samedi 2 avril 2011

Pic de Paloumère 1608m (Haute-Garonne)

C'est la fin de l'hiver, et Osito, sentant les premiers rayons de soleil en cette chaude journée d'Avril, se laisse aller à prendre un brin de verdure dans les estives où, pense t-il, au-dessous de 1700 mètres, il ne trouvera point de neige. En même temps, il peut voir autour de son nombril que l'hiver a été plus doux cette année et par conséquent la période d'hibernation plus courte que prévue. Alors, voulant faire un peu d'exercice et pensant bien qu'il ne sera pas le seul, il se dit qu'il pourrait aller dans un endroit qu'il aime bien. Un pays où ses congénères sont les bienvenus. Dans son nouveau bolide italien blanc, à moins de deux heures de route de sa ville rose, longeant les prés de vert habillés, envahis de fleurs de jaune toilettées, il se demande pourtant s'il est le bienvenu.

Photo 1: Bienvenue à tous, sauf pour les nounours. Alors que faire? Pour continuer, prenez à droite.

Ne renonçant pas à son projet, il poursuit jusqu'au point de départ de son escapade, la bien-nommée fontaine de l'ours (1195m), au-dessus du village d'Arbas, en pleine forêt, sous les parapentes. Oui, il est bien dans son élément.
Plein de volonté, dans sa tenue déjà allégée, remontant la piste forestière, allongeant la foulée, il se met à courir. Mais dix pas plus loin, le souffle déjà éteint, il ne peut que se dire:
-Bon dieu, que l'hiver a été court cette année! Que vais-je faire de cette réserve amassée?

Se reprenant, le pas rapide, il a vite fait de laisser la forêt. Trente minutes plus tard, il se retrouve par la lisière éclairée, entrant dans la vallée suspendue, de ses arbres dégagée (Photo 2 ci-dessous). Le coeur n'est pas pour autant le nombril!


De cette ouverture dans le paysage, dix pas de plus sont nécessaires pour arriver à la cabane si accueillante. Sa toiture de tôle, au bleu d'une carrière locale, vient palier l'attente des bourgeons mais aussi le vert de la prairie encore un peu pâlichon. Il faudra revenir plus tard pour se sentir l'estomac d'un ruminant.
Photo 3: Vue sur la cabane de Roque Pi (1400m), en descendant du Tuc de Haurades


Osito se sent en forme et pousse alors vers le couchant, dépassant le petit col entre le Plan de Liet et et le Tuc des Mauriades. Puis s'adressant au pic,
-Tiens, tu es déjà là? A portée de pas?
Et comme le sentier chemine à flanc, une légère traverse lui apporte un surplus d'émoi. Il se sent en toute confiance tant il lui paraissait difficile de se perdre. Mais le soleil ne se fait pas oublier et sa peau nue devient rouge pour le lui rappeler. Un petit tour sur la crête du Tuc de la Casse, entre les hêtres, et hop ! le voilà à nouveau de l'autre côté, traversant un petit ruisseau et buvant son eau pour éviter d'avoir trop chaud. Le sommet est sous ses pieds, et tous les autres s'alignent autour à portée sous leur couverture enneigée, Cagire excepté!. Le panorama est large mais Osito ne s'y attarde pas plus que çà. Il sait qu'il reviendra car le printemps pour la végétation n'est pas encore là.
La crête de l'autre côté est avenante mais Osito se dit qu'il en a assez. Deux petites heures et voilà la saison lancée!
Photo 4: A droite , le Pic de Paloumère. Ici on ne voit pas le calcaire, criblé de cavités souterraines.

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