On prend la voiture pour s'y rendre comme on va à un rendez-vous amoureux! La vallée du Lis dans le Luchonnais offre un paysage pastoral avec ses prairies de fauche et ses bordes, sitôt l'embranchement pour
Superbagnères envisagé, sous sa grande soulane.
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Photo 1 : Le tout petit lac Noir (1910m), vu depuis le chemin et au fond, c'est le Mont du Lis. |
Au pied d'une sorte d'amphithéâtre boisé, le parking, près de l'auberge, avant la centrale électrique du Portillon, à 1150 mètres, est relativement peu rempli en cette fin de vendredi et les personnes que l'on croisera, descendront toutes. Alors, la météo qui devait juste laisser une fenêtre pour le samedi matin, sans que ce soit vraiment mauvais (un peu orageux quand même en fin de journée pour le lendemain), aura fait son travail de dissuasion.
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Photo 2 : Le refuge, en arrivant avec une petite pluie. A l'arrière-plan, de gauche à droite, les pics des Crabioules, le pic Lézat et le grand Quayrat. |
La montée pour sortir du bois du Mont du Lis ne laisse pas le temps de s'échauffer. Mais de toute façon, on se doute que pour monter au
refuge du Maupas, à 2430 mètres, les mollets seront vite prévenus : mille trois cent mètres de dénivellation pour trois heures trente annoncées. Le téléphérique -monte charge d'E.D.F., à côté des conduites forcées, est bien tentant. Mais voilà, celui-ci est encore en voie de réhabilitation. Remontant la vallée, le long du torrent de la Houradade, le sentier, peu avant la cabane de la Coume, bifurque alors sur la droite pour rejoindre à la station intermédiaire de Prat-Long, la partie médiane du versant du pic de Maupas qui accueille le refuge. A partir de là, on monte, on monte, sur un sentier en zig-zag mais sûr de lui. Les crêtes de Superbagnères sont dépassées progressivement en altitude mais la vue permet d'embrasser la totalité du versant sud pâturé. C'est la même chose pour le versant sud-ouest du Mont du Lis où les brebis, comme les pins d'ailleurs, remontent, en file indienne, le sentier qui les mènera vers leurs places pour la nuit.
Ma place pour la nuit se trouve donc au refuge du
C.A.F. du Maupas. Sa capacité d'une trentaine de place en fait un refuge à l'ancienne, ce qui lui donne une chaleur et une intimité fort agréables, renforcées par la sympathie du gardien et la faible affluence du jour. Pour prolonger le plaisir, lisez son livre
Refuge, vue de l'intérieur. (ajout du 20/06/2014). Nous serons six perchés là haut en vue directe sur le grand hôtel de Superbagnères et sous les grands sommets du cirque des crabioules. Certains se coucheront tôt alors j'en profiterai pour tranquillement feuilleter quelques pages du
Désir d'être un volcan de M.Onfray, parmi les livres sur le rayonnage. On est vraiment bien.
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Photo 3 : Il suffit donc de suivre les conseils du gardien. Le pic de Boum est celui de droite, avec le glacier au pied. Il faut viser la crête noire qui vient mourir à sa gauche pour la contourner.. A gauche, c'est le Mail Barrat et ses 2986 mètres. |
Pour aller au pic de Boum, car c'est finalement l'objectif, j'écoute les conseils du gardien. Départ matinal, au lever du jour (bon, en ce moment, c'est juste sept heures...), pour aller au petit col à droite de la tusse de Prat long, puis de là, à vue, à travers les roches, éboulis, direction sud-est pour rejoindre la base du petit glacier de Maupas, au pied du pic de Boum, bien visible. L'ensemble est vaguement cairné. Là, on contourne par la gauche la ligne de crête escarpée et raide qui vient du sommet, pour remonter le versant et arriver de suite à droite sur la partie finale, en recollant sur le dessus de cette dernière crête. Les cairns nous y maintiennent proches. Jusque là rien de vraiment compliqué. La seule difficulté résidera dans les dix derniers mètres où l'on doit escalader une petite cheminée (3 mètres) très exposée sur le versant nord.
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Photo 4 : Le cliché de la dernière partie n'est pas terrible car mon zoom est sans cache protecteur (hum...). Parfois, j'oublie de l'essuyer. Il faut donc suivre la crête sur la droite! Pour arriver là... |
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Photo 5 : J'ai réellement pris la photo ainsi! |
Quelques acrobaties plus tard, on est au sommet où le panorama sur le massif de la Maladeta, le Luchonnais et les montagnes du Couserans... L'heure matinale et le soleil de face découpent les lignes de crêtes vers le sud-est. Le retrait du petit glacier de Maupas dégage des petits lacs qui parsèment le haut de ce versant, tout en gardant en vue au dessous les lac bleu et lac vert. Ce coin mériterait vraiment une visite plus poussée.
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Photo 6 : Depuis le sommet, vue sur le Maupas à droite et le Perdiguère à gauche. |
Pour redescendre depuis le refuge, il y a plusieurs possibilités. J'opterai pour celle proposée par le gardien à savoir, le sentier qui fait le tour du cirque des Crabioules par la cabane de Prat Lasloué et les anciennes mines de Crabioules avant de plonger dans la belle forêt du bois de Lis rouge, passant au dessus du gouffre d'Enfer. Cela permet de faire une boucle.
Une bien belle promenade sur deux jours par un temps estival.
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Photo 7 : Peu après la cabane de Prat Lasloué, vue sur le cirque de Crabioules, le Maupas et à gauche, le refuge. Mais là, c'est à vous de chercher.
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