juste envie d'écrire quelque chose de positif sur le pays, sans tomber dans l'angélisme primaire ou au contraire de critiquer à tout va, ce qui serait facile. Alors j'adopterai la posture d'un simple touriste, qui connaît certes déjà le pays et qui s'y rendra comme on se rend à un rendez-vous amoureux ...
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Photo 1 : Un voyage en Haïti doit nous rappeler à la modestie. Photo prise par Caroline, depuis le bus, Croix des Bouquets (banlieue de Port au Prince). |
Voilà, on est venu en bus depuis Santo Domingo, avec Carib tour ( confortable et 80 dollars À/R plus les frais de passage de frontière 30) nous avons rejoint le si merveilleux hôtel Oloffson où nous avions réservé et payé par internet. Arrivé vers 17h, le temps de se doucher, nous avons laissé ce havre de paix pour plonger dans la fournaise du bas de la ville, c'est à dire que nous sommes allés à pied vers la place centrale du Champs de Mars, là où il y avait l'ancien palais présidentiel. Celle-ci est toujours animée le soir et le camp de tentes a été remplacé. Aujourd'hui, certes tout n'a pas été reconstruit, mais des sortes de petits bungalows-restaurants permettent à la foule de s'y retrouver pour boire une Prestige ou manger un bon morceau de poulet. La misère n'est pas effacée pour autant, il y a toujours des enfants malheureusement qui vous demanderont un petit kob pour manger. Vous apercevrez aussi les habitats précaires qui partent à l'assaut du morne. Mais bon, je suis un simple touriste qui n'entend pas ( car il ne peut pas ...) changer le monde.
Ce matin, rebelote pour le Champ de Mars. À la Banque, tout d'abord, pour changer des euros/dollars,
- Bonjour, vous êtes français ?
- Bonjour. Heu oui.
- J'ai cru que vous étiez suédois. Vous ressemblez à un suédois.
- Heu... Merci. ( Vraiment je ne savais pas quoi répondre!)
Puis à l'agence de bus pour prendre le billet de bus de demain pour Jérémie et visite du musée du Panthéon haïtien, autrement dit le musée d'histoire. Ce dernier retrace l'histoire du pays depuis la période précolombienne et possède un des encres d'un des navires de C.Colomb ( et là je ne sais plus lequel...). Il y avait aussi une file ininterrompue ( et silencieuse et ordonnée) d'élèves de primaire et secondaire avec leurs uniformes bariolés qui attendait leur tour pour la visite ou qui la faisait.
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Photo 2 : A l'intérieur du musée. Dehors les files d'élèves sont longues à attendre. |
Partout, dans la rue ou ailleurs, les gens sont gentils. Certaines parties ont été réaménagées et même si le palais présidentiel n'est toujours pas reconstruit, j'ai eu la nette impression que les choses avaient un peu avancé. Voilà, soyons honnêtes et ne reprochons pas à un pays qui souffre les milles maux ( depuis bien avant le tremblement) de ne pas aller assez vite.
L'ambassade de France n'est toujours pas reconstruite et les américains ont mis des années pour aménager leur mémorial du 11 septembre à New York (pas tout à fait fini, mais franchement réussi à mon goût). Alors tout à l'heure, j'irai probablement faire un tour au marché de fer. La ville mériterait plus de temps, c'est tout mais elle n'était pas la priorité... J'écris tout ça depuis mon téléphone car il y a la wifi à l'hôtel. Tout ça paraît presque normal... Ce soir, il y aura le concert de
RAM (le son du lien est moyen surtout au début) à l'hôtel et rien que pour ça, on peut venir à Port au Prince.
Le marché de fer a bien été refait et avec sa peinture toute brillante, il est bien clinquant. Les échoppes des vendeurs de souvenirs remplissent l'aile nord. L'aile sud concerne la nourriture et objets de tous les jours, même si mes tableaux haïtiens je les regarde tous les jours dans mon appartement... Il y a une profusion de produits et la seule question qu'on peut se poser est de savoir où sont les touristes. En tout cas, ils sont attendus.
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Photo 4: L'arrivée au marché de fer. On voit bien qu'il ne reste plus beaucoup de bâtiments debouts autour. |
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Photo 5 : Il est rutilant. |
Il est vrai que cette partie du bas de la ville, même si ses rues ont repris de la vie et apparaissent comme un grand marché, est bien sinistrée. Voir les ruines de la cathédrale fait vraiment mal au cœur et on ne s'y attardera pas. Il est cependant très facile de s'y rendre en prenant un taxi moto qui vous accompagnera. Il pourra même vous amener à la
librairie La Pléiade (photo 4 ci-dessous), reconstruite plus haut, et bien vivante. Voilà, bien sur les stigmates sont toujours présents mais la vie n'a pas disparue. Loin de là.
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Photo 6 : Avant de quitter le pays, c'est un passage obligatoire. |
Petite dédicace pour le livre de Valérie Marin La Meslée
Chérir Port au Prince
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Photo 7: Vue depuis la route de Canapé vert sur le quartier de Jalousie. |
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